Notes d'une étude biblique sur le Saint Esprit (2)
Les diverses opérations du Saint Esprit
« Il confondra le monde au sujet du péché » (Jean 16 : 8)
« Naître de l’Esprit »
« Vous avez été scellés du Saint Esprit »
« Les arrhes de l’Esprit »
« Une habitation par l’Esprit »
« Soyez remplis de l’Esprit »
« L’onction du Saint Esprit »
« Le baptême du Saint Esprit »
Les diverses opérations du Saint Esprit
Voyons diverses expressions de la Parole concernant le Saint Esprit.
« Il confondra le monde au sujet du péché » (Jean 16 : 8)
Le mot « confondre » de cette expression a un sens très fort ; ce n’est pas quelque chose de superficiel. Ici, il s’agit des incrédules et non pas des chrétiens. L’Esprit de Dieu travaille pour « convaincre », et cela dès le début de l’histoire de l’humanité, quand Dieu disait : « Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme » (Gen. 6 : 3). L’Esprit de Dieu conteste avec l’homme qui veut suivre son propre chemin ; il conteste en lui parlant. Aux Juifs religieux qui finiront par le lapider, Etienne a dit : « Vous résistez toujours à l’Esprit Saint » (Act. 7 : 51), ils résistaient à l’Esprit Saint qui leur parlait. Beaucoup de personnes se bouchent les oreilles pour ne pas entendre l’Evangile. Ils refusent que l’Esprit Saint touche leur cœur par la Parole de Dieu. Mais l’Esprit fait pression sur la conscience et le cœur des hommes pour les convaincre, afin de les amener à la repentance.
Sans le travail de l’Esprit, aucun homme ne viendrait de lui-même à la repentance et ne serait sauvé, car le cœur de l’homme est « incurable » (Jér. 17 : 9). En Jérémie 23, Dieu dit que sa Parole est puissante comme un marteau qui brise le roc (v. 29). Le cœur de pierre d’un incrédule peut être brisé par la puissance de l’Esprit de Dieu qui donne efficace à la Parole de Dieu et le convainc de son misérable état de pécheur ; le cœur naturel ne peut pas venir de lui-même à une telle conviction.
Dieu est patient ; il persiste à travailler par le Saint Esprit, en profondeur, afin que les personnes se tournent vers Lui par la repentance : « Méprises-tu les richesses de sa bonté, et de sa patience, et de sa longue attente, ne connaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? » (Rom. 2 : 4). Quand un homme vient à la repentance, et accepte Christ dans son cœur, c’est l’effet de la grâce et de la bonté de Dieu qui le convertit. L’homme n’a aucun mérite à se repentir, car c’est le travail de l’Esprit Saint. Oui, tout est grâce et puissance de la part de Dieu.
La repentance, c’est reconnaître son état misérable de pécheur et en être contrit. Ensuite vient la conversion : c’est se tourner vers Dieu et vers Jésus Christ ; la Parole de Dieu est reçue dans le cœur, par l’action du Saint Esprit.
Lorsque nous croyons Dieu et que nous venons à la repentance par l’action du Saint Esprit, quelque chose de merveilleux se produit : nous naissons de nouveau ! C’est ce que le Seigneur enseigne à Nicodème : « Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est pas né de nouveau, il ne peut pas voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est pas né d’eau et de l’Esprit, il ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit : Il vous faut être nés de nouveau » (Jean 3 : 3-7). Ici, il s’agit non pas d’une vie biologique, mais d’une vie spirituelle.
Il est important de définir ce qu’est la vie : c’est une question de relation avec Dieu. Dieu avait dit à Adam, dans le jardin d’Eden : « Au jour où tu en mangeras (de l’arbre de la connaissance du bien et du mal), tu mourras certainement » (Gen. 2 : 17). Après en avoir mangé, Adam est bien mort spirituellement, le jour même ; sa relation avec Dieu a été rompue. L’épître aux Ephésiens nous dit que « nous étions morts dans nos fautes » (2 : 5) – quand bien même nous vivions physiquement – et que nous avons été vivifiés. Vivifié signifie : être rendu vivant, c’est naître de nouveau, par l’opération de l’Esprit et de la Parole de Dieu. La relation avec Dieu est rétablie et se fait par l’Esprit Saint. Tout homme a une existence éternelle ; il naît avec un corps, une âme, un esprit ; à la mort physique, le corps retourne à la poussière mais l’âme et l’esprit ne cessent pas d’exister. Il n’est jamais parlé de vie éternelle en dehors de la relation avec Dieu.
Ceux qui sont en enfer existent éternellement, mais n’ont pas la vie éternelle. Seuls ceux qui sont en relation avec Dieu ont la vie éternelle ! La nouvelle naissance s’opère donc par l’Esprit de Dieu, et cet Esprit, qui est Dieu, nous est donné afin qu’il soit en nous, pour toujours : « Il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement » (Jean 14 : 16). Par cette nouvelle naissance nous avons la vie éternelle ; il n’est pas possible de mourir de nouveau, ou de perdre notre relation avec Dieu. Il est hélas possible de ne plus goûter la joie de cette relation, quand nous péchons.
La vie éternelle que nous avons est une vie « en abondance » qui est relative à la nature de la vie divine qui nous est communiquée par l’Esprit. Le Seigneur a dit : « Moi, je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance » (Jean 10 : 10). La vie en abondance n’est pas seulement une vie qui ne s’arrête pas, c’est un des aspects, mais c’est une vie divine qui a une richesse et des ressources divines. Sous quelque aspect que l’on considère cette vie qui nous est donnée, elle nous parle de Christ, de son infini, de ses ressources et des bénédictions éternelles, illimitées, que nous avons en Christ par l’Esprit.
Pour naître de nouveau, il faut croire Dieu. Mais qu’entend-on par croire, car ce mot a plusieurs sens ? Il peut exprimer une incertitude et non pas une conviction, comme dans l’expression : « Oh ! je crois bien que oui ». Il peut exprimer une conviction purement intellectuelle, par exemple au sujet de ce que l’on apprend à l’école. Croire au sens biblique, est une conviction qui opère un changement en nous. Quand on dit : « Je crois au Seigneur Jésus », cela ne veut pas simplement dire : « Je crois qu’il est venu sur la terre et qu’il est mort ». Beaucoup de gens croient cela d’une façon intellectuelle et ne sont pas sauvés pour autant. Dieu utilise le mot « croire » solennellement : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Act. 16. 31). Croire au Seigneur Jésus, c’est croire tout ce que Dieu dit à son sujet et ce qu’Il a accompli à la croix. Une conviction profonde s’implante dans le cœur ; elle produit la repentance et change la vie. Cette conviction, c’est la foi. Quand nous étions encore morts dans nos péchés, l’Esprit Saint nous a convaincus de péché et de jugement. Nous avons saisi que si nous n’acceptions pas que nous étions pécheurs, nous allions au-devant du jugement, dans les tourments éternels. Par la Parole de Dieu et par la foi produite en nous par l’Esprit Saint, nous sommes nés de nouveau. Cette vie nouvelle est une relation nouvelle avec Dieu par l’Esprit de vie.
« Vous avez été scellés du Saint Esprit »
« Christ... en qui vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut - ... ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire » (Eph. 1 : 12-14). Il y a trois points importants dans ce verset : tout d’abord : « ayant entendu la parole de la vérité », puis : « ayant cru », et enfin : « vous avez été scellés ». Trois catégories de personnes sont impliquées dans ces versets : pour que les Ephésiens entendent l’évangile de leur salut, il fallait que des croyants leur annoncent cet évangile ; il fallait que les Ephésiens prêtent l’oreille, reçoivent de cœur ce message et y ajoutent foi ; et il fallait une action divine pour qu’ils soient « scellés du Saint Esprit ».
Il est important que le message du salut soit présenté, que ce soit oralement ou par la diffusion de la Bible, de traités ou de calendriers. L’essentiel, c’est que ce message du salut soit entendu ou lu. Ensuite, ce message doit être cru, non pas de façon intellectuelle, mais de cœur. Croire l’évangile du salut, c’est croire : que Dieu est souverain, qu’il est saint, lumière et amour ; que l’on est pécheur, perdu ; et que le seul chemin pour être réconcilié et avoir la paix avec Dieu, c’est Jésus Christ. Ensuite, quand on a cru, on reçoit de Dieu une vie nouvelle, la vie éternelle (cela n’est pas ressenti avec les sens naturels). On reçoit ensuite le Saint Esprit qui est présenté ici comme un sceau : « vous avez été scellés du Saint Esprit » (Eph. 1 : 13). Ainsi, le Saint Esprit habite dans le croyant.
Dieu s’était déjà approché de l’homme quand le Fils est devenu homme, habitant parmi les hommes, mais maintenant, Dieu est encore plus proche, parce qu’Il fait son habitation en nous ! Nous trouvons aussi le sceau du Saint Esprit en 2 Corinthiens 1 : « Celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a marqués de son sceau » (v. 21-22), et en Ephésiens 4 : « le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés » (v. 30). L’action de sceller est le fait d’apposer un sceau sur une lettre ou un objet quelconque pour en authentifier l’appartenance. Autrefois, par exemple, le roi apposait l’empreinte de son propre sceau sur la cire qui cachetait une lettre pour attester qu’il en était bien l’auteur. Si nous sommes scellés du Saint Esprit, c’est le signe que nous appartenons éternellement au Dieu Souverain. La « gravure divine » devrait être vue en nous, montrant que nous appartenons à Dieu. Cette « gravure » ne peut être effacée, c’est pourquoi le Seigneur Jésus dit : « Personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données (mes brebis), est plus grand que tous, et personne ne peut les arracher de la main de mon Père » (Jean 10 : 28-29). Rien, ni personne n’est supérieur à Dieu pour nous arracher à lui. C’est pourquoi nous sommes assurés de notre salut.
« Celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a marqués de son sceau, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (2 Cor. 1 : 21-22). Les « arrhes » sont une garantie de notre héritage futur alors que nous sommes encore sur la terre. Dans la vie courante, quand nous faisons l’acquisition d’un bien qui ne sera à notre disposition que dans un certain temps, nous payons à l’avance une partie de la somme totale, les « arrhes », comme garantie d’acquérir le bien. Ainsi, nous avons reçu le Saint Esprit comme arrhes. Il est la garantie que nous irons au ciel. Quand Il retournera au ciel (2 Thess. 2), Celui qui habite en nous, n’ira pas sans le temple dans lequel Il habite, c’est-à-dire les croyants. Il en est la garantie absolue.
« Une habitation par l’Esprit »
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu ? Et que vous n’êtes pas à vous-mêmes ? » (1 Cor. 6 : 19). Paul s’adressait non seulement à l’assemblée à Corinthe, mais à « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ », c’est-à-dire que cela concerne tous ceux qui Le connaissent et l’invoquent comme leur Sauveur et Seigneur personnel. De tous, il peut être dit : « votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous », au niveau personnel comme aussi au niveau collectif. « Jésus Christ… en Lui tout l’édifice …grandit pour être un temple saint dans le Seigneur… une habitation de Dieu par l’Esprit » (Eph. 2 : 20-21, 22). Si le Saint Esprit habite en chacun de nous, personnellement et collectivement, nous ne sommes pas à nous-mêmes (1 Cor. 6 : 19). De plus, « le temple de Dieu est saint, et tels vous êtes » (1 Cor. 3 : 17), nous sommes collectivement « un temple saint dans le Seigneur… une habitation de Dieu par l’Esprit » (Eph. 2 : 21-22). La sainteté doit donc nous caractériser. « La sainteté sied à ta maison » (Ps. 93 : 5).
Notons que les croyants de l’Ancien Testament avaient bien reçu la vie divine, mais le Saint Esprit n’habitait pas en eux ; c’est une bénédiction et un privilège de la dispensation de la grâce où nous vivons. Auparavant, le Saint Esprit saisissait momentanément des croyants ou des incrédules, comme Saül, pour qu’ils accomplissent une tâche spéciale, mais Il ne venait pas habiter en eux. Quant à nous, nous avons le privilège exceptionnel de l’avoir en nous pour plaire au Seigneur à tous égards et avoir une joie accomplie. Cela signifie aussi que nous avons une plus grande responsabilité pour vivre une vie de sainteté et de dévouement au Seigneur.
Cette expression se trouve en Ephésiens 5 : 17. Ce n’est pas parce que le Saint Esprit habite en nous que nous en sommes automatiquement remplis. Le jour où nous avons cru, nous l’avons peut-être été, parce que nous étions remplis de la Personne du Seigneur et des trésors que nous venions d’y trouver. Mais depuis, toutes sortes de choses sont peut-être venues prendre place dans nos cœurs et faire en sorte que nous ne sommes plus remplis du Saint Esprit. Or, Dieu voudrait que nous le soyons. Ce passage d’Ephésiens 5 nous montre comment l’être : en s’entretenant par des psaumes et des cantiques spirituels, en chantant, en rendant toujours grâces pour toutes choses. Un passage similaire nous le dit : « Que la parole du Christ habite en vous richement… vous exhortant l’un l’autre en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels » (Col. 3 : 16). Pour être remplis du Saint Esprit, la parole du Christ doit habiter en nous richement. Nous avons déjà vu que le Saint Esprit opère par la Parole. Si je suis rempli de la parole du Christ, c’est-à-dire de ce que dit la Parole de Dieu sur la personne et l’œuvre de Christ, sur Celui qui est la joie du cœur de son Père, alors je serai rempli du Saint Esprit.
Y a-t-il des parties de nos vies dans lesquelles le Saint Esprit est tenu à l’écart, parce que notre « moi » ne veut pas lâcher des choses qui déplaisent au Seigneur ? Quand il en est ainsi, nous ne sommes certes pas remplis du Saint Esprit, la parole du Christ ne peut pas habiter en nous richement et la joie ne peut pas abonder. A certains moments nous pouvons être remplis du Saint Esprit et quelques instants plus tard, avoir des réactions charnelles ! Quelle part le Saint Esprit occupe-t-Il en réalité dans nos vies ?
En Galates 5, il est parlé du fruit de l’Esprit. Il comporte plusieurs éléments : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (v. 22-23). Est-ce que nous manifestons les différents aspects de ce fruit ? Nous devons avouer que si certains éléments sont peut-être nos points forts, nous manquons complètement pour d’autres. Seul le Seigneur Jésus, pendant sa vie, a manifesté tous les aspects de ce fruit de l’Esprit. Mais nous ne devons pas nous décourager, nous aurons peut-être besoin de temps pour devenir un peu plus patient, ou être un peu plus remplis de grâce. Puisse le Seigneur nous aider à manifester ce fruit !
Etre habité par le Saint Esprit et être rempli du Saint Esprit sont donc deux choses différentes. Etre habité par l’Esprit Saint est un acte que Dieu opère. Etre rempli de l’Esprit Saint est lié à notre responsabilité. Cela dépend de la façon dont nous vivons notre vie chrétienne, et laissons l’Esprit nous diriger au quotidien. Etre rempli de l’Esprit Saint est l’état normal que Dieu envisage pour le croyant. C’est la vie en abondance. Pour répondre à la pensée de Dieu, nous devons être remplis de l’Esprit au quotidien, et non seulement pendant les réunions de l’assemblée. D’ailleurs, le passage où il est dit « Soyez remplis de l’Esprit » (Eph. 5 : 18), parle des choses de la vie quotidienne. Quand il est dit : « Soyez donc imitateurs de Dieu » (4 : 1), c’est au sujet de la vie pratique de tous les jours. On y trouve qu’il faut fuir la fornication, l’impureté, la cupidité, que les femmes doivent être soumises à leurs propres maris (5 : 22), que les maris doivent aimer leurs propres femmes (5 : 25) – des choses de la vie quotidienne. Etre rempli de l’Esprit n’a rien de spectaculaire. Quand il est dit qu’Etienne était rempli de l’Esprit lorsqu’il a été lapidé à mort, il n’y avait rien de spectaculaire, aux yeux des hommes. Mais, sans que cela soit surnaturel, c’était quand même extraordinaire d’être paisible en mourant sous les pierres ; il est même dit qu’il « s’endormit », simplement (Act. 7 : 60). Ne nous attendons pas à ce que le fait d’être remplis de l’Esprit produise des choses spectaculaires.
Si nous sommes négligents dans notre vie personnelle, le Saint Esprit sera attristé. Cette exhortation à ne pas attrister le Saint Esprit, en Ephésiens 4, fait suite à des exhortations concernant la vie courante : « C’est pourquoi, ayant renoncé au mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres. Mettez-vous en colère et ne péchez pas : que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ; et ne donnez pas occasion au diable. Que celui qui volait ne vole plus, mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses propres mains ce qui est bon » (v. 25-28). L’Esprit Saint veut nous aider, nous consoler, nous fortifier, nous mener en avant, mais Il ne s’impose pas. Donnons-Lui la place qui lui revient. Si nous faisions l’acquisition d’une maison, on imaginerait mal de ne pas avoir accès à des pièces dont nous n’aurions pas les clefs, alors que nous en sommes propriétaires. Ainsi, nous appartenons à Dieu, Il est le propriétaire de nos vies, de nos corps, de nos âmes, de nos esprits, tout lui appartient. Or, nous pourrions bien Lui refuser l’accès à certains domaines de nos vies pour y laisser place à l’action de la chair. Quelle offense ! Ce serait attrister le Saint Esprit.
Si la chair agit dans nos vies, nous devons en être humiliés devant Dieu et le Lui confesser, pour être restaurés et retrouver la joie de la sainteté. En effet, la sainteté fait la joie du nouvel homme en nous, or la vie chrétienne est celle du nouvel homme dirigé par l’Esprit. Si nous trouvons que la vie chrétienne est pénible, cela vient de ce que la chair est active au lieu d’être tenue dans la mort ! La vie chrétienne sous la direction de l’Esprit Saint n’est pas pour autant un chemin facile. La porte par laquelle nous sommes passés est étroite, et le chemin est resserré (Matt. 7 : 13). Le chemin resserré ne signifie pas que l’on a peu de liberté dans ce chemin, mais que le chemin est étroit pour passer entre tous les obstacles à éviter ; la vie chrétienne est un chemin de foi. « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Tim. 3 : 12). Il y a de la joie malgré ces difficultés parce qu’avec l’aide du Seigneur et par l’action du Saint Esprit, nous pouvons nous élever par-dessus les obstacles. L’Esprit est attristé lorsque nous préférons les activités de la chair au fruit de l’Esprit. Comment ne serait-il pas attristé si nous continuons à trouver notre plaisir dans les péchés qui ont causé tant de souffrances au Seigneur, sur la croix.
Si nous avons conscience d’avoir attristé l’Esprit et que nous ne confessons pas ces péchés, nous pouvons aller jusqu’à éteindre l’action du Saint Esprit. Il demeure toujours en nous, mais son action va s’éteindre parce que nous marchons davantage par la chair que par l’Esprit. Il peut arriver que le fruit de la vie divine ne se voie plus chez un croyant ; on peut alors douter qu’il soit sauvé, car la foi est justifiée par les œuvres, aux yeux des hommes (Jac. 2 : 24). Seul Dieu voit dans le cœur, et connaît ceux qui sont à Lui. On peut avoir une apparence de piété tout en ayant éteint l’action de l’Esprit. C’est quelque chose de sérieux, prenons-y garde ! Il est dit : « N’éteignez pas l’Esprit : ne méprisez pas les prophéties, mais mettez tout à l'épreuve, retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute forme de mal » (1 Thes. 5 : 19-22). Cela s’applique individuellement et collectivement. On peut éteindre l’action de l’Esprit même dans une assemblée locale. Si celui qui a un don de prophétie parle parce qu’il a l’habitude de parler et non pas parce que Dieu lui a communiqué un message précis à transmettre à l’assemblée, il ne tient pas compte de ce don et contribue à éteindre l’action de l’Esprit dans l’assemblée. Avant de parler en public, demandons-nous si c’est pour accomplir un devoir, pour « remplir » l’heure, pour faire étalage de nos connaissances, ou vraiment pour rechercher le bien de l’assistance. On peut donc éteindre l’action de l’Esprit en parlant quand on doit se taire, mais aussi en se taisant lorsqu’on devrait parler. On peut l’éteindre en faisant des choses qui ne sont pas selon la volonté du Seigneur ou en ne faisant pas des choses qu’Il aimerait que l’on fasse.
Lorsque le Saint Esprit est attristé ou éteint, le discernement fera défaut. Un mal pourra rester caché, et cela pendant des années, sans que personne ne le discerne. Dans ce cas, nous devons aussi nous demander quel est le niveau de communion entre nous. Est-ce que nous nous voyons seulement aux heures de réunions et que le reste du temps nous restons chez nous, sans nous parler ? Si nous manifestons un tel état spirituel, il faut le confesser et mener deuil.
Certains disent qu’ils ne ressentent pas la puissance de l’Esprit dans les réunions. Une chose est sûre : la puissance de l’Esprit ne change pas. Si l’on imagine que la puissance de l’Esprit se voit dans des manifestations extérieures « spectaculaires » qui touchent les sens, il est clair qu’on ne la verra pas dans des réunions qui se déroulent selon la pensée de Dieu. La faiblesse numérique ou spirituelle peut caractériser des rassemblements, mais le Saint Esprit a la même puissance pour opérer. S’il est attristé, il ne sera peut-être pas libre d’agir, et cela se ressentira dans les réunions ; ce n’est pas parce qu’il a moins de puissance mais parce que nous sommes dans un mauvais état. Il se peut aussi que l’état du rassemblement soit bon mais que quelqu’un ne sente pas l’action de l’Esprit parce qu’il est lui-même dans un mauvais état.
Pour que l’Esprit soit libre d’agir, chacun doit s’être préparé avant de venir à la réunion. Si nous n’avons rien à apporter, si nous n’avons pas « rempli nos corbeilles de fruits », si nous n’avons pas prié pour la réunion, comment l’Esprit pourrait-il se servir de ce qui n’est pas là ? Il a toujours la même puissance, mais nous avons notre responsabilité propre. Des frères et des sœurs ont souvent fait l’heureuse expérience que lorsqu’ils avaient à cœur un cantique ou quelques versets de la Parole, un autre frère l’a proposé. N’est-ce pas la direction et la puissance du Saint Esprit qui opère dans le cœur de chacun ? Tout le monde est concerné par de tels exercices. Si nous ne nous sentons pas concernés et restons passifs, nous ne verrons pas cette puissance de l’Esprit qui agit, et nous serons un obstacle à la liberté de l’Esprit. Est-ce que nous venons aux réunions les cœurs brûlants, vidés de nous-mêmes, remplis de Lui ? C’est cela être rempli du Saint Esprit.
Outre le sceau et les arrhes, l’onction est un autre aspect du don du Saint Esprit. Dans l’Ecriture, l’onction était le fait d’oindre quelqu’un avec de l’huile (type du Saint Esprit) pour le désigner comme sacrificateur (Ex. 29), prophète (1 Rois 19 : 16) ou roi (1 Sam. 16 : 13). Quant à nous, nous sommes les trois à la fois. Le Seigneur, Lui, est le souverain sacrificateur, le prophète et le roi selon le cœur de Dieu. Il est dit : « Celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu » (2 Cor. 1 : 21). En 1 Jean 2, il est encourageant de voir que c’est au sujet des petits enfants, même si c’est vrai pour les pères et les jeunes gens, qu’il est dit : « Vous, vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez tout » (v. 20), « et, pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin que quelqu'un vous enseigne ; mais comme la même onction vous enseigne à l’égard de tout, et qu’elle est vraie et n’est pas mensonge, - selon qu’elle vous a enseignés, vous demeurerez en lui » (v. 27). Elle est vraie et n’est pas mensonge, parce que l’Esprit est l’Esprit de vérité (Jean 16 : 13). Le Saint Esprit nous a été donné comme onction pour connaître les choses de Dieu que lui seul sonde, pour croître dans la connaissance du Seigneur Jésus et de sa grâce, et pour être sacrificateurs pour notre Dieu et Père.
« Le baptême du Saint Esprit »
« Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps… et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit » (1 Cor. 12 : 13). Ce baptême du Saint Esprit a eu lieu le jour de la Pentecôte. En Actes 1, on voit 120 croyants réunis. Ils étaient de la nation juive, mais n’appartenaient plus au « judaïsme » proprement dit, puisqu’ils avaient cru au Messie rejeté et mis à mort. Ils ne formaient pas encore une nouvelle entité ; l’assemblée de Dieu n’existait pas encore. Il leur avait été dit : « Vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours » (v. 5). C’est en Actes 2 que l’assemblée a été formée par l’Esprit Saint descendant sur cette compagnie, les remplissant et les unissant ensemble. Ils ont été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps.
Le mot baptême veut dire : être plongé dans l’eau, soit dans le feu. Ici, c’est le baptême du Saint Esprit, mais il y a aussi le baptême d’eau et le baptême de feu. Quand Jean le baptiseur parle du baptême du Saint Esprit et de feu, le baptême du Saint Esprit est ce qui s’est passé à la Pentecôte, et le baptême de feu concerne ceux qui seront plongés dans l’étang de feu pour l’éternité. Il s’agit donc du feu du jugement, et non pas du feu de la foi en nous, c’est pourquoi le baptême de feu n’est pas mentionné en Actes 1 où il s’agit de la formation de l’Eglise. Le baptême du Saint Esprit est un événement collectif et non pas individuel.
Aujourd’hui, celui qui vient au Seigneur reçoit le Saint Esprit comme sceau et comme onction, il est ajouté au Corps de Christ, à cette Eglise qui existe et se forme depuis près de vingt siècles, mais il n’est pas baptisé du Saint Esprit comme en Actes 2 ; de même que lorsque nous naissons sur la terre, nous sommes ajoutés à une famille d’ancêtres qui existe depuis des siècles. Le baptême du Saint Esprit n’est donc pas quelque chose à désirer sur le plan individuel. Par ailleurs la réception du Saint Esprit n’est pas non plus à demander. Beaucoup de croyants citent Luc 11 : 13 : « Si donc vous, qui êtes méchants, vous savez donner des choses bonnes à vos enfants, combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent », et en concluent qu’il faut demander le Saint Esprit pour Le recevoir. Le Seigneur Jésus parle ici aux disciples juifs avant la descente du Saint Esprit. Ce verset s’est réalisé littéralement en Actes 1, quand les disciples sont rentrés à Jérusalem pour attendre la promesse d’en haut, le Consolateur. Ils étaient réunis pour prier dans la chambre haute, alors, la promesse du Père s’est accomplie, le Saint Esprit est venu. Maintenant, le Saint Esprit étant sur la terre, les choses sont différentes, il est dit : « ayant entendu… l’évangile de votre salut - en qui aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit » (Eph. 1 : 13).
Il est intéressant de voir qu’en Actes 2, les langues paraissaient comme des langues divisées et de feu. Cela nous rappelle la notion du jugement : le fait qu’elles soient divisées rappelle le jugement sur l’orgueil de l’homme qui est arrivé à la tour de Babel (Gen. 11 : 9), et le fait qu’elles soient de feu rappelle aussi le jugement. Ceux qui ont été baptisés du Saint Esprit parlaient en langues étrangères : cela manifeste la grâce qui s’élève au-dessus du jugement, afin que toutes les nations entendent dans leur propre langage, la bonne nouvelle du salut. Le parler en langues, que certains croyants revendiquent de nos jours, n’a rien à faire avec cette scène d’Actes 2.
A suivre