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LA TUNIQUE SANS COUTURE DE NOTRE SEIGNEUR


La toute première place donnée à Jésus dans les récits de Jean
Le récit de Jean concernant le partage des vêtements de Jésus
La tunique « sans couture » du Seigneur Jésus
 

            Les trois Evangiles synoptiques mentionnent brièvement le partage des vêtements de Jésus, immédiatement après la crucifixion (Matt. 27 : 35 ; Marc 15 : 24 ; Luc 23 : 34b).
            Dans son récit, Matthieu précise comment les soldats romains se sont partagés les vêtements habituels de Jésus, en tirant au sort, sans attendre qu’Il ait rendu le dernier soupir ; puis, s’étant assis, ils ont veillé là sur Lui. Leurs dispositions intérieures étaient bien différentes de celles des disciples au jardin de Gethsémané ; chez ceux-ci, les yeux étaient appesantis. Jésus avait dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible » (26 : 40-41).
            Marc, toujours concis, rappelle la crucifixion, en précisant : « Or c'était la troisième heure (15 : 25).
            Luc parle surtout de l’extraordinaire intercession de Jésus au moment même de sa crucifixion : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (v. 34a). Puis Il évoque toujours dans le même verset le partage des vêtements du Fils de Dieu que ces misérables viennent de crucifier. A l’époque, c’était dans les « habitudes » des soldats romains.
            Mais dans l'évangile de Jean, la scène est décrite avec plus de précision. C'est sur ce dernier récit que nous désirons nous arrêter davantage.


La toute première place donnée à Jésus dans les récits de Jean

            Avant de rencontrer le Seigneur, Jean, le fils de Zébédée et de Salomé (Matt. 27 : 56), était un professionnel de la pêche, comme son père et son frère Jacques. Jésus marchait alors le long de la mer de Galilée. Il voit d’abord deux frères, Pierre et André, jeter leur filet dans la mer et leur dit : « Venez après moi, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. Et eux aussitôt, ayant laissé leurs filets, le suivirent » (Matt. 4 : 18-20). Il passe plus loin et voit Jacques et Jean dans la barque avec Zébédée leur père, en train de raccommoder leurs filets. Il les appelle et, eux aussi, Le suivent, quittant leur barque et leur père (v. 21-22).
            En lisant ce précieux évangile, on remarque que Jean ne cherche jamais à se mettre en avant. Dans la compagnie de Jésus, il a compris qu'il était encouragé à suivre ses traces dans l’humilité profonde, à suivre le même obscur chemin. Avons-nous suivi avec joie le même sentier ?
            Jean désire que nos regards s’attachent sur Jésus seul. C'est le vœu exprimé par les paroles de ce cantique : Vers Jésus lève les yeux, contemple son visage merveilleux, et les choses de la terre pâliront peu à peu, si tu lèves vers Jésus les yeux !
            
L’évangile de Jean a une spiritualité élevée. Il commence et se termine dans le ciel. L’apôtre, conduit par le Saint Esprit, y présente successivement le Seigneur sous trois de ces aspects majeurs : la Vie, la Lumière et l’Amour.
            En compagnie de son frère Jacques et de Pierre, choisis par le Seigneur, Jean a assisté aux moments les plus « forts » du ministère de Jésus. Citons, entre autres, la guérison de la belle-mère de Pierre (Marc 1 : 29-31) ; la résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5 : 37- 43) ; la pêche miraculeuse (Luc 5 : 4-10) ; la transfiguration (Matt. 17 : 1-8) ; les longues heures de communion avec ses disciples dans le jardin de Gethsémané (Matt. 26 : 37).
            Cet apôtre ressemble par son humilité à un autre serviteur, presque contemporain, Jean le Baptiseur. Il aurait pu dire comme lui : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (Jean 3 : 30).
            Jean a été le seul parmi tous les apôtres à passer de longues heures douloureuses au pied de la croix du Seigneur. Les autres s’étaient enfuis, quand Judas, accompagné d’une grande foule, était venu se saisir de Jésus (Matt. 26 : 47-50, 56). Pierre excepté, il n’est plus question de ces disciples avant la glorieuse résurrection du Seigneur.
            Une très belle expression -  « le disciple que Jésus aimait » (Jean 12 : 23 ; 19 : 26 ; 20 : 2 ; 21 : 7, 20) - permet à Jean de rester à plusieurs reprises dans l’anonymat.
            A cette heure suprême de la crucifixion, Jésus confie sa mère à Jean ; cela fait ressortir la profonde communion entre le Seigneur et son serviteur (Ps. 25 : 14). C'est l'une des plus remarquables «  perles » de ce récit de la Passion.
            Marie, la mère de Jésus, était elle aussi au pied de la croix (Jean 19 : 25 –26). La prophétie de Siméon se réalise. Il avait annoncé, en voyant au temple Jésus dans les bras de sa mère, qu’une épée transpercerait l’âme de Marie (Luc. 2 : 35). Quelle affreuse douleur elle a ressentie durant ce crime !


Le récit de Jean concernant le partage des vêtements de Jésus

            « Les soldats, quand ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ! Or la tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut. Ils dirent donc entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort pour savoir à qui elle sera - afin que soit accomplie l’Ecriture : « Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils ont jeté le sort ». Les soldats donc firent ces choses » (Jean 19 : 23-24 ; Ps. 22 : 18).
            Cette scène sordide de la crucifixion jette une lumière aveuglante sur la cruauté extrême des hommes à l’égard de Jésus. Le psalmiste l’avait annoncé déjà longtemps avant : « Des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds » (Ps. 22 : 16). Rejeté par les hommes, Jésus suit le chemin de solitude qui a toujours été le sien (Ps. 102 : 6-7).
            Jean, seul témoin oculaire, peut nous entretenir du partage des vêtements du Seigneur, entre cette escouade de quatre soldats. Ils étaient probablement habitués à jouer aux dés durant de longues heures. Ils cherchaient à se distraire, en trichant sans doute !
            Or Dieu a permis que ces hommes, habituellement insensibles, soient ici brusquement touchés devant la beauté indiscutable de cette tunique « sans couture » que Jésus seul pouvait porter. Dieu ne voulait pas que la tunique de son Bien-aimé soit déchirée ; les soldats jettent encore le sort pour savoir qui sera l’heureux bénéficiaire !
            Cette tunique rappelle celle que Jacob a donnée à Joseph - un témoignage de l’amour tout particulier qu’il avait pour ce fils chéri, né de Rachel (Gen. 37 : 4, 23). Bigarrée, elle évoquait peut-être ainsi par ses couleurs quelques-unes des gloires de Christ. Mais la jalousie des frères de Joseph s’accentue encore plus et leur désir de le tuer s’avive. Ils sont, par leur cruauté, une image de celle des hommes à l’égard du Fils de Dieu.
            Joseph est un des plus beaux types de Jésus dans l’Ecriture ; toutefois sa tunique n’était pas sans couture, donc sans défaut ! Jésus pouvait seul porter une telle tunique, sous ses vêtements.
            Jésus a été le seul qui pouvait à bon droit porter une telle tunique, probablement sous ses autres vêtements. La Parole précise une fois encore que ce qui s’est passé ce jour-là a eu lieu « afin que l’Ecriture soit accomplie » ; elle doit toujours l’être, rien ne doit changer, même s’il s’agit seulement d’un iota ! Les versets 28 à 30 de ce même chapitre montrent que ces précautions concernent tout ce qui se trouve dans la Parole de Dieu. Veillons à ce que rien n’y soit ajouté ou retranché. Elle doit rester absolument intacte (Jér. 15 : 16).
            Il est rappelé dans L’Ecriture que l’homme « jette le sort dans le giron », mais que « toute décision est de par l’Eternel » (Prov. 16 : 33). L’esprit de ceux qui « habitent sur la terre » (Apoc. 8 : 13) est rempli d’incertitudes ; seuls ceux qui, de cœur, habitent déjà au ciel ont des assurances.
            Les incrédules s’obstinent à affirmer souvent que tout est dû au hasard, un hasard absolument aveugle. Les athées, eux, s’acharnent à nier l’existence de Dieu ! L’Ecriture affirme que Dieu est toujours souverain dans ses choix (1 Pier. 4 : 5). C’est de Sa bouche « que viennent les maux et les biens »  (Lam. 3 : 38). Jérémie pose à cet égard une question : « Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a point commandée ? » (v. 37). Dieu est en effet omnipotent, omniscient, omniprésent. Il exerce donc un contrôle rigoureux sur tout ce qui se déroule dans cet univers que Sa main a formé. Rien n’échappe à son œil vigilant, ni au Saint Esprit. Il est venu sur la terre, après l’œuvre de la croix - le jour de la Pentecôte (Act. 2). Il habite chez tous les enfants de Dieu (Eph. 1 : 13) et dans l’Assemblée (v. 1-4). « Celui qui retient » (2 Thes. 2 : 7) quittera la terre au moment où l’Eglise ira, elle, à la rencontre de son Seigneur en l’air.
            En parcourant l’Ancien Testament, nous remarquons qu’autrefois, dans plusieurs cas, on était amené à « jeter le sort » (Lév. 16 : 8 ; Jonas 1 : 7…). C’était encore le cas, au tout début des Actes (1 : 23-26). Un nouveau « surveillant » devait alors être appelé à prendre dans l’Assemblée la place de Judas, du « fils de perdition » (Jean 17 : 12). En tirant ainsi au sort devant Dieu, chacun attendait avec confiance qu’Il indique le bon choix aux croyants encore « sous la Loi ».
            Présentement, c’est le Saint Esprit seul qui dirige chaque racheté du Seigneur. Veillons à ne pas l’attrister. Il se sert de la Parole de Dieu pour nous enseigner. Elle est toujours à la disposition des enfants de Dieu. Il n’y a jamais aucune divergence entre ce que dit le Saint Esprit et ce qu’affirme l’Ecriture.


La tunique « sans couture » du Seigneur Jésus

            Après la chute, Adam et Eve ont cherché à coudre ensemble des feuilles de figuier. Ils cherchaient à en faire des ceintures pour cacher leur nudité. Ils venaient d’en prendre conscience, et comprenaient qu’elle était intolérable en présence du Dieu saint (Gen. 3 : 7). Mais cet ensemble de feuilles, au découpage si irrégulier, s’était avéré totalement inefficace au moment où Dieu est entré dans le jardin d’Eden au frais du jour. Il a fait alors entendre à ses créatures tombées dans le péché sa voix redoutable et ses terribles questions ! Il a dit par exemple à l’homme : « As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? » (v.11) et à la femme « Qu’est-ce que tu as fait ? » (v. 13). C’est Lui seul qui a pu fournir les peaux de bêtes pour revêtir l’homme ; elles annonçaient le sacrifice unique et parfait de Christ.
            Les perfections morales absolues du Sauveur - en Lui « habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col. 1 : 19 ; 2: 9) - sont symbolisées par cette tunique sans couture. Homme approuvé de Dieu, Jésus est allé de lieu en lieu, faisant du bien (Act. 2 : 22 ; 10 : 38). L’harmonie parfaite de sa vie sur la terre était un sujet de joie absolue pour le cœur du Père ! La tunique était tissée tout d’une pièce, de haut en bas, sans la moindre faille ; elle montrait que, sur la terre, Jésus avait un caractère entièrement céleste (Jean 8 : 23).
            On distingue deux parties dans un tissu : la chaîne aux fils longitudinaux, et la trame dont les fils sont transversaux (voir à ce sujet : Lév. 13 : 47-59). Les fils verticaux de la tunique suggèrent une communion bénie et ininterrompue du Fils et du Père, tandis que les fils horizontaux sont plutôt une expression des soins touchants de l’amour de Dieu envers les hommes ! Tout ce qui concerne Christ - et même ses vêtements - proclame les vertus et les gloires morales du Fils de l’Homme !
            Celui qui a porté cette tunique durant « les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7) sera pour l’éternité revêtu, comme Souverain Sacrificateur, de « vêtements de gloire et de beauté » (Ex. 28 : 2, 5-6).

            Ecoutons la Parole : « Tous tes vêtements sont myrrhe, aloès, et casse, quand tu sors des palais d’ivoire d’où ils t’ont réjoui » (avec des instruments à cordes) (Ps. 45 : 8). La merveilleuse contemplation du Seigneur nous amène à L’ adorer. Ce sera notre occupation éternelle, autour de Lui.

Ph. L   Le 17.11.2018

                        A toi, Jésus, nul n'est semblable,
                        Car toi seul es la vérité ;
                        
Tout, dans ta Personne adorable,
                        
Est amour, grandeur et beauté.