LES EXHORTATIONS DE LA SAGESSE DANS LE LIVRE DES PROVERBES (5)
2 – L'utilité de la Sagesse : v. 12-21
3 – L'existence éternelle de la sagesse : v. 22-31
4 – Le bonheur de celui qui écoute la sagesse : v. 32-36
3 – L'existence éternelle de la sagesse : v. 22-31
4 – Le bonheur de celui qui écoute la sagesse : v. 32-36
Après les avertissements du début du livre, ce chapitre 8 des Proverbes révèle ce qu'est la Sagesse, et qui elle est ; c'est une Personne, c'est le Seigneur lui-même : « Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 24).
Le contenu du livre des Proverbes, résumé dans la préface (1 : 1-7), est le fruit de l'enseignement d'une Personne, la Sagesse elle-même. Au début de ce chapitre, elle agit sur la terre ; ensuite, elle est vue dans l'univers et dans l'éternité. La Sagesse existait avant tout ce qui a été créé, elle était présente lors de la création. La création n'est pas une fin en elle-même ; elle a été préparée pour être le cadre de la vie des fils des hommes.
La Sagesse reprend le sujet du premier chapitre (v. 20-33) : elle appelle tous les hommes, afin d'éveiller leur intérêt pour l'intelligence divine.
Les paroles que la Sagesse crie sont une manifestation d'amour, bien que l'amour ne soit pas nommé. La Sagesse désire amener des hommes à s'approcher d'elle-même. Ici, elle s'adresse à tous, multipliant ses appels dans ce monde où le diable agit en se servant des tentations mentionnées dans le chapitre 7.
1.1 : Les lieux où la Sagesse se fait entendre
La Sagesse crie partout où les « fils des hommes » passent (v. 3-4). Elle se hâte de le faire parce que les « simples » et les « sots » (v. 5) sont en grand danger. Les évangiles montrent que le Seigneur agissait de cette manière, pendant son ministère terrestre ; nous le voyons, se tenir debout et crier : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive » (Jean 7 : 37).
Le carrefour est un lieu où l'on peut changer de direction. C'est là que, dans la parabole de Matt. 22 : 2-14, sont envoyés les serviteurs du roi, afin de convier aux noces le plus de gens possible.
Chrétiens, savons-nous « saisir l'occasion » (Eph. 5 : 16) pour avertir ceux qui n'ont pas encore répondu aux appels de la sagesse ? Notre témoignage est d'abord rendu par notre conduite qui doit contraster avec celle du monde ; mais, n'est-il pas aussi oral ? « Comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler sans quelqu'un qui prêche » (Rom. 10 : 14).
1.2 : Contraste entre la sagesse divine et la sagesse du monde
La sagesse divine se fait entendre en tout lieu (v. 1-5), mais elle conserve sa parfaite qualité morale jamais altérée par l'environnement (v. 6-11). Elle présente un contraste absolu avec la sagesse d'en bas, celle du monde.
Les paroles de la sagesse sont caractérisées par la pureté (Jac. 3 : 17), la justice et la simplicité ; elles sont à la portée de tous ; elles sont en complet contraste avec les paroles prononcées au chapitre 7 (v. 14-21).
Rien sur la terre n'est comparable à ce qu'offre la sagesse : « Recevez mon instruction, et non pas de l'argent, et la connaissance plutôt que l'or fin choisi » (v. 10). Tout ceci était vrai des paroles du Seigneur. Sa conduite et ses paroles étaient « claires » et « droites » (v. 9 ; Ps. 17 : 3).
Veillons nous-mêmes à « écouter les choses excellentes » (v. 6), afin de « recevoir instruction » (v. 10) et de faire partie des « bienheureux » qui gardent les voies de la sagesse (v. 32).
Pour écouter et recevoir les paroles de la sagesse, il faut renoncer à ce que la nature humaine recherche avidement (v. 10, 11). Ces biens terrestres ne sont en rien comparables aux « biens éclatants » et aux « biens réels » (v. 18, 21). « Mais la sagesse, où la trouvera-t-on ? Et où est le lieu de l'intelligence ? Aucun mortel n'en connaît le prix, et elle ne se trouve pas sur la terre des vivants... On ne peut lui comparer ni l'or ni le verre, ni l'échanger contre un vase d'or fin » (Job 28 : 12-17).
Il faut aussi être vidé de son orgueil, de ses propres raisonnements et de ses propres sentiments, il faut haïr le mal (Matt. 22 : 29 ; Amos 6 : 8).
Jésus pouvait rendre témoignage de lui-même et dire : « mon témoignage est vrai » (Jean 8 : 14, 18).
Ici, la Sagesse, personne divine, peut parler de ses qualités et de sa valeur. « Moi, la Sagesse, je demeure avec la prudence » (v. 12). Cette prudence est accompagnée de la droiture, alors que la sagesse du monde allie souvent la ruse et la prudence.
2.1 : Apprendre la pensée de Dieu au sujet du mal
En écoutant la Sagesse, on apprend la pensée de Dieu au sujet du mal. « La crainte de l'Éternel, c'est de haïr le mal. Je hais l'orgueil et la hauteur, et la voie d'iniquité, et la bouche perverse » (v.13).
Dieu hait, par-dessus tout, la forme la plus intérieure du mal : l'orgueil (mentionné en premier). Il sonde nos coeurs pour y découvrir la racine du mal qui se manifeste en action (la « voie d'iniquité ») ou en parole (la « bouche perverse »).
Faisons monter vers Celui qui « sonde le coeur » (Jér. 17 : 10) la prière de David : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s'il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139 : 23-24). Ayons en horreur le mal (Rom. 12 : 9)
2.2 : La gouvernement de Dieu sur la terre
La connaissance de la pensée de Dieu s'accompagne d'un profond travail de conscience. Que le Seigneur agisse en nous pour que nous ayons un vrai discernement moral.
« À moi le conseil et le savoir-faire ; je suis l'intelligence ; à moi la force » (v. 14). L'un des caractères de la sagesse est « le conseil » ; en Esaïe 9 : 6, l'un des noms du Seigneur est « Conseiller ». On trouve dans ce chapitre des Proverbes une esquisse des révélations au sujet du Seigneur, de son Etre, de quelques-uns de ses caractères dans l'avenir. « Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? » (Rom. 11 : 34). Bien entendu, personne ne peut l'être ; pourtant ses adversaires, et même ses disciples, ont osé chercher à « conseiller » le Seigneur pendant sa vie !
« Par moi les rois règnent, et les princes statuent la justice. Par moi les chefs dominent, et les nobles, tous les juges de la terre » (v. 15-16). Cette sagesse, que le Seigneur montrera pleinement lors de son règne futur, est nécessaire pour les rois de ce monde et pour les chefs d'états. L'Éternel a donné à Salomon « un coeur sage et intelligent » en réponse à la requête de ce jeune roi (1 Rois 3 : 12). C'est Dieu qui a institué les autorités ; il est prêt à leur accorder sa sagesse, spécialement pour gouverner, Hélas, souvent, elles ne recherchent pas du tout cette sagesse, et gouvernent selon leur propre sagesse humaine ; c'était le cas de Nébucadnetsar dans le livre de Daniel, comme de la plupart des gouvernants actuels, qui font même appel à l'occultisme.
Toutefois, ces autorités sont dans la main de Dieu, et sous son contrôle (Daniel 2 : 20, 21 : Col. 1 : 16) ; Il met certaines limites à leur action. Parfois, Dieu a châtié les nations pour leurs mauvaises oeuvres, par exemple l'Assyrien (Es. 10 : 12-34).
Il nous appartient, quoiqu'il en soit, d'être soumis aux autorités qui sont au dessus de nous, car « celles qui existent sont ordonnées de Dieu » (Rom. 13 : 1).
2.3 : Les « biens réels » donnés à ceux qui aiment la sagesse
C'est Dieu qui aime le premier (1 Jean 4 : 19). La sagesse appelle (v. 1-5) et se fait connaître à ceux qui l'entendent. L'homme qui cherche trouve la sagesse (Luc 11 : 10) ; celui qui est déjà un « fils » goûte de façon particulière l'amour de Dieu (Jean 14 : 21, 23).
Il n'y a aucune condition, il n'y a pas d'âge, mais pour ceux qui recherchent la sagesse, cela commence par l'état intérieur : « Le secret (les communications intimes) de l'Éternel est pour ceux qui Le craignent, pour leur faire connaître son alliance » (Ps. 25 : 14). Pour croître en sagesse et en connaissance selon Dieu, il ne faut pas attendre passivement ; il faut rechercher avec ardeur le Seigneur et il convient de lire la Parole le plus souvent possible (Deut. 4 : 29) ; il faut demander à Dieu qui « donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches » (Jac. 1 : 5).
A ce désir du coeur, Dieu est disposé à répondre ; Il nous instruit et nous permet de faire des progrès, et nous accorde « les biens éclatants » (v. 18). Le mot « éclatant » signifie aussi « durable » ( c'est le seul emploi de ce mot dans l'Ancien Testament) : ces biens spirituels, acquis par grâce pendant la vie présente, le sont pour l'éternité. Luc 16 : 11 distingue les richesses injustes des vraies ; mais il faut en fait être fidèle dans les deux cas.
Le contraste entre les biens terrestres et « les biens réels » se voit clairement en Héb. 10 : 34 : « vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez pour vous-mêmes des biens meilleurs et permanents ».
Les biens matériels sont utiles pour la vie terrestre. Mais n'y mettons pas notre coeur (Ps. 62 : 10). Que cherchons-nous en priorité ? Il n'y a là aucun légalisme, c'est l'affaire du coeur.
« Pour faire hériter les biens réels à ceux qui m'aiment, et pour remplir leurs trésors » (v. 21) : ceux qui persévèrent à chercher la sagesse sont de plus en plus « remplis » des biens qu'elle apporte. Ils peuvent alors faire part de leur trésor à d'autres. Paul désirait que les croyants d'Ephèse puissent « connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance » et qu'ils soient « remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu » (Eph. 3 : 19).
La source de « ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment » est en Christ, « la sagesse de Dieu en mystère, la sagesse cachée que Dieu avait préétablie avant les siècles pour notre gloire (1 Cor. 2 : 7, 9). Ces versets 22 à 31 qui constituent le sommet du livre des Proverbes, nous font remonter le cours du temps pour nous faire connaître l'existence et la gloire éternelle de la Sagesse.
3.1 : La sagesse avant la création
Eternelle dans son existence, la Sagesse n'a pas été créée, elle découle de Dieu qui l'a « possédée au commencement de sa voie, avant ses oeuvres d'ancienneté » (v. 22). Le mot « commencement » employé ici (v. 22, 23) est le même que celui de Jean 1 : 1 : il nous conduit dans l'éternité passée, « avant les origines de la terre » (v. 23).
Divine dans sa nature (« enfantée » -v. 24, 25), la sagesse était « à côté » de l'Eternel, « devant lui » (v. 30) : ces expressions évoquent, bien que d'une façon encore voilée dans l'Ancien Testament, les personnes divines du Père et du Fils.
3.2 : La sagesse participant à la création
Etablie (ou « ointe ») avant le commencement (v. 23), la Sagesse a créé l'univers, depuis l'infiniment petit (« la poussière du monde » -v. 26) jusqu'à l'infiniment grand (les « fondements de la terre » v. 29). Tout a été amené à l'existence par elle. « Dieu nous a parlé dans le Fils... par qui aussi il a fait les mondes (Héb. 1 : 2). Plusieurs autres passages du Nouveau Testament confirment la puissance créatrice du Fils de Dieu, son « artisan » (v. 30), agissant en parfaite communion avec le Père : Jean 1 : 3 ; 1 Cor. 8 : 6 ; Col. 1 : 15, 16.
La création est un témoignage à la puissance, à la sagesse et à la gloire de Dieu : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue annonce l'ouvrage de ses mains. Un jour en proclame la parole à l'autre jour, et une nuit la fait connaître à l'autre nuit. Il n'y a point de langage, il n'y a point de paroles ; toutefois leur voix est entendue. Leur cordeau s'étend par toute la terre, et leur langage jusqu'au bout du monde. En eux, il a mis une tente pour le soleil… » (Ps.19 : 1-4).
Cependant, la création n'est pas, en elle-même, le vrai but de Dieu ; c'est « la partie habitable de la terre » (v. 31), l'homme. L'expression qui implique le coeur (les « délices ») est réservée :
- aux relations entre les personnes divines : « j'étais alors à côté de lui son nourrisson, j'étais ses délices tous les jours, toujours en joie devant lui (v. 30)
- aux dispositions de Dieu envers les hommes : « …me réjouissant en la partie habitable de sa terre, et mes délices étaient dans les fils des hommes » (v. 31).
Un amour inexprimable est placé ici devant nos coeurs ; le Père et le Fils sont unis dans cet amour éternel que le Seigneur se plaît à rappeler en Jean 17 : 24 : « Tu m'as aimé avant la fondation du monde ». « Toujours en joie » devant Dieu, source de délices pour le coeur du Père, Christ rend témoignage de cet amour avant la croix, alors qu'il allait en donner la preuve suprême : « afin, dit-il, que le monde connaisse que j'aime le Père » (Jean 14 : 31).
L'entrée du péché dans le monde n'a pas altéré la parfaite unité des affections divines. Manifestée de façon visible dans l'oeuvre de la création, la communion entre le Père et le Fils l'a été d'une façon bien plus glorieuse encore dans l'oeuvre de la rédemption.
Quelle communion et quelle harmonie entre les personnes divines ! Avant la fondation du monde, le Seigneur savait qu'il devrait venir parmi les hommes pour les racheter, et qu'Il aurait à souffrir de leur part. Tout Ceci rappelle Isaac portant lui-même le bois de l'holocauste : « Et Abraham prit le bois de l'holocauste, et le mit sur Isaac, son fils ; et il prit dans sa main le feu et le couteau ; et ils allaient les deux ensemble.» (Gen. 22 : 6).
L'Esprit Saint révèle au Psaume 40 ce que Christ exprimait en entrant dans le monde, le but de sa venue ici-bas comme homme, pour accomplir la volonté du Père (Ps. 40 : 7-8 ; Héb. 10 : 6-7).
Le bonheur ou le malheur de chaque être humain dépend de son attitude vis-à-vis de la Sagesse, c'est-à-dire du Seigneur Jésus lui-même.
Selon la réponse qu'il donne à ses appels, il peut connaître :
- v. 34, 35 : le bonheur de celui qui possède la vie éternelle (1 Jean 5 : 12) et la faveur de Dieu (Rom. 5 : 2)
- v. 36 : la mort de celui qui pèche contre Dieu (Jean 3 : 36)
« Bienheureux l'homme qui m'écoute, veillant à mes portes tous les jours » (v. 34). Quel service précieux que de garder les portes de la maison de Dieu ! N'est-ce pas le portier qui, le premier, voit Celui qui entre ? Soyons de ceux qui veillent en attendant le retour de leur Seigneur (Marc 13 : 34-37).
« Gardant les poteaux de mes entrées » (v. 34c), suggère que l'on reste à l'entrée du lieu où demeure la sagesse pour y avoir accès le plus souvent possible ; les deux disciples de Jean le Baptiseur, ayant vu où habitait Jésus, « demeurèrent auprès de lui ce jour-là » (Jean 1 : 40). Cela fait réaliser « la vie » selon Dieu, et sa « faveur », sa communion.
Pécher est toujours, d'abord, une offense à Dieu (« contre moi » - v. 36). Ce qui est présenté ici, comme avertissement, c'est le tort que l'on fait à soi-même, un « grand mal contre son âme » (Jér. 44 : 7 ; 1 Pier. 2 : 11).