LES QUARANTE JOURS DE L’ECRITURE (15)
LES QUARANTE JOURS DU SEIGNEUR JESUS (Jean 20 : 24-31 ; 21 : 1-25) – Scènes de la résurrection – Les apparitions à Thomas et aux sept
Le déclin de Thomas
Importance du premier jour de la semaine
Ce que représente, en type, Thomas
Raisons pour lesquelles ces choses sont écrites
Septième apparition en Galilée
Attendre la venue du Seigneur
Comment Jésus se révèle aux siens endormis
Le travail en Pierre
Restauration publique de Pierre
Le service après la restauration
De toutes les apparitions du Seigneur à ses disciples après la résurrection, il n’y en a aucune qui éclipse celle-ci, que ce soit pour son intérêt général, ou pour la vérité majeure qui est révélée à cette occasion. Qu’il est merveilleux, pour le Premier-né d’entre les morts, d’apparaître au milieu de personnes qu’Il reconnaît comme ses « frères ». Outre sa naissance, sa mort et sa résurrection, n’est-ce pas la scène la plus merveilleuse qui se soit produite sur la terre. Quel moment, quand le Premier-né d’entre les morts, le « Premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29), se trouve au milieu de ses frères. Bien que, dans sa grâce infinie, Il nous appelle ses frères, il ne nous sied pas de L’appeler Frère. Il est notre Seigneur, comme nous l’enseigne ce qui s’est passé le dimanche suivant, quand Thomas Lui a dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20 : 29).
Ces versets donnent le récit des sixième et septième apparitions du Seigneur ressuscité à ses disciples. Nous avons déjà remarqué, qu’en ce qui concerne la dernière, il est dit au chapitre 21 : « Ce fut la troisième fois, déjà, que Jésus fut manifesté aux disciples, après avoir été ressuscité d’entre les morts » (v. 14). C’est clairement la troisième fois comme Jean le dit, mais c’est la septième apparition puisque la première fois, le jour de la résurrection, il est apparu à cinq reprises, à cinq personnes ou groupes de personnes différents.
La manière dont Jean présente le Seigneur ressuscité est très intéressante. Dans les trois apparitions que Jean rapporte, l’Esprit de Dieu met expressément devant nous, trois grands cercles de vérité. Lors de notre précédente méditation, nous avons vu le Seigneur au milieu de ses disciples. C’est une figure de l’Assemblée, l’endroit privilégié actuel où Christ nous rencontre ici-bas sur la terre. Il est frappant de remarquer que si Jean nous parle beaucoup de vérités célestes et de relations célestes, son propos est qu’on connaisse cela et qu’on en jouisse maintenant sur la terre. Beaucoup de croyants pensent à leur merveilleuse bénédiction pour plus tard. Mais le grand sujet de Jean, c’est que la révélation de ce que Dieu est, soit connue alors que nous sommes encore sur la terre, et que nous ayons le sentiment d’être dans sa faveur dès ici-bas.
Le ministère de Paul est tout à fait différent. Il nous présente comme étant devant Dieu, en Christ, là où Christ est maintenant. Jean apporte Dieu ici-bas ; Paul élève l’homme là-haut. Les deux sont vrais, et les deux sont nécessaires. Dans la première scène, nous avons donc ce que nous devrions connaître et ce dont nous devrions jouir maintenant comme chrétiens. Si nous sommes vraiment dans la pensée de Dieu, nous saurons ce que c’est que d’être réunis ensemble comme ses enfants, jouissant de sa faveur, conduits par son Esprit, ayant le Seigneur Lui-même au milieu de nous.
Thomas n’était pas présent quand Jésus vint pour la première fois au milieu de ses disciples. Il a dû faire une grande perte à ne pas être là. Manquer une réunion peut nous sembler une petite chose, mais Thomas a beaucoup perdu ce soir-là. Dieu nous donne souvent beaucoup d’instruction par l’histoire d’un homme, et celle de Thomas ne fait pas exception. Retraçons son histoire dont le déclin est frappant.
La première fois qu’il est parlé de lui, il n’est mentionné que le fait d’avoir été appelé par le Seigneur pour être un apôtre (Matt. 10 : 3). Jean le nomme quatre fois :
- En Jean 11, il est dit : « Thomas, appelé Didyme (c’était un jumeau), dit alors aux autres disciples : Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui » (v. 16). A ce moment-là, il était dévoué. Seul un homme zélé au cœur dévoué peut dire : Allons avec le Seigneur, bien que cela puisse nous coûter la vie. - Ensuite, au chapitre 14, nous lisons : « Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » (v. 5). Là, Thomas était ignorant. S’il avait eu les oreilles ouvertes à tout ce qu’il avait entendu, il n’aurait pas été si ignorant.
- Maintenant, dans notre chapitre 20, nous ne savons pas la raison de son absence lors de la première réunion, mais Dieu prend bien soin de nous dire que Thomas était absent à cette occasion, ce qui a manifesté son incrédulité. Bien que Dieu ait pu tirer du bien de son incrédulité pour beaucoup d’âmes, la situation n’était pas heureuse. L’incrédulité est toujours perdante. Quand les disciples lui ont dit : « Nous avons vu le Seigneur », il a répondu : « A moins que je ne voie dans ses mains la marque des clous, que je ne mette mon doigt dans la marque des clous, et que je ne mette ma main dans son côté, je ne le croirai pas » (v. 25). Il est une figure des Juifs qui ne croiront pas jusqu’à ce qu’ils aient vu le Seigneur.
- Au chapitre 21, il est parmi les sept qui s’en vont pêcher, alors qu’ils ne devaient certainement pas y aller ; ils en ont été pour leur peine. Je crois qu’il n’est pas trop dur de dire que Thomas a été désobéissant. Thomas est donc dévoué au début et termine désobéissant, en passant par l’ignorance et l’incrédulité. Quel déclin !
Thomas est cependant mentionné une fois de plus en Actes 1 (v. 13-14), où on le voit à une réunion de prière. C’est le meilleur endroit au monde pour être relevé, si nous nous sommes détournés. Ah ! on se détourne vite si l’on n’est pas vigilant. Nous avons tous besoin de nous rappeler ces paroles : « Veillez et priez » (Matt. 26 : 41).
Importance du premier jour de la semaine
Voyons maintenant ce que nous pouvons tirer de la sixième apparition du Seigneur. « Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées ; et il se tint au milieu d’eux et dit : Paix à vous ! » (v. 26) Tout d’abord, remarquons l’importance que le Seigneur donne au premier jour de la semaine. Certains ont quelque difficulté au sujet de la place particulière du jour du Seigneur dans l’Ecriture. Ceux qui la lisent soigneusement ne manqueront pas de voir la place que Dieu lui donne. C’est le premier jour de la semaine que Marie de Béthanie a oint le Seigneur (Jean 12 : 3). Le Seigneur est apparu à ses disciples rassemblés à deux occasions, et chaque fois c’était le premier jour de la semaine (Jean 20 : 19-26). C’est le premier jour de la semaine que le Saint Esprit est descendu à la Pentecôte, et a formé l’Eglise (Lév. 23 : 17 ; Act. 2 : 1-4). C’est le premier jour de la semaine que les disciples se sont rassemblés pour rompre le pain (Act. 20 : 7). Dans l’Apocalypse, Jean dit : « Je fus en Esprit, dans la journée dominicale » (1 : 10) ; et l’Esprit de Dieu lie cette expression « la journée dominicale » au premier jour de la semaine.
Plusieurs disent que le jour du Seigneur, c’est le sabbat. Ce n’est pas ce que dit l’Ecriture. Quand l’Ecriture parle du sabbat elle se réfère au dernier jour de la semaine. Les Juifs donnaient à l’Eternel le septième jour, le dernier. Le chrétien donne au Seigneur le premier jour de la semaine. Le jour du Seigneur devrait certainement avoir pour nous un degré de sainteté supérieur à celui que les Juifs donnaient au sabbat. Nous devrions consacrer ce jour seulement au Seigneur, et à ses intérêts. Hélas, ce n’est pas toujours le cas pour le peuple de Dieu maintenant ! La raison n’est pas difficile à trouver. Ceux qui ont l’habitude de respirer une atmosphère mondaine seront vite occupés de ces choses, mais à leur détriment. Il suffit que la fine extrémité d’un coin entre dans une bûche de bois pour la fendre rapidement en deux, ainsi, si notre pensée au sujet du jour du Seigneur est empruntée au monde, une perte s’ensuivra certainement. Nous devons consacrer ce jour à ses intérêts par tous les moyens possibles.
C’est le jour que le Seigneur avait choisi pour rencontrer les siens, et nous bénissons Dieu qu’un tel privilège nous soit accordé. Il ne s’ensuit pas, bien sûr, que la fraction du pain doive précéder toute chose ce jour-là, comme quelques-uns le supposent. De toute évidence, en Actes 20, la fraction du pain était le soir dans l’assemblée. Il ne nous est pas dit quel service pour le Seigneur avait précédé, mais je ne pense pas que les serviteurs du Seigneur et les croyants avaient été assis à ne rien faire. Pour nous, le rassemblement pour rompre le pain peut être en milieu de journée ou plus tôt, mais la grande question est que le jour soit consacré au Seigneur. Nous devons être reconnaissants envers Dieu que le caractère scripturaire du jour du Seigneur nous soit conservé, dans une certaine mesure, dans le pays où nous vivons.
Considérons maintenant le moment où le Seigneur retrouve les siens pour la deuxième fois, et leur dit : « Paix à vous ! ». Notons en passant que ce qui doit caractériser l’Assemblée, c’est la paix ! C’est encore une réunion de l’assemblée, et Thomas est présent. Sa première parole est à nouveau : « Paix ». Il les appelle dans l’atmosphère bénie de sa propre présence où Il exhale la paix, cette atmosphère paisible où l’on jouit d’un Dieu qui est connu.
Ce que représente, en type, Thomas
Le Seigneur s’adresse alors à Thomas et dit : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance aussi ta main, mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais croyant. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 27-28) Il s’incline en adorant. Il devient réellement un adorateur à ce moment-là. Il avait dit : « A moins que je ne voie dans ses mains la marque des clous, que je ne mette mon doigt dans la marque des clous, et que je ne mette ma main dans son côté, je ne le croirai pas » (v. 25). Ceci conduit le Seigneur à ajouter maintenant : « Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (v. 29). Ces bienheureux sont ceux qui composent l’Eglise actuellement, tandis que le Seigneur est absent.
Thomas est ici la figure des Juifs qui ne croiront pas au Seigneur jusqu’à ce qu’ils L’aient vu. L’Ecriture déclare clairement dans plusieurs passages qu’ils Le verront, bientôt. Par exemple : « ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé » (Zach. 12 : 10 ; Jean 19 : 37). « Alors paraîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel ; alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec beaucoup de puissance et de gloire » (Matt. 24 : 30) ; « Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux mêmes qui l’ont percé » (Apoc. 1 : 7). Nous faisons partie des bienheureux qui ont reçu le témoignage de Dieu au sujet de Jésus, bien que nous ne L’ayons pas vu. Mais les Juifs ne croiront en Lui que lorsqu’Il sera bientôt manifesté en gloire ; alors, tout Israël travaillé, sans aucun doute par Dieu, se courbera devant Lui. Ils croiront en Lui, prendront leur plaisir en Lui, et Le confesseront comme Thomas l’a fait ici : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Alors s’accomplira l’Ecriture : « Ainsi tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : Il viendra de Sion, le Libérateur ; il détournera de Jacob l’impiété » (Rom. 11 : 26). Dans cette scène, Thomas est une figure de ceux qui ont refusé de croire et qui ont rejeté le Seigneur Jésus, mais qui seront bientôt amenés dans sa présence, et Le reconnaîtront comme Seigneur et Dieu.
Raisons pour lesquelles ces choses sont écrites
En rapport avec cette seconde apparition rapportée par Jean, il y a un petit ajout très intéressant. « Jésus fit aussi devant ses disciples beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais tout cela a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom » (v. 30-31). Celui qui croit maintenant que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, a la vie par Son nom. L’Esprit ne dit pas ici qu’un tel sait qu’il a la vie – cela vient plus tard ; mais il est intéressant de noter que ce qui a été écrit est mis devant nous dans un but précis : « que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu ». Ainsi, si quelqu’un croit réellement que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, il a la vie par son nom ; la vie lui est communiquée par la grâce souveraine de Dieu.
Dans l’épître de Jean, l’Esprit va un peu plus loin. « Tout cela, je vous l’ai écrit afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5 : 13). Ici, il ne s’agit pas du fait d’avoir la vie en croyant en Lui, mais de savoir que nous l’avons. La part bénie actuelle de toute âme qui croit au Seigneur Jésus est de savoir qu’elle possède la vie éternelle, présentement. Tous n’en jouissent pas pleinement, mais tous doivent le savoir. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 : 12). Il est capital pour l’âme de savoir qu’elle a la vie ; y entrer pleinement est une autre question. Aucun croyant ne jouit pleinement de la vie éternelle tant qu’il est sur la terre, mais quand nous atteindrons le lieu où est Christ, nous en jouirons pleinement. La vie est une chose merveilleuse ; la vivre réellement dans la puissance de l’Esprit Saint, c’est demeurer dans cette sphère bénie de l’amour et de la connaissance du Père, en relation avec Lui, sphère où Christ est déjà, comme Homme ressuscité.
Septième apparition en Galilée
Passons maintenant à la scène remarquable de Jean 21, la troisième fois où le Seigneur ressuscité se manifeste, comme le dit cet évangile. La première fois, nous avons vu l’Assemblée de Dieu instruite. La deuxième fois nous avons vu les Juifs croire et adorer. La troisième scène nous donne sans aucun doute la bénédiction future des Gentils. Il a été dit que ce chapitre est mystérieux ; c’est juste, car c’est un supplément à l’évangile. Par une figure, Dieu met devant nous un tableau d’une sphère future, où Christ sera la source de toute bénédiction. Non seulement Il a béni l’Assemblée mais il va bientôt bénir les Juifs, puis tous les Gentils croiront en Lui. Par sa grâce souveraine, Il tirera des nations païennes ceux qui sont encore dans les ténèbres. C’est une figure du règne à venir du Seigneur ; il y aura alors une riche bénédiction pour ceux qui n’ont aujourd’hui aucun lien avec Lui. Ceux-ci sont figurés par les poissons. Remarquons qu’en amenant les poissons à terre, le filet ne se rompit pas. Quand les choses seront administrées par Christ, il n’y aura pas de défaillance. Ce que nous avons donc, dans ces trois apparitions, est très simple : l’Assemblée, les Juifs, et les Gentils, tous bénis par Christ. C’est l’enseignement dispensationnel de ces trois scènes. Passons maintenant au côté pratique sous lequel la vérité présentée ici s’applique à nous.
« Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples près de la mer de Tibériade ; voici comment il se manifesta » (v. 1). Remarquons comment l’Esprit de Dieu présente cette apparition du Seigneur. « Simon Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël de Cana de Galilée (l’homme intègre du premier chapitre de Jean), les fils de Zébédée (Jacques et Jean) et deux autres de ses disciples, étaient ensemble » (v. 2). Les disciples étaient descendus à la mer de Tibériade, l’endroit où ils étaient nés et où ils avaient été élevés. C’était là que Zébédée le père de Jacques et de Jean avait sa grande entreprise de pêche. Quand le Seigneur avait appelé André et Simon, puis Jacques et Jean, il est dit : « laissant leur père Zébédée dans la barque avec ceux qu’il employait, ils allèrent après lui » (Marc 1. 20). Pourquoi ces disciples étaient-ils revenus au lieu de leurs origines ?
L’ange avait dit aux femmes galiléennes : « Voici, Il va devant vous en Galilée » (Matt. 28 : 7), puis le Seigneur leur avait dit : « Allez annoncer à mes frères qu’ils aillent en Galilée, et là ils me verront » (v. 10). C’est certainement cet ordre qui les a fait venir dans le lieu où Jésus les a rencontrés. Ils sont descendus en Galilée et L’ont attendu. Evidemment, Il les a fait attendre un peu. L’attente de la venue du Seigneur n’est-elle pas notre position aujourd’hui ? Que faisons-nous en attendant ? Nous sommes mis à l’épreuve, comme ces sept l’ont été. Arrivés sur la scène de leurs anciennes associations, ayant sous leurs yeux les eaux bleues scintillantes de la mer de Galilée, les bateaux avec leurs filets, alors qu’ils attendaient l’apparition du Seigneur, ils ont été tentés d’occuper leur temps en allant à la pêche. Ce qui nous dominait, lorsque nous n’étions pas convertis, nous influencera à nouveau facilement si nous ne veillons pas.
Il en était ainsi des sept disciples. Le Seigneur ne les avait-Il pas appelés à quitter la pêche ? Ne les avait-Il pas rassemblés autour de Lui-même, leur disant : « je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Marc 1 : 17) ? Certains diront : « C’était très naturel d’aller pêcher ». Ah ! ce que nous avons abandonné lors du premier amour pour Christ – habitudes, manières, choses dont nous étions remplis, jusqu’à ce que Christ nous rencontre – sont des dangers que nous ne devons pas sous-estimer. Soyons sûrs qu’un jour nous serons à nouveau confrontés à ces choses, et à moins d’être vigilants, elles nous emporteront.
Ce qui est devant nous en est une illustration frappante. « Simon Pierre leur dit : Je m’en vais pêcher. Ils lui disent : Nous allons aussi avec toi » (v. 3). Pierre était le meneur dans cette expédition et tous les autres suivaient. Un seul croyant au caractère volontaire peut entraîner dans le mal tout un groupe. Qu’une personne renommée s’égare, et tous suivent ! C’est pourquoi l’influence que nous avons l’un sur l’autre est une chose sérieuse, et très solennelle si elle est mauvaise. Je ne parle pas tant de nos paroles que de notre marche. Parce que « les actes parlent plus fort que les paroles » ; l’état d’esprit d’un homme est plus important que ce qu’il dit. Ses habitudes auront beaucoup plus d’impact sur les autres que ses paroles, parce que les paroles sont vite oubliées, mais sa façon de vivre aura une portée beaucoup plus grande.
Je dis cela parce que j’en ressens l’importance, et je désire que nos cœurs soient, par grâce, gardés près du Seigneur. Celui qui marche avec le Seigneur influencera les autres pour le bien, et celui qui s’éloigne du Seigneur, influencera les autres à leur détriment. Le « Je m’en vais pêcher » de Pierre a influencé les autres qui ont dû penser : S’il y va, ce ne peut pas être mauvais pour nous. Plus la personne qui prend une direction est importante, plus la conséquence de son acte est grande. Pierre avait une place prééminente parmi les disciples. C’est pourquoi l’influence de sa conduite, pour le bien ou pour le mal, était plus grande sur ceux qui étaient avec lui.
Ensuite il est dit : « Ils sortirent et montèrent dans la barque ; mais cette nuit-là ils ne prirent rien » (v. 3). L’histoire se répète. En Luc 5, quand le Seigneur prêchait depuis le bateau de Pierre, Il avait dit : « Mène en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche. Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit, et nous n’avons rien pris » (Luc 5 : 4-5). Ici, nous avons la même chose : ils ne prennent rien. Cher lecteur, si nous ne sommes pas près du Seigneur, nous ne gagnerons rien pour Lui. Si nous nous éloignons de Lui, allant selon nos propres pensées, selon nos penchants naturels, rien ne sera réellement fait pour le Seigneur. Il n’y aura que déception.
Comment Jésus se révèle aux siens endormis
« L’aube venant déjà, Jésus se tint sur le rivage ; toutefois, les disciples ne savaient pas que c’était Jésus » (v. 4). La propre volonté aveugle toujours les yeux. Suivre si peu soit-il notre propre chemin et nous éloigner de la volonté connue du Seigneur amènera l’aveuglement spirituel. Pourquoi ne le reconnaissent-ils pas, alors qu’Il se tenait là ? C’est parce qu’Il leur avait commandé d’aller et de L’attendre, et qu’ils ont suivi leur propre chemin en allant pêcher, retournant aux vieilles habitudes qu’ils avaient été appelés à quitter des années auparavant. Ils étaient enclins à aller sur le chemin de la tentation, au lieu d’attendre patiemment et de veiller pour Le voir apparaître ; par conséquent, quand Il apparaît, ils ne Le reconnaissent pas. C’est une grande leçon pour tous les croyants.
« Jésus leur dit : Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » (v. 5) Cette question montre qu’Il a pour eux une grande indulgence et un profond intérêt. La douceur avec laquelle Il leur parle contraste avec leur réponse. « Ils lui répondirent : Non » (v. 5). Un « non » froid et sec. Pouvait-il y avoir réponse plus rude ? Vous direz : Mais ils ne Le reconnaissaient pas ! C’est affligeant. Quand nous sommes loin de Christ, l’état réel de nos cœurs se révèle, et souvent par nos lèvres. Ils ne disent pas : Non, Seigneur, ni même : Non, monsieur, mais un « Non », tout court. Dieu note ceci à dessein, soyons-en persuadés. Un croyant qui s’est éloigné de Christ, se laissera aller à un manque de douceur, dans son langage même, qui révèlera son état réel. Cher lecteur, Dieu a consigné ceci pour notre instruction et notre avertissement.
Mais Jésus, béni soit son nom, ne leur fait pas de reproche. Il dit : « Jetez le filet du côté droit de la barque et vous trouverez ». Il ne pensait qu’à leur bénédiction. « Ils le jetèrent et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude des poissons » (v. 6). Instantanément, ces paroles font une révélation à l’un des sept. « Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : C’est le Seigneur ». C’était Jean. Habituellement si prompt à apprendre, ses yeux étaient jusque-là aveuglés, comme les autres ; si spirituel que soit un croyant, s’il se laisse entraîner dans des voies qui ne sont pas selon la pensée du Seigneur, il perdra sa spiritualité et sa perception aiguë de la vérité. Jean, cependant, dit : « C’est le Seigneur ». « Simon Pierre, ayant entendu que c’était le Seigneur, mit son vêtement de dessus, car il était nu, et se jeta à la mer » (v. 7). Qu’est-ce qui a conduit Pierre à faire cela ? C’était certainement l’affection qui était au fond de son cœur et le désir réel d’être près du Seigneur. Il y avait sans aucun doute, dans cet homme, un profond attachement à la personne du Seigneur.
On dit que Pierre était impulsif et confiant en lui-même, ce qui l’a fait tomber. Certes, mais qui oserait dire qu’il n’est jamais tombé ? Pierre était réellement attaché au Seigneur. Il y avait eu manifestement de la confiance en soi, mais au fond de son cœur il y avait une affection profonde pour le Seigneur. Le fait même de se jeter dans la mer montrait combien il était complètement restauré par rapport au Seigneur. Je ne crois pas que ce chapitre nous donne la restauration de Pierre envers le Seigneur. Nous avons vu lors d’une méditation précédente que les deux qui étaient revenus d’Emmaüs à la chambre haute, avaient été accueillis par ces paroles : « Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon ». Le Seigneur avait sans aucun doute rencontré Simon auparavant, cette journée-là. Dieu a jeté un voile sur ce qui s’est passé entre le Seigneur et Pierre à ce moment-là ; personne ne peut donc le décrire.
Cependant, quoique nous ne puissions le décrire, nous pouvons dire que ce qui s’est passé entre un Maître plein de grâce et d’amour, et Son serviteur qui avait erré – mais qui était maintenant repentant et brisé, ayant appris par une amère expérience où sa confiance en lui pouvait l’amener – a conduit à ce qu’il goûte de nouveau dans son âme ce sentiment : « Je suis aimé de Lui ; malgré mon péché, malgré tout le déshonneur que j’ai amené sur son nom, il n’y a dans Son cœur qu’amour ». Nous savons que le Seigneur l’avait averti et lui avait dit : « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 31-32). Remarquez que Satan l’a criblé parce qu’il était justement du blé. S’il n’y avait pas eu de blé il n’y aurait pas eu de criblage. Satan ne crible jamais la simple balle. C’est parce qu’il y avait du blé, et qu’il était un objet de la grâce souveraine et divine, que l’ennemi voulait le faire tomber. Et il fera de même avec chacun de nous, s’il n’y a pas de vigilance et de jugement de soi-même.
Pierre avait dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort » (Luc 22 : 33). Tous les disciples disaient en fait la même chose, comme nous le voyons en Marc 14 : 31. La chute de Pierre s’est produite au moment où il se glorifiait de ce qu’il ferait. Ce qui suivit n’était que le résultat de sa chute intérieure. Après cela il a renié le Seigneur, et alors « le Seigneur, se retournant, regarda Pierre » (Luc 22 : 61). Ce n’était pas un regard de mépris et de reproche, j’en suis certain. Ce regard a brisé le cœur de Pierre, de telle sorte qu’étant sorti dehors, il pleura amèrement.
Qui peut dire toute l’angoisse de l’âme de Pierre, pendant trois jours, jusqu’à ce qu’il rencontre le Seigneur ressuscité ? Je suis persuadé que ce qui l’a soutenu étaient cette parole du Seigneur : « J’ai prié pour toi », et le regard de Jésus dans le palais du souverain sacrificateur. Autrement, il aurait fait comme Judas, il se serait pendu. Judas s’est pendu parce qu’il n’avait que du remords. Il y avait une réelle repentance chez Pierre, je n’en doute pas, c’est pourquoi son âme a été vraiment restaurée quand le Seigneur l’a rencontré seul. Il se charge Lui-même de restaurer. La restauration consiste à retourner à Jésus, dans le profond sentiment que de Son côté il accorde un pardon absolu, puis à vous réchauffer à nouveau aux chauds rayons de Son amour immuable – amour auquel vous avez manqué ; amour qui ne vous abandonnera pas ; amour qui, quand vous revenez, vous fait sentir plus que jamais combien Il prend plaisir à vous avoir près de Lui. C’est l’amour de Christ ! Il ne change jamais et ne varie jamais.
Seigneur ! ta grâce illimitée,
Si pure et si douce pour moi,
Fait que mon âme est transportée,
Chaque fois que je pense à toi.
Oui, ton amour, toujours le même,
Sollicite mon faible cœur
A jouir de l’éclat suprême
De ses doux rayons de bonheur.
Mais si quelquefois un nuage
Vient me dérober ta beauté,
Ami divin, après l’orage,
Comme avant, brille ta clarté.
Quand Jean dit : « C’est le Seigneur », Pierre, profondément remué, veut s’approcher de Lui. Il n’attend pas que le Seigneur dise : « Viens ». Ce n’est pas comme autrefois, sur le même lac, où il avait dit : « Seigneur, si c’est toi, commande-moi d’aller vers toi sur les eaux » (Matt. 14 : 28). Maintenant, il se dit : « Je sais que le Seigneur aimerait que je sois près de Lui » et il vient près de Lui. Les autres disciples vinrent traînant le filet de poissons. « Quand ils furent descendus à terre, ils voient là un feu de braises, du poisson mis dessus, et du pain » (v. 9). Cela doit avoir touché la conscience de Pierre. Il devait se souvenir de ce qui était arrivé à côté d’un feu, quelques jours avant : il s’était assis près d’un feu avec le monde, il en avait été souillé et avait finalement renié son Seigneur. N’espérons pas que le Seigneur nous soutienne si nous cherchons les choses du monde. Quelqu’un disait de Pierre, avec raison : Il n’avait rien à faire avec les serviteurs du diable. Il a bien sûr trébuché et est tombé.
Chers jeunes chrétiens, soyez vigilants. Si vous pensez pouvoir trafiquer avec le monde, converser avec ceux qui sont mondains et vous asseoir sans dommage près des feux du monde, soyez assurés que vous verrez vite votre erreur et que vous tomberez aussi. Si vous dites : J’ai peur de tomber, je pense que vous ne tomberez pas tant que vous craignez de tomber. Mais le jour où vous cesserez de craindre et où vous penserez que vous pouvez marcher, vous tomberez. Quiconque dit : Je ne crains pas de tomber, est déjà tombé.
Quels souvenirs ce feu devait-il éveiller dans le cœur de Pierre, mais c’était les meilleures « braises » qu’il ait jamais vues, car à leur chaleur, le Seigneur l’a restauré publiquement. C’est là où le Seigneur lui a parlé devant tous ses frères et l’a réintégré comme serviteur. Le Seigneur avait prié pour Pierre ; il avait été ému par Son regard et maintenant il entend Sa parole. C’est cette parole qui a rétabli Pierre aux yeux de tous, car il avait failli publiquement et il devait maintenant être restauré publiquement.
Nous lisons ensuite : « Jésus leur dit : Venez, mangez. Mais aucun des disciples n’osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c’était le Seigneur. Jésus vient, prend le pain et le leur donne ; de même le poisson. Ce fut la troisième fois, déjà, que Jésus fut manifesté aux disciples, après avoir été ressuscité d’entre les morts » (v. 13-14). C’était la troisième fois selon Jean, mais nous avons vu auparavant que c’était la septième apparition ; si le chiffre sept indique la perfection spirituelle, nous en avons la pleine signification ici dans la manière magnifique dont le Seigneur s’occupe de son cher serviteur et le restaure parfaitement.
Restauration publique de Pierre
« Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci ne m’aiment ? » (v. 15). Le moment que le Seigneur choisit pour cette question contient une grande leçon pour nous. Si un frère s’égare et s’éloigne un peu, comment le restaurer ? Si vous lui dites simplement qu’il s’éloigne, cela ne lui fera pas beaucoup de bien. Mais il est probable que si vous l’invitez pour un repas et que vous lui parlez du Seigneur, cela l’aidera. Que ressentaient les sept disciples jusque-là ? Le froid et la faim, car ils n’avaient rien pris de toute la nuit et étaient découragés. Que fait le Seigneur ? Il dit : « Venez, mangez ». Il leur donne à la fois chaleur et nourriture. Un frère spirituellement froid est nécessairement affamé. Il a besoin de soins ; il faut lui donner de la nourriture spirituelle et la chaleur de l’amour. Il en est toujours ainsi dans l’Ecriture. « Car personne n’a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ l’assemblée » (Eph. 5 : 29).
Cher lecteur, si nous faisions comme le Seigneur, avec un croyant qui s’est un peu écarté, nous ferions un vrai travail de pasteur. Essayez, recevez de tels croyants chez vous, prenez un repas ensemble et parlez-leur du Seigneur ; vous pourrez ainsi les aider, pourvoir aux besoins de leur âme, les ramener et les restaurer. C’est une grande chose que de pouvoir restaurer une personne. La manière dont Pierre est restauré ici est très touchante. Je suis persuadé que ce récit, comme Jean le relate, est donné de la part de Dieu à dessein pour notre instruction et la bénédiction des siens.
Maintenant, remarquons la manière dont le Seigneur s’occupe de Pierre. Nous voyons qu’il y a trois questions et trois réponses qui diffèrent toutes. En premier lieu Il dit : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci ne m’aiment ? » C’est-à-dire, aimait-il Jésus plus que les autres disciples ? Pierre avait dit une fois : « Si tous étaient scandalisés à ton sujet, moi, je ne serai jamais scandalisé » (Matt. 26 : 33). Ici sa réponse est : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime ». Mais, dans chacune de ses réponses, Pierre utilise un mot pour « aimer » un peu différent de celui du Seigneur. Le sens est plutôt : « Oui, Seigneur, tu sais que je te suis attaché ». Le Seigneur y répond en lui donnant une mission spéciale : « Fais paître mes agneaux » (v. 15).
« Il lui dit une deuxième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Sois berger de mes brebis » (v. 16). Cette mission est plus étendue, cela signifie sûrement : Pierre, je confie maintenant à tes soins ceux que J’aime ; Je te fais confiance. « Il lui dit, la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? » Il n’emploie pas le même mot pour aimer que les deux premières fois. Il adopte le mot de Pierre : « Je te suis attaché ». Il ne lui dit pas expressément qu’il ne Lui était pas attaché, ni ne lui fait de reproche, mais Il met juste Son doigt sur la source de la confiance en soi dans son âme. « Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit, la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui dit : Seigneur, toi tu sais tout, tu sais que je t’aime ».
Pierre, pour ainsi dire, ouvre maintenant les portes de son cœur pour laisser le Seigneur y regarder directement. Il fallait vraiment une perception spéciale pour voir qu’il y avait là de l’amour. D’autres auraient pensé qu’il n’y en avait pas, car comment pouvait-il aimer le Sauveur qu’il avait renié trois fois ? N’était-il pas hypocrite ? Non, il ne l’était pas. Il aimait le Seigneur du fond de son cœur ; mais il s’était relâché dans ses voies, et avait été léger de ses lèvres, fruit de la confiance en soi ; c’était le secret de sa terrible chute et du triple reniement de son Maître. La triple question du Seigneur a touché complètement les ressorts de son âme, l’a peiné et labouré profondément. Pierre est contraint de dire : Seigneur, tu sais tout, tu peux lire dans mon cœur, tu sais ce dont les autres sont en droit de douter et que personne ne sait : « Je te suis attaché ». Quelle est la réponse du Seigneur ? « Fais paître mes brebis » (v. 17).
Ici, Pierre est restauré publiquement de la plus belle manière. La restauration publique d’un frère est, hélas ! très rare aujourd’hui. Le Seigneur restaure Pierre d’abord avec Lui-même, puis avec ses frères, de façon admirable. Ce que le Seigneur désire pour chacun de nous, c’est que nous soyons droits avec Lui-même et avec nos frères. Ainsi, en présence d’eux tous, Il montre clairement qu’Il a absolument confiance en Pierre, en mettant entre ses mains les objets de son plus tendre amour et de sa sollicitude – ses agneaux et ses brebis, pour les nourrir par son ministère. Par la triple mission donnée ici à son serviteur, le Seigneur montre combien Il pouvait se fier pleinement en lui. Quand Pierre avait confiance en lui-même, il est tombé ; quand les ressorts de sa confiance en lui ont été brisés, Christ a pu alors lui faire confiance. Et ici en présence de ses frères, il est magnifiquement et publiquement restauré dans la confiance du Seigneur.
Le service après la restauration
Quand Pierre est tombé et a renié son Seigneur, les dix en ont sans doute beaucoup parlé. Ils se sont peut-être dit qu’ils avaient été déshonorés, comme nous pourrions le dire nous-même, si quelqu’un dans l’assemblée où nous sommes déshonore le nom du Seigneur. Pierre pouvait penser, et eux aussi, qu’il ne pourrait plus jamais s’en remettre. Mais maintenant, le Seigneur, dans sa grâce, lui donne une place de confiance en remettant Ses brebis à ses soins. En Actes 2, nous le voyons à cette place que le Seigneur lui a donnée. Son brisement l’a vraiment formé. En lisant soigneusement ses épîtres, vous trouverez souvent de claires allusions à sa chute.
Il désirait clairement que les agneaux et les brebis se conduisent droitement et l’aient toujours comme guide. Dans une de ses épîtres il dit : « gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé » (1 Pierre 1 : 5). Dans la deuxième épître il recommande avec insistance d’ajouter à notre foi, la vertu, la connaissance, la tempérance, la patience, la piété, l’affection fraternelle et l’amour. Cinq fois il fait allusion à ces sept qualités morales, et dit : « en faisant cela vous ne faillirez jamais » (2 Pierre 1 : 5-15). Il se souvenait toujours de sa chute. Celui qui est tombé et que Dieu a restauré, est justement celui qui peut aider ceux qui risquent de s’écarter. Les hommes disent : Ne vous fiez jamais à un cheval qui est tombé et s’est brisé les genoux. C’est vrai pour les chevaux, mais pas pour les saints. Celui qui est tombé, qui a été entièrement brisé et a été restauré, est justement celui à qui le Seigneur peut confier un service. Nous sommes lents à croire cela. Les dix ont peut-être pensé qu’ils ne pourraient plus avoir confiance en Simon ; Christ lui a confié tous les Siens. Tel est Christ, telle est sa grâce envers un pauvre et faible croyant tel que Pierre, et tels que nous sommes.
La suite de ce touchant ministère concernant l’âme de Pierre est très belle. Dans le palais du souverain sacrificateur, il avait manqué une grande occasion d’être fidèle au Seigneur. Ici, le Seigneur lui en offre une autre. « En vérité, en vérité, je te dis : Quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te conduira où tu ne veux pas » (v. 18). En regardant le chemin parcouru, Pierre devait être angoissé en sentant qu’il avait manqué l’occasion d’être fidèle au Seigneur et il devait penser qu’il n’en aurait jamais d’autre. Son Seigneur lui dit, en quelque sorte : Si, tu en auras, Pierre ; quand ce jour viendra, Simon, je te donnerai la grâce de me glorifier dans le lieu même où tu es tombé. - C’est un des passages les plus touchants de l’Ecriture. Le Seigneur lui assure qu’il aura une occasion de Lui être fidèle, là où il a failli et est tombé. « Or il dit cela pour indiquer de quelle mort Pierre glorifierait Dieu » (v. 19).
Pierre avait dit aux ennemis de son Seigneur : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez » (Marc 14 : 71), pour sauver sa vie. Il avait pensé : Si je Le reconnais, je mourrai ; c’est pourquoi, il L’a renié. Christ lui dit maintenant : Tu auras une autre occasion de glorifier Dieu. « Quand il eut dit cela, il dit à Pierre : Suis-moi » (Jean 21 : 19). C’était le dernier commandement du Seigneur à Pierre.
« Pierre, se retourne et voit suivre le disciple que Jésus aimait, celui qui, durant le souper, s’était penché sur sa poitrine et avait dit : Seigneur, quel est celui qui te livrera ? Pierre, le voyant, dit à Jésus : Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? » (v. 20-21). Notez que Jean faisait ce qui était enseigné à Pierre : « Suis-moi » (v. 23). En demandant : « Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? », la vieille nature de Pierre se manifeste. Le Seigneur répond : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi » (v. 22), ce qui revenait à dire : Pierre, occupe-toi de tes affaires. De même pour nous, la question n’est pas de savoir ce que doit faire l’autre, mais ce que moi, je dois faire - c'est-à-dire suivre le Seigneur. Le Seigneur soutiendra celui qui a les yeux sur Lui, et qui Le suit.
La signification de ce passage est importante. « Cette parole se répandit donc parmi les frères que ce disciple-là ne mourrait pas. Or Jésus ne lui avait pas dit qu’il ne mourrait pas, mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? » (v. 23). Cela signifie que quant à son ministère, Jean va jusqu’au retour du Seigneur. C’est ce que nous avons dans le livre de l’Apocalypse, son tout dernier écrit. Il nous transporte à ce moment, et ainsi demeure jusqu’à ce que Jésus revienne. Que le Seigneur nous donne la grâce de Le suivre plus simplement et plus fidèlement que jamais, jusqu’à ce qu’Il vienne.
Extrait et adapté de la traduction de l'ouvrage : "Les quarante jours de l'Ecriture" (W.T.P. Wolston)
A suivre