bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LA MARCHE DU SEIGNEUR JÉSUS – ÉVANGILE DE JEAN (2)


Lecture : Jean 4 : 1-42 ; 5 : 1-16 ; 6 : 16-21

Jésus traverse la Samarie (Jean 4 : 1-42)
Jésus monte à Jérusalem (Jean 5 : 1-16)
Jésus marche sur la mer (Jean 6 : 16-21)
 

            Nous poursuivons le sujet de la marche de Jésus dans l’évangile de Jean. Au chapitre 4, nous lisons qu’il fallait que Jésus traverse la Samarie ; au chapitre 5, Il monte à Jérusalem ; au chapitre 6, il marche sur la mer. Au chapitre 4, Il entre dans le royaume de Samarie ; au chapitre 5, dans le royaume de Judée ; au chapitre 6, dans le royaume de Neptune.
            L’Apocalypse nous montre que la marche du Seigneur fera les délices du ciel pendant l’éternité ; la promesse au vainqueur de Pergame est en effet qu’il mangera de la manne cachée et nous savons que la manne est le souvenir éternel de la marche de Jésus sur la terre. Combien est précieuse pour Dieu cette marche d’un homme qui marcha toujours avec Dieu. Personne n’est plus qualifié que Jean pour nous parler de ces choses et décrire les mouvements du Seigneur. Il est écrit que Jean « était à table tout contre le sein de Jésus » (Jean 13 : 23) (comme Jésus, le Fils de Dieu, dans le sein du Père). Etant dans l’intimité de Jésus, Jean savait des choses que les autres ne savaient pas. C’est à Jean que Pierre demande de s’enquérir auprès de Jésus afin de savoir qui Le livrerait (Jean 13 : 25) ; c’est aussi lui qui, en Jean 21, lorsque Jésus s’est tenu sur le bord du rivage, a dit : « C’est le Seigneur ! » (v. 7). Il est le seul des disciples qui, à la croix, verra le sang et l’eau couler du côté percé de Jésus. Il occupait ainsi une position favorisée ; Jésus l’a aimé. Pierre aimait le Seigneur. Il y a beaucoup de Pierre aujourd’hui qui, à chaque occasion, proclament combien ils aiment le Seigneur. Mais Jean était conscient de l’amour de Jésus pour lui. Il a vu aussi des choses que les autres n’ont pas vues, qui ne se connaissent pas par l’intelligence. Jean nous révèle, dans les chapitres 13 à 17 de son évangile, le testament de Jésus à ses disciples, tout ce qu’il leur laisse après son départ : sa gloire et ses richesses, la vérité, des choses comprises seulement par ceux qui se sentent aimés du Seigneur.


Jésus traverse la Samarie (Jean 4 : 1-42)

            En traversant la Samarie, il Lui fallait venir en contact avec certaines personnes. Beaucoup pensent que la Samarie était un pays de païens, faisant partie des « nations ». Il y avait là-bas la terre que Jacob avait donnée à Joseph, le fils aimé de son père, une belle portion de terre, et aussi une fontaine de Jacob. Ce territoire est donc marqué par l’amour du Père et l’héritage du Fils que le Père a donné à son Bien-aimé, et par des sources de rafraîchissement spirituel. Mais les conditions à Sichem ont changé depuis le temps de Jacob. Il en est de même aujourd’hui ; nous sommes loin des conditions de l’Eglise de la Pentecôte, où on trouvait de l’amour, le fruit de l’activité divine dans les cœurs et la direction de l’Esprit Saint qui rafraîchissait les âmes.
            Au puits de Sichar le Seigneur cherchait à être rafraîchi. La femme samaritaine est très religieuse et s’en glorifie : elle parle de ses sanctuaires, où déjà ses ancêtres adoraient, elle se glorifie de la loi de Moïse (reconnue par les Samaritains) car elle sait que le Messie doit arriver. C’est ce qu’on trouve de nos jours : un héritage religieux transmis de siècle en siècle, avec ses traditions, ses lieux saints. En Europe, au Moyen Age, toutes les richesses, toutes les meilleures valeurs culturelles disponibles se trouvaient dans les églises : musique, architecture, peinture. Il y avait vraiment tout ce en quoi on pouvait se glorifier matériellement, mais y avait-il du rafraîchissement pour Christ dans tout cela ?
            Nous devons aussi aujourd’hui nous poser cette question : Qu’y a-t-il dans les réunions d'assemblée pour le cœur de Christ ? Où trouve-t-Il du rafraîchissement ? A Sichem il y avait douze apôtres, treize personnes avec le Seigneur. Pourquoi lui fallait-Il s’adresser à cette femme pour avoir de l’eau ? Les disciples étaient allés (tous les douze) à la ville pour acheter des vivres. Ils lui apportent du pain, mais Il leur dit : « J’ai de la viande (nourriture) à manger que vous ne connaissez pas (faire la volonté de Celui qui l’a envoyé) » (4 : 32). Ce que le Seigneur recherchait à ce moment-là, c’était non pas du pain, mais à boire ! Pour acheter de la nourriture pour treize personnes, deux disciples auraient été suffisants. Pourquoi douze ? Aujourd’hui, pour servir le Seigneur, on fait des plans, on organise, on crée des comités pour les différentes actions et services envisagés…
            La Samaritaine, elle, avait un immense avantage par rapport aux disciples : elle était dans la présence du Seigneur et savait ce qu’il voulait. C’est là, à la fontaine de Sichar, que Jésus l’a trouvée. Nous parlons souvent du jour où nous avons trouvé le Seigneur. Elle parle du jour où Lui la trouva. « Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait » (4 : 29). Il est le vrai Joseph, le révélateur des secrets. Joseph connaissait les intentions du ciel à son sujet, les intentions du ciel au sujet de sa famille, les intentions du ciel au sujet de l’Égypte et il révéla ces secrets à ses frères, au Pharaon. Celui-ci lui donna une épouse et tout de suite après il parcourut le pays d’Égypte. « Le Pharaon… lui donna pour femme Asnath… Et Joseph parcourut le pays d’Égypte » (Gen. 41 : 45). Ainsi, après avoir acquis une épouse, il acquit tout le pays d’Égypte - le peuple tout entier - et donna de la nourriture au monde entier (Gen. 41 : 57). Ainsi aussi le Seigneur, après avoir « acquis » la Samaritaine, a acquis toute la ville des Samaritains : « nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (4 : 42). Ce peuple très religieux, avec ses traditions, ses cultes, ses sanctuaires, a enfin trouvé le Sauveur. Nous critiquons souvent l’esprit pharisien, condamnant le formalisme, le ritualisme, mais avons-nous découvert et condamné tout ce qui, en nous et dans les rassemblements porte ces caractères ?


Jésus monte à Jérusalem (Jean 5 : 1-16)

            Dans la Parole, on « monte » toujours à Jérusalem et on « descend » à Jéricho. Ces choses doivent être reçues dans un sens spirituel. Pour Dieu tout est centré à Jérusalem – tant que l’Assemblée est sur la terre, pas dans la Jérusalem terrestre mais dans la « Jérusalem d’en haut... qui est notre mère » (Gal. 4 : 26). Dieu ne travaille pas aujourd’hui dans Jérusalem sur la terre, mais dans l’Assemblée. À Jérusalem aujourd’hui on ne trouve que des ruines, des pierres mortes ; beaucoup de croyants vont visiter ces lieux, mais Jésus Lui-même n’a laissé ni monuments, ni livres, ni rien là-bas. Il n’a jamais écrit, sauf sur la terre (Jean 8 : 6). Dieu s’intéresse actuellement aux « pierres vivantes ». Voilà ce que Jésus a laissé : cinq cents monuments, cinq cents frères auxquels il est apparu en même temps (1 Cor. 15 : 6).
            Jésus monte à Jérusalem ; il y trouve un réservoir - une eau stagnante qui ne bouge pas, et à côté un homme infirme depuis 38 ans, qui ne peut pas bouger. Cet homme se plaint de ce qu’il n’y a personne qui puisse lui venir en aide et reconnaît que lui-même ne peut rien faire pour se délivrer. Ces conditions rappellent celles de la chrétienté professante où l’Esprit de Dieu (fontaine jaillissante) est éteint et où il n’y a aucun espoir de trouver le salut pour l’homme incapable de se sauver lui-même. Et pourtant, à Béthesda, une fois l’an, un ange intervient et un homme est guéri ! Dieu n’avait pas abandonné entièrement son peuple ; il y avait des hommes qui étaient guéris dans un système religieux sans vie et aujourd’hui, Dieu dans sa miséricorde permet que des âmes soient sauvées dans des milieux chrétiens, dont beaucoup sont dans une position non correcte, que Dieu condamne.
            Le Seigneur se trouve en présence de beaucoup d’ennemis et le malade guéri aussi ; on lui reproche de porter son brancard le jour du sabbat. Mais le Seigneur lui avait dit : « Lève-toi, prends ton brancard et marche » (5 : 8). Et cet homme infirme depuis 38 ans a tout simplement cru : il avait la foi. Il était comme Israël dans les 38 ans de traversée du désert, sans force. Mais le peuple a marché grâce à l’intervention de Christ – Christ, le Rocher et Christ la manne. Il faut l’intervention de Christ pour devenir maître des circonstances dans lesquelles nous sommes placés – et la foi pure et simple. Cet homme qui a été porté durant 38 ans devient maître de ses circonstances et porte maintenant son brancard. En Actes 16, Paul est dans une situation désespérée dans la prison de Philippes, mais nous le voyons devenir le maître de la prison : il dit au geôlier ce qu’il doit faire. De même en Actes 27, également prisonnier, c’est lui qui va prendre le commandement du navire : il dit au pilote ce qu’il faut faire, de même qu’au centurion et aux passagers du bateau, et ainsi tous (équipage, passagers, prisonniers) sont sauvés.
            Beaucoup de chrétiens se trouvent aujourd’hui dans des circonstances difficiles, dans un monde et un entourage ennemis. Le Seigneur leur dit : Soyez au-dessus de vos circonstances, soyez-en maîtres ! Quel témoignage dans Jérusalem que cet homme connu de tous à cause de son infirmité portant son lit qui l’avait porté si longtemps !


Jésus marche sur la mer (Jean 6 : 16-21)

            Jésus marche sur la mer, royaume du dieu Neptune. Les disciples se trouvent dans une situation difficile dans la barque. Au début du chapitre, Jésus pose une question : comment nourrir cinq mille hommes plus les femmes et les enfants ? Cette question, Il la pose non seulement à Philippe, mais à tous. Philippe calcule combien il faudrait de pain. Nourrir tant de monde nécessite du travail, des efforts, des soins. En partant, le jeune garçon avait pensé aux autres, car cinq pains et deux poissons dépassaient largement ses propres besoins. D’où aussi une autre question, posée à chacun de nous : comment venons-nous à la réunion ? Avons-nous apporté quelque chose à offrir au Seigneur ? Ce que le jeune garçon avait apporté, Jésus l’a trouvé et s’en est servi pour nourrir cette foule. Quel contraste entre les disciples et le petit garçon ! Quand la réunion commence-t-elle ? Quand nous arrivons au local, ou déjà à la maison ? Avons-nous préparé quelque chose ? Ce qui est préparé n’est pas obligatoirement nécessaire pour la journée même, mais nous devons avoir des choses spirituellement préparées pour qu’elles puissent être susceptibles d’être utilisées par le Saint Esprit.
            Les disciples sont donc sur la mer. Il fait nuit, le vent souffle, la mer se soulève, les disciples peinent en ramant. Et voilà le Seigneur venant à leur rencontre, marchant sur la mer. Ils devraient être heureux, se réjouir, mais non ! Ils sont saisis de peur, ils ne se sentent pas « à la maison », dans leur « chez soi », dans la présence du Seigneur. Nous disons souvent que le Seigneur est toujours avec nous et que nous n’avons rien à craindre. Mais est-ce vrai en ce qui nous concerne nous-mêmes ? Quand le Seigneur vient à nous, comment nous sentons-nous, dans sa présence ? Sommes-nous à l’aise ? Les disciples d’Emmaüs, sur le chemin, parlaient de Christ, mais en rapport avec leurs circonstances : « Nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël » (Luc 24 : 21). Puis, quand le Seigneur vient vers eux, ils ne comprennent pas ce qu’Il leur dit. A Jérusalem où ils se retrouveront plus tard rassemblés avec les onze, Jésus se trouve Lui-même là, au milieu d’eux et ils sont « tout effrayés et remplis de crainte ».
            Aux disciples dans la barque le Seigneur dit : « C’est moi, n’ayez pas peur » (6 : 20). Ils le reçoivent dans le bateau et aussitôt arrivent au lieu où ils allaient. Les deux disciples de Luc 24 voulaient retourner dans leur maison, leur demeure intime et confortable, mais Jésus avait en vue pour eux une autre destination : Jérusalem, où ils trouveront les autres disciples et... le Seigneur. Dès qu’ils L’avaient reconnu ils savaient où ils devaient aller. Ils avaient quelque chose à communiquer à d’autres : leur dire qu’ils L’avaient vu. Et le Seigneur se trouve là : « L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob » (Ps. 87 : 2). C’est aux portes de la ville que tout est réglé, jugé, ordonné selon les pensées de Dieu. C’est là que se réunissent les anciens de la ville, pour examiner les questions en suspens. Les anciens examinent, donnent les informations, mais les décisions sont prises par tous. Paul avait examiné l’affaire qui préoccupait les Corinthiens mais il les exhorte à prendre eux mêmes, tous ensemble, la décision (2 Cor. 2 : 5-10). Dieu lui-même reconnaît le jugement des saints concernant Babylone ! « O ciel, réjouis-toi sur elle, ainsi que vous les saints, les apôtres et les prophètes ! Car Dieu a jugé votre jugement d’elle » (Apoc. 18 : 20 – note). C’est donc à l’assemblée tout entière et à elle seulement qu’il appartient de prendre des décisions.


N. Short – D’après une méditation (05-2003)