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L’ACTIVITE  DES  PORTIERS   


Un service accompli pour Dieu et pour la sécurité de son peuple terrestre
            Des gardes qui se tenaient aux portes des villes (2 Sam. 18 : 26 ; 2 Rois 7 : 10)
            Des Lévites exerçant la fonction de portier de la maison de Dieu (1 Chr. 9 : 17-24)
            Des portiers pour l’arche de l’Eternel (1 Chr. 13 et 16)
            Des portiers répartis en classes par David (1 Chr. 25 et 26)
            Des portiers placés par Jehoïada aux portes de la maison de l’Eternel (2 Chr. 23 : 19)
            Un lévite, portier vers le levant, préposé sur les offrandes volontaires (2 Chr. 31 : 14)
            Des portiers parmi ceux qui surveillaient les travaux de réparation de la maison de l’Eternel (2 Chr. 34 : 12-13)
            Les fils des portiers parmi les hommes revenus de la captivité à Babylone (Esd. 2 : 42 ; 7 : 7)
            Des portiers préposés à la garde de la muraille de Jérusalem reconstruite et demeurant séparés des autres peuples (Néh. 7, 10, 11, 12 et 13)
            La place importante occupée par les « Corites »
La mention du service du portier dans le Nouveau Testament   
            Le portier de la bergerie (Jean 10)
            Le portier qui reçoit la mission de veiller (Marc 13 : 34-37)            

 

            Il est souvent question des portiers dans les Ecritures, en particulier dans l’Ancien Testament. Cherchons à comprendre quelques-unes des leçons que le Saint Esprit veut nous donner par ces différents passages.


Un service accompli pour Dieu et pour la sécurité de son peuple terrestre

            L’Esprit de Dieu a jugé bon de nous éclairer sur les services variés que Dieu avait confiés aux portiers, en relation avec sa maison et la sécurité de son peuple ; ces services étaient accomplis en général, avec beaucoup de soin et de fidélité. C’est d’autant plus remarquable que les portiers étaient loin de saisir la valeur et même la raison d’être de la plupart des objets qu’ils avaient entre leurs mains. L’Eternel a d’ailleurs pris soin d’eux, en les préparant à répondre aux questions parfois embarrassantes de leurs enfants sur telle ou telle question concernant leurs pratiques religieuses (voir des exemples dans Ex. 12 : 21-27 ; 13 : 13-16 ; Jos. 4 : 3-7, 21-24). La présence du Saint Esprit, en nous chrétiens aujourd’hui, a tout changé quant à notre compréhension (Jean 16 : 7, 12-14). Que nos cœurs soient remplis de reconnaissance pour cette merveilleuse présence !

                        Des gardes qui se tenaient aux portes des villes (2 Sam. 18 : 26 ; 2 Rois 7 : 10)

            Dans le chapitre 18 du deuxième livre de Samuel, on trouve l’exemple d’un service en commun, rendu par une sentinelle et un portier. Une guerre civile s’achevait et David se trouvait dans une situation tragique. Ses compagnons d’exil combattaient contre une armée levée en Israël par son fils Absalom, qui voulait régner à sa place. David, malgré son âge avancé, avait dû fuir loin de Jérusalem, sa ville. Or il aimait toujours ce misérable fils incrédule ; il redoutait qu’une défaite probable entraîne sa mort.
            Le roi était assis, dans l’attente de l’issue de la bataille. Sur le toit, une sentinelle scrutait l’horizon, lorsqu’elle aperçoit un homme seul qui court vers eux. Alors elle avertit le portier. David, prévenu à son tour, pressent qu’il s’agit d’Akhimaats. Il espère qu’il est porteur, selon son habitude, de bonnes nouvelles ! Il s’agit bien d’une victoire, mais Akhimaats, gêné, cache à David ce qu’un autre coureur, le Cushite, va peu après révéler au roi : Absalom est mort, hélas, sans probablement s'être repenti. Alors, David, effondré, pensant sans doute à une éternité loin de Dieu, s’écrie : « Mon fils, mon fils ! » (v.19-33).

            Le récit de 2 Rois 7 présente quatre lépreux en danger de mourir de faim, tandis que le peuple est pris au piège dans la ville assiégée de Samarie. Ils se décident alors à risquer « le tout pour le tout » et passent vers l’ennemi. Ils espèrent y trouver de la nourriture au risque toutefois d’être exécutés. Ils découvrent avec stupéfaction que le camp des Syriens ennemis est vide. Ceux-ci se sont enfuis, abandonnant tout sur place. L’Eternel leur a fait entendre un bruit de chars et de chevaux et ils ont cru qu’une grande armée approchait !
            Les lépreux commencent alors par manger et boire, puis à cacher leur butin ; cependant, ils réalisent soudain que c’est « un jour de bonnes nouvelles » et qu’en se taisant, ils se rendent coupables ! Ainsi parfois, en oubliant que c’est encore un jour de salut (2 Cor 6 : 2), nous gardons secrète la bonne nouvelle de l’Evangile dont pourtant nous jouissons nous-mêmes. Ces lépreux crient aux portiers de la ville qui, à leur tour, crient en direction de la maison du roi. Ils annoncent la disparition inattendue de l’ennemi. Le souverain se lève de nuit. Mais c’est un incrédule et il semble accorder peu de crédit à ses portiers ; il lui sera difficile, comme pour tant d’autres aujourd’hui, de croire à la délivrance temporelle que Dieu accordait ici à Israël (v. 3-12).

            Des Lévites exerçant la fonction de portier de la maison de Dieu (1 Chr. 9 : 17-24)

            Dans les deux livres des Chroniques, Dieu met en évidence le bien qu’Il a pensé faire et qu’Il a accompli en réponse au mal produit par l’homme. Le premier livre débute par de longues généalogies, destinées à prouver les droits d’Israël aux promesses faites à Abraham. Dans le chapitre 9, il s’agit de la généalogie des Lévites, et parmi eux les portiers. Leurs fonctions, celles de tous les Lévites, étaient très variées. Ils veillaient humblement aussi bien sur les vases et les ustensiles que sur les sacrifices offerts, la nourriture et l’accès à la maison de Dieu – des postes essentiels ! Ils ont toujours présentement la même importance dans l’Assemblée.
            Le nom de plusieurs portiers est donné, ainsi que quelques détails intéressants sur leurs habitations, leurs responsabilités, leurs charges et leurs services. Ce qui nous rappelle les activités aujourd’hui des croyants dans l’assemblée. La Parole précise que cette transportation de Juda à Babylone est consécutive à ses péchés.
            Le premier portier mentionné est Shallum. C’est le chef d'Akkub, de Talmon, d’Akhinam et de leurs frères. Ils se tenaient à la porte du roi et dans les camps des fils de Lévi (v. 17-18).
            Shallum était un fils de Koré, lui-même fils d’Ebiasaph, fils de Coré et de ses frères. Ces Corites gardaient les seuils de la tente ; ils avaient donc des responsabilités particulièrement importantes. Leurs pères avaient déjà été préposés sur le camp de l’Eternel ; ils en gardaient l’entrée (v.19). Phinées, fils d’Eléazar était alors prince sur eux et la Parole nous dit que « l’Eternel était avec lui » (v. 20). Au verset suivant, il est parlé de Zacharie ; ce fils de Meshélémia était portier à l’entrée de la porte de la tente d’assignation.
            Ceux qui avaient été choisis pour être gardiens des seuils étaient au nombre de 212 ! David et Samuel, le voyant (1 Sam. 9 : 9), les avaient établis dans leur charge (v. 22). Ils se trouvaient aux portes de la maison de l’Eternel, « aux quatre vents », pour y monter la garde (v. 23-24). Leurs frères habitaient dans des villages et ils venaient auprès d’eux, à tour de rôle, tous les sept jours (v. 25). Certains étaient préposés sur les « chambres » et les « trésors »  de la maison de Dieu. La nuit, ils en assuraient la garde. C’est l’un des rôles des rachetés du Seigneur pendant la « nuit » de son absence. Ces portiers avaient la clé de la maison de Dieu et ils l’ouvraient chaque matin (v. 27).  Les chrétiens doivent veiller et attendre avec ferveur le « matin sans nuages » (2 Sam. 23 : 4) de la venue de leur Seigneur. Alors le « soleil de justice » (Mal. 4 : 2) se lèvera et ne se couchera jamais !

            Ceux qui étaient chargés de s’occuper des vases et des ustensiles devaient, en les sortant, les « compter un par un », car ils étaient précieux (v. 28-29a). De même, chaque enfant de Dieu doit s’acquitter avec soin et avec humilité de la fonction qu’il a reçue du Seigneur. Les vérités spirituelles dont il a la garde sont de la plus haute valeur. Elles ne sont plus comme du temps de la Loi, du domaine visible et matériel, mais invisibles (cachées) et hautement spirituelles (1 Cor. 4 : 7 ; 2 Cor. 8 : 20-21).
            La Parole cite ensuite la « fleur de farine » (un beau type de Christ), le vin (symbole biblique de la joie), l’huile (une belle figure du Saint Esprit) et l’encens et les aromates,  précieux types de l’excellente grandeur de la Personne de Christ (v. 29 ; Ex 30 : 22-38). Leur préparation « composée », d’ouvrage de parfumeur, était entièrement réservée à Dieu. Lui seul devait pouvoir en flairer. Notre adoration, quoique encore limitée, a lieu sous la direction du Saint Esprit. Elle présente Christ, dans sa beauté et les perfections de son œuvre achevée, à notre Dieu et Père. Toute adoration doit monter uniquement vers Lui.
            Mattithia, le premier-né de Shallum, le Corite, était responsable de la préparation de tous les gâteaux, cuits « sur la plaque » (v. 31) – une des manières, nous le savons maintenant, de présenter à Dieu un des aspects des souffrances de Christ. Ce jeune Corite s’occupait également des pains ; certains fils de Kehath devaient ensuite les placer, chaque sabbat, « en rangées » sur la table, après les avoir apprêtés (v. 32).
            Il est également question des chantres. Ils étaient parmi eux et se tenaient dans les chambres, où, jour et nuit, ils chantaient les louanges à l’Eternel (v. 33). Ils étaient exempts des autres services, car ils étaient très occupés. Ils étaient des « chefs » ; leur position et leur responsabilité dans le service de la maison de Dieu étaient grandes.

            Des portiers pour l’arche de l’Eternel (1 Chr. 13 et 16)

            Durant son règne, David avait bâti des maisons dans Jérusalem, « sa ville », en vue d‘y loger des portiers. Le moment était venu de porter l’arche à Jérusalem ; David avait  tendu une tente pour l’accueillir. L’arche était restée longtemps à Kiriath-Jéarim, chez Abinadab, et elle n’avait pas été de ce fait « consultée » durant tout ce temps !
            Le roi fait une erreur en se servant d’un chariot neuf pour ce transport, de la même façon que les Philistins auparavant. L’Eternel fait alors une brèche en Israël, en la personne d’Uzza ; les bœufs ont bronché et Uzza a indûment touché l’arche et il meurt (1 Chr. 13 : 10-11).  David fait alors détourner l’arche sur la maison d’Obed-Edom (v. 13) !
            Trois mois plus tard, le roi comprend, en cherchant la pensée de Dieu dans L’Ecriture, que seuls les Lévites ont ce service : « Il ne convient pas que l’arche de Dieu (une très belle figure de Christ !) soit portée par personne excepté les Lévites ; car l’Eternel les a choisis pour porter l’arche de Dieu et pour en faire le service à toujours » (1 Chr. I5 : 2).
             Quel avertissement Dieu nous donne ici ! Cherchons toujours sa pensée, ne suivons pas le chemin « imaginé » par notre cœur naturel. Par la  prière, demandons à Dieu de nous instruire. Il nous montrera comment agir, quels moyens employer et à quel moment. Ces questions doivent rester uniquement entre Ses mains.
            Les noms des lévites qui avaient  la « charge » de l’arche à ce moment-là nous ont été conservés : Héman, Asaph, Ethan…, et après eux - au second rang - se trouvaient des portiers : Zacharie, Ben et Jaaziel… Obed-Edom et Jehiel (v.18-19).
            Le chapitre16 parle d’Obed-Edom et de ses 68 frères (v. 38). Ce Guitthien avait gardé l’arche chez lui. « Et l’Eternel bénit la maison d’Obed-Edom et tout ce qui lui appartenait (13 : 12-14).  Quelle belle part en résulte : il a sa place dans le cortège qui suit ceux qui portaient l’arche jusqu’à Jérusalem !

            Des portiers répartis en classes par David (1 Chr. 25 et 26)

            Approchant de sa fin ici-bas, David fait asseoir Salomon avec lui, sur son trône (1 Chr. 23 : 1) ; nous avons ici - en figure - le Père et le Fils (Apoc. 3 : 21). Ce qui nous rappelle que Jésus « étant monté en haut », a donné des dons aux hommes : apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs (Eph. 4 : 8-10). Dans ce chapitre des Chroniques et les suivants, des classes d’ouvriers sont indiquées : il y a des surveillants, des intendants, des juges, et pas moins de 4000 portiers et tout autant de chantres !
            Dieu ne laisse pas de place à l’orgueil ni à la paresse de l’homme. Il n’est pas dans selon ses pensées que certains soient surchargés dans le service du Seigneur tandis que d’autres resteraient « les bras ballants » (Matt. 20 : 3, 6). Ce n’était pas le cas, semble-t-il, durant le règne de David !
            Les choses ont, hélas, évolué dans un mauvais sens, après la « captivité ». Certains ont préféré rester à Babylone. Ainsi, au milieu du « petit » résidu rentré à Jérusalem, l’absence de serviteurs qualifiés se fait cruellement sentir !
            Il en  est souvent aussi de nos jours ! Chaque frère ou sœur prend-il vraiment garde au service qu’il a pourtant certainement reçu du Seigneur (Col. 4 : 17) ? S’il se montre paresseux au lieu de servir, un autre va s’avancer, car le Seigneur lui a « mis à cœur » de chercher à pallier cette carence.
             Au chapitre 26, la liste de portiers commence  par des « Corites ». Ils « jetèrent les sorts, le petit comme le grand » (v.13-19) pour décider à qui reviendrait la garde de chaque porte, ou de celle de la maison des approvisionnements (Prov. 16 : 33 ; Act. : 24-26).
            Dans le second  livre des Chroniques, c’est Salomon qui établit, « suivant l’ordonnance de son père », les classes de sacrificateurs, et parmi eux, il mettra des portiers à chaque porte (8 : 14).

                        Des portiers placés par Jehoïada aux portes de la maison de l’Eternel (2 Chr. 23 : 19)

            La cruelle Athalie vient d’être mise à mort (2 Chr. 23 : 15) et Joas, un descendant de David, longtemps caché dans le temple, devient, encore tout jeune, le roi de Juda. C’est Jehoïada, le sacrificateur qui est, en quelque sorte, son tuteur ; il s’engage avec les autres hommes d’Israël à être « le peuple de l’Eternel » (v. 16). Ils brisent les autels et les images de Baal et tuent le sacrificateur idolâtre, Matthan (v.17). Jehoïda met les charges de la maison de l’Eternel entre les mains des sacrificateurs lévites, pour offrir des holocaustes (v. 18) ; puis il place les portiers aux portes de la maison de l’Eternel, « afin qu’il n’y entrât aucune personne impure en quoi que ce soit » (v.19). Ce verset a toute sa valeur aujourd’hui pour l’assemblée.

                        Un lévite, portier vers le levant, préposé sur les offrandes volontaires (2 Chr. 31 : 14)

            Sous le règne d’Ezéchias, Koré, fils de Jimna, le lévite qui était portier « vers le levant », était préposé - avec ceux qui étaient sous ses ordres - sur les offrandes volontaires faites à Dieu, pour distribuer l’offrande et les choses très saintes.
            Tout est fait avec minutie, la Parole en rend témoignage. Ils distribuent, sans discrimination, « selon leurs classes, au grand comme au petit » (v ; 15), à ceux qui étaient enregistrés - en vue d’un service complet et fidèle. Leur désir montre la ferveur de leur amour, au sein de la ruine. Chers lecteurs, peut-on en dire autant de notre service pour Dieu ? Peut-il voir, Lui qui lit dans le secret des cœurs, les mêmes dispositions ? Il nous a si richement bénis, sur la base de l’œuvre de la croix ?

                        Des portiers parmi ceux qui surveillaient les travaux de réparation de la maison de l’Eternel (2 Chr. 34 : 12-13)

            Durant le règne de Josias, pendant ce dernier réveil en Israël, on apprend au chapitre 34 que, sous la conduite de Shaphan, il fait réparer avec fidélité la maison de l’Eternel, son Dieu (v. 12) ; des Lévites étaient préposés sur ceux qui faisaient le travail. Les portiers étaient préposés sur les portefaix et ils surveillaient « tous ceux qui avaient des services de tout ordre ».
            Enfin, au chapitre 35 de ce livre, les portiers sont chacun à sa porte (v. 15). Ils n’ont pas à se retirer de leur service, « car leurs frères, les lévites, préparaient ce qui était pour eux » ; il s’agissait alors de manger ensemble la Pâque, la toute première institution divine. L’amour fraternel se donne libre cours entres les chantres et les portiers ! Chers enfants de Dieu, en est-il de même entre nous, membres du même corps de Christ ?
            On voit ici toute l’importance du service de portier. Il devait avoir lieu sans interruption : si la surveillance se relâchait un  seul instant, l’ennemi en profitait aussitôt pour s’introduire. C’est un avertissement similaire que l’apôtre Paul adresse aux anciens d’Ephèse (Act. 20 : 29).

                        Les fils des portiers parmi les hommes revenus de la captivité à Babylone (Esd. 2 : 42 ; 7 : 7)

            La captivité a duré 70 ans. Plusieurs des descendants des portiers vont se trouver, eux aussi, parmi les réchappés. Pour six d’entre eux, la Parole indique le nom de leurs pères. On se souvient combien grande était parfois la difficulté d’établir une « généalogie », ce qui avait de graves conséquences pour une personne, une famille (Esd. 2 : 59-63).
            Des « fils des portiers » ont donc fait  partie du résidu. Ils acceptent avec joie, malgré leur misère, de retourner à Jérusalem : ils ont saisit l’offre du roi Cyrus., duquel l’Eternel avait dit longtemps auparavant : « Il est mon berger et accomplira tout mon bon plaisir » (Es. 44 : 28).
            Ces portiers vont occuper, dans toute la faible mesure possible, les mêmes fonctions que leurs pères : ils seront aux portes, dans les chambres, avec les « trésors », ils auront la gestion des ustensiles et des ingrédients des lieux saints.
            Les 139 portiers mentionnés ici correspondent aux « surveillants » de la période actuelle de l’Assemblée. Cependant ici même des sacrificateurs se montrent négligents. Le verset 70 dit que « tout Israël se trouva dans ses villes »  - fort peu nombreux au demeurant. Les portiers s’y trouvaient eux aussi, parmi eux.
            Esdras arrive à son tour sur les lieux (7 : 6) ; une petite troupe l’accompagne, quelques portiers en font partie. Artaxerxès, roi de Babylone, avait Esdras en grande estime. Il ordonne que les portiers soient exemptés du tribut, de l’impôt et du péage (v. 24). Finalement, au chapitre 10 on trouve des noms des chantres et aussi de portiers - en commençant par un Shallum ; il porte le même nom que son ancêtre.

                        Des portiers préposés à la garde de la muraille de Jérusalem reconstruite et demeurant séparés des autres peuples (Néh. 7, 10, 11, 12 et 13)

            Néhémie vient aussi, 13 ans après, et son but est de rebâtir la muraille de Jérusalem, qui seule peut assurer la séparation du peuple de Dieu d’avec les peuplades environnantes. Il raconte : « Or il arriva, quand la muraille fut bâtie et que j’eus posé les battants des portes, qu’on établit dans leur emploi les portiers, et les chantres, et les lévites » (7 :  1). Néhémie décide ensuite que les portes de Jérusalem ne devaient pas être ouvertes avant que le soleil soit chaud (v. 3). Autrement, il aurait toujours été à craindre qu’un ennemi ne profite de l’obscurité pour s’introduire furtivement ! Chacun devait en outre assurer la garde de sa propre maison. Cela est toujours laissé à notre responsabilité. Dans une liste des portiers, au verset 45, se trouvent en tête les fils de Shallum (v. 45) et le verset 73 précise qu’ils habitaient dans leurs villes. 

            Au chapitre 10, les portiers sont parmi ceux qui se sont séparés « des peuples des pays pour s’attacher à la Loi de Dieu » (v. 28). Ils reçoivent des « offrandes volontaires » de la part du peuple (v. 39).
            Ils étaient 172 à garder les portes  (11 : 19) et plusieurs faisaient la garde aux magasins situés aux portes de la ville (12 : 25). Ils surveillaient ce que l’Eternel leur avait donné à garder, mais ils devaient aussi veiller à avoir en réserve de quoi se purifier, « selon le commandement de David et de Salomon » (v. 45). Ils n’avaient donc pas reculé la borne ancienne (Prov. 22 : 28). Le verset 47 confirme que tout Israël donnait, à ce moment-, les portions prévues, à ces portiers !

            Enfin, au chapitre 13, ayant entendu la Loi, ils se séparent de tout le peuple mélangé (v. 5) ! Eliashib, en l’absence de Néhémie, avait donné une grande chambre à un ennemi, Tobija. Cependant, Néhémie est de retour et prend en mains la purification. Cette chambre est sanctifiée et retrouve son usage normal : on y garde à nouveau les offrandes faites en faveur des  lévites,  des chantres et des portiers.
            Ce dernier passage est particulièrement encourageant dans les temps où nous vivons, au milieu d’une grande ruine. Contrairement à ce que certains affirment, Dieu peut accorder un réveil, s’Il discerne une foi sincère et un profond désir d’obéissance dans notre cœur.

                        La place importante occupée par les « Corites »

            Nous avons probablement remarqué, dans ces listes successives de « portiers », le nombre important de « Corites ». Tous descendent de Coré, de ce rebelle (Nom. 16). Il s’était élevé dans son esprit (Nom. 16 : 1). Le service si précieux du tabernacle ne lui suffisait pas ! Il voulait le sacerdoce (v. 9-10). Rempli d’orgueil, il se révolte contre l’Eternel (Prov. 16 : 18). Il ameute le peuple et Dathan, Abiram et On le suivent. Mais Dieu envoie un jugement terrible : la terre s’ouvre et ils sont engloutis vivants !
            Cependant les fils de Coré ont préféré se tenir « sur le seuil dans la maison de leur Dieu » que de demeurer dans les tentes de la méchanceté (Ps. 84 : 10). Ils ont obéi à l’injonction de Moïse, qui avait enjoint à tous de s’éloigner des tentes de ces « méchants hommes » (Nom. 16 : 26). Aussi, les fils de Coré ne meurent pas (26 : 11). Les objets de la grâce souveraine de Dieu, ils ne l’ont jamais oublié !
            Ils s’écrient : « Combien sont aimables tes demeures, ô Eternel des armées. Mon âme désire et même elle languit après les parvis de l’Eternel ; mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant » (Ps. 84 : 1-2). Sans compter le Psaume 43, dix psaumes - avec en particulier le Psaume 45 qui s’occupe de la Personne du Seigneur - nous donnent un exemple de la louange continuelle qui doit remplir le cœur et trouver naturellement sa place sur les lèvres d’un racheté.
            Conduits par l’Esprit de Dieu, David et Samuel, le voyant, ont fait un choix judicieux : ils ont confié aux fils de Coré le rôle de portier. Ces hommes avaient traversé une grande épreuve ; ils s’étaient appuyés sur leur Dieu, ce qui les avait « préparés » à remplir les fonctions que Dieu avait l’intention de leur attribuer. Ils avaient donc appris à ne pas chercher à faire leur propre volonté, mais à rester fermes dans leur foi. Ces dispositions d’esprit conviennent pour être de fidèles portiers. Les « psaumes » de ces fils de Coré ont un cachet particulier. Ils montrent quel était leur profond désir : « Un  jour dans tes parvis vaut mieux que mille » (Ps. 84 : 10) !
            Nous exprimons notre souffrance, liée à l’attente de Son retour, dans un cantique : « Pour nous chrétiens, la terre est un exil… Mais Christ est en moi, demain comme aujourd’hui ». Quelle précieuse assurance !
             Jérémie, un fidèle serviteur de Dieu, pouvait affirmer : « Mais moi, je ne me suis pas hâté de cesser d’être un pasteur en te suivant » (Jér. 17 : 16). Il avait mis sa confiance en Dieu, toute sa joie était désormais de Le servir. Il a rendu son témoignage, jour après jour, malgré les épreuves et il est resté ferme : chrétiens, ayons tous ce même désir !

 

La mention du service du portier dans le Nouveau Testament

                        Le portier de la bergerie (Jean 10)

            Le Seigneur Jésus, le bon Berger, se présente aussi comme étant lui-même « la porte »  par excellence. Il dénonce l’activité de ceux qui cherchent à entrer dans l’enclos des brebis en escaladant son mur : ils sont tous, à travers tous les temps, des voleurs et des brigands (v. 1, 8). Mais « celui qui entre par la porte est le Berger des brebis. A Celui-ci le portier ouvre » (v. 2-3). Il s’agit probablement ici du Saint Esprit. Il connaît les droits du Seigneur et lui ouvre la porte de la bergerie.
            Les brebis écoutent la voix de Jésus, Il appelle ses propres brebis par leur nom et Il marche devant elles (v. 3). Elles Le suivent, car elles connaissent sa voix (v. 4) ! Jésus dit encore : « En  vérité, en vérité,  je vous dis que moi je suis la porte des brebis… Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé, il entrera et sortira, et il trouvera de la pâture (v. 7, 9). Le don volontaire par amour de sa précieuse vie à la Croix a montré qu’Il était vraiment le bon Berger ; c’est pourquoi Il dit : « A cause de ceci, le Père m’aime… » (v.17). Il connaît ses brebis, attentives à Sa voix, elles reçoivent de Lui toute la nourriture désirable.

                        Le portier qui reçoit la mission de veiller (Marc 13 : 34-37)

            Dans l’évangile de Marc, le Seigneur, dans une courte parabole, se compare à un maître de maison. Avant de s’absenter pour quelque temps, il confie ses biens à ses serviteurs. Ceux-ci sont responsables devant lui d’une bonne gestion (Marc 13 : 34-37). Chacun reçoit son propre ouvrage et le maître recommande en particulier au portier de veiller, mais en fait cette consigne s’adresse à tous, donc à vous et à moi.
            Ainsi, à Jérusalem, on assurait une garde continuelle à chacune des portes. Après un contrôle rigoureux, on ouvrait ou au contraire on fermait la porte à celui qui se présentait. L’accès à la ville n’était pas autorisé la nuit. Aujourd’hui aussi, par amour pour le Seigneur, les rachetés du Seigneur doivent  veiller. Il faut d’abord commencer par surveiller les portes de la maison de Dieu ! Chacun enfant de Dieu est concerné, il doit avertir ses frères en cas de danger.
            Ce service du portier correspond sans doute à celui de surveillant (Act. 20 : 28), de pasteur (Eph. 4 : 11-12) ou d’ancien (1 Tim. 3 : 17, 19). Tous  ces serviteurs de Christ doivent, dans les assemblées, prendre soin des âmes de leurs frères et veiller au  maintien de la saine doctrine et à ce que le mal ne s’introduise pas dans l’assemblée en particulier lors de la réception d’un croyant à la Table du Seigneur (2 Chr. 23 : 19). Ils sont à des postes de confiance et rendront compte, eux aussi, de leur service au Seigneur.
            Rappelons ici ce que l’un de nos conducteurs a écrit : « Si nous avons la conviction que Dieu lui-même a voulu garder, au milieu de la ruine générale, un témoignage à l'unité du corps, et qu'Il nous appelle à y participer, alors, chers frères et sœurs, réveillons-nous, et prenons garde de ne pas compromettre dans la pratique l'expression de cette unité. Vis-à-vis du dehors, soyons des portiers vigilants, obéissant à 1 Corinthiens 10 : 14-22 ; et, au-dedans, où tant de choses nous obligent à confesser que nous aurions mérité d'être déjà rejetés comme porteurs d'un tel témoignage, laissons la même sainteté de la Table parler à notre conscience, pour nous en approcher avec crainte autant qu'avec reconnaissance, nous jugeant nous-mêmes selon 1 Corinthiens 11 :  27-29 » (A. Gibert).

            Dans cet évangile de Marc, le ministère du Seigneur se termine par cette injonction : « Veillez » (v. 37). En attendant son retour pour chercher les siens, Dieu a envoyé un autre Consolateur, le Saint Esprit qui nous aide à accomplir notre service avec fidélité (Luc 12 : 37).


Ph. L       Le 03-06-2017