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LA MARCHE DU SEIGNEUR JÉSUS – ÉVANGILE DE JEAN (4)


Lecture : Jean 12 : 1-3 ; 13 : 1-11 ; 14 : 1-7


Un souper pour Jésus à Béthanie (Jean 12 : 1-3)
Jésus dans la chambre haute avec ses disciples (Jean 13 : 1-11)
Jésus parle de la maison de son Père (Jean 14 : 1-7)
 

            Nos Bibles sont divisées en chapitres et versets. Il n’en était pas ainsi dans l’original. Ces divisions ne devraient pas nous faire perdre l’idée générale et la ligne de pensée d’un livre. La Bible est comparable à la tunique du Seigneur, sans couture, tissée d’une seule pièce (Jean 19 : 23). Même les soldats ne la déchirèrent pas. Ainsi la Bible, de même que ses différents livres, présente une continuité parfaite. On n’imaginerait pas que l’épître de Paul adressée aux Éphésiens ait été lue par un ancien aux croyants en plusieurs fois. Pour la compréhension du thème d’une épître, il est souvent avantageux de la lire en entier en une seule fois.
            Ainsi, pour ce qui concerne l’évangile de Jean, il est bon de le lire quelquefois d’une seule traite.Dans les chapitres 12,13 et 14 de l’évangile de Jean, nous voyons encore le Seigneur marcher. Au chapitre 12 ; Il va à Béthanie ; au chapitre 13, dans la chambre haute ; au chapitre 14, dans le ciel : trois importants voyages.
            En Jean 11, c’est Lazare qui est le centre d’attraction, mais au chapitre 12 Jésus est le centre du rassemblement d’une petite compagnie. Béthanie peut être considérée comme une assemblée locale. Il y a là les deux sœurs, Lazare, et le Seigneur.
            Dans l’évangile de Jean les choses ne sont jamais présentées d’une manière officielle – jamais les douze ne sont appelés apôtres, toujours disciples ; jamais il n’est parlé du baptême chrétien. On n’y trouve pas non plus la Cène. Jean présente l’atmosphère et les conditions dans lesquelles les vérités peuvent être manifestées et réalisées pratiquement. Paul, en revanche, comme dans l’épître aux Corinthiens, présente le côté public de la position. Jean ne s’occupe pas de cela.
            Au chapitre 12, on trouve la maison où l’on fait un souper au Seigneur. Au chapitre 13, c’est le Seigneur qui sert dans sa maison et Il s’occupe là de ses disciples. Au chapitre 14 c’est la maison du Père. Dans la deuxième maison, le Seigneur est dominant ; dans la troisième c’est le Père. Cela correspond à trois conditions que nous pouvons expérimenter dès aujourd’hui.


Un souper pour Jésus à Béthanie (Jean 12 : 1-3)

            Dans cette maison de Béthanie, nous avons des responsabilités. Lazare est désigné comme le mort ; il ne l’est plus, évidemment, mais cette expression - « le mort » - le suivra jusqu’au bout de sa vie. Il lui fallait vivre avec cela ; mais en même temps il était ressuscité d’entre les morts. C’est une image de chacun d’entre nous.
            Jésus vient là où il y a seulement trois personnes, deux sœurs et un frère. On dira peut-être : il n’y a pas assez de frères. Mais ces personnes ont des exercices en rapport avec le Seigneur. Ils Lui firent là un souper, quelque chose pour le cœur de Jésus. Il y avait à Béthanie, dans l’ombre de Jérusalem remplie d’inimitié à l’égard de Jésus, quelque chose d’encourageant pour le Seigneur, un lieu où Il trouvait un refuge. Contrairement à ce qui se trouve dans Luc où l’on voit souvent Jésus reçu ou entrant dans des maisons, de telles occasions sont peu nombreuses dans Jean : à Cana, à l’occasion d’une noce (ch. 2), à Béthanie, à l’occasion de funérailles (ch. 11), et ici encore à Béthanie. Dans une vie, le jour des noces est le jour le plus joyeux et le jour des funérailles le plus triste – les deux extrêmes de la vie et de l’expérience humaine. Le Seigneur peut entrer dans ces deux situations. Il apporte de la joie là où il n’y en a pas, et la vie là où règne la mort. Comme le bon Samaritain en Luc 10, Il est venu du ciel avec toutes les ressources nécessaires pour répondre aux besoins de toutes les situations : le Samaritain a du vin, de l’huile, un moyen de transport (sa propre bête), de quoi bander les plaies, le tout apporté d’un autre pays.
            Ainsi, dans ce chapitre 12, c’est à Lui qu’on prépare un festin. Il doit dominer, tout comme Il aura une position dominante au chapitre 13. Mais au début de la réunion (souper), nous avons des responsabilités. En Luc 22 les disciples s’enquièrent auprès de Jésus : « Où veux-tu que nous apprêtions la pâque ? » (Luc 22 : 9). Il y avait alors à Jérusalem une place bien connue du Seigneur. Il était connu du maître de maison et celui-ci savait ce qui convenait au Seigneur. À Jérusalem, il n’y avait qu’une place pour Lui et nous sommes responsables de préparer des conditions qui correspondent au désir du Seigneur. Les Juifs, après avoir célébré la Pâque, ont l’habitude de dire : « L’année prochaine à Jérusalem ». Il n’y aura pas d’autre année pour Lui !
            Ainsi le Seigneur désirait être associé à cette petite maison de Béthanie. Marthe sert, Lazare est assis, Marie oint le Seigneur. Nous avons à apprendre qu’il existe des services différents pour chacun. Combien il est heureux quand la complémentarité et l’harmonie brillent dans le service fait pour le Seigneur !
            Mais cette scène a aussi un caractère prophétique. Lazare représente le résidu renaissant dans un temps futur. Nous lisons dans le livre du prophète Ézéchiel  : « Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous placerai sur votre terre » (37 : 14). Marthe représente le résidu au temps de Jésus sur la terre, et Marie l’Assemblée. Le détail et le prix de ce que Marie apporte pour oindre le Seigneur est donné. Nous devons être exercés, nous aussi, quant à la substance et à la valeur de ce que nous offrons. David dit : « Je ne prendrai pas pour l’Éternel… un holocauste qui ne coûte rien » (1 Chr. 21 : 24).Marie a économisé longtemps et elle savait aussi comment dépenser. Le parfum de Marie était donné au « pauvre », au plus pauvre (Ps. 40 : 1). Le Seigneur n’avait même pas un denier. Il a répondu aux pharisiens qui lui demandaient s’il était permis de payer le tribut à César : « Montrez-moi la monnaie du tribut » (Matt. 22 : 18). Il n’avait pas de denier sur lui. Marie dépensa pour le plus pauvre de tous. Judas, nous le savons, portait la bourse.
            Retenons le dévouement manifesté par Marie quand elle a oint les pieds de Jésus, qui nous parle du dévouement que le Seigneur a eu tout au long de sa vie ici-bas et qu’Il continue du haut du ciel à déployer envers chacun des siens.


Jésus dans la chambre haute avec ses disciples (Jean 13 : 1-11)

            Tous les préparatifs sont ordonnés ou faits par Jésus. Nous avons eu l’expérience du souper, où nous L’avons servi, Lui (ch. 12). Nous L’avons distingué, plus excellent que tous les autres, mais au moment voulu par Lui, c’est Lui qui prend toutes les responsabilités.
            Nous trouvons ces deux aspects en Apocalypse 3 : 20. Le Seigneur se tient à la porte. Il frappe, afin que nous répondions à sa sollicitation. « J’entrerai chez lui et je souperai avec lui (c’est Jean 12 et ce que nous avons préparé pour Lui), et lui avec moi ». Une fois entré, Il prend alors tout en main, devient le maître de la maison et donne tout, comme à la noce en Jean 2. Puis Il se ceint, lave les pieds des disciples – service qui se poursuit aujourd’hui et qui ne se terminera jamais. Il enlève tout ce qui se rapporte à leur marche, afin qu’ils marchent d’une manière nouvelle (comme Lui a marché).
            Pierre, évidemment, pose une question : « Seigneur, tu me laves les pieds, toi ? » (v. 7). Combien de personnes aujourd’hui, posent des questions à Jésus, tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas ses pensées. Nous avons nos propres pensées – nos formes, nos rituels -, mais si nous étions effectivement dans la présence du Seigneur, nous Le laisserions faire et agir comme Il veut, au lieu de nous cramponner à nos idées fixes et aux formes préétablies.
            A la fin de cet évangile, le Seigneur se présente trois fois à ses disciples d’une manière différente. Il n’a pas de programme. Pourquoi, dans certaines assemblées, la Cène est-elle toujours reléguée à la fin du culte ? Récemment, dans une localité, j’ai demandé à une jeune sœur quand avait lieu la fraction du pain – voulant dire : le culte. - Nous nous réunissons à dix heures, a-t-elle répondu, et à 10h45 nous rompons le pain ! - Pourquoi chantons-nous des hymnes, pourquoi lisons-nous des portions de l’Écriture ? - Nous nous assemblons pour la fraction du pain (Act. 20 : 7) ! Les premiers chrétiens n’avaient pas de recueil de cantiques, pas de Bibles. Que faisaient-ils le dimanche ? Que feriez-vous dans un pays où l’on aurait confisqué toutes les Bibles et tous les recueils de cantiques, quand vous vous réuniriez  ? Sans doute pourrions-nous offrir à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom (Héb.13 : 15). Nous apprenons dans Jean 13 qu’il n’est pas question de ce que nous faisons. Jésus arrive, lave les pieds des disciples et fait tout ce qui doit être fait. Pierre ne comprend pas et nous sommes souvent comme lui. Pourquoi le Seigneur lui lavait-Il les pieds ? Pour le préparer en vue du grand voyage dont Il parle au chapitre 14.
            Récapitulons : au chapitre 12, nous avons une maison ouverte chez Marie, Marthe et Lazare, pour recevoir et servir Jésus ; au chapitre 13 la maison où Lui prend toutes les responsabilités.


Jésus parle de la maison de son Père (Jean 14 : 1-7)

            Maintenant, le Seigneur parle d’une autre maison, celle de son Père. C’est comme s’Il disait à ses disciples : Je veux que vous soyez familiers avec cette maison. - Mais pourquoi en parler maintenant ? Le Saint Esprit est descendu pour nous parler de ce qu’il y a dans le ciel. Il a la mission qu’avaient Caleb et Josué en venant du pays de Canaan ; ils ont traversé le pays, en sont revenus, en ont parlé. Les fils d’Israël auraient dû être ravis, mais non : ils étaient heureux dans le désert. Le Saint Esprit veut nous occuper de ce qui se trouve dans la maison du Père, et le Père veut nous avoir dans ses propres circonstances et partager avec nous tout le plaisir qu’Il trouve en Christ. Christ est la nourriture de Dieu et Il veut le partager avec nous, Il veut que nous connaissions ses pensées au sujet de Christ. Nous ne venons pas à la Cène pour nous souvenir de Christ en rapport avec nos péchés, mais comme des rachetés qui pensent à Lui : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Cor. 11 : 24), et non à nous-mêmes. Nous ne venons pas nous souvenir de nos péchés que Dieu a jetés loin derrière son dos (És. 38 : 17). Nous nous souvenons de Lui ; le jour est proche où nous le connaîtrons physiquement (comme aussi les rachetés). Les trois disciples sur la montagne de la transfiguration ont reconnu Moïse et Élie. Le Seigneur est monté au ciel et Il y a préparé une place pour nous dans la maison du Père. Dans cette maison il y a plusieurs familles de saints célestes (voir Éph. 3 : 15). Nous verrons dans le ciel Adam, Abraham, Moïse, mais le Seigneur dit : « Je vais vous préparer une place », à vous (v. 2). Alors Philippe pose une question au Seigneur concernant le chemin vers cette place (v. 5). Il est bon de poser des questions au Seigneur pour connaître la vérité. Certains n’en posent pas pour ne pas paraître ignorants.

            Ainsi donc, nous avons vu ce que présente chacun de ces 3 chapitres :
                    - Au chapitre 12, nous nous réunissons, ayant préparé quelque chose pour le Seigneur, et non pour nous, et nous avons à préparer la place, et à offrir, comme Marie, le parfum de la louange.
                    - Au chapitre 13, le Seigneur prend les responsabilités, toutes les responsabilités. Il fait connaître le Nom du Père, les caractères du Père. Il dirige nos cœurs vers le Père, vers le ciel et chante ses louanges au milieu de l’assemblée (Héb. 2 : 12). Nos cœurs se détournent des circonstances du désert et entrent déjà dans les circonstances du ciel.
                    - Au chapitre 14, sous le regard du Seigneur, nous sommes dans la maison du Père. Détournons nos regards de nous-mêmes, dirigeons-les vers Lui et soyons occupés de Lui !

            Dans ces conditions, chaque venue du Seigneur à nous, chaque rassemblement autour de Lui sera pour Lui une occasion de ravissement et de joie. Donnons-Lui la joie d’être « surpris » par le « transport » que nous Lui offrons : « Sans que je m’en aperçusse, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté » (Cant. 6 : 12).


N. Short – D’après une méditation (05-2003)