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ETUDE DU CHAPITRE 13 DE L’EVANGILE DE JEAN (1)


Avant la fête de Pâque (v. 1a)
« Sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père » (v. 1b)
Aimer « jusqu’à la fin » (v. 1c)
La présence de Judas (v. 2)
L’amour aimant servir dans l’humilité (v. 4-5)
Le Seigneur lave les pieds de ses disciples (v. 5)
L’enseignement donné à Pierre (v. 8-10)
Lavage initial (« tout le corps lavé ») et lavage quotidien (v. 10)
« Moi, le seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds » (v. 14)
Un exemple donné à tous les croyants (v. 15)
« L’un de vous me livrera » (v. 21)
 

            Si l’on exclut l’introduction de l’évangile selon Jean qui occupe les deux premiers chapitres, le ministère du Seigneur commence au chapitre 3 et se termine au chapitre 12 avec l’avertissement que nous avons à partir du verset 37, jusqu’à la fin du chapitre. Dans ce chapitre 12, le ministère du Seigneur est fini. Son travail en grâce envers le monde est terminé. A la fin du verset 36, il est dit : « Il s’éloigna et disparut de leur vue ». Pour le monde c’est fini. De ce monde le Père Lui a donné des âmes, et ceux que le Père Lui a donnés, ceux que le Seigneur appelle les siens, sont les objets de tout son amour. « Ayant aimé les siens » : son amour envers les siens a été démontré dans ce monde. Il « les aima jusqu’à la fin » : Il a fait tout ce qui était nécessaire pour atteindre le but. Le Seigneur s’occupe de tout pour que nous puissions arriver au but. C’est sa Personne que nous voyons ici. Personne ne Lui avait demandé de laver les pieds des disciples, ni de qui que ce soit. Nous, nous en avons besoin, et parce que nous en avons besoin, le Seigneur le fait. Nous pouvons le réaliser dans toute notre vie, dans tous nos besoins. Le Seigneur s’en occupe et par-dessus tout, la plus grande chose qu’Il désire pour nous, c’est cette relation avec Lui, que nous puissions avoir une « part » avec Lui (v. 8). Et Il le fait pour que cette part avec Lui soit assurée, quelles que soient nos capacités.


Avant la fête de Pâque (v. 1a)

            La scène présentée dans ce chapitre se situe un jeudi, après six heures du soir. Nous comptons un jour depuis minuit jusqu’à minuit, soit 24 heures. Les Juifs ne comptaient pas les jours ainsi. Une journée commençait à six heures du soir et se terminait à six heures du matin, il y avait quatre veilles de la nuit, de trois heures chacune, donc douze heures. Ce qui rend ce moment particulièrement solennel, c’est que c’est la dernière fois que le Seigneur est avec ses disciples. Ils sont dans la chambre haute.
            Dans d’autres évangiles les choses sont présentées un peu différemment. Le Seigneur a envoyé deux de ses disciples afin qu’ils préparent la chambre haute où Il allait manger la Pâque avec ses disciples. Les Juifs, pour la plupart, la mangeait le jour suivant puisqu’ils ne sont pas rentrés au prétoire le lendemain, pour pouvoir manger la Pâque.
            Nous sommes après six heures du soir. Le lendemain – c’est cela qui rend les choses très solennelles –, à neuf heures du matin, le Seigneur allait passer toute une nuit blanche, à être interrogé, envoyé vers Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Hérode et Pilate. Le lendemain matin, depuis la troisième heure du jour juif, c’est-à-dire neuf heures du matin, Il sera sur la croix jusqu’à trois heures de l’après-midi. Trois heures avant midi, trois heures de la méchanceté de l’homme ; de midi, la sixième heure, à la neuvième heure, trois heures à huis clos, abandonné de Dieu.


« Sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père » (v. 1b)

            Ce qui étreint nos cœurs, c’est que le Seigneur savait toutes les choses qui allaient Lui arriver. Il est dit deux fois dans ces premiers versets : « Jésus, sachant... » (v. 1, 3). Le fait que nous ne savons pas ce qui est devant nous, que nous ne savons pas ce qui va nous arriver, nous préserve de beaucoup de choses. La seule chose que nous savons, c’est que nous sommes entre les bonnes mains d’un Sauveur, d’un Seigneur qui nous aime, d’un Père qui nous aime et qui connaît toutes choses à l’avance. Le Seigneur, Lui, savait exactement tout ce qui allait Lui arriver.
            Il savait aussi que le Père Lui avait « tout remis entre les mains ». Il savait donc qu’Il avait la croix devant Lui, et Il va s’occuper des siens ! Ce verset 3 nous rappelle la grandeur de Celui qui est placé devant nous. « Venu de Dieu », Il « s’en va à Dieu ». Il a quitté cette place auprès du Père pour s’anéantir, s’abaisser, et Il est maintenant remonté à la droite du Père. Mais dans cette scène, la dernière avant la croix, Il prend cette place de débonnaireté, d’humilité de cœur. Quelle douceur dans ses paroles !
            Dans sa prière au Père du chapitre 17, Jésus voit déjà l’œuvre accomplie : « J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (v. 4). Il se place déjà comme au-delà de la croix. Ici, quand il nous est dit : « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin », le Seigneur voit non seulement l’œuvre de la croix qui est là, ce prix qu’Il a à payer pour nous racheter, mais aussi ce service qu’Il va avoir après la croix. En se mettant aux pieds de ses disciples, en lavant leurs pieds, Il commence symboliquement à ce moment-là ce service qu’Il poursuit actuellement à notre égard. Il nous purifie en ce qui concerne notre marche pratique pour que nous puissions avoir une part avec Lui, avoir communion avec Lui et être vraiment rendus aptes à entrer dans les pleins résultats de cette œuvre qui Lui a coûté si cher, alors que nous n’avons aucune capacité en nous-mêmes.


Aimer « jusqu’à la fin » (v. 1c)

            Nous sommes donc un jeudi soir dans un moment où tout autre aurait pensé à soi-même… A quoi penserions si nous savions que le lendemain nous allons disparaître de la scène ? Nous serions peut-être complètement obnubilés par ce qui nous attend, surtout de cette manière aussi tragique. A qui pense le Seigneur ? « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin ». Le Seigneur pensait à eux aussi parce qu’ils allaient être laissés seuls. Le Seigneur va en grâce s’occuper d’eux. Il fallait que les disciples soient aussi en état d’entrer dans les paroles que le Seigneur allait leur adresser du chapitre 14 au chapitre 16, où Il leur communique ses dernières volontés. Lorsque quelqu’un vient de nous quitter, on se souvient : Ah ! Je l’ai encore vu la veille, il m’a dit ceci, il a fait cela.. - C’est bien pour cela que ces chapitres sont poignants pour nos cœurs, parce que ce sont les dernières paroles que le Seigneur a dites, les dernières choses que le Seigneur a faites avant de souffrir sur la croix.

            Il « les aima jusqu’à la fin ». Combien ce chapitre est concret pour nos vies à chacun, quel que soit notre âge ! Le Seigneur va donner sa vie, mais auparavant Il laisse à ses disciples et à nous-mêmes cette pensée d’avoir une part avec Lui jusqu’à ce qu’Il vienne. Et cette part nous parle de communion.
            Cette expression : « jusqu’à la fin » a plusieurs significations. D’abord c’est un sens temporel : jusqu’à la fin d’une période, jusqu’à la fin de la vie de Jésus sur la terre, jusqu’à la croix - en contraste, avec son service public qui était terminé. Il s’occupe activement, par amour, de ceux qu’Il a choisis, appelés pour être avec Lui - ces douze dont Il dit au chapitre 17 que c’est le Père qui les Lui a donnés. Il les aime jusqu’à la fin, c’est-à-dire jusqu’à ce moment, qui était devant Lui, de « passer de ce monde au Père ». « Jusqu’à la fin », c’est donc jusqu’au moment où Il va laisser le monde et retourner auprès du Père
            La deuxième signification de cette expression, c’est plutôt en rapport avec « les siens qui étaient dans le monde ». C’est jusqu’à la fin du séjour des siens dans le monde. Cela va beaucoup plus loin, puisque dans les siens on peut inclure non seulement les douze, mais aussi « ceux qui croient en moi par leur parole » (Jean 17 : 20), c’est-à-dire tous les chrétiens, toute l’Eglise. Dans ce sens-là, l’Eglise est dans le monde jusqu’au retour du Seigneur. Le Seigneur aime aussi les siens jusqu’à la fin de cette période-là, jusqu’au moment où non seulement Lui aura quitté le monde pour retourner au Père, mais où les siens aussi quitteront ce monde pour être pris auprès de Lui dans la maison du Père. Ce service d’amour du Seigneur va jusqu’à cette fin-là également. Nous en sommes encore actuellement les bénéficiaires. Nous ne savons pas ce qui nous arrivera demain, mais une chose est sûre, c’est que l’amour de notre Seigneur sera là jusqu’à la fin.
            Enfin, il y a une troisième signification : on peut voir, dans l’original en particulier, que ce n’est pas seulement un sens temporel. « Jusqu’à la fin », c’est jusqu’à cette extrémité de l’amour qui est de se donner Lui-même. « Personne n’a un plus grand amour que celui-ci ; que quelqu’un laisse sa vie pour ses amis » (Jean 15. 13). Dans ce sens-là, « jusqu’à la fin », c’est jusqu’à ce point suprême, extrême, de la manifestation de son amour qui est de laisser sa vie.
 

La présence de Judas (v. 2)

            Qui n’a pas été étonné devant la mention de Judas dans le verset 2, après ces déclarations de l’amour du Seigneur et avant le lavage des pieds ? Pourquoi est-il parlé de cette félonie de Judas ? Il ne faut pas que nous voyons Judas comme une espèce de monstre. La nature de Judas n’est ni plus mauvaise, ni meilleure que la nôtre. Nous sommes capables de trahir le Seigneur et lorsque ce n’est pas l’Esprit de Dieu qui nous conduit, nous sommes conduits par les mêmes ressorts que ceux qui ont conduit Judas, qui ont conduit les hommes qui ont crucifié le Seigneur. Combien nous avons besoin de la grâce ! Et si ce verset 2 nous parle de Judas et de ce qu’il a fait, c’est pour nous dire ce que notre nature a d’incorrigible et combien nous avons besoin, en effet, des soins du Seigneur.


L’amour aimant servir dans l’humilité (v. 4-5)

            Nous voyons dans ces versets tout l’amour du Seigneur qui se déploie ; tout le chapitre est imprégné de cet amour. Nous lisons au verset 34 : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous l’un l’autre ; comme je vous ai aimés ». Nous sommes imprégnés nous-mêmes de l’amour du Seigneur, très souvent à notre insu, et Jésus nous demande de nous aimer les uns les autres, comme il est dit dans la première épître de Jean : « N’aimons pas en paroles ni avec la langue, mais en action et en vérité » (3 : 18).
            Ce chapitre nous parle aussi de l’humilité du Seigneur Jésus qui est à la fois le Fils de l’homme, c’est-à-dire un homme comme vous et moi, mais sans péché, et le Fils de Dieu. Le Fils de Dieu, c’est aussi Dieu le Fils, c’est Dieu lui-même qui nous parle de son humilité. Cela peut surprendre. Nous savons que notre Dieu est infiniment puissant, infiniment saint. Le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, Dieu le Fils, se nomme lui-même « le Fils » ; on peut le lire dans l’évangile de Matthieu au chapitre 11 : « En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler » (v. 25-27). Il ajoute : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » » (v. 28-29). C’est le Fils de Dieu qui nous parle là de ce qui le concerne, Lui : Il est débonnaire et humble de cœur.
            Jésus nous a rachetés, Il nous a sauvés. Nous avons besoin de ce service d’amour du Seigneur qui se poursuit actuellement. Dans le ciel Il prie pour nous, s’occupe de nous et veut agir à notre égard comme Il l’a fait symboliquement en lavant les pieds des disciples à ce moment-là, pour que nous puissions avoir cette part avec lui. C’est donc très actuel. Il faut bien être conscient que ce que nous avons là est une image de ce que le Seigneur veut opérer en nous pour que nous soyons en heureuse communion avec lui. Combien cela touche nos cœurs ! Le Seigneur, alors qu’Il a la croix devant Lui, prend cette place aux pieds des disciples qui ne comprennent pas ce qu’il fait – ce qu’on voit bien dans les questions de Pierre -, mais déjà Il nous enseigne là quelque chose de ce service d’amour qu’il poursuit à notre égard.

            Dans le Psaume 119, un verset nous parle de l’humilité nécessaire : « L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples » (v. 130). Ici il s’agit des simples, c’est-à-dire des gens qui ne font pas de longues explications, qui ne font pas état de leur intelligence de la Parole mais qui se mettent aux pieds d’un frère, d’une sœur, qui ont besoin d’être lavés par l’eau pure de la Parole pour pouvoir jouir à nouveau de la communion avec le Seigneur. Chaque fois que nous ouvrons la Parole de Dieu, soit en assemblée, soit personnellement chez nous, cette Parole a-t-elle cette entrée dans notre cœur, dans notre vie spirituelle, par l’Esprit Saint ? C’est une chose de lire la Parole, de refermer le livre, de vaquer à ses occupations, ou bien d’écouter la Parole tout en pensant à autre chose – c’en est une autre d’ouvrir toute grande, en quelque sorte, cette entrée de la Parole dans notre cœur, dans notre esprit, en étant simples comme des enfants. Jésus a dit : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants » (Matt. 11 : 25). Les pensées de Dieu sont cachées à ceux qui se confient dans leur intelligence spirituelle, dans leur compréhension, et qui se sentent un peu au-dessus des autres. « L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples », à ceux qui la reçoivent avec humilité. Et nous avons besoin certainement de recevoir la Parole de Dieu de cette manière-là. Elle nous parle, elle nous nourrit parce que nous n’avons pas spirituellement d’autre nourriture qui puisse nous tenir debout dans notre vie spirituelle. « L’entrée de tes paroles illumine » : elle nous montre dans la lumière de Dieu ce qu’Il est lui-même, dans une mesure, car notre capacité ne va pas très loin. Nous avons à nous en imprégner comme d’une vérité qui nous est précieuse. Alors, frères et sœurs, chacun de nous doit demander au Seigneur qu’Il lui accorde cette grâce.


Le Seigneur lave les pieds de ses disciples (v. 5)

            Jésus met de côté ses vêtements ordinaires, Il se ceint d’un linge et que fait-Il ? Il se met à genoux aux pieds des disciples et leur lave les pieds. Dans son humilité, dans sa débonnaireté, Il prend la place d’un esclave, comme on le voit aussi dans le livre du prophète Zacharie. Le Seigneur dit : «L’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse » (13 : 5). Nous voyons que le Seigneur Jésus, dans l’Ancien Testament et dans l’évangile de Matthieu, ne se contente pas de dire qu’Il est débonnaire et humble de cœur, Il ne se contente pas de paroles, mais Il met en pratique ce qu’Il nous dit. Il nous montre à quel point nous avons à être en quelque sorte des esclaves les uns vis-à-vis des autres, et certainement nous en sommes très loin. Mais c’est l’exemple que le Seigneur nous donne de son amour suprême qui est allé jusqu’au bout, jusqu’au terme de la vie terrestre des hommes, lorsque le Seigneur reviendra enlever les croyants à sa rencontre. Son amour se manifeste chaque jour, mais dans cet amour Il montre l’exemple de Dieu lui-même dans la personne du Fils qui se fait esclave. C’est bien là l’exemple d’un service dans l’humilité qu’Il nous donne à chacun et pour tous les jours.

            La position du Seigneur pour laver les pieds des siens, témoigne de son abaissement, de son humilité, pour opérer un double travail dans nos cœurs :
                    - l’humilité, par l’exemple qu’Il nous montre ;
                    - le rappel que nous avons à pratiquer ce lavage des pieds l’un envers l’autre.

            La première fois qu’il est parlé dans la Parole d’un lavage des pieds, c’est au chapitre 18 de la Genèse. Abraham reçoit des hommes et il dit : « Qu’on prenne, je te prie, un peu d’eau, et vous laverez vos pieds, et vous vous reposerez sous l’arbre » (v. 4). C’était donc une habitude dans ces pays d’orient, qu’après un voyage on bénéficie de ce soulagement par l’eau. Mais il permettait aussi d’enlever la poussière de la marche. C’est une image très simple et accessible. Tant que nous sommes ici-bas, nous sommes souillés en traversant ce monde. Ce n’est pas simplement les pieds et la marche, car dans notre marche chrétienne ici-bas il y a notre esprit, notre vue, nos paroles, nos actes, et le Seigneur nous rappelle que nous sommes sanctifiés, justifiés, par son sang précieux. Ce lavage est une image de ce qu’est la Parole de Dieu. Nous lisons au chapitre 5 de l’épître aux Ephésiens : « Christ a aimé l’assemblée… il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole » (v. 25-26).

            Ce lavage des pieds nous parle du service de souverain sacrificateur et d’avocat que le Seigneur accomplit actuellement dans le ciel, nous représentant auprès de Dieu et exerçant ce lavage dans notre vie pour que nous soyons débarrassés de toute la souillure que nous contractons si facilement dans le chemin. Nous avons aussi, dans les versets 15 à 17 l’exemple que le Seigneur nous a laissé.


L’enseignement donné à Pierre (v. 8-10)

            Pierre aimait le Seigneur, comme nous L’aimons aussi. Mais plusieurs fois, il n’a pas eu la pensée du Seigneur ; par exemple, lorsqu’il a dit : « Dieu t’en préserve » (Matt. 16 : 22), Il exprimait son affection pour le Seigneur, mais Jésus lui a dit : « Tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes » (v. 23). Ce dont nous avons besoin, c’est d’avoir la pensée du Seigneur. Comme cela est exerçant d’entrer dans ses pensées !
            Dans un autre passage, le Seigneur dit au pharisien : « Tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds » (Luc 7 : 44) - tu ne t’es même pas occupé de moi dans les choses élémentaires. Or le Seigneur parle à ses disciples – qui étaient de par leur judaïsme imprégnés de rites, de pratiques religieuses extrêmement concrètes – Il leur parle de choses très simples pour leur faire comprendre quelque chose de spirituel.
            Qu’est-ce qu’il y avait d’anormal ici ? Pas de laver les pieds des gens, mais que ce soit le Seigneur, Lui-même qui est le Maître, qui s’abaisse à prendre ce rôle-là. Alors, pour Pierre, c’était inconvenant. Le Seigneur lui répond : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite » (v. 7). Trois raisons semblent motiver ce que le Seigneur dit là.
                    - La première, c’est que Pierre et les autres disciples étaient tous occupés de la gloire milléniale. Pour eux le Seigneur était Celui qui allait régner, Il était en train de s’avancer vers un trône, et aucun des disciples n’imaginait qu’au lieu d’un trône, ce serait une croix. On ne peut pas comprendre : « Tu le sauras dans la suite ». « Dans la suite », le Seigneur le dit aussi dans le chapitre 16 : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez pas les supporter maintenant. Quand Celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, Il vous conduira dans toute la vérité » (v. 12-13).
                    - La deuxième raison, c’est que le Saint Esprit sera là pour donner un sens spirituel à ces choses concrètes, qui étaient très matérielles.
                    - La troisième raison, c’est que Pierre, le lendemain même, pendant la nuit, quelques heures après, allait dire : « Je ne connais pas cet homme ». Le Seigneur va lui laver les pieds dans son office de souverain sacrificateur. « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22 : 31-32). C’est bien le service de notre Seigneur dans son rôle de souverain sacrificateur devant Dieu pour chacun d’entre nous, Il est notre avocat auprès du Père lorsque nous avons péché. « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ». Le Seigneur va lui demander : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? ». Le Seigneur ne lui dit pas : « Tu m’as renié ». Le Seigneur s’occupe de la motivation intérieure de nos actes. Il ne s’arrête pas à l’aspect extérieur. « M’aimes-tu ? », c’est toujours le ressort de notre vie et de nos chutes. Cela commence toujours dans le cœur.

            Une petite remarque à propos de la manière dont Pierre a passé d’un extrême à l’autre. Qui de nous n’a pas eu à confesser que nous avons été quelquefois absolus, même dans les choses de Dieu, avec des versets à l’appui ? Nous avons été intraitables sur une question et puis le Seigneur s’est occupé de nous, parce que nous pensions avoir Sa pensée, alors que nous ne l’avions pas et que nous étions complètement égarés. Et cela, Pierre nous l’enseigne. Lorsque nous apprenons quelque chose avec le Seigneur, nous serons gardés de ces absolus que quelquefois nous infligeons aux autres. Parfois on a vu - et on ne peut pas montrer cette attitude du doigt car on sait très bien ce qu’il en est pour nous-mêmes - des gens extrêmement rigoureux dans un domaine, par exemple la séparation du monde, et puis, quelques temps après, ils ont complètement changé par rapport à ce qu’ils avaient affirmé. Cela nous montre bien ce que la chair, même religieuse, peut faire. Mais il y a ce que le Seigneur peut enseigner avec douceur ; que ce soit bien cela qui nous conduise, et non pas des prises de positions absolues qui font passer d’un extrême à l’autre.


Lavage initial (« tout le corps lavé ») et lavage quotidien (v. 10)

            Les disciples sont appelés comme nous à devenir des « sacrificateurs ». Au sujet du sacrificateur, dans le chapitre 29 de l’Exode, il est dit : « Et tu feras approcher Aaron et ses fils... et tu les laveras avec de l’eau » (v. 4). C’est ce lavage initial dont le Seigneur dit : « Celui qui a tout le corps lavé n’a besoin que de se laver les pieds » (v. 10). Il ne se renouvelle pas. Dans le tabernacle, il y avait un grand espace ouvert qu’on appelait le parvis, et il y avait une seule entrée : c’est Christ. Il n’y a pas d’autre chemin pour aller à Dieu. On soulevait ce rideau qui n’était pas très lourd, moins lourd que des portes d’une cathédrale, et il y avait un passage obligé – on ne pouvait pas passer par ailleurs – c’était l’autel d’airain, la croix. Nous sommes obligés de passer par là. Que le Seigneur fasse que nous ayons tous été lavés d’une manière initiale de nos péchés, dans le sang de Christ.
            Mais il y a un lavage qui se renouvelle. Quand le sacrificateur voulait entrer dans le tabernacle, il y avait une cuve d’airain dans laquelle il devait se laver les pieds. C’est bien ce que nous avons quand le Seigneur dit à son disciple : « tu n’as pas de part », non pas en moi, puisque le lavage initial a été fait, mais avec moi. Il y avait ce lavage pour tout sacrificateur qui allait entrer dans le sanctuaire, un passage obligé. On peut dire que les disciples aussi vont entrer dans le sanctuaire : dans les chapitres 14 à 16, ils vont entendre les dernières paroles de leur Seigneur et entrer dans l’intimité de ses pensées. Eh bien, il y a un préalable. Nous aussi, amis croyants, lorsque nous nous réunissons autour du Seigneur, et pas seulement lorsque nous ouvrons la Parole, il y a un préalable qui se passe dans la prière, devant notre Seigneur. Il y a un état de cœur nécessaire, un état de sanctification. Si nous nous laissons aller dans le monde et tout ce qu’il nous présente, ne soyons pas étonnés que, lorsque nous ouvrons la Parole, il n’y a rien, et que nous ne lisons que des mots. Il y a une cohérence dans ces choses. C’est dans la mesure où nous avons affaire à ce lavage, à cette sanctification, que nous entrerons dans les pensées de notre Seigneur.

            Sur une affiche, on pouvait lire récemment : « Heureux celui qui connaît les besoins de son âme ». En fait, est-ce qu’on pense assez à son âme ? Nous avons évoqué plus haut les souillures involontaires, mais il y a des souillures volontaires, par exemple quand je regarde quelque chose qui fait du mal à mon âme, ou que j’ai la volonté de cliquer sur mon ordinateur, de voir quelque chose qui, je le sais, va faire du mal à mon âme. Le Seigneur ne nous dit pas : Ne regarde pas ceci, ne fais pas cela. - Mais nous devons bien nous demander : qu’est-ce qui va faire du bien à mon âme ? Nous sommes dans un monde où il y a beaucoup de poisons. La Parole de Dieu est un contre-poison. Il faut que je veille à me nourrir de la Parole, régulièrement, chaque jour, non parce que c’est une obligation, mais parce qu’elle me fait un bien intérieur immense. La Parole rafraîchit mon âme. C’est quelque chose d’essentiel pour nous, quelque chose de simple, nous avons besoin d’être rafraîchis. Nous sommes en contact avec des choses qui nous font du mal, et insensiblement nous nous éloignons du Seigneur et nous avons besoin de revenir à Lui. Que le Seigneur nous aide à pouvoir décider, arrêter dans nos cœurs, de lire la Parole, de pouvoir nous nourrir, nous rapprocher du Seigneur, ne pas être envahis par des choses qui vont nous faire du mal. Pensons à notre âme.

            On a tout le corps lavé par l’œuvre de Christ. Nous lisons en Hébreux 10 : « Celui-ci (Christ), ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu… Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (v. 12-14). En revanche, en Nombres 19 déjà cité, c’est un sacrifice qui se répète. Mais il ne s’agit pas d’une victime qui, chaque fois, est offerte à nouveau ; c’est la cendre de la victime. Cela a pour conséquences que l’on n’a pas besoin d’offrir à nouveau. Ce sont les cendres que l’on prend. Mais si on ne le fait pas, on n’a pas non plus cette « part » indiquée par le Seigneur ; cela souligne encore la cohérence de la Parole par rapport à Christ et à son œuvre, aussi bien dans la première partie de la Bible, l’Ancien Testament, que dans le Nouveau Testament depuis la venue de Christ.
            C’est une part « avec Lui ». En rapport avec la Cène que nous prenons chaque dimanche, le premier jour de la semaine, le jour de la victoire de Christ, de sa résurrection, il nous est dit : « Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (1 Cor. 11 : 28). Combien cela souligne cette nécessité qui nous est offerte par la grâce de Dieu. On passe dans ce monde, où il y a une contamination, et tout ce qui a pu occuper nos esprits, qui charge aussi notre conscience, est quelque chose à amener aux pieds du Seigneur pour qu’en célébrant la Cène, nous réalisions que si le Seigneur nous y invite c’est parce que Lui a accompli ce seul sacrifice, une fois pour toutes. Combien cela est profond ! Dieu veut « la vérité dans l’homme intérieur » (Ps. 51 : 6). Ce lavage des pieds, cet enseignement de Nombres 19 et de 1 Cor. 11, tout cela va dans le même sens pour que nous soyons droits devant Lui, d’une droiture que Lui seul voit dans chacun de nos cœurs. Ce n’est pas quelque chose qu’on voit nécessairement chez son frère et sa sœur. C’est cette relation privilégiée, personnelle, avec le Seigneur.
            Il y a également un lavage des pieds que nous faisons chaque fois que nous ouvrons la Parole. Combien la lecture en famille, qui commence par la lecture personnelle, est utile ! Lorsqu’on a un contact dans la famille de Dieu il est peut-être bon de lire un passage de la Bible. Et ce passage-là de la Parole, sans même que l’on sache quelle est la situation de ceux qui sont là, va opérer ce lavage. Ce contact avec la Parole opère sans que l’on sache soi-même ce qui s’est passé dans le cœur de son frère ou de sa sœur. Il faut la dépendance du Seigneur, la patience, la prière, pour savoir quand il convient de pratiquer un lavage de la Parole « orienté » par rapport à un besoin que l’on a perçu.


« Moi, le seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds » (v. 14)

            Le Seigneur nous dit : « Comme je vous ai fait, moi... » (v. 15). Combien c’est important d’avoir le sentiment d’avoir été au bénéfice de cela, et de savoir que c’est le Seigneur qui l’a fait. Cet exemple est humiliant pour nous tous. Il est Celui qui enseigne, il est aussi le Modèle, et nous n’en avons pas d’autre.
            « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez maître et seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc moi, le seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (v. 13-14). Durant tout le ministère du Seigneur, les disciples L’avaient suivi et ils avaient reçu son enseignement. Ils avaient l’habitude de le considérer comme Celui qui enseigne. « Vous m’appelez maître », c’est-à-dire le maître qui enseigne. Ils avaient tendance, et peut-être nous aussi, à penser qu’effectivement le Seigneur nous enseigne, qu’Il est Celui qui connaît et qui transmet ses connaissances. Mais le Seigneur inverse l’ordre des choses dont les hommes avaient l’habitude. Les incrédules, les pharisiens, les docteurs de la Loi, quand ils s’adressaient à Lui, avaient l’habitude de l’appeler maître, rabbi. Le Seigneur inverse les choses parce qu’il y a une prépondérance nécessaire : « Si donc moi, le seigneur et le maître ». Cela nous montre que dans la Parole de Dieu - par grâce nous pouvons la consulter autant que nous le voulons dans la journée -, c’est le Seigneur qui nous enseigne. Ce n’est pas seulement le Maître, c’est le Seigneur, c’est Dieu ; c’est Dieu dans la personne du Fils. Cela nous fait sentir à quel point il est indispensable d’ouvrir la Parole et de prendre conscience chaque fois que ce n’est pas une lecture banale que nous avons dans la Parole de Dieu, mais que c’est le Seigneur, Dieu le Fils, qui nous enseigne par l’Esprit Saint qu’Il nous a donné. C’est Lui qui nous conduit. Il a dit. « Sondez les écritures, car… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39). Nous avons là dans le lavage des pieds, encore une fois, l’amour du Seigneur en activité. Chaque fois que nous ouvrons la Parole de Dieu, nous avons les oreilles du cœur qui doivent écouter et entendre la voix même du Seigneur, la voix même de Dieu. Nous avons quelquefois tendance à lire la Parole machinalement, sans avoir cette conscience profonde, aiguë, que c’est Dieu qui nous parle. Nous avons donc besoin de nous rendre compte, chacun pour lui-même, que nous avons à être beaucoup plus attentifs, beaucoup plus humbles. Il ne s’agit pas d’écraser, en quelque sorte, notre frère, en lisant un passage de la Parole de Dieu, mais de nous mettre à ses pieds, comme le Seigneur l’a fait, comme un esclave, dans l’amour, pas dans la rigueur d’un esprit qui cherche à dominer, mais au contraire, en ayant en quelque sorte dépouillé tout ce qui pourrait nous tenir nous-mêmes loin de la Parole : l’orgueil, la prétention. Tout ce qui risque de nous caractériser doit être mis strictement de côté pour nous mettre aux pieds de notre frère, de notre sœur, lui présenter la Parole en toute simplicité - peut-être pour lire un passage qui nous vient à l’esprit et qui, en même temps, nous maintient dans l’humilité qui nous est tellement nécessaire. Prenons conscience que nous avons à faire au Seigneur et que c’est Lui qui nous ouvre la Parole pour que nous l’entendions.


Un exemple donné à tous les croyants (v. 15)

            « C’est un exemple que je vous ai donné : comme je vous ai fait, moi, vous aussi faites de même… Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites » (v. 15, 17). Il serait effectivement facile de passer à côté du service indiqué ici ; pourtant, lorsque l’on entend ces paroles du Seigneur, on comprend qu’on a à veiller pour ne pas se retirer en arrière lorsqu’il y a des besoins. Mais le Seigneur nous a donné un exemple : Lui, le Seigneur et le Maître, se met aux pieds de ses disciples. Combien cela nous parle ! Il est important que nous laissions le Seigneur appliquer la Parole à nos âmes. Chacun, personnellement, ayons ce désir d’être en contact avec la Parole, qui nous nourrit, nous instruit, nous purifie, nous rend propre à goûter la communion avec Lui. Lorsque justement nous avons devant nous ces besoins de lavage à l’égard de quelqu’un d’autre, remarquons bien que ce qui est placé devant nous c’est uniquement la Parole. Gardons-nous de ce qui pourrait être de nous-mêmes, de nos expériences, de ce que d’autres ont pu écrire ou dire. Le Seigneur a utilisé uniquement de l’eau, ce qui nous montre la valeur de cette eau-là. C’est uniquement ce que nous avons à employer pour le lavage des pieds, pas autre chose. C’est un point extrêmement important parce que la Parole de Dieu a ce pouvoir d’opérer par elle-même, bien au-delà de ce que nous pensons. « Ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la parole de Dieu,parole qui opère en vous qui croyez » (1 Thes. 2 : 13). C’est le lavage initial pour recevoir l’évangile afin d’être sauvé. Chaque fois que la Parole de Dieu est présentée, que ce soit en public ou en privé, elle opère si elle est reçue.

            Pierre ne comprend pas et s’écrie : « Tu ne me laveras jamais les pieds ! ». Puis il veut que ce ne soit pas seulement les pieds, mais le corps tout entier. Si nous nous abaissons et désirons apporter quelque chose à un frère ou une sœur qui a un problème - parce que nous ne voulons pas passer à côté, parce qu’il y a une entrave dans sa vie - ne faut-il pas nous attendre à ne pas être compris ? Et pourtant, le Seigneur dit : « Vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (v. 14). Le Seigneur est très clair sur ce point. Est-ce que, parce que c’est difficile, on ne passe pas souvent à côté de ce que le Seigneur nous demande ? On voit ce qui ne va pas, on va en parler avec d’autres... Si nous voyons qu’il y a des choses qui nécessitent ce lavage, est-ce que nous écoutons ce que le Seigneur nous demande ? Est-ce que nous comprenons que nous sommes concernés ? Nous avons besoin les uns des autres dans ce service mutuel. Ne devons-nous pas nous exhorter à vraiment écouter cette parole du Seigneur pour la mettre en pratique ? Nous devons avoir, dans notre vie collective, cette liberté de parler les uns aux autres, de présenter uniquement la Parole, de faire part de ce que la Parole nous dit, pour en recevoir du bénéfice les uns par les autres. Bien sûr nous pouvons voir le lavage des pieds comme s’appliquant à quelqu’un qui a péché gravement et dont il faut s’approcher pour le gagner. Ce n’est pas une réalité parfois, mais en même temps cela va bien au-delà de cela. Il ne s’agit pas seulement de voir des frères spirituels aller laver les pieds des autres qui sont tombés. Celui qui présente la Parole, qui est un frère reconnu, a besoin lui aussi de ce service d’amour à son égard. Nous sommes appelés à nous édifier, à nous encourager, « chacun par la foi qui est dans l’autre » (Rom. 1 : 12). N’avons-nous pas tendance à voir le fétu dans l’œil de notre frère plus que la poutre qui est dans notre propre œil ? Le Seigneur lui-même le dit (Matt. 7 : 3-5). On a besoin justement de ce regard de l’autre qui va discerner ces choses que je ne vois pas, et qui peut m’apporter uniquement par la Parole ce qui va redresser ce qui ne va pas chez moi. Ayons ce service d’amour les uns envers les autres ! Ne restons pas en deçà, n’allons pas au-delà de la Parole. Tenons-nous strictement à la Parole de Dieu, afin de nous la présenter - telle qu’elle est - les uns aux autres. « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites » : c’est à propos de ce lavage des pieds que cela nous est dit. C’est un devoir que nous avons les uns vis-à-vis des autres. Où en sommes-nous ? Est-ce qu’il n’y a pas beaucoup de sujets de souffrances, de tristesses parmi nous, qui viennent justement de ce que ce service d’amour n’est pas effectué comme le Seigneur le demande ?

            Nous pouvons bien nous interroger : dans quelle mesure accomplissons-nous ce service d’amour vis-à-vis de ceux que le Seigneur nous a confiés ? Amis chrétiens, nous sommes confiés les uns aux autres et c’est dans la mesure où nous réalisons ce caractère d’humilité du Seigneur. Il a enlevé toute apparence : en ôtant ses vêtements, Il n’a pas voulu paraître quelque chose, Lui qui était pourtant le Maître. Laver les pieds des gens, ce n’est pas leur laver la tête. C’est se mettre aux pieds des autres, tout en bas, là où nous avons fini d’avoir des prérogatives, là où nous avons mis de côté nos susceptibilités, notre propre volonté, pour nous approcher des autres, et non pas leur dire : Tu sais, je pense que… - Ce que nous pensons n’a aucune importance, mais venir avec l’eau de la Parole de Dieu, c’est ce qui compte. C’est la Parole de Dieu qui doit être appliquée et c’est ce qu’a fait le Seigneur. Il l’a appliquée, Lui était pourtant la Parole.
            Que le Seigneur nous accorde, dans les assemblées chrétiennes, alors que nous sommes appelés à vivre une vie collective, d’avoir d’abord ces sentiments d’amour du Seigneur vis-à-vis de chacun de ses disciples, et même de Judas : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » (Matt. 26 : 50). Sa pensée n’allait pas au-delà de sa parole (Ps. 17 : 3). Quand le Seigneur a dit « ami » à Judas, c’est qu’il y avait dans son cœur un profond sentiment d’amour pour Judas. Nos frères ne sont peut-être pas toujours sympathiques, pas toujours faciles. Eh bien, nous voyons de quel amour le Seigneur a aimé les siens ; il a aimé Judas, il a aimé Pierre. Il était là aux pieds de Pierre et Il savait que le lendemain, dans la nuit même, ce disciple dirait : « Je ne connais pas cet homme ! » (Matt. 26 : 72). Le Seigneur le savait, et de cet amour absolument inaltérable, Il aimait Pierre. Aimons-nous nos frères et sœurs de cet amour-là, ou aimons-nous seulement ceux qui sont sympathiques, qui nous apportent quelque chose ? On ne peut pas produire cet amour, personne ne le peut. Il est en mesure surabondante dans le cœur de notre Seigneur et c’est là que nous pouvons puiser. Nous nourrissons-nous de cet amour-là ? Cet amour de la croix qui a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34) - et ils L’ont crucifié. Que le Seigneur nous donne d’être nourris de cet amour-là, qui a sa source dans son cœur, et qu’il puisse s’exercer envers nos frères et sœurs.

            « J’ai caché ta parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi » (Ps. 119 : 11). Le Seigneur nous donne cet exemple, bienheureux celui qui L’imite. Mais il doit y avoir d’abord une affirmation : « J’ai caché ta parole dans mon cœur.. », puis la prière du verset 12 : « Eternel ! Tu es béni ; enseigne-moi tes statuts », afin que nous soyons remplis de Lui.
            Prenons l’exemple d’enfants dans une même famille. Ils vont s’apercevoir que leur frère ou leur sœur a fait quelque chose qui ne correspond pas à ce qu’ils ont compris de la Parole. Comment vont-ils agir ? Est-ce en « tombant » sur leur frère ou sur leur sœur, ou en commençant par prier pour leur frère ou leur sœur, en continuant à regarder dans ce qu’ils savent de la Parole, et peut-être pourront-ils chercher plus loin que ce qu’ils savent : Qu’est-ce que je peux dire par la Parole qui soit une réponse du Seigneur à cette situation malheureuse que je viens de vivre ? - Cela nous conduit à l’exercice de patience et de dépendance. Ensuite, lorsqu’on voit clair devant le Seigneur, il est possible d’intervenir, sans se précipiter, et dans la conscience profonde que seule la Parole de Dieu peut opérer ce lavage ; il ne sera profitable que dans la mesure où je m’efface pour faire ressortir la pensée de Dieu dans cette situation. C’est une merveille cela : nous avons reçu la vie divine par le sacrifice de Christ, en ayant cru qu’Il est mort pour nos péchés ; nous Lui appartenons et Il désire déjà ici-bas que nous jouissions de cette part de communion avec Lui. « J’ai caché ta parole dans mon cœur », et « enseigne-moi tes statuts » pour que je sache mieux les pratiquer et ensuite être utile.

            Le lavage des pieds dépasse le cadre de l’assemblée. Dans la première épître à Timothée, Paul parle des veuves, et cela peut s’appliquer à toutes les sœurs. Il est dit au chapitre 5 verset 10 : « Si elle a élevé des enfants, si elle a exercé l’hospitalité, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru des affligés, si elle s’est appliquée à toute bonne œuvre ». Cela prouve qu’il y a un service possible aussi pour les sœurs, non pas dans le cadre de la présentation publique de la Parole dans l’assemblée, mais son application a lieu dans les circonstances de la vie quotidienne.

            C’était normal d’avoir les pieds sales quand on marchait toute la journée en sandales, pieds nus, sur la terre battue, sur des chemins. Il y a une application à ce qu’est notre vie aujourd’hui. On part à l’école, au travail, et on est en contact avec bien des gens autour de nous ; on entend la radio, on voit des images, on voit des publicités. Toutes ces choses-là nous font penser à cette poussière qui s’attache à nos pieds. En fait, on ne peut pas y échapper, on ne peut pas s’enfermer dans une cellule de moine, et se mettre totalement à l’écart de tout cela. On est amené à vivre dans le monde. Quand on rentre le soir, petits et grands, on a tous cette poussière qui nous « colle » aux pieds. Ce sont toutes les choses qui nous ont imprégnés. Il semble que la chose qui est vue en premier lieu dans cette image, ce n’est pas tellement le péché délibéré dans lequel je suis tombé, où j’ai conscience d’avoir manqué, d’avoir déshonoré le Seigneur, qui appelle la confession, le sentiment d’avoir péché contre Dieu. La première chose que la Parole nous montre, c’est d’abord la confession, reconnaître qu’on a péché. Là, dans cette poussière, on ne peut pas confesser au Seigneur que toute la journée on a vu des choses sur lesquelles nos yeux se sont portés et qui ne sont pas des péchés délibérés, c’est la poussière du monde. Quand on rentre le soir, c’est un moment privilégié pour mettre en pratique ce lavage des pieds, en ouvrant la Parole de Dieu pour la lecture en famille. Les parents, en parlant avec leurs enfants, vont appliquer la Parole à ce qu’ils ont vécu ; elle va leur apporter quelque chose qui lave, qui aide à nettoyer tout cela. C’est pratiquer le lavage des pieds « en famille ». On ouvre la Parole de Dieu et on l’applique aux circonstances de la famille, à des choses vécues, dont on parle ensemble, à des difficultés rencontrées dans la journée. Voilà une façon très concrète de vivre ce que nous enseigne la Bible. C’est un très grand encouragement de prendre le temps de se dire tout ce que l’on a rencontré. On est là ensemble, on ouvre la Parole et on goûte ce rafraîchissement. Nous nous lavons les pieds mutuellement et le Seigneur lui-même nous lave, vient nous rafraîchir, nous encourager. Ce n’est pas facile de prendre un moment pour lire, l’expérience nous le montre. Il y a bien des raisons pour nous priver de cette lecture : on est fatigué, c’est trop tard, il y a d’autres priorités… Mais on peut demander au Seigneur qu’Il nous aide à avoir cette énergie de lire la Parole en famille, et le Seigneur nous le rendra au centuple. Il n’est jamais notre débiteur. Le Seigneur nous enrichit, nous aide, nous fait du bien. Qu’il nous aide à avoir cette énergie !

            Lire la Parole de Dieu en famille est fondamental. C’est aussi fondamental que la lecture personnelle. Nous y sommes exhortés. De même ce qui est également fondamental, ce sont les réunions d’édification. Le Seigneur désire que nous ayons une relation avec Lui, une communion avec Lui et dans ce but Il nous a donné sa Parole. Toutes ces choses qui s’attachent à nos pieds, la Parole les appelle des souillures ; ce n’est pas quelque chose de volontaire. Dans Nombres 19, on voit cette génisse sacrifiée et entièrement brûlée. « Celui qui aura ramassé la cendre de la génisse lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir. Ce sera un statut perpétuel pour les fils d’Israël et pour l’étranger qui séjourne au milieu d’eux... Celui qui aura touché un mort, un cadavre d’homme quelconque, sera impur sept jours. Il se purifiera avec cette eau le troisième jour, et le septième jour il sera pur... Quiconque aura touché un mort, le cadavre d’un homme qui est mort … Quiconque touchera, dans les champs, un homme qui aura été tué par l’épée...» (v. 10-16). Ce ne sont pas des choses volontaires, nous le comprenons ainsi, mais la ressource est là. La purification se fait le troisième jour, puis le septième jour. Il ne s’agit pas d’aller vite. Il fautque cette Parole opère progressivement un travail en nous. La communion, sans que nous le voulions, sans que nous nous en apercevions, est perdue. Nous sommes dans un monde où tout parle de mort et rien du Seigneur. Nous retrouvons la communion quand nous lisons sa Parole. Nous avons un contact avec le Seigneur. Il nous parle à travers de ce que dit la Parole et nous ne pouvons pas vivre sans elle.

            « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui reçoit quelqu’un que j’envoie me reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé » (v. 20). Comment commence l’apprentissage du lavage des pieds ? Est-ce que je reçois celui que le Seigneur m’envoie ? C’est une chose indispensable pour faire des progrès dans la connaissance du Seigneur. C’est une connaissance qui n’est pas intellectuelle, alors même que nous avons besoin d’utiliser les facultés qu’Il nous a données, une connaissance venant du cœur ; d’être sensible au fait que jusqu’au bout le Seigneur tend une perche à Judas. Il ne prend pas plaisir à la mort du pécheur. Il ne prend pas plus plaisir à ce que ceux pour lesquels Il a payé le prix de la sixième à la neuvième heure sur la croix, ne jouissent pas pleinement de cette part avec Lui, de cette communion. Si bien que si nous voyons chez un frère ou une sœur, quel que soit notre âge, qu’il y a en lui une voie de chagrin manifeste, nous devons en faire un sujet de prière et chercher dans la Parole ce qu’elle dit au sujet de ce que nous avons discerné chez ce frère ou cette sœur. Ensuite nous nous mettons en route, en nous défiant de nous-même. La prudence va nous conduire à écouter. Il est dit dans le Deutéronome : « Tu t’informeras, et tu t’enquerras bien » (13 : 14), pour qu’on vienne bien dans cette attitude que le Seigneur a montrée dans ce premier paragraphe du chapitre 13 de Jean, en s’abaissant. Ecouter, montrer de l’empathie pour que notre frère et notre sœur parlent, parce que vous avez peut-être entendu des choses qui se rapportaient, qui se répandaient de bouche en bouche. Quelle est la situation réelle ? Est-ce que nous pensons aussi qu’en une seule visite nous allons tout savoir ? Est-ce qu’il ne faut pas qu’il y ait un rapport de confiance qui s’établisse et ce rapport de confiance, il se montrera dans la mesure où mon frère ou ma sœur sait que je vais agir avec discrétion.


« L’un de vous me livrera » (v. 21)

            « Jésus fut troublé dans son esprit » (v. 21). Cela dévoile ce qu’il y a dans l’esprit du Seigneur. Il nous est dit au début de ce chapitre : « Jésus… ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin ». « Les siens » : il y avait ceux qu’il avait choisis. Il est dit au verset 18 : « Moi, je connais ceux que j’ai choisis ».Dans l’évangile de Luc il nous est dit que le Seigneur avait passé toute une nuit à prier avant de choisir ses disciples (6 : 12). On peut bien penser qu’Il avait sur son cœur spécialement ce choix de Judas. C’est Lui qui l’avait choisi. Le Seigneur connaît tout, Il lit dans nos cœurs, Il sait tout à l’avance. Il le faisait parce qu’il fallait que l’Ecriture soit accomplie, mais ce choix était quelque chose qui, pour Lui, était extrêmement douloureux. Dans ce dernier moment où Il allait se livrer lui-même pour le salut des siens, Il manifeste tout son amour envers ceux qu’Il a aimés jusqu’à la fin, jusqu’à la plus haute manifestation de l’amour. On voit justement comment le Seigneur avait en même temps devant Lui cette question qui concernait Judas. Il en parle plusieurs fois et va le dévoiler devant les disciples qui étaient inconscients de la chose. Il y en avait un qui faisait partie de ceux qu’Il avait choisis, mais qui en réalité n’était pas l’un des siens. Il était pourtant proche, mais Jésus a dit : « Aucun d’eux n’a été perdu, excepté le fils de perdition, afin que l’Ecriture soit accomplie » (Jean 17 : 12). C’était quelque chose qui était vraiment sur le cœur aimant du Seigneur, quelque chose de terrible, et Il savait que Judas refuserait son amour.
            Quand le Seigneur emploie cette expression, c’est extrêmement solennel : « L’un de vous me livrera » : on voit tout ce que cela représentait pour son cœur. C’est quelque chose qui nous étreint aussi parce que cela montre à la fois qu’Il est Dieu le Fils, que Dieu est amour et que Jésus nous a révélé le cœur de Dieu. Il est un Dieu qui aime, qui a « tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique », Celui qui aime les siens jusqu’à la fin. Cet amour ne force pas. La responsabilité entière de Judas est là. Malgré tous les soins d’amour, il est important d’être conscient que Dieu respecte la liberté de chacun. Dieu nous a créés libres, c’est quelque chose qui est infini pour nous que Dieu ait créé des êtres qui soient justement responsables. Nous ne pouvons pas comprendre le fait que Dieu ait créé des êtres responsables qui pourtant, en tout ce qu’ils font, ne peuvent pas sortir de ces plans de Dieu. Tout ce que Dieu a prévu s’accomplira comme Il l’a voulu et pourtant dans ses plans, il y a des êtres qui sont responsables. Si je sors de cette salle, Dieu sait où je vais aller, mais je ne suis pas contraint d’aller à droite ou à gauche. Il y a là des choses qui sont beaucoup trop grandes pour que nous puissions nous-mêmes les apprécier. Mais ici nous voyons que justement Judas a été aimé du même amour que les autres. On voit même comment le Seigneur lui dit : « Ami », alors qu’Il sait qu’il était le « fils de perdition ». Ce terme lui est donné alors que dès le départ. Jésus sait qu’il va à la perdition.

            « Jésus fut troublé dans son esprit ». C’est la troisième fois dans l’évangile selon Jean que le Seigneur est troublé.
                    - La première fois, nous la trouvons dans le chapitre 11 devant les ravages de la mort, conséquence du péché. « Jésus… frémit en son esprit, et se troubla » (v. 33). Frémir, ici, c’est l’expression d’une peine profonde. On voit la profonde sympathie du Seigneur et en même temps l’indignation qui étreignait son esprit devant la mort, conséquence du péché. Il était venu pour cela.
                    - La deuxième fois, c’est au chapitre 12 : « Maintenant mon âme est troublée » (v. 27). En effet, à Gethsémané, la croix se profilait devant le Seigneur, cette heure terrible dans laquelle Il allait être traité comme ce qui était parfaitement contraire à son âme, comme le péché même !

            Ici Jésus est troublé lorsqu’un des siens - avec qui Il avait marché pendant trois ans et demi, selon ce qui est dit à la note dans le Psaume 41 : « Mon intime ami... qui mangeait mon pain » et qui a donc manifesté quelque chose de la communion (on mange ensemble) - « a levé le talon contre moi » (v. 9).
            A trois reprises nous voyons le Seigneur ayant l’esprit troublé. Et dans le chapitre 14, c’est la première chose que le Seigneur va dire aux siens : « Que votre cœur ne soit pas troublé ». Terrible trouble du Seigneur pour que nous soyons en paix !

            Que s’est-il passé entre le moment où le Seigneur a donné cette affirmation : « En vérité, en vérité, je vous le dis :    l’un de vous me livrera », et le moment où Il a en quelque sorte donné la réponse à Jean, le disciple que Jésus aimait : « C’est celui à qui je donnerai le morceau après l’avoir trempé ». Ce geste si particulier servait à désigner, selon la parole même du Seigneur, lequel allait le livrer, même si les disciples ne l’ont pas vraiment compris à ce moment-là. Ils l’ont compris plus tard, comme le Seigneur le leur dit : « Je vous le dis dès maintenant, avant que cela arrive, afin que, quand cela arrivera, vous croyiez que c’est moi » (v.19). On peut discerner trois étapes dans la manière dont la pensée du Seigneur a été ainsi révélée ; ces trois étapes sont en quelque sorte symbolisées par trois personnes différentes.
                    - La première étape est collective. Il s’agissait de Judas. C’était dans un sens une question sur la responsabilité personnelle de Judas. Mais le Seigneur en fait une question collective. Il dit : « L’un de vous me livrera » Donc la question se posait à tous les disciples. C’était : « lequel est-ce ? » Il s’agissait d’abord de ne pas remettre en question la parole du Seigneur - ils l’acceptent entièrement - et ensuite cette humilité de se remettre chacun d’eux en question, en disant : est-ce moi ?
                    - Puis il y a ce discernement, en quelque sorte, de la question qu’il fallait poser, que le Seigneur attendait. C’est Simon Pierre qui la pose. On peut dire que c’est Simon Pierre, ici comme souvent, la personnification du disciple qui aimait le Seigneur. C’est important aussi, il ne faut pas trop critiquer Pierre. On voit plusieurs fois dans ce chapitre et ailleurs, des paroles qui sont déplacées, qui peuvent être critiquables, au début du chapitre 13 et à la fin du chapitre aussi. Mais c’était aussi, ne l’oublions pas, un disciple qui aimait profondément le Seigneur. Il est un exemple là aussi. Avec cet amour pour le Seigneur, il avait une certaine dose de confiance en lui-même. C’est à cela que nous devons être attentifs. Retenons quand même cet exemple qu’il nous donne de son amour pour le Seigneur. C’est le disciple qui, dans Jean 21, dit trois fois : « Seigneur, tu sais que je t’aime ». Pierre est le disciple qui aimait le Seigneur et Jean est le disciple que Jésus aimait. C’est peut-être encore plus beau : ne pas regarder à nous, à notre amour pour le Seigneur, mais avoir cette conscience de l’amour du Seigneur pour nous. On voit là que les deux entrent en scène. Et Pierre, le disciple qui aimait le Seigneur, discerne en fait quelle est la question qui doit être posée. Il fait signe à Jean de demander lequel est celui dont Jésus parle. Il était en quelque sorte trop loin du Seigneur, cela nous parle moralement, il n’est pas en état, il est trop loin du Seigneur pour la poser lui-même, alors il fait signe à Jean.
                    - Enfin la troisième étape, si importante, c’est Jean qui, étant juste à côté du Seigneur, a encore la possibilité de se pencher sur sa poitrine, et de Lui poser la question. La conscience de l’amour du Seigneur pour nous, qui ne nous donne pas directement le discernement de la pensée du Seigneur, mais la proximité nécessaire pour pouvoir poser la question et avoir la réponse.

            Ces trois choses sont importantes :
                    - ne pas douter de la parole du Seigneur, se défier de nous-mêmes, de nos propres pensées, être capables de nous remettre en question ;
                    - manifester cet amour pour le Seigneur qui nous permet de discerner quelle est la question qu’Il attend que nous lui posions ;
                    - réaliser une proximité avec le Seigneur, la communion avec Lui, afin de pouvoir Lui poser la question et recevoir la réponse.


D’après les notes prises lors d’une étude de la Parole de Dieu (nov. 2018)

 

A suivre