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LA MARCHE DU SEIGNEUR JÉSUS – ÉVANGILE DE JEAN (3)
 

Lecture : Jean 9 : 1-6 ; 10 : 1-6 ; 11 : 1-6


Jésus guérit un aveugle de naissance (Jean 9 : 1-6)
Jésus est le bon Berger qui appelle ses brebis (Jean 10 : 1-6)
Jésus à Béthanie (Jean 11 : 1-6)

 

Jésus guérit un aveugle de naissance (Jean 9 : 1-6)

            C’est Jésus qui vient vers cet homme aveugle qui mendie au bord du chemin, sans qu’il ait fait appel à Lui pour être guéri.
            Ce chapitre est le dernier d’une section de l’évangile de Jean, dans laquelle le Seigneur Jésus s’occupe de personnes individuellement. Il était venu dans le monde pour accomplir la plus grande mission jamais confiée à un homme. Pourquoi alors consacrer tant de temps à des individualités, comme ici à un pauvre aveugle ? C’est pourtant l’un des traits de caractère de son service. C’est le contraire de ce que cherchent aujourd’hui les grands évangélistes. Il nous serait difficile de rencontrer un grand leader religieux ou politique ; même pour consulter certains médecins, il faut prendre des rendez-vous plusieurs mois à l’avance. Mais il est facile de rencontrer Jésus individuellement. Nicodème L’a rencontré la nuit (3 : 1) ; la femme samaritaine à midi (4 : 6)  et Marie de Magdala tôt le matin (20 : 1). Il est toujours disponible et cela est vrai aujourd’hui et pour chacun de nous. N’a-t-Il pas passé une journée avec André et Jean (1 : 39) ? Et Il a du temps pour des personnes sans renom.
            Les disciples même sont sceptiques à l’égard de cet aveugle : « Qui a péché : lui, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? », demandent-ils (v. 2). Nous savons qu’il y a des maladies qui sont conséquence de péchés : un alcoolique, par exemple, ruine sa santé. Mais la maladie n’est pas toujours une conséquence de péchés. Cela ressort clairement du souhait de l’apôtre Jean à l’égard de Gaïus : « Je souhaite… que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère » (3 Jean 2). Tout était en règle dans la vie spirituelle de Gaïus et cela n’impliquait pas qu’il soit en bonne santé - d’où le souhait de l’apôtre.
            L’évangile de Jean diffère des autres, où l’on trouve beaucoup de miracles du Seigneur qui avaient pour but de soulager les personnes (Matt. 8 : 16-17) conformément à la prophétie d’Esaïe : « Lui-même a pris nos infirmités et a porté nos maladies » (53 : 4). En Jean, les miracles sont appelés « signes » et ont tous en vue la gloire de Dieu. « Jésus fit ce commencement de ses signes (expression utilisée dans tout l’évangile de Jean) à Cana… et il manifesta sa gloire » (Jean 2 : 11).
            Jésus contacte donc cet homme aveugle… et la maladie disparaît. Jésus avait guéri de nombreux aveugles, mais c’est seulement dans l’évangile de Jean qu’on trouve la guérison d’un aveugle de naissance. Cela n’avait jamais eu lieu (Jean 9 : 32). Jésus avait ressuscité des morts – le fils de la veuve de Naïn, par exemple. Et dans l’Ancien Testament, Élie et Élisée ont ressuscité des morts, mais ils n’avaient pas encore été enterrés. Jésus a ressuscité Lazare qui avait déjà passé quatre jours dans la tombe (Jean 11).
            On pourrait s’attendre à une explosion de joie après la guérison de l’aveugle. Mais non ! Ses parents, ses voisins s’éloignent de lui ; les chefs religieux lui témoignent de l’inimitié. Il ne trouve pas de place dans les conditions de ce monde et en est finalement exclu. On ne veut pas d’un homme occupé de la gloire de Dieu dans un monde où tous cherchent leur propre gloire.
            Le Seigneur ne laisse pas l’aveugle guéri dans sa position d’ « exclu ». Il revient vers lui (v. 35). Comme les médecins du temps passé, il fait des visites à domicile ; il se soucie de ses patients. Il le trouve et lui dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? ». « Qui est-il ? », répond l’homme guéri (v. 36). Voilà des questions importantes, il y en a d’autres dans ce chapitre : « Où est cet homme ? » (v.12), « Que t’a-t-il fait ? » (v. 26). Voilà des questions importantes pour chacun à l’égard du Seigneur Jésus. L’aveugle, lui, l’adore ; il est voyant et fera certainement partie des cinq cents qui le verront après la résurrectio (1 Cor. 15 : 6). Il est laissé seul dans ses circonstances, il perd parents, amis, voisins, conducteurs religieux et n’a plus que le Seigneur dans ce monde. Mais cela suffit pleinement à son bonheur.


Jésus est le bon Berger qui appelle ses brebis (Jean 10 : 1-6)

            Dans ce chapitre on trouve un troupeau de brebis. Le chrétien n’est pas appelé à rester seul, mais à manifester les vérités du christianisme en relation avec les autres enfants de Dieu. Jésus a dit : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (Jean 13 : 35). Pourtant, il arrive qu’un croyant soit seul, tel Jean à Patmos (Apoc.1). Mais que fait-il le jour du Seigneur ? En attend-il d’autres ? – Si nous sommes seuls, il n’y a pas de raison pour que nous ne fassions pas ce qu’a fait Jean : il s’est souvenu du Seigneur : « A Celui qui nous aime… » (Apoc.1 : 5). Mais en général notre situation est différente ; nous ne sommes pas seuls, mais avec d’autres. Avec certains, il nous est facile de vivre ; aimer d’autres nous pose des difficultés. C’est comme dans l’arche de Noé où on trouve ensemble toutes sortes de « vies » : des éléphants, des insectes, des bêtes sauvages, des agneaux, de belles et de vilaines créatures. Dieu met ainsi nos affections à l’épreuve dans les assemblées locales : nous avons à aimer tous nos frères, pas seulement ceux avec lesquels nous partageons des « goûts » communs. Pierre aussi avait des problèmes à cet égard : il était difficile pour lui de ne pas faire de différence entre les Juifs et et les gens des nations. Dieu a dû l’instruire à cet égard (Act. 10 : 28). Il devait apprendre à vivre avec toutes les familles du Père, terrestres ou célestes (Éph. 3 : 15), à les apprécier et les aimer. Le jour même où le Seigneur a appelé Pierre, il pêchait et il a pris une grande quantité de poissons ; il a dû faire appel à d’autres pour amener la barque à terre (Luc 5 : 7). Il a appris qu’il avait besoin d’autres personnes.
            Jésus a des brebis d’un autre troupeau. Il vient d’abord pour les brebis d’Israël et après Il en amène d’autres (Jean 10 : 16). Ainsi aussi le Seigneur nous amène dans une localité où il y a déjà d’autres croyants et c’est avec eux que nous avons à porter les exercices en commun que le Seigneur nous impose.


Jésus à Béthanie (Jean 11 : 1-6)

            Nous trouvons ici le Seigneur venant à Béthanie. Qu’est-il dit de Béthanie ? C’est le « village de Marie et de Marthe sa sœur » (v. 1). Voilà comment le ciel en parle ! Béthanie était revendiqué pour Christ par deux sœurs, deux sœurs pieuses. Certains pensent qu’il est besoin de frères qui soient de bons prédicateurs ; mais le ciel parle, quant à Béthanie, de Marie, celle qui a oint le Seigneur d’un parfum (12 : 3). L’Esprit parle d’elle au chapitre 11 avant qu’elle ait effectivement oint les pieds de Jésus. Combien il est important d’avoir des sœurs spirituelles !
            Une sœur âgée parlait un jour de Dorcas (ou Tabitha, en hébreu) (Act. 9 : 36) ; un frère rétorqua qu’à son avis elle n’était pas si importante. - Si importante, lui dit la sœur, que Dieu la ressuscita ! Et on n’a jamais entendu dire que Dieu ait ressuscité un prédicateur.
            Ces deux sœurs, Marthe et Marie, avaient un problème et ce problème concernait leur frère. Elles en parlent au Seigneur, tout comme avait fait Marie en Jean 2, à Cana de Galilée (v. 3). Elles parlent au Seigneur des choses qui concernent la vie locale. Souvent, dans nos prières en réunion, nous disons au Seigneur comment Il devrait résoudre les problèmes. De même en ce qui concerne nos problèmes individuels ou familiaux. Mais ici, à Béthanie, le Seigneur ne répond pas tout de suite, mais Il répond toujours - soit oui, soit non. Mais si c’est non, c’est quand même une réponse. C’est ce que le Seigneur a répondu à Paul au sujet de son écharde dans la chair (2 Cor. 12 : 8-9). Le Seigneur ne permet jamais que des choses arrivent sans raison. Il veut toujours nous instruire par les circonstances.
            Le chapitre 11 est très long, et la personne principale parmi les croyants dans cette scène est Lazare. Tous parlent de lui, les sœurs, les Juifs, les voisins. Parler de Lazare traduit la souffrance ressentie par chaque coeur. Mais depuis le moment où les deux soeurs parlent au Seigneur de la maladie de Lazare jusqu'au moment où Il le ressuscite, le Seigneur est le centre de cette scène. Aussi ce chaptre ne nous parle-t-il pas de ce  que Lazare a fait, mais nous avons ici un échantillon de ce que Christ a été ici-bas en sagesse, en compassion, en puissance. La littérature chrétienne est riche et abondante en récits de croyants présentant leurs propres expériences ou celles d’autres personnes ; ces livres sont très populaires, mais si seulement on parlait et écrivait davantage au sujet de Christ !
            Mais au chapitre 12, Christ est le centre. Au chapitre 11, Il entre dans les circonstances locales et la mort est vaincue. Souvent son intervention n’est pas ressentie tout de suite ; on est trop occupé et il n’est pas reconnu. Les disciples d’Emmaüs en Luc 24 parlent de Lui, mais en rapport avec leurs propres circonstances et ils ne le reconnaissent pas. Ici, Il ressuscite Lazare, mais Il demande que la pierre soit ôtée (v. 39), que le mort soit délié et qu’on le laisse aller (v. 44). Pourquoi ? Il aurait pu le faire Lui-même, mais Il attend que nous travaillions avec Lui.

            Ainsi, au chapitre 9, le Seigneur ouvre nos yeux pour Le voir, Lui ; au chapitre 10, Il nous montre que nous avons à manifester la « vérité » avec d’autres, et au chapitre 11 à manifester les vérités du christianisme, même dans les circonstances difficiles.


N. Short – D’après une méditation (05-2003)