La souffrance du croyant
L’amertume d’esprit d’Isaac et de Rebecca (Gen. 26 : 34-35)
Jacob menant deuil sur son fils (Gen. 37 : 34-35)
La tristesse et les pleurs de Néhémie devant l’état de ruine de Jérusalem (Néh. 1 : 4)
Les souffrances des hommes qui étaient amenés au Seigneur (Luc 4 : 40-41)
Les apôtres « estimés dignes de souffrir des outrages pour le Nom » (Act. 5 : 40-42)
La souffrance avec les membres du corps de Christ (1 Cor. 12 : 26)
Souffrir dans la perspective de la gloire éternelle (Rom 8 : 18-19 ; 2 Cor. 4 : 17-18)
L’épreuve de la foi, « un sujet de louange, de gloire, et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 7)
On s’est souvent posé la question : pourquoi la souffrance ? Qui d’entre nous ne la connaît pas ? Quand de grandes catastrophes surviennent, on peut entendre parfois : Pourquoi Dieu a-t-Il permis cela ? Où était Dieu ? Si c’est un Dieu d’amour, pourquoi permet-Il la souffrance ?
Nous devons rappeler que la souffrance est entrée dans ce monde suite au péché de l’homme. Avant, au paradis, il n’y avait aucune souffrance ; l’homme était heureux et goûtait une entière communion avec Dieu. Mais quand l’homme a écouté le diable, il est tombé dans le péché. Il a désobéi et la souffrance est entrée dans le monde et s’y trouve jusqu’à présent. On trouve dans la Parole de Dieu la mention de bien des souffrances diverses. Si on cherchait à les noter, la liste serait très longue. L’Ecriture montre les choses telles qu’elles sont – et pas seulement les beaux côtés ! Elle ne nous parle pas seulement du ciel, mais aussi de ce monde et des souffrances que chacun y rencontre. Elle nous donne l’exemple de croyants qui l’ont traversé. La Parole est un « miroir » fidèle (Jac. 1 : 23). Mais elle nous console aussi. Nous apprenons par son moyen que Dieu permet toutes sortes de souffrances, et que les croyants ont aussi part aux peines des humains. Mais les souffrances rencontrées par les croyants ne produisent pas le même l’effet que sur les incrédules ; il y a pour eux une consolation divine. Au-dessus de la scène présente, il y a Celui qui mesure soigneusement la souffrance, en particulier pour les croyants. Il sait précisément ce que nous pouvons supporter et ne nous en enverra pas plus (1 Cor. 10 : 13). II peut parfois nous sembler le contraire, nous jugeons une souffrance insupportable. Mais Dieu, avec le « poids » qu’Il décide de nous donner à porter, envoie aussi la force, pas après pas. Nous en avons tous fait sans doute l’expérience. Dieu règne, Il veille à ce que rien n’arrive dans notre vie, sans qu’Il l’ait commandé (Lam. 3 : 37). Il est au-dessus de tout ; rien ne Lui échappe. C’est une grande assurance pour les croyants.
Dieu parle de différentes manières. Il le fait parfois par le moyen de séismes, de catastrophes. Un frère disait : Quand Dieu parle doucement, souvent, hélas, ceux auxquels Il s’adresse « restent sourds ». Alors Il doit nous réveiller. Et pourtant nous ne sommes pas toujours disposés à écouter !
Nous aimerions considérer quelques exemples de « souffrance » dans la Parole et certainement, chacun y retrouvera la description de certaines de ses souffrances personnelles.
L’amertume d’esprit d’Isaac et de Rebecca (Gen. 26 : 34-35)
C’est un couple pieux de croyants de l’Ancien Testament : Isaac et Rebecca. Quelle belle partie de leur histoire se trouve déjà en Genèse 24 ! Nous voyons comment ils ont été réunis grâce à l’activité d’un serviteur très fidèle, symbole du Saint Esprit. Dieu leur a ensuite donné des enfants. Quelle grâce de sa part pour nous aussi qui avons pu nous marier et à qui le Seigneur a donné des enfants ; mais quelle responsabilité également ! Les parents prient pour les enfants, avant même qu’ils ne soient nés ; ils ont le profond désir qu’ils se convertissent de bonne heure, apprenant à connaître le Seigneur comme leur Sauveur personnel. Quelle joie pour eux de savoir un jour que les enfants ont fait ce pas capital ! Parfois ils se trouvent avec eux quand ce « miracle » a lieu. Chaque conversion se déroule d’une façon différente, mais elles ont des points communs. Il faut d’abord être convaincu d’être un pêcheur perdu du fait de ses péchés, puis comprendre que le Sauveur a payé la dette que nous avions ; il faut croire en Lui et accepter ainsi l’ œuvre de la croix. Nous pouvons alors rendre grâces au Seigneur.
Les prières des parents en faveur de leurs enfants ne doivent jamais cesser. Ils prient afin qu’ils soient nourris et grandissent ainsi spirituellement, qu’ils aient une vie personnelle avec le Seigneur et soient gardés des attraits trompeurs de ce monde. Toutes sortes de prières sont nécessaires pour le bien de nos enfants. Un frère qui avait dix enfants disait : Si mes enfants marchent bien, ce sont les effets de la grâce de Dieu. Si au contraire ils marchent mal, j’ai certainement au moins une part de responsabilité. - Qui d’entre nous n’a pas commis de fautes en éduquant ses enfants ? Nous devons les confesser devant le Seigneur.
Esaü a déjà 40 ans lorsqu’il se marie. Ce désir est aussi normal chez nos jeunes gens, mais il faut que ce soit « dans le Seigneur » (1 Cor. 7 : 39) ; c’est ce que nous leur souhaitons ! Qu’ils agissent dans la dépendance de Dieu, en Lui demandant le chemin à suivre et en cherchant sa volonté afin que ce mariage soit heureux. Il doit avoir un fondement solide, dans les moments difficiles, car il y en aura ! Mais combien il est important de faire le premier pas avec le Seigneur !
Esaü « prit pour femmes Judith… et Basmath… » (v. 34). Il prend deux femmes, et de surcroit, elles font partie des Héthiens ; ce sont des incrédules ! Quel terrible faux pas ! Le Seigneur nous avertit très sérieusement dans la Parole de ne pas nous mettre sous un joug mal assorti avec des incrédules (1 Cor. 6 : 14). Ce n’est pas selon la volonté de Dieu ! Ce n’est pas la peine de Lui demander si c’est sa volonté ou non. On connaît des exemples où, par la suite, le conjoint s’est converti. C’est un fruit de la grâce de Dieu, mais il n’y a aucune promesse dans l’Ecriture qu’il en sera ainsi ! Dans la plupart des cas, au contraire, il en résulte de très grands problèmes dans le couple.
« Et elles furent une amertume d’esprit pour Isaac et pour Rebecca » (v. 35) Quelle souffrance pour ces parents ! Nombreux sont ceux qui, de nos jours, souffrent au sujet de leurs enfants qui ne sont pas encore convertis. Quelle peine pour des parents ! Ils savent que la période de la grâce se termine, alors que l’un ou plusieurs d’entre eux sont encore dans leurs péchés.
Une sœur disait : Je ne peux même pas me réjouir pleinement de la venue du Seigneur, alors que dans ma famille, mon père n’est pas encore converti ; il est en danger d’être perdu pour l’éternité ! - Il y a aussi ceux qui, dans leur jeunesse, ont professé appartenir au Seigneur. Mais dans leur vie, on n’en voit pas les fruits, rien qui montre une conversion authentique. Ils se sont égarés dans le monde, ils marchent sur un chemin qui n’est pas en accord avec les enseignements de la Parole. Quelle souffrance pour leurs proches ! Je crois que souvent, nous ne nous rendons pas assez compte de ce que certains de nos amis traversent à cause de la conduite de leurs enfants. Prions pour eux ; prions aussi les uns pour les autres - pour ceux qui se sont attardés ou déjà égarés. Demandons au Seigneur de les ramener. Rien ne lui est impossible ! Il y a des exemples où le Seigneur a travaillé, longtemps peut-être, mais enfin ils ont été ramenés à Lui.
Jacob menant deuil sur son fils (Gen. 37 : 34-35)
Jacob avait beaucoup d’enfants. Il aimait particulièrement les deux derniers, Joseph et Benjamin, et il avait une heureuse communion avec Joseph. C’était un sujet de jalousie pour les autres frères, et ils ont tramé ensemble un plan affreux contre lui. Ils voulaient même le tuer. Mais Dieu veillait sur lui. Ils l’ont d’abord mis dans un puits et l’ont vendu plus tard à des Madianites. Il est devenu esclave en Egypte. Pour faire croire à leur père que Joseph était mort, ils ont trempé son vêtement dans le sang d’une bête qu’ils avaient tuée. Et ils ont ramené le vêtement à Jacob. Quelle fausseté, quel abîme de mal il y avait dans leur cœur trompeur ! Jacob a cru qu’un animal avait déchiré son fils et qu’il était mort. Il a mené deuil, croyant avoir perdu cet enfant : il « déchira ses vêtements, et mit un sac sur ses reins, et mena deuil sur son fils plusieurs jours… Et son père le pleura » (v. 34-35).
Quelle douleur pour nous si nous perdons un enfant ! Nous connaissons plusieurs croyants qui sont dans ce cas. Voir souffrir un enfant est particulièrement douloureux, le voir dans un état où nous ne pouvons rien faire ! Aller ensuite à l’ensevelissement de son propre enfant, quelle douleur !
« Tous ses fils se levèrent, et toutes ses filles, pour le consoler » (v. 35a). Ils savaient pourtant très bien ce qu’ils venaient de faire. Quelle fausseté ! Il y a un grand abîme que Dieu connaît dans le cœur de l’homme !
« Mais il refusa de se consoler ». Son cœur était brisé, il n’y avait plus de consolation possible. Jacob tombe dans une longue période dépressive, pendant laquelle il n’a plus aucune vigueur. Il disait : « Certainement je descendrai, menant deuil, vers mon fils, au shéol » (v. 35b), ce qui voulait dire : Je serai en deuil jusqu’à la fin de ma vie, plus rien ne pourra plus me relever. - Quelle tristesse ! Mais Dieu veillait sur Jacob. Il ne permettra pas qu’il meure sans avoir été consolé. Nous voyons ce qui s’est passé au chapitre 45. Les frères de Jacob se sont alors humiliés, confessant à Joseph leurs fautes. Et leur frère leur a pardonné. II les a pris dans ses bras et a pleuré avec eux. Ils lui ont dit : « Joseph vit encore ; et même c’est lui qui gouverne tout le pays d’Egypte » (v. 26). Mais son cœur est resté froid, car il ne pouvait pas les croire. On voit dans quel état se trouvait son cœur, en raison de sa souffrance. Il n’avait plus confiance en eux !
« Et ils lui dirent toutes les paroles de Joseph, qu’il leur avait dites ; et il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter ; et l’esprit de Jacob leur père se ranima » (v. 27). Deux choses ont joué un rôle dans son changement d’attitude :
- Ce sont d’abord les paroles de Joseph, qui est un type du Seigneur. Ses paroles peuvent relever une âme ; une seule d’entre elles suffit ! Ainsi, Marie de Magdala, près de la tombe du Seigneur, était en larmes, effondrée. Elle dit : « Ils ont pris mon Seigneur », c’était là toute sa souffrance ! Le Seigneur s’est approché et a prononcé un mot : « Marie ». « Je t’ai rachetée, je t’ai appelée par ton nom, tu es à moi » (Es. 43 : 1). Les paroles de Joseph ont eu un effet comparable sur son père.
- Jacob voit aussi tout ce que Joseph lui a envoyé : tous ces dons, tant de bénédictions de sa part. Tout ceci, chers lecteurs chrétiens, nous rappelle combien grandes sont nos « possessions » dans le Seigneur ! En Lui, nous trouvons toutes les bénédictions célestes ; elles seules peuvent ranimer une âme abattue.
Pourquoi crains-tu, mon âme ? Au fort de la souffrance,
Le Seigneur n’est-il pas ton appui, ton soutien ?
Elève en haut les yeux : Il est ta délivrance.
Il ne te laisse pas : mon âme, ne crains rien.
La tristesse et les pleurs de Néhémie devant l’état de ruine de Jérusalem (Néh. 1 : 4)
Néhémie se renseigne sur l’état de Jérusalem et de ceux qui sont remontés de la captivité pour y habiter. Si cet homme de Dieu de l’Ancien Testament souffre, ce n’est pas à cause de circonstances pénibles dans sa vie personnelle. C’est à la suite de ce compte-rendu de son frère sur la ruine de Jérusalem : « Les restants, qui sont demeurés de reste de la captivité, là, dans la province, sont dans une grande misère et dans l’opprobre » (v. 3).
Jérusalem apparaît souvent comme une image de l’Assemblée, à la lumière du Nouveau Testament. Sommes-nous profondément touchés en voyant l’état actuel de délabrement de l’Assemblée, dans sa marche pratique ?
Il y a plusieurs parallèles à faire avec l’Assemblée dans la description que ce témoin fait de Jérusalem en ruine. Il parle d’une « grande misère » chez ce peuple (v. 3). En considérant l’état actuel de l’Eglise, son état moral, nous voyons combien de choses y sont entrées et sont un déshonneur pour le Seigneur. Nous n’avons pas veillé et elles sont le résultat de l’activité de notre chair. C’est un autre genre d’opprobre que celui de Jérusalem jadis, mais l’Ennemi s’acharne contre les couples, les familles, nos relations fraternelles. Il y a tant de maux, tant de difficultés dans tous les domaines.
« La muraille de Jérusalem est en ruine et ses portes sont brûlées par le feu. Et lorsque j’entendis ces paroles, je m’assis et je pleurai ; et je menai deuil plusieurs jours, et je jeûnai, et je priai le Dieu des cieux » (v. 3). La muraille et les portes sont en rapport avec la séparation du monde ; elles protègent contre l’intrusion de l’ennemi : si elles sont démolies, il entre à sa guise. Quelle est notre état d’esprit devant cette ruine ? Est-ce le deuil, comme ici chez Néhémie, et ailleurs, chez Esdras et Daniel, comme nous pouvons le lire dans le chapitre 9 de chacun de leurs livres ? Quand ces hommes de Dieu sont devant Dieu pour la prière, ils disent : « Nous avons péché ». Etait-ce bien eux ? Personne n’est sans péché, mais ce n’était pas eux en premier lieu. C’étaient leurs pères, et chaque membre du peuple. Mais ils s’associent avec eux dans l’humiliation. Agissons-nous ainsi dans les réunions de prière, sommes-nous humiliés de la ruine de son peuple en nous adressant au Seigneur ? C’est encore un des aspects de la souffrance maintenant ici-bas. On peut se montrer indifférents, mais il faut bien savoir que de tels sentiments de souffrance chez les siens sont agréables aux yeux du Seigneur.
Les souffrances des hommes qui étaient amenés au Seigneur (Luc 4 : 40-41)
« Comme le soleil se couchait, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent ; et lui, imposant les mains à chacun d’eux, les guérit. Des démons aussi sortaient d’un grand nombre de personnes ». Cet extrait de l’évangile nous présente le Seigneur ici-bas, le Fils de Dieu devenu également Fils de l’homme. Qu’a-t-Il rencontré ici-bas ? Toute la misère causée par le péché, les infirmités, les diverses maladies et la mort qui en résulte. C’est un grand sujet de souffrance jusqu’à la venue du Seigneur.
Qui parmi nous ne connaît pas au moins un peu ces souffrances ? Le Seigneur, plein de compassion, a touché tous ces malades et Il les a guéris. Il y avait des croyants parmi eux. Pensons à Lazare : ses sœurs ont fait appel à Jésus : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (Jean 11 : 3). Comment le Seigneur a-t-Il réagi ? Quelques-uns ont certainement pensé qu’Il venait « trop tard ». Il a en effet attendu encore deux jours et quand Il arrive à Béthanie, Lazare est mort et enseveli. Et une de ses sœurs s’exprime ainsi : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort… » (v. 21). Le Seigneur avait-il vraiment trop attendu ? Non, nous savons qu’Il ne vient jamais trop tard ! Il est venu au bon moment, Il voulait faire un miracle extraordinaire, à la gloire de Dieu son Père (v. 4). Et quelle joie pour tous quand Lazare est sorti du tombeau où il se trouvait depuis quatre jours. Son corps était déjà en voie de décomposition, mais quand le Seigneur l’appelle, Il ressuscite. Nous voyons ensuite le Seigneur avec Lazare à une table où la communion est réalisée. Quelle puissance chez le Seigneur et quel miracle de sa part !
Aujourd’hui aussi, nous pouvons dire : « Seigneur… celui (ou celle) que tu aimes est malade » (v. 3). Son amour n’a pas changé. Apportons-Lui les malades déjà par la prière. Le Seigneur a toujours la même compassion. Il écoute et répond au temps convenable, de la manière qu’Il a choisie. Il peut relever le malade, produire un miracle - il y a des exemples encore de nos jours. Les médecins sont stupéfaits, ils disent : Nous ne comprenons pas, nous ne voyons plus aucune trace de la maladie. – Le Seigneur est le Tout- Puissant. Souvent toutefois, Il décide d’agir autrement que nous l'avions pensé. Que donne t-Il à la place ? Le très grand privilège de goûter sa paix dans notre cœur, malgré la souffrance et la maladie - une paix de Dieu qui surpasse toute intelligence et garde nos pensées dans le Christ Jésus (Phil. 4 : 7). C’est une prière agréable au Seigneur que de Lui demander : Donne ta paix à celui, à celle que tu aimes. Nous ne savons pas toujours comment prier de façon convenable ! Faut-il demander : Seigneur, reprends-le auprès de toi de sorte qu’il ne souffre plus ? Ou dire dans notre prière : Seigneur, soulage-le - ou encore : Seigneur, guéris-le ? - Nous ne savons pas bien discerner sa volonté. Comment donc prier d’une façon qui Lui soit agréable ? Nous pouvons avoir la liberté de Lui dire simplement ce que nous ressentons dans notre cœur : Seigneur, garde-le, guéris-le. Mais nous devons toujours, par la foi, ajouter : si telle est ta volonté.
Dieu donne à ses bien-aimés enfants la force pour supporter la souffrance. C’est un don précieux du Seigneur. Ce n’est pas pour un mois, mais juste peut-être pour le prochain pas, afin de pouvoir marcher « de force en force » (Ps. 84 : 7). « Il donne de la force à celui qui est las » (Es. 40 : 29).
Les apôtres « estimés dignes de souffrir des outrages pour le Nom » (Act. 5 : 40-42)
C’est une souffrance pour le Nom du Seigneur que les apôtres ont dû supporter. Ils avaient parlé de Lui, ils ont été battus, mis en prison, fouettés ! Nous voyons d’autres exemples aussi dans ce livre des Actes.
Souffrir ainsi pour le nom du Seigneur, est-ce encore fréquent de nos jours ? Si nous parlons du Seigneur, nous ne serons probablement pas battus, bien que cela puisse arriver dans certains milieux. Mais souffrir des opprobres pour le nom du Seigneur commence au niveau même des plus petites choses. Comment cela se passe-t-il pour toi à l’école, au travail ? Tes camarades ou tes collègues savent-ils que tu es chrétien ? Peut-être le leur as-tu dit, peut-être ont-ils compris que tu étais « différent » dans ta façon de te comporter dans certaines occasions ? Dans ce cas, tu n’es certainement pas le plus estimé de la classe, ou de l’entreprise où tu travailles. Peut-être se moque-t-on de toi ? Peut-être va-t-on te faire sentir qu’on ne veut pas de quelqu’un comme toi ? Tout cela est déjà « subir des outrages pour le Nom ».
Un croyant pieux n’est pas souvent apprécié, il n’est pas aimé dans le monde. On apprécie pourtant certaines « qualités » d’un croyant, on aime bien qu’il soit un bon travailleur dans l’entreprise, ponctuel et appliqué. Mais la présence d’un chrétien place les non-croyants en contact avec la lumière, et les « accuse » d’une certaine manière. Etre en contact avec quelqu’un qui vit dans la lumière, qui vit en « enfant de lumière », dérange beaucoup. Le chrétien est une « lettre de Christ » connue et lue par son entourage (2 Cor. 3 : 2-3). Notre bonne conduite parle à la conscience des autres et cela ne leur plaît pas. Nous ne sommes pas du monde (Jean 17 : 14, 16) et le monde n’aime que ce qui est à lui. Le Seigneur avertissait déjà ses disciples que le monde l’avait haï et les haïrait aussi (Jean 15 : 18-19).
Pourtant il est dit que les disciples « se réjouissaient d’avoir été estimé dignes de souffrir des opprobres » (v. 41) Quelle attitude inattendue ! Nous pouvons beaucoup apprendre par leur exemple. Ce « peu d’opprobre » que nous ressentons dans nos pays, si nous le voyons de cette manière, devrait être une joie pour nous. Souffrir un peu pour le nom du Seigneur - Lui qui a tant souffert pour nous ! Nous le rappelons dans nos cantiques. Nous évoquons ses souffrances, sa douleur. Pourquoi le Fils de Dieu - qui visitait la terre en grâce - a-t-Il dû y souffrir de la part des hommes tout le long de son chemin, et ensuite à la croix, où Il portait nos péchés devant la justice de Dieu ? Lui seul pouvait prendre une telle place et Il l’a prise de lui-même ! Il s’est offert à Dieu pour chacun de nous. Nous pouvons bien supporter un peu cet opprobre ; ce sera une petite réponse de notre cœur à son grand amour !
La souffrance avec les membres du corps de Christ (1 Cor. 12 : 26)
« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui ». Nous avons ici l’image du corps de Christ, du seul corps. Dans ce corps il y a beaucoup de membres avec des fonctions diverses. La Tête, c’est le Seigneur, le chef qui dirige. Dans un corps, tout est lié. Si une pierre tombe sur le pied, tout le corps en souffre. Ces versets montrent donc que si un membre souffre, il est normal que tous les membres partagent sa souffrance. Nous avons vu plusieurs sortes de souffrances, quelques exemples que la Parole met en évidence. Nous sentons nos souffrances, mais avons-nous à cœur de les partager chez les autres - chez nos frères et sœurs en particulier ? Avons-nous compassion d’eux ? Notre cœur est-il bien disposé à l’égard de ceux qui souffrent ? Avons-nous le désir de les soulager ?
Commençons par prier pour eux. Le Seigneur nous donnera peut-être la possibilité de leur rendre visite, de les aider en leur rappelant un verset de l’Ecriture. Sentir près de nous la présence de quelqu’un qui cherche à comprendre et à partager un peu notre souffrance, notre détresse, nous fait toujours du bien. Mais pour se mettre un peu à la place de quelqu’un, il faut d’abord avoir traversé la même épreuve. Nous pouvons alors vraiment sympathiser. Nous avons besoin de sagesse pour parler à une personne déjà meurtrie. Nous pouvons malheureusement, tout en nous servant de la Parole, dire ce qui n’est pas à sa place. Nous passons aisément à côté, ou au-dessus, de ce qui remplit le cœur de celui qui souffre ! Parfois, il suffit plutôt de lui tenir la main, de lui faire ainsi sentir que nous sommes tout près de lui.
Souffrir dans la perspective de la gloire éternelle (Rom 8 : 18-19 ; 2 Cor. 4 : 17-18)
« J’estime, en effet, que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. Car la création attend, d'une vive attente, la révélation des fils de Dieu » (Rom. 8 : 18-19)
. La création elle-même souffre à cause du péché de l’homme. Il y a toutes sortes de catastrophes que l’on appelle « naturelles » : la sécheresse, la famine, ou au contraire l’élévation du niveau des mers. Tout cela est consécutif à l’entrée du péché dans le monde. La création attend le moment où Dieu va changer tout ce que l’homme a gâché. Dans le Millénium que le Seigneur va rétablir, Il s’occupera également de la création. Il n’y aura plus de désert ; la Parole dit que le désert portera du fruit, il y aura des fleurs, des plantes et de la nourriture en abondance ! Dieu ôtera la souffrance que l’homme cherche vainement à traiter et à guérir. Il faut toujours se rappeler que la cause de la souffrance, c’est uniquement notre péché !
Ce passage de Romains 8 présente deux côtés – comme dans les anciennes balances romaines. D’un côté, il y a « les souffrances du temps présent » - elles nous semblent souvent lourdes, très difficiles à supporter, longues et pesantes. D’un autre côté, il y a « la gloire à venir » - elle est l’espérance du croyant ! Tandis que pour l’incrédule, il n’y a que la souffrance et les plaisirs passagers de ce monde. L’enfant de Dieu a toujours devant lui la gloire à venir ! Elle sera éternelle, elle est sans comparaison possible ; il n’y aura plus ni trouble ni impureté. Si nous considérons les choses par la foi, nous comprenons que les souffrances présentes sont certes pénibles, mais ne sont pas comparables avec la gloire à venir ! La gloire a plus de poids, plus d’importance que la souffrance. Même si nous n’avons pas la « capacité » de nous faire une idée juste de ce que ce sera la gloire, nous comprenons par la foi que cette gloire éternelle a bien plus de valeur que les souffrances qui, elles, heureusement pour le croyant, ne sont que passagères.
L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens : « Notre légère tribulation d’un moment produit pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n’étant pas fixés sur ce qui se voit, mais sur ce qui ne se voit pas : car les choses qui se voient sont temporaires, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles » (2 Cor. 4 : 17-18).
« L’homme extérieur » dépérit. La vieillesse peut commencer de bonne heure ; nous remarquons assez vite une certaine décadence. Plus l’âge avance, plus nous sentons nos forces diminuer, les douleurs sont plus fréquentes, et on dit : Je ne suis plus comme avant.
Mais Dieu fait une précieuse promesse : l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Malgré la faiblesse, nous pouvons être heureux dans le Seigneur jusqu’à la fin de nos jours. Quelle assurance !
La tribulation est appelée « légère » dans la Parole de Dieu. Quand nous y passons, nous n’en parlons pas de cette manière : elle nous paraît parfois très lourde ! Mais comparée à « une mesure éternelle de gloire, il est vrai que la tribulation paraît peu de chose. Cette éternité de gloire est remplie de bonheur et de paix.
L’épreuve de la foi, « un sujet de louange, de gloire, et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 7)
« Vous vous réjouissez, tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses épreuves, si cela est nécessaire, afin que la mise à l’épreuve de votre foi - bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui pourtant est éprouvé par le feu - se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ, lui que, sans l’avoir vu, vous aimez » (1 Pier. 1 : 6-7).
Nous sommes maintenant « affligés par diverses épreuves », dit l’apôtre Pierre. Nous en avons considéré quelques-unes. Puis il y a cette expression : « si cela est nécessaire ». Dieu « mesure » et voit ce qui est vraiment nécessaire. Romains 8 dit aussi que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (v. 28). Il n’est pas dit qu’elles travailleront peut-être, ou parfois, ou souvent. Non, elles « travaillent » sans arrêt ; c’est ce que Dieu fait lui-même.
Le but poursuivi, c’est la gloire du Seigneur. Que verrons-nous au tribunal de Christ ? Toute notre vie passera devant nous, et la réponse sera donnée à toutes les questions que nous nous sommes posées sur la terre, à tous nos pourquoi. Nous tomberons à genoux en disant : Seigneur, tu as tout bien dirigé dans ma vie ! - Nous verrons notre vie comme un tapis brodé, terminé, entièrement à la gloire du Seigneur. La souffrance présente, que nous connaissons tous, aura été mesurée par le Seigneur. Il aura voulu, à travers l’épreuve, produire des fruits à sa gloire dans notre vie. Son but sera atteint : la gloire éternelle.
La Parole nous parle peu du ciel. Probablement nous ne serions pas capables dans « notre corps d’abaissement » (Phil. 3 : 21), ce corps de faiblesse, de comprendre maintenant ce que ce sera alors. Il n’y aura plus ni larmes ni douleur ; ni cri ni deuil et plus de péché (Apoc. 21 : 4).
Heureux bientôt, dans un monde nouveau,
Nous chanterons les gloires de l’Agneau ;
Là plus de deuil, plus de cris, plus de larmes,
Plus de péché, dans ce lieu plein de charmes.
Il nous est impossible de concevoir un tel monde et pourtant il sera tel ! Celui dans lequel nous vivons est caractérisé par toutes les tristes choses dont nous avons un peu parlé. Là-haut, ce sera la joie parfaite et éternelle. Rien ne troublera plus le bonheur des élus. Au centre, selon les désirs de nos cœurs, se trouvera la personne du Seigneur. Il nous a sauvés et nous accompagne à travers les souffrances d’ici-bas. Il a dit : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où je suis, moi, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée » (Jean 17 : 24). Voilà son désir, nous Le verrons tel qu’Il est et nous serons satisfaits durant toute l’éternité. Cette perspective donne le courage nécessaire pour traverser les souffrances, en fixant les yeux sur Lui et en pensant à la gloire à venir, qui va nous être révélée !
D’après les notes prises lors d’une réunion