LA VIE DE DAVID (2)
1 - A Hébron : (2 Sam. 1 - 4 ; 5 : 1-9)
2- A Jérusalem : (2 Sam. 5 : 10-25 ; 6-8)
3- Bath Shéba : (2 Sam. 11 et 12)
4- Absalom : (2 Sam. 13-19)
4 -1 : La souillure de la famille de David
4-2 : La révolte d'Absalom (1 Sam. 15 à 19)
5- Le dénombrement : (2 Sam. 24)
6 - Adonija et Salomon : (1 Rois 1)
7- La mort de David : (1 Rois 2 : 1-12)
2- A Jérusalem : (2 Sam. 5 : 10-25 ; 6-8)
3- Bath Shéba : (2 Sam. 11 et 12)
4- Absalom : (2 Sam. 13-19)
4 -1 : La souillure de la famille de David
4-2 : La révolte d'Absalom (1 Sam. 15 à 19)
5- Le dénombrement : (2 Sam. 24)
6 - Adonija et Salomon : (1 Rois 1)
7- La mort de David : (1 Rois 2 : 1-12)
Par son attitude chez les Philistins, David semble avoir perdu tout droit au trône. Si Dieu n'était intervenu (1 Sam.29 : 6-11), il paraissait prêt à combattre son propre peuple ! Il se serait alors complètement disqualifié pour la charge qui l'attendait. C'est donc la grâce seule qui va lui donner la royauté. Il en est toujours ainsi ; quel que soit le service que le Seigneur peut nous confier, c'est toujours sa grâce qui nous l'acquiert, ce ne sont pas nos mérites ou nos qualifications.
David avait alors trente ans, c'est-à-dire l'âge qu'aura son divin Maître lorsqu'il entrera dans son ministère (2 Sam. 5 : 4 ; Luc 3 : 23). N'est-il pas frappant qu'il ait composé la plupart de ses psaumes avant d'avoir atteint cet âge-là ? Ce sont ceux qui parlent le plus de foi, de confiance, de communion avec Dieu. Ce ne sont pas les années qui comptent, c'est la communion et l'attachement au Seigneur (1 Tim. 4 :11-12) ; un croyant marchant avec Lui peut faire, en peu de temps, plus de progrès qu'il n'en fera durant sa vie entière, si malheureusement son coeur reste partagé.
Comment David va-t-il maintenant se comporter ? Sa formation étant en un sens terminée, sa responsabilité est alors à la hauteur de la position reçue. Comme roi, il y répondra et son exemple sera constamment cité aux générations futures. Mais, dans sa vie privée, les années de l'âge mûr ne seront pas à la hauteur spirituelle de celles de sa jeunesse !
David interroge l'Eternel pour savoir ce qu'il doit faire (2 Sam. 2 : 1) ; il trouve à Hébron une maison, une famille, de jeunes enfants, sept ans de paix et de joie. Près de lui, dans les villes du voisinage, viennent aussi habiter ses hommes, « chacun avec sa maison » (v. 3). Quel contraste avec les années au désert !
David se tient à distance des luttes de Joab et d'Abner ; ce n'est ni l'Amalékite (2 Sam. 1 : 13-16), ni Abner (3 : 21), ni Récab et Baana (4 : 5-12) qui doivent lui donner la royauté suprême, c'est l'Eternel seul.
Quand le moment de Dieu est venu, toutes les tribus se rendent à Hébron ; pour la troisième fois, David est oint roi, maintenant sur tout Israël (2 Sam. 5 : 1-3). Moïse avait dit au peuple ce qu'il devrait faire une fois entré dans le pays : « vous chercherez le lieu que l'Eternel votre Dieu choisira dans toutes vos tribus pour y mettre son nom, le lieu où Il habitera, et vous y viendrez » (Deut. 12 : 5). Des siècles ont passé sans que Jérusalem soit conquise. La ville restait aux mains des Jébusiens. Il appartenait au fils d'Isaï de la prendre et d'en faire la capitale de son royaume et le centre du culte (2 Sam. 5 : 6-9).
Une fois installé à Jérusalem, David va « grandissant de plus en plus » (2 Sam. 5 : 10). Hiram, roi de Tyr, lui bâtit une maison. Il a la victoire sur les Philistins, puis les subjugue.
Il montre son affection pour l'Eternel ; il fait monter l'arche à Jérusalem (2 Sam. 6 : 2) et désire y construire le temple (7 : 1-3). Si le Seigneur ne le lui permet pas - ce privilège était réservé à son fils Salomon-, il ne l'en bénit pas moins, lui et sa maison, « pour toujours » (7 : 13) ; au-delà de Salomon, le prophète voit Christ.
David accepte de ne pas édifier la maison de Dieu et de combattre à nouveau. Il remporte la victoire sur tous ses ennemis ; il se fait un nom ; l'Eternel le sauve partout où il va. Le royaume est établi ; il fait droit et justice à tout son peuple (2 Sam. 8 : 15). La carrière du roi selon le coeur de Dieu ne va-t-elle pas se terminer paisible, heureuse et sans chute ?
Satan va, hélas, faire succomber David à la convoitise des yeux et de la chair (1 Jean 2 : 16).
Nous aimerions pouvoir ôter ces chapitres de notre Bible ! Pourtant ils y trouvent leur place pour notre instruction.
Au lieu d'aller au combat, David reste à Jérusalem. Il se repose même pendant la journée ; alors Satan profite de son inactivité pour l'attirer dans ses filets. C'était « le temps du soir » (2 Sam. 11 : 2). David n'avait-il pas « veillé au matin », alors que jeune homme il avait rencontré tant d'épreuves et de difficultés ? Il avait « veillé à midi » quand, devenu enfin roi, il affermissait son trône ; le soir de la vie approche et David ne veille pas ! Par le regard, sa convoitise l'attire, l'amorce ; « puis la convoitise ayant conçu, enfante le péché ; et le péché étant consommé, produit la mort ! » (Jac. 1 : 14-15).
Une fois tombé, il semble aveuglé. Pas un mot de l'Eternel dans tout le chapitre11. David ne se rend t-il donc pas compte de ce qu'il fait ? Peut-on concevoir que l'homme qui a écrit tant de psaumes, qui a su exprimer la foi et la confiance en son Dieu comme peu d'autres l'on fait, qui a proclamé la grandeur et la bonté de l'Eternel, puisse rédiger le message suivant : « Placez Urie sur la première ligne au fort de la bataille, et retirez-vous d'auprès de lui afin qu'il soit frappé et qu'il meure » (2 Sam. 11 : 15) ! Voilà qui nous fait toucher du doigt ce que nous sommes et jusqu'où nous pouvons tomber, si nous manquons de vigilance et que la grâce de Dieu ne nous garde pas.
Urie est tué. David recueille sa femme auprès de lui ; un enfant est né. Tout paraît en ordre, « mais la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l'Eternel » (11 : 27).
Dieu aimait trop David pour le laisser dans cet état. Il va intervenir. Pendant près d'un an, Il attend la repentance de son serviteur. Va-t-il saisir la gravité de sa faute ? Même lorsque Nathan lui présente la parabole qui doit servir à lui ouvrir les yeux, la colère de David s'embrase contre l'homme qu'il croit coupable, sans réaliser qu'il s'agit de lui-même (12 : 5)! Quel changement quand le prophète déclare sans ambages : « tu es cet homme... Pourquoi as-tu méprisé la parole de l'Eternel ?... Tu as frappé... Tu l'a prise... tu l'as fait en secret » (12 : 7-12). Le voile se déchire, la lumière brille dans la conscience de David qui constate avec horreur son péché, et ne fait plus rien pour le cacher. Après lui avoir annoncé la mort prochaine de l'enfant, le prophète s'en va dans sa maison.
Pendant une semaine, David reste seul à supplier Dieu, à pleurer, à jeûner. C'est alors qu'il compose le Psaume 51 où il donne une expression écrite et durable aux profonds exercices de son âme. Son crime est continuellement devant lui. Il a conscience qu'il a péché contre Dieu, qu'il est coupable du sang versé. Mais en même temps, il fait appel à la grâce, à ce Dieu dont la justice même peut le purifier, le laver et le rendre plus blanc que la neige, parce qu'il a déjà en vue le sacrifice du calvaire (Rom. 3 : 25). Le coeur de David est mis à nu ; le mal est jugé jusqu'au fond. Après avoir dit : « Rends-moi la joie de ton salut », il ajoute : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange » (Ps. 51 : 12, 15). Dieu pardonne et Dieu restaure ; David retrouve la communion avec le Seigneur, mais sous le gouvernement de Dieu, le châtiment reste.
Malgré les supplications de ce père, « il arriva le septième jour que l'enfant mourut » (2 Sam. 12 : 18). Quand le roi comprend que sa prière en faveur de son fils n'a pas été exaucée, il se lève. Il se lave. Il change de vêtements, entre dans la maison de l'Eternel et se prosterne. Quelle grandeur dans ce silence avec lequel il s'incline devant la volonté suprême qui le frappe et dont il accepte le châtiment ! Les serviteurs s'étonnent, mais David leur montre sa foi : sa foi en la résurrection (2 Sam.12 : 23). Il peut consoler Bath-Shéba, et l'Eternel met son sceau sur la restauration de son serviteur en lui donnant un autre fils, qui sera son héritier : Salomon, le roi de gloire, appelé Jedidia, le bien-aimé de l'Eternel.
Nos coeurs sont souvent très lents à reconnaître la restauration complète d'un frère tombé. La Parole nous montre que les conséquences terrestres de la faute peuvent subsister et que le discernement spirituel risque d'en être affaibli ; toutefois, l'âme peut retrouver la lumière et la joie de son Seigneur, s'il y a eu un profond jugement de soi. Le service de David comme roi est maintenu et il pourra même dire : « J'enseignerai tes voies aux transgresseurs, et des pécheurs se retourneront vers toi » (Ps. 51 : 13). Il écrira encore des psaumes ; il pourra préparer tout ce qu'il faut pour le temple et ne s'endormira qu'après avoir vu Salomon installé sur le trône d'Israël. C'est l'oeuvre de la grâce, cette grâce que nous avons tant de peine à réaliser pour nous-mêmes et encore moins pour les autres !
Mais si la grâce restaure, le gouvernement de Dieu reste inexorable. Dorénavant « l'épée ne s'éloignera pas de la maison de David à jamais » (2 Sam. 12 : 10), et la corruption se fera jour dans sa propre famille. David donnera la preuve de la restauration de son âme en acceptant ces châtiments successifs, humblement et en silence.
Fils de Maaca, Absalom avait une soeur : Tamar (2 Sam. 13 : 1). La jeune fille était attrayante, disposée à rendre service ; pourtant, si elle avait eu affaire avec Dieu, se serait-elle laissée inconsciemment entraîner dans le piège qui va la laisser désolée ? Dina, fille de Jacob, en Genèse 34, ne se rendait pas compte non plus des effets qu'aurait sa visite de politesse à Sichem. Dieu, lui, le savait. Combien il importe de veiller, et d'avoir aussi affaire avec le Seigneur, avant d'accepter une invitation ou une proposition quelconque. On peut agir dans l'innocence de son coeur, sans en entrevoir les conséquences ; mais le Seigneur les connaît d'avance, et il gardera celui ou celle qui se confie vraiment en lui : « Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin » (Prov. 14 : 12).
Amnon avait un ami, nommé Jonadab, un neveu de David ; c'était donc son cousin. Au lieu de lui être en aide, cet « ami » emploie toute son habileté pour le conduire au mal. Lorsque, deux ans plus tard, Absalom voudra faire périr son frère Amnon, Jonadab, au courant du complot, n'en dira rien à son cher ami Amnon ! Il y a des amis qui sont fidèles et qui peuvent nous être d'un grand secours, mais il y en a d'autres qui sont perfides ! Là encore, veillons !
Que de fruits amers aura la conduite d'Amnon à l'égard de Tamar. La jeune fille aussi
demeurera désolée .
Tout cela n'aurait-il pas pu être évité si David avait été plus ferme avec ses enfants ? Mais quand Amnon avait fait semblant d'être malade, il était venu le voir, ne se méfiant de rien. Après le scandale, il est irrité sans prendre aucune sanction. Plus tard, il laissera Absalom échapper au châtiment que méritait son meurtre ; il ira même jusqu'à le baiser. Un certain manque de discernement se manifeste ainsi désormais chez lui. C'est probablement la conséquence de sa faute. Il ne se rend pas compte des machinations d'Absalom lorsqu'il invite son frère Amnon (2 Sam. 13 : 27), ou prétend aller à Hébron, acquitter un voeu qu'il dit avoir voué à l'Eternel (15 : 7). Aujourd'hui les parents et les enfants ont peut-être plus de liberté réciproque, de confiance et de contacts qu'autrefois. Cela ne doit pas diminuer l'autorité ferme et douce que les parents doivent maintenir dans leur famille. Le manque de fermeté au moment voulu peut avoir de tristes conséquences. Souvenons-nous d'Eli et de ses fils ! (1 Sam. 2).
Onze ans s'étaient écoulés depuis que le malheur a atteint Tamar. Deux ans après, Absalom a fait tuer son frère Amnon et, pendant trois ans, il s'est réfugié à Gueshur chez son grand-père. De retour à Jérusalem, il reste deux ans sans voir la face du roi son père ; finalement, David cède aux instances de Joab. Il écoute aussi son propre coeur, accepte de revoir son fils et le baise. Combien ce baiser est loin de ressembler à celui que le père donne au fils prodigue de retour à la maison ! Ce dernier confesse : « Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi » (Luc 15 : 18). Rien de tel chez Absalom ; il revient fier et ambitieux, il ne s'est pas repenti de son crime. Jamais David, s'il avait été ferme et dépendant de la pensée divine, ne l'aurait ainsi reçu.
Pendant quatre ans, Absalom intrigue et « dérobe les coeurs des hommes d'Israël » (2 Sam. 15 : 6). Puis quand il pense le moment propice, il trompe son père, il rassemble à Hébron des personnages influents, dont plusieurs ignoraient tout de l'affaire, et se fait proclamer roi !
David a environ soixante-cinq ans. Urie est mort depuis douze ou treize ans ; cependant, le jugement va continuer de s'exercer envers la maison de David : l'épée ne s'en éloigne pas et la corruption va s'y montrer au grand jour.
Pour épargner Jérusalem, la sainte ville, David décide de fuir devant les hommes d'Absalom, acceptant de la part de Dieu, cette nouvelle épreuve : « si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, alors il me ramènera... Et s'il dit ainsi : je ne prends point de plaisir en toi ; - me voici, qu'il fasse de moi ce qui sera bon à ses yeux » (2 Sam. 15 : 25-26).
Il courbe la tête sous la discipline divine, et quand un peu plus tard, Shimhi le maudira, lançant des pierres et le calomniant, David l'acceptera comme de la main de Dieu en disant : « Laissez-le, et qu'il maudisse ! car l'Eternel le lui a dit. Peut-être l'Eternel regardera mon affliction et l'Eternel me rendra le bien pour la malédiction qui tombe aujourd'hui sur moi » (2 Sam. 16 : 11-12).
David est déjà presque un vieillard ; il est fatigué du chemin ; mais une épreuve plus dure l'attend encore. Dans la bataille de la forêt d'Ephraïm les hommes d'Israël sont battus devant les serviteurs de David ; Absalom est pris par la tête entre les branches d'un arbre, et Joab lui ôte la vie. La douleur de son père est émouvante. IL s'en va en disant ainsi : « Mon fils Absalom ! mon fils ! mon fils Absalom ! Fussé-je mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils ! » (2 Sam. 18 : 33). Cette fois, son coeur est brisé, car il aimait profondément ce fils révolté et il lui en coûte terriblement d'accepter sa mort de la main de Dieu.
Nous avons vu comment David, père de famille, n'a pas répondu à la pensée divine. En outre, l'Esprit de Dieu a jugé bon de nous conserver ce récit du dénombrement où se montre l'orgueil du roi qui a voulu faire le compte de tous ses soldats. David avait derrière lui bien des années d'expérience ; pourtant, pendant plus de neuf mois, il ne se rend pas compte de son erreur. C'est seulement lorsque, ayant terminé sa mission, Joab lui donne le chiffre des hommes de guerre, que « le coeur de David le reprit et il dit à l'Eternel : j'ai grandement péché dans ce que j'ai fait » (2 Sam. 24 : 10). La faute du roi peut nous paraître sans grande gravité, comparable dans un sens à celle d'Ezéchias exhibant ses trésors aux envoyés de Babylone, mais en aucun cas Dieu ne peut supporter l'orgueil : celui qui s'élève doit être abaissé.
La peste s'abat sur le peuple. David intercède, et dans l'aire d'Arauna l'Eternel lui révèle le sacrifice qu'Il peut accepter. Ainsi les livres de Samuel s'achèvent avec l'autel de Morija, le lieu où Abraham avait offert Isaac, et où le temple sera construit (2 Chr. 3 : 1). Tout près de l'endroit où sera crucifié le Sauveur.
Que reste-t-il d'une longue carrière avec ses joies et ses tristesses, ses triomphes et ses fautes, sinon le sentiment de la grâce infinie, le souvenir de la miséricorde divine ?
David consacrera la fin de sa vie aux préparatifs et à l'organisation du service du temple (1 Chr. 22-29). Après avoir « de toute sa force préparé pour la maison de son Dieu », tout ce qu'il fallait, il s'écriera : « Qui suis-je et qui est mon peuple que nous ayons ainsi le pouvoir d'offrir volontairement ? Car tout vient de toi, et ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (29 : 14).
« Tout vient de toi », y aurait-il plus belle conclusion à la vie d'un serviteur de Dieu ?
Lorsqu'à ta venue
J'entendrai l'appel
De ta voix connue
Pour entrer au ciel.
Qu'est-ce que j'apporte ?
Qui voudra de moi ?
Tu m'ouvres la porte,
Tout me vient de Toi !
Amnon et Absalom sont morts ; il n'est pas parlé de Kileab, probablement est-il mort jeune. Le royaume est reconstitué, réorganisé (2 Sam. 20 : 23) ; Joab reste préposé sur l'armée ; les autres charges trouvent leurs titulaires, mais ceux qui autrefois étaient les principaux officiers, « les fils de David » (8 : 18) ne sont plus là. Un détail peut-être, mais combien tragique !
Pourtant il restait un quatrième fils : Adonija. Mais celui-là encore va être une cause de chagrin pour son père. David avait été également faible envers lui, puisqu'il n'avait jamais voulu le contrarier d'aucune manière (1 Rois 1 : 6). Imbu de lui-même, mais sans posséder l'énergie d'Absalom, Adonija se fait proclamer roi, entraînant avec lui Joab, Abiathar et d'autres. Que faire ? Va-t-il en résulter un nouveau combat ? De nouveaux deuils ?
Nathan, le prophète, montre à David le chemin à suivre. Celui que l'Eternel a choisi n'est pas Absalom, ni Adonija ; c'est Salomon, le plus jeune, celui qui, dès sa naissance, avait été appelé par Dieu : Jedidia, le bien-aimé de l'Eternel. Il faut mettre à la place qui est la sienne l'élu de Dieu, et tout rentrera dans l'ordre (1 Rois 1 : 40-49). Ne ferions-nous pas souvent la même expérience si dans les difficultés qui peuvent survenir au milieu de nous, nous savions donner au Seigneur la place qui lui revient ? Il faut « qu'en toutes choses, Il tienne, lui, la première place » (Col. 1 : 18).
Peu après, David rassemble à Jérusalem tous les chefs d'Israël et confirme à nouveau Salomon comme son successeur, « le seul que Dieu ait choisi ». Tous les fils du roi se soumettent, tous les chefs, tous les hommes forts (1 Chr. 29 : 24). Salomon va inaugurer le règne de gloire dont le Psaume 72, l'un des tout derniers de David, nous donne le tableau. Mais au-delà de son fils, c'est un plus grand que Salomon que David contemple. « Son nom sera pour toujours ; son nom se perpétuera devant le soleil et on se bénira en lui : toutes les nations le diront bienheureux » (Ps. 72 : 17). C'est de Christ et de son règne glorieux qu'il veut parler.
La voix qui, à travers les années, a su exprimer les exercices profonds de son âme, sa foi et sa confiance, son repentir et sa douleur, la voix qui a crié, supplié, qui s'est élevée à Dieu dans la détresse et la joie, la voix du doux psalmiste d'Israël va se taire : « Les prières de David, fils d'Isaï, sont finies » (Ps. 72 : 20).
« Et David s'endormit avec ses pères » (1 Rois 2 : 10), pour attendre dans le repos, là où il n'y a plus besoin de prier, le jour de la résurrection où ses yeux avec les nôtres se fixeront sur la gloire du vrai Salomon.
D'après G. André