bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare



            Dans les évangiles, nous voyons souvent le Seigneur Jésus entrer dans des maisons. Dans le récit de Luc, on peut compter onze maisons dans lesquelles le Seigneur est entré, toujours pour y apporter quelque chose : guérison (ch. 4 ; 5 ; 14), avertissement (ch. 7), résurrection (ch. 8), répréhension (ch. 11 ; 14), salut (ch. 19), enseignement et encouragement (ch. 22), communion (ch. 24).
            Aujourd’hui encore le Seigneur veut entrer dans notre maison et y demeurer. Est-ce-que notre cœur nous pousse à Lui demander, comme les disciples d’Emmaüs autrefois : « Demeure avec nous » ? Il répondra toujours à une telle prière, la joie de son cœur étant d’être accueilli dans la maison de ceux qui L’aiment : « Il entra pour rester avec eux » (Luc 24 : 29).


Un peu de repos pour Jésus

            A Béthanie, un petit village proche de Jérusalem, il y avait une maison particulièrement appréciée par le Seigneur. Elle était toujours ouverte pour le recevoir (Luc 10 : 38). Il pouvait s’y reposer après les fatigues du chemin (Jean 4 : 6) et y trouvait des cœurs qu’Il aimait mais qui L’aimaient aussi.
            Le Seigneur était levé « le matin, longtemps avant le jour » (Marc 1 : 35). Il « parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité » (Matt. 9 : 35). Il « a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance » (Act. 10 : 38). Le soir venu, Il prenait soin de la foule et s’occupait de ses disciples (Marc 6 : 35-51). Les évangiles nous montrent cette incessante activité d’amour et de grâce, ce travail constant du Seigneur en faveur des âmes, sans se reposer même le jour du sabbat (Jean 5 : 16-17). Le peu de repos qu’Il pouvait prendre était souvent interrompu (Marc 3 : 20 ; 4 : 38).
            Il y avait donc pour Lui cette maison de Béthanie où, à quelques occasions, Celui qui « n’avait pas de lieu où reposer sa tête » (Luc 9 : 58b) pouvait s’arrêter quelques instants.


La maison de Béthanie

            Dans cette maison habitaient trois personnes, deux sœurs et leur frère. Leurs noms étaient bien connus de Jésus (Jean 10 : 14) et ils nous sont bien connus aussi. Le caractère de chacun d’eux, que nous découvrons dans les récits de Luc et de Jean à leur sujet, nous est aussi connu car toutes choses sont manifestées dans la présence du Seigneur et notre comportement devant Lui révèle ce que nous sommes et de quelle manière nous L’apprécions.
            L’Ecriture nous rapporte trois circonstances particulières dans lesquelles le Seigneur s’est trouvé à Béthanie, soit dans la maison de Marthe (Luc 10 : 38-42 ; Jean 11 : 17-44), soit dans la maison d’un certain Simon le lépreux (Jean 12 : 1-8 ; voir aussi Matt. 26 : 16). Arrêtons-nous un instant à Béthanie, lorsque la foi des deux sœurs est mise à l’épreuve  par l’affliction entrant dans la maison (Béthanie signifie : « maison de l’affligé »). Mais cette épreuve se trouvera être à gloire et à honneur pour Dieu, à joie et bénédiction pour cette famille bien-aimée du Seigneur. Jésus, l’Ami de cette famille, va entrer dans leur peine avec son cœur rempli d’amour et va manifester sa puissance divine sur le pouvoir de la mort en ressuscitant le frère de Marthe et de Marie.
 

Apprenons de la part du Seigneur

            Lorsque nous lisons et relisons le récit de Jean 11, nous en retirons chaque fois de nouveaux enseignements, un encouragement renouvelé, une connaissance un peu plus approfondie de la Personne bénie de notre Seigneur – car toute la Parole de Dieu rend témoignage de Lui (Jean 5 : 39).
            Nous sommes placés devant les profondes sympathies et les compassions de l’homme Christ Jésus envers ceux qu’Il aime et nous voyons briller la puissance et la gloire du Fils de Dieu.
            Les disciples qui accompagnaient leur Maître dans le chemin ont pu considérer à la fois la parfaite humanité et la grandeur divine de Jésus ; elles se manifestaient devant les hommes, et en leur faveur. Puissions-nous apprendre de Lui en écoutant ses paroles (voir Jean 7 : 46) et en contemplant ses œuvres de grâce et d’amour (Marc  7 : 37).
 

Le message envoyé à Jésus

            Alors que s’approche pour Jésus le moment de donner sa vie en obéissance au commandement de son Père (Jean 10 : 18b), Il est monté à Jérusalem. Pendant ce temps, non loin de là - la distance qui sépare Béthanie de Jérusalem est de moins de trois kilomètres (Jean 11 : 18) -, Lazare tombe malade.
            La réaction naturelle des sœurs est de prévenir sans tarder Jésus, leur Ami, leur Seigneur (v. 3). N’est-Il par pour elles « un secours dans les détresses, toujours facile à trouver » (Ps. 46 : 1) ?
            Nous admirons le message envoyé à Jésus, concis et clair : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade ».
                  - Seigneur : celui qui a tous les droits sur les siens, qui dirige leurs circonstances. Rien n’arrive sans qu’Il ne l’ait permis. Il a autorité sur toute chose et puissance pour intervenir en faveur de ceux qui sont à Lui.
                  - celui que tu aimes : est-il nécessaire de le nommer ? Son amour connaît par son nom chacun de ceux qui sont à Lui (Es. 43 : 1 ; 45 : 4) ; il suffit aux sœurs de dire à Jésus qu’il s’agit de celui qui est l’objet de son amour (v. 5). Il n’oublie aucun de ceux qu’Il aime (Es. 49 : 15b-16).
                  - est malade : faut-il en dire plus ? Le besoin est là, exprimé tout simplement, en toute confiance en son amour et sa puissance pour guérir. La maladie, quelle qu’elle soit, a touché le bien-aimé du Seigneur. La situation Lui est présentée en toute confiance, Il interviendra au moment opportun (Héb. 4 : 16).
            Tout est dit dans ce court et fervent message adressé à Jésus. Marthe et Marie ne Lui demandent rien : elles ont simplement remis leur frère et leur situation entre ses mains. Elles ont « rejeté sur Lui tout leur souci, car Il a soin de nous » (1 Pier. 5 : 7). N’est-ce pas ainsi que nous devrions présenter nos besoins à Dieu par notre Seigneur Jésus Christ ? « Cet affligé a crié et Dieu l’a entendu, et l’a sauvé de toutes ses détresses » (Ps. 34 : 6).
 

Le désir de Marthe et Marie

            Ce que les sœurs désiraient, même si elles ne l’avaient pas exprimé dans leur message, c’était la guérison du malade. Elles savaient que Jésus avait le pouvoir de rétablir leur frère et c’est ce qu’elles attendaient de Lui. Mais leur foi n’allait pas jusqu’à voir en Celui vers lequel elles se tournaient dans leur épreuve, la puissance pour ressusciter un mort. La foi des Juifs n’allait pas jusque-là (voir v. 7). Elles pensaient qu’Il allait venir tout de suite vers elles (v. 21, 32) et, par une parole ou un geste, guérir le malade (Marc 1 : 31, 41).
            Le seigneur de la cour, à Capernaüm (Jean  4 : 46-54) ou le centurion Romain (Matt. 8 : 5-13) avaient plus de foi, car ils croyaient que la parole seule du Seigneur suffisait pour guérir. C’est pourquoi Jésus peut dire aux siens à propos de ce centurion : « En vérité, je vous le dis : Je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi ».
            Est-ce que nous prions avec foi, sans douter de l’amour et de la puissance de Celui à qui nous adressons nos supplications (Jac. 1 : 16) ? La prière de la foi honore et glorifie Dieu, et Il l’exaucera. Peut-être pas selon nos pensées et nos désirs, mais selon Sa pensée, qui est une pensée de paix et de bénédiction pour les enfants du Père céleste. Nous devons bien souvent reconnaître que nos prières et notre foi sont faibles, mais appuyons-nous sur cette certitude de la Parole qui nous dit que notre Dieu et Père est Celui « qui peut faire infiniment plus que ce que nous demandons ou  pensons » (Eph. 3 : 20).
 

La dépendance de l’homme parfait

            Jésus a entendu et reçu le message de Marthe et Marie. Il sait ce qu’il en est de la situation de son ami Lazare, et qu’il va mourir de cette maladie qui l’a atteint. Mais Il affirme aussitôt que la mort ne triomphera pas : « cette maladie n’est pas pour la mort », c’est-à-dire au bénéfice de la mort. Cette maladie et sa conséquence mortelle pour Lazare sera l’occasion de manifester la puissance divine sur la mort et celui qui en détenait le pouvoir, c’est-à-dire le diable (Héb. 2 : 14b), et de faire apparaître aux yeux de tous la gloire de Dieu et celle du Fils de Dieu (v. 4).
            Ainsi, après avoir appris que Lazare était malade, « il demeura encore deux jours au lieu où il était » (v. 6). L’homme dépendant, venu ici-bas pour glorifier le Père, ne faisait pas sa volonté, mais celle de Celui qui l’avait envoyé (Jean 5 : 30 ; 6 : 38). Ainsi, n’ayant pas reçu de son Père le commandement de se rendre à Béthanie où Il était attendu, Il reste à Jérusalem. De plus, si cette maladie devait être « en vue de la gloire de Dieu », il fallait qu’elle aille à son terme et que Lazare connaisse la mort et même un début de décomposition de son corps (v. 39). Il fallait, pour Marthe et Marie, cette épreuve intense de quelques jours pour leur foi (1 Pier. 1 : 6).
 

L’amour de Jésus pour les siens

            C’est à cet instant que la Parole précise : « Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare » (v. 5). Ah ! Douterions-nous de l’amour de notre Sauveur et Seigneur, parce qu’Il ne répond pas immédiatement à nos prières ? Il connaît notre faible foi et les pensées qui peuvent monter dans nos cœurs, Il nous rappelle qu’Il est Celui qui nous aime, et que nous sommes, chacun d’entre nous, les objets de son amour. N’est-Il pas, pour mon cœur, « le Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20) ? Comment me ferait-Il défaut au moment de l’épreuve ? Puissions-nous réaliser en vérité ce que nous chantons quelquefois : « … si même dans la souffrance, mon cœur me parle d’espérance, c’est que j’ai mis ma confiance en Jésus Christ ».
            Même s’Il ne répond pas tout de suite à l’appel pressant des sœurs de Lazare, toutes les affections du cœur de Jésus sont dirigées vers ces trois bien-aimés de Béthanie. Alors même que la mort va entrer dans cette maison, l’amour du Seigneur, « fort comme la mort » (Cant. 8 : 6), est pleinement assuré à celles qui connaissent le creuset de l’épreuve, pour leur soutien et leur encouragement dans l’attente de sa venue.
 

L’épreuve de la foi de Marthe et Marie

            Mais quel exercice pour la foi de Marthe et Marie ! Lazare est tombé malade, elles ont « envoyé » vers le Seigneur et Il n’est pas venu alors qu’Il était tout proche ; maintenant Lazare est mort et Jésus n’est toujours pas là. (Lorsqu’Il arrivera, Lazare sera dans le tombeau depuis quatre jours). Quelle inquiétude, quelle souffrance a saisi leur cœur ! La Parole de Dieu ne nous dit rien de ce qu’elles ont alors traversé, mais quand Il vient enfin, elles ne peuvent que laisser libre cours à leur douleur : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » (v. 21, 32).
            La patience des deux sœurs est mise à l’épreuve dans la tribulation – ou par la souffrance (Rom. 12 : 12b). C’est le cas pour les rachetés du Seigneur aujourd’hui et Il nous a prévenus à cet égard : « Vous avez de la tribulation dans le monde » (Jean 16 : 33). Mais notre Dieu qui est amour veut que cette souffrance devienne une bénédiction pour nous et nous conduise à mieux connaître son amour. Ainsi l’apôtre Paul décrit une suite de bénédictions croissantes, qui commence par la tribulation et se termine par la réalisation de l’amour de Dieu dans le plus profond de notre cœur : « La tribulation produit la patience, la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ; et l’espérance ne rend pas honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5 : 4-5).
            Tel est le résultat que le Dieu d’amour désire produire dans les siens par le moyen de la tribulation. Ainsi, l’attente patiente de Marthe et Marie va prendre fin lorsque Jésus arrivera à Béthanie. Et les fruits de l’épreuve seront pour elles en bénédiction, dans une connaissance plus grande du Fils de Dieu, dont l’amour, la puissance et la gloire vont être magnifiés devant leurs yeux dans la résurrection de Lazare.
 

« Je vais pour le réveiller »

            Maintenant, le temps est venu pour le Seigneur Jésus d’aller à Béthanie pour « réveiller » Lazare endormi, pour ramener à la vie celui qui est mort (v.11, 14). Remarquons cette belle expression que le Seigneur emploie ici : « Lazare… s’est endormi » (voir Matt. 2 : 9). Nous la retrouverons à plusieurs reprises sous la plume de l’apôtre Paul : « Si nous croyons que Jésus est mort et qu’Il est ressuscité, de même aussi, avec Lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus » ; « Nous vous disons, par la parole du Seigneur : nous, les vivants, qui restons jusqu’à la venue du Seigneur, nous ne devancerons en aucune façon ceux qui se sont endormis » (1 Thes. 4 : 14-15) ; « Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous » (1 Cor. 15 : 51 – voir v. 6, 18, 20 ; Matt. 9 : 24 ; Act. 7 : 60…). Quelqu’un a pu écrire : « Pour Celui qui a le pouvoir de ressusciter les morts, la mort n’est qu’un sommeil » (S.P).
            Quelle consolation, quel encouragement pour ceux qui pleurent un être cher que le Seigneur a pris auprès de Lui. Bientôt, tous ceux qui nous ont précédés seront réveillés à l’appel de sa voix puissante et, tous ensemble, nous partirons vers le ciel pour être « toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17).
            Jésus quitte donc Jérusalem pour se rendre à la maison des affligées. Ce que Salomon avait exprimé dans l’un de ses proverbes va se réaliser pour Marthe et Marie : « L’attente différée rend le cœur malade, mais le désir qui arrive est un arbre de vie » (Prov. 13 : 12).
            Dès son arrivée à Béthanie, tout change : la présence du Fils de Dieu transforme les circonstances des siens. Il apporte le réconfort à ceux qu’Il aime, sa divine et parfaite sympathie (v. 35). Il prodigue des paroles d’enseignement, de vérité et de grâce (v. 25), d’encouragement pour la foi (v. 23). N’est-ce pas là déjà, dans l’amour du cœur de Jésus qui vient près des siens, une première réponse à la prière, avant même le déploiement de la puissance du Fils de Dieu en leur faveur ? Quelqu’un a écrit : « Dans les voies de Dieu à l’égard de ses élus, sa sympathie vient en premier lieu et ensuite sa puissance - la sympathie qui les accompagne au travers de leur affliction, et ensuite la puissance qui les en délivre... à Béthanie, « Jésus pleura », et ensuite seulement Il dit : « Lazare, sors dehors ! » » (J.-G.B.)
 

A la rencontre de Jésus

            Marthe vient à sa rencontre ; elle exprime sa souffrance et reçoit de Jésus cette parole dont elle ne peut saisir la profondeur et la puissance : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (v. 25). Quelle espérance, quelle assurance pour la foi de ceux qui connaissent le deuil mais peuvent s’appuyer sur la parole certaine et véritable du Fils de Dieu !
            Marie se jette aux pieds du Seigneur, dont le cœur plein d’amour est touché par la douleur produite par l’entrée de la mort dans cette famille. Combien notre bien-aimé Sauveur a réalisé en perfection ce à quoi l’apôtre Paul nous exhorte dans son épître aux croyants de Rome : « pleurez avec ceux qui pleurent ».
            La foi des deux sœurs n’est pas la même. La foi de Marthe lui donnait la certitude que Jésus pouvait guérir son frère. Mais maintenant que Lazare est mort, sa foi ne s’élève pas jusqu’à l’assurance que le Seigneur peut ramener le mort à la vie. Elle a besoin, encore une fois (cf. Luc 10 : 41-42), de l’enseignement du Seigneur (v. 23-26).
            La foi de Marie est plus profonde et, si elle prononce les mêmes paroles que sa sœur, toutefois elle a cette confiance en Lui que tout est entre ses mains et qu’Il agira envers elles selon sa bonté et son amour qu’elle a appris à connaître en écoutant ses paroles.
            Chacun de nous a reçu de Dieu « une mesure de foi » (Rom. 12 : 3b). Dans ces versets 20 à 33, s’il apparaît que la mesure de la foi de Marie est plus grande que celle de sa sœur ; cela ne vient-il pas de ce que sa foi s’était nourrie de ce qu’elle avait déjà appris de Jésus en se tenant tout près de Lui pour l’écouter parler (Luc 10 : 39) ?
            Ainsi, celle qui avait été aux pieds de Jésus pour recevoir ses paroles, se trouve maintenant à ses pieds pour exprimer sa douleur, mais dans la confiance car elle sait qu’elle trouvera en Lui ce dont son âme éprouvée a besoin.

                        Etre à tes pieds, dans la tristesse,
                        Trouvant, pour toutes mes douleurs,
                        Ta sympathie et ta tendresse,
                        Ta bonté qui tarit mes pleurs.

            Les disciples avaient pu demander au Seigneur : « Augmente-nous la foi » (Luc 17 : 5). Ne sera-ce pas dans la mesure où nous nous tiendrons aux pieds de Jésus et que nous apprendrons de Lui – que nous apprendrons le Christ, l’ayant entendu, ayant été instruits en Lui (Eph. 4 : 20). Notre foi alors progressera dans la mesure où notre connaissance du Seigneur grandira. Nous avons besoin de croître « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18) pour que notre foi soit toujours plus affermie.
 

La sympathie de Jésus pour les siens éprouvés

            Les versets 33, 35 et 38 nous font discerner ce qu’était la profondeur des sympathies et de l’amour du cœur de Jésus pour les siens, comme aussi « la peine profonde, mêlée d’indignation, produite dans l’âme du Seigneur à la vue du pouvoir de la mort sur l’esprit de l’homme » (v. 33, note k). « Jésus pleura » : « Quelle scène ! Jésus est en présence de la mort, salaire du péché… C’est l’un des résultats de la désobéissance du premier homme dans le jardin d’Eden. Quelles conséquences, quelle douleur ! En présence de cela, Jésus pleure ; mais aussi, Il pleure parce qu’Il entre en sympathie dans la souffrance des deux sœurs. Et c’est une… raison pour laquelle l’épreuve atteint cette maison : il fallait que Marthe et Marie apprennent à connaître le cœur du Seigneur, sa sympathie, sa tendresse ; il fallait qu’elles le voient pleurer ! … il faut passer au travers de l’épreuve pour apprendre à connaître la sympathie qui est dans le cœur du Seigneur, pour apprendre à Le connaître vraiment, Lui ! » (P.F).
            Le Seigneur Jésus, qui connaît l’épreuve des siens et ce qu’ils éprouvent dans la douleur, nous accorde sa pleine sympathie dans les souffrances que nous pouvons connaître ici-bas. Depuis le ciel où Il se trouve maintenant, Il est toujours prêt à compatir à nos faiblesses alors que nous connaissons sur cette terre épreuves et tentations. Nous pouvons toujours trouver en Lui la grâce qui nous donnera le secours que nous Lui demandons (voir Héb. 4 : 15-16). Ayant « été tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché », Il comprend la tristesse de nos cœurs, Il en connaît la cause, et son cœur est assez grand pour recevoir toute la peine de ses affligés. « Qui peut sonder la valeur d’une vraie sympathie ! Qui peut exprimer à sa juste valeur le bonheur d’avoir quelqu’un qui fait de nos joies et de nos peines ses joies et ses peines ! Nous connaissons – béni soit Dieu ! une telle Personne – notre Seigneur Jésus Christ » (C.H.M).
 

Lazare ressuscité par la puissance du Fils de Dieu

            Jésus vient au sépulcre, accompagné de Marthe et Marie et suivi par les Juifs qui étaient venus apporter leurs consolations à Marie. La pierre du sépulcre est ôtée, le Prince de la vie se tient face à la puissance de la mort. La prière de l’homme parfait s’élève tout d’abord vers le Père de façon audible, en faveur de la foule, afin que leur cœur incrédule soit touché à salut par la manifestation de la puissance divine qui était en Lui (v. 42), et afin aussi que ses disciples croient en Lui comme au Fils de Dieu, démontré tel par la puissance de la résurrection opérée en Lazare (v.15).
            Puis la voix de commandement de Celui qui seul peut ressusciter les morts parce qu’Il est Dieu, appelle Lazare à sortir du sépulcre… et le mort apparaît, ramené à la vie, portant encore sur son corps les signes qu’il avait été mort. Lors de sa résurrection, le Seigneur Jésus n’a pas eu besoin que la pierre soit roulée pour sortir du tombeau. Les linges dont on avait enveloppé son corps étaient posés dans le sépulcre, le suaire qui avait recouvert sa tête était plié à part (Jean 20 : 6-7). « Quel témoignage à la grande puissance de la glorieuse Personne qui, après être sortie du sommeil de la mort, peut poser par terre ses habits mortuaires d’une manière calme et ordonnée. » (H.S).
            La parole que Jésus avait dite aux Juifs se réalise : « le Fils fait vivre ceux qu’il veut » (Jean 5 : 20-21). Dans son cantique, la pieuse Anne avait dit : « L’Eternel fait mourir et fait vivre ; Il fait descendre au shéol et en fait monter » (1 Sam. 2 : 6). Dans la résurrection de Lazare, Dieu est glorifié par son Fils, et Jésus est publiquement « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1 : 4). En réponse à la prière de Jésus, plusieurs témoins de cette scène extraordinaire croient en Lui. Lazare est maintenant délié, débarrassé de ce qui le rattachait à la mort ; il est libéré et rendu à sa famille. Il vient d’être l’objet du secours et de la délivrance qui se trouvent en Dieu seul (Lazare signifie « Dieu est mon secours » ou « Dieu a secouru »).
            Quelle puissance est déployée par Dieu, lorsqu’un homme « mort dans ses fautes et ses péchés » est sauvé par la grâce, vivifié, ressuscité à cause du grand amour dont Dieu l’a aimé, et en vertu de l’œuvre accomplie par Christ à la croix, reçue dans le cœur par la foi ! (Eph. 2 : 5-8).


Dieu répond à nos prières

            La prière simple et fervente de Marthe et Marie a été entendue - « La fervente supplication du juste peut beaucoup » (Jac. 5 : 16b). Il y a été répondu au-delà de leur attente, au-delà de leur foi. Dieu n’agit-Il pas encore aujourd’hui avec amour et puissance pour répondre à ceux qui se tournent vers Lui par la prière ? Pouvons-nous, comme David autrefois, Lui dire : « Je m’attends à toi, Eternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! ». Lui ayant « envoyé dire » notre besoin, pouvons-nous affirmer en toute confiance et patience : « Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi » (Ps. 39 : 7) ?
            Nous demandons la guérison d’un malade, la direction dans le chemin de la vie aux multiples carrefours, le salut de nos proches qui, peut-être, n’appartiennent pas au Seigneur, la réception de l’évangile dans le cœur de plusieurs avant le retour du Seigneur, l’édification de l’Assemblée, l’aide afin que nous sachions élever nos enfants pour le Seigneur, un travail afin que nous puissions faire vivre notre famille, la santé maintenue avec l’âge qui avance, le soutien pour ceux qui sont isolés, la consolation pour ceux qui sont dans le deuil, le secours et la délivrance pour ceux qui sont persécutés à cause du Nom  qui est invoqué sur eux… Nombreux sont les sujets de prière ! Dieu répondra-t-Il ? Oui, toujours ! Déjà en ce que, « ayant exposé nos requêtes à Dieu par la prière et la supplication avec des actions de grâces », « la paix de Dieu… gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 6-7).
            Il répondra selon sa sagesse, sa connaissance de ce qui est bon pour nous ; Il répondra selon ce qui sera pour notre croissance dans la connaissance de Lui-même, en amour et en puissance ; Il répondra selon ce qui Le glorifiera. Il y a des prières dont nous ne verrons la réponse et le résultat qu’au ciel. Et cette réponse sera à la gloire de Dieu, gloire que nous connaîtrons et que nous verrons éternellement dans la face de notre Seigneur Jésus Christ (2 Cor. 4 : 6b).


Jésus nous aime

            Relisons sans nous lasser ce beau récit de l’évangile. Qu’il puisse rappeler à nos cœurs que, dans toutes les circonstances par lesquelles notre Dieu et Père estime bon de nous faire passer, individuellement, en famille et en assemblée, nous pouvons mettre notre nom et les noms de ceux de la famille de la foi à la place de celui de chacun des bien-aimés du Seigneur à Béthanie, lorsque la Parole nous dit : « Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare ».


Ph.F – octobre 2015