LE SAINT ESPRIT (2)
Une fontaine d’eau
Des fleuves d’eau vive
Consolateur et Docteur
Recevez l’Esprit Saint
En Jean 4, l’Esprit de Dieu est présenté sous une figure. Le Seigneur Jésus parle de Lui comme une fontaine d’eau dans le croyant qui jaillit en vie éternelle.
Il est remarquable que cette instruction ait été donnée par Lui, non pas à Jérusalem à un pharisien, mais à une femme de Samarie auprès du puits de Sichar. C’est au pharisien qu’Il a dit la parole solennelle : « Il vous faut naître de nouveau » (Jean 3 : 7), et qu’Il a ensuite cherché à révéler le sens de la nouvelle naissance et la Personne divine par qui elle était produite.
Ici les circonstances sont entièrement différentes. Le Seigneur est vu en dehors du cercle du judaïsme, parmi les Samaritains méprisés. Pourquoi ? A cause de l’inimitié du cœur des Juifs. Il savait qu’ils étaient conscients que ses disciples en baptisaient beaucoup en son nom. Sachant que cela Lui attirerait de l’hostilité, Il se retira du milieu d’eux et se dirigea vers la Galilée. Il devait passer par la Samarie. C’est là qu’Il a rencontré la femme et qu’Il a apporté la bénédiction à son âme, ce qui a aussi résulté en bénédiction pour beaucoup d’autres. Si certains rejettent sa grâce, leur incrédulité ne sèche pas le canal, mais le détourne : d’autres l’obtiennent.
C’est en quelque sorte une image de la position du Seigneur à l’heure actuelle. Il est loin d’Israël car rejeté par eux et Il montre la grâce aux étrangers. C’est dans ce cadre que nous entrons. C’est une belle scène : un homme fatigué assis sur un puits, mais en même temps Dieu manifesté en chair, demandant à boire à une femme de Samarie. Pourquoi ? Pour simplement satisfaire ses propres besoins ? Oh, non : Il voyait ses besoins à elle et voulait les satisfaire dans l’abondance de sa grâce. Elle avait essayé le monde, mais n’avait trouvé aucun repos pour son esprit. Elle avait bu plus profond que la plupart, mais avait éprouvé que tout était vanité et poursuite du vent. Elle avait à chaque fois, pour ainsi dire, trouvé la mort dans la marmite.
Le Seigneur la rencontre. Il commence avec douceur et grâce – « Donne-moi à boire » – paroles aussi merveilleuses que « Que la lumière soit » Le Fils éternel demandant à boire à une paria comme elle ! Elle a été surprise. Pour elle, Il était un Juif, et elle une Samaritaine. Les deux races n’avaient pas de relations. Les Juifs haïssaient les Samaritains comme imitateurs de leur culte et étrangers dans leur pays. Il a répondu: « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurait demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jean 4 :10). « Le don de Dieu ! » : quelle bonne nouvelle pour un pécheur ! Non pas la loi de Dieu, qui exige, et maudit tous ceux qui ne parviennent pas à satisfaire ses exigences, mais Dieu révélé comme Donateur ! « Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Act. 20 : 35). C’est l’un des premiers et des plus grands principes du christianisme. Le savez-vous, cher lecteur ? Ou Le considérez-vous comme une personne austère, moissonnant où elle n’a pas semé, et récoltant où elle n’a pas répandu (Matt. 25 : 24) ? Si oui, vous êtes un étranger à notre Dieu. Il se plaît à donner : Il a donné son Fils, Il donne la vie éternelle à tous ceux qui croient (Jean 3 : 16), et Il nous « fait don aussi, librement, de toutes choses avec lui » (Rom 8 : 32).
Connaissez-vous le Fils ? Le Seigneur a dit « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui… ». Elle ne connaissait pas. Elle le croyait un simple Juif, jusqu’à ce qu’Il s’avère être Celui qui sondait son cœur. Ce sont deux principes essentiels du christianisme : Dieu connu comme un donateur, et la connaissance du Fils unique.
Le Seigneur parle de donner de l’eau vive ; la femme ne comprenait pas. Elle était si remplie des choses de la terre qu’elle ne pouvait pas s’élever au-dessus d’elles. Elle a parlé du puits, de sa profondeur, et de son manque de vase. Combien il est vrai que « l’homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu » ! (1 Cor. 2 : 14). Jésus a évoqué le don du Saint Esprit, qui serait bientôt la part de tous ceux qui croient en son nom. Cela est bien distinct de la vivification. Il agit d’abord sur l’homme, implantant une nouvelle vie, comme le montre Jean 3 ; puis, après la foi en l’Evangile, Il fait sa demeure à l’intérieur, et pour toujours. C’est propre au christianisme. L’Esprit n’a pas été accordé de la sorte jusqu’à ce que Jésus ait été glorifié, bien qu’Il ait pu opérer dans les hommes depuis le début. Aujourd’hui est un jour de privilège merveilleux. Que tous nos cœurs puissent le saisir ! La rédemption étant accomplie, le Fils est dans les cieux, glorifié comme homme à la droite de Dieu, et l’Esprit est ici-bas, don inestimable de Dieu à tous ceux qui croient vraiment dans le nom du Seigneur Jésus.
Regardons plus loin. « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif, à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (Jean 4 : 14). Un chrétien qui a soif est une anomalie. L’Esprit est le sceau pour nous de la plénitude de la bénédiction. Venu de la gloire dans laquelle Christ est monté, Il nous assure que nos péchés sont effacés, que la justice est accomplie – nous sommes acceptés par Dieu, comme fils du Père, et nous avons la liberté d’accès dans la présence de Dieu en haut. Tout ce qui avait été promis autrefois, comme la justice ou le salut, entre autres, est à nous aujourd’hui. L’œuvre est accomplie, le Saint Esprit est venu, tout est réalisé pour le bien des âmes de ceux qui croient. Comment pourrions-nous donc avoir soif ? Je trouve de la soif dans les Psaumes et dans les Prophètes ; mais je ne viens pas là pour trouver l’expérience proprement chrétienne. C’est le langage d’âmes sous la loi, avant la rédemption, et avant l’accomplissement des promesses de grâce de Dieu. Ceux qui sont scellés par l’Esprit de Dieu n’ont rien à désirer, si ce n’est de jouir simplement et totalement de ce qui a été donné.
Mais il y a plus : le Seigneur parle d’une fontaine d’eau qui jaillit en vie éternelle. C’est l’Esprit agissant comme une puissance vivante dans le chrétien. Comme l’eau s’élève toujours vers son propre niveau, ainsi le nouvel homme, conduit par l’Esprit, s’élèvera toujours vers Dieu. De quel exercice de piété serions-nous capables en dehors du Saint Esprit ? Il est la puissance pour l’adoration. Il conduit l’âme au-delà des systèmes tels que Jérusalem ou Garizim, vers le Père (où Il est), dans l’adoration en esprit et en vérité. Le Père cherche des adorateurs. Pensée merveilleuse ! Il a d’abord cherché des pécheurs. Après nous avoir trouvé comme tels, Il nous cherche maintenant d’une manière nouvelle. Y répondons-nous ?
L’Esprit est la puissance pour la prière. « Nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient » (Rom. 8 : 26). Nous lisons donc « priant par le Saint Esprit » (Jude 20). Lui-même s’identifie à nous dans toutes nos circonstances, en formant nos pensées et en nous conduisant convenablement dans la prière et l’intercession.
Et pour finir, comment pourrions-nous porter du fruit sans le Saint Esprit ? (Gal. 5). Ou comment pourrions-nous servir efficacement en dehors de sa puissance ? (Rom. 15 : 19). De toutes manières, il agit en nous sur la terre pour nous former selon le modèle de Christ, afin que nous puissions L’honorer ici-bas.
En Jean 7, l’Esprit de Dieu nous est présenté à nouveau sous la figure de l’eau vive, mais les circonstances et l’instruction pour nos âmes sont différentes.
La fête des Tabernacles était là, et tous allaient à Jérusalem pour la garder. Il est remarquable que dans l’évangile de Jean les fêtes sont toujours appelés « les fêtes des Juifs » (Jean 2 : 13 ; 6 : 4 ; 7 : 2 ; Jean 11 : 55), alors qu’en Lévitique 23, elles sont appelées « les fêtes à l’Eternel ». Cette façon altérée d’en parler n’est pas sans signification ; elles étaient devenues de simples formes ; ce n’étaient plus des occasions où les cœurs fidèles se rassemblaient au centre divin, animés par le sentiment de sa bonté. Cela avait complètement disparu, et avait dégénéré en de simples observances rituelles. Les frères du Seigneur l’ont pressé d’aller à la fête afin de pouvoir se faire connaître dans le monde (Jean 7 : 1-5). Ils ne croyaient pas en sa Personne. Ils ne voyaient pas en Lui l’Envoyé du Père, présent pour l’accomplissement de la volonté et de la gloire du Père. Leur propos était purement charnel ; à quoi d’autre pouvait-on s’attendre ? Le Seigneur n’est pas monté à la fête quand les autres l’ont fait, mais Il y est allé au milieu de la fête comme si c’était d’une façon privée. Il y est allé, non pas pour se joindre aux réjouissances vides du moment, mais pour répondre aux aspirations de chaque individu qui était susceptible de se trouver parmi cette foule religieuse.
La fête des Tabernacles était un mémorial du passage d’Israël à travers le désert, et typifie le royaume à venir du Messie, lorsque tout Israël sera restauré et se trouvera dans la terre de leurs pères, rempli de la bonté du Seigneur. Combien il est donc solennel que le Seigneur se soit tenu entièrement en dehors de ses célébrations !
Dieu hait les simples formes. Il ne supporte pas les hommes qui l’honorent des lèvres, tandis que leurs cœurs sont loin de Lui. Il en était ainsi à Jérusalem. La fête s’accomplissait ; le rituel avait cours ; tous étaient remplis de joie ; mais le Fils de Dieu se tenait Lui-même entièrement à l’écart.
« En la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et il cria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive» (Jean 7 : 37). Il y avait peut-être des âmes assoiffées dans la foule, des cœurs en qui une soif divine avait été créée par le Saint Esprit et qui ne pouvaient pas être satisfaits par les simples formes de la religion. Les formes satisfont la chair. Trop souvent, elles servent de voile pour cacher à l’âme sa véritable condition devant un Dieu saint. La chair aime la religion, et d’autant plus qu’elle est pompeuse. Mais les vrais cœurs veulent quelque chose de plus, et qu’ils le sachent ou non, Christ seul peut les satisfaire. Nous voyons ici Jésus en dehors de toute la manifestation et de la religiosité du moment, invitant toutes les âmes assoiffées à venir à Lui et à boire. Ce qu’ils ne pouvaient pas trouver dans la simple religion, ils le trouveraient en Lui. N’en est-il pas de même aujourd’hui ? Les formes et manifestations charnelles de la chrétienté peuvent-elles étancher la soif d’une âme qui soupire après Dieu ? Non, elles ne font que garder les âmes à distance ; elles sont un écran et plongent dans la détresse et le doute. Mais Jésus peut satisfaire tous les désirs. Il est toujours dehors. Ceux qui Le cherchent vraiment doivent aller à Lui, hors du camp, comme Hébreux 13 le dit. Le cœur est divinement satisfait après L’avoir trouvé. Il n’a plus jamais soif. Comment quelqu’un peut-il avoir soif s’il connaît la délivrance et l’acceptation, l’assurance de l’amour du Père, et la jouissance de la liberté d’accès à Dieu sans voile, rempli du Saint Esprit, et enlevé avec Christ !
Le Seigneur ajoute : « Celui qui croit en moi, comme l’a dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore venu, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié) » (v. 38-39). Ici, nous avons plus que la satisfaction de nos âmes : le don de l’Esprit Saint comme une puissance débordante. Observez bien : il ne pouvait y avoir une telle chose avant que Jésus ait été glorifié. S’Il avait reçu l’Esprit en personne au Jourdain, comme l’expression de la joie infinie du Père en Lui, il devait mourir et accomplir la rédemption avant de recevoir l’Esprit d’une manière nouvelle pour ceux qui croient en son nom (Luc 3 : 22 ; Act. 2 : 33). Ayant donc l’Esprit de Dieu, nous sommes responsables d’être des canaux de bénédiction en passant par ce monde aride. Mais je dois être satisfait moi-même, plus que satisfait même, avant de pouvoir donner à d’autres. Je ne peux pas donner si je n’ai pas moi-même assez. Quel test pour tous nos cœurs ! Avons-nous assez ? Avons-nous trouvé en Christ ressuscité et glorifié ce qui est suffisant pour satisfaire chaque désir de nos âmes ? Il était assez pour Paul, et tout le reste que perte et ordures en comparaison (Phil. 3). « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matt. 10 : 8). Il y a des âmes dans le besoin tout autour de nous. Le monde ne peut pas répondre à leurs besoins, la religion non plus ; ceux qui ont la vérité le peuvent en présentant Christ dans toute la gloire de sa Personne et l’efficacité de son œuvre. Mais cela doit découler des parties intérieures, ou bien il y aura peu de bénédiction. Ce qui vient de la tête, même si ça peut plaire à l’oreille et charmer l’intellect, laissera la pauvre âme affamée là où elle était avant, insatisfaite, sans nourriture. Que l’Esprit de Dieu puisse travailler de manière ininterrompue en nous tous, apportant Christ à nos âmes, afin que nous débordions dans un service heureux, saint, à la gloire du Seigneur, et pour la bénédiction des hommes.
En Jean 14, nous sommes dans une atmosphère sensiblement différente. Le Seigneur n’utilise plus d’images, mais parle directement de l’Esprit de Dieu comme d’une Personne divine, qu’Il enverrait du Père après son ascension. Les communications de Jean 13 à 16 sont toujours précieuses pour le cœur du croyant. Le Seigneur était sur le point de quitter les siens. L’heure était venue pour qu’Il passe de ce monde au Père. Avant de le faire (et son chemin passait par la mort), Il a rassemblé ses disciples autour de Lui à Jérusalem, et a placé devant eux les faits de leur nouvelle position, pour autant qu’il était possible de le faire à ce moment-là. Il a promis de revenir et de les introduire dans la maison du Père. Il a promis de se manifester à eux d’une manière spirituelle. Il leur a dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (Jean 13 : 23), et (ce qui est particulièrement devant nous), Il leur a annoncé la venue de « l’autre Consolateur », « l’Esprit de vérité », qu’Il demanderait au Père d’envoyer (Jean 14 : 16-17).
L’Esprit ne pouvait pas venir avant que Jésus soit parti. Il n’a pas été donné aux croyants de l’Ancien Testament, comme aujourd’hui à tous ceux qui sont de Christ. La rédemption devait être accomplie, et Christ glorifié comme homme à la droite de Dieu, avant qu’un tel don puisse être accordé aux saints. L’œuvre est accomplie, Jésus s’en est allé, et le Consolateur est présent. Le mot traduit par « Consolateur » ici (Paraclet) est le même que celui rendu par « Avocat » en 1 Jean 2 : 1. Il désigne celui qui prend la cause d’un autre, et qui se charge de nous à travers toutes nos difficultés. Quelle provision pour nos âmes dans un monde tel que celui-là ! Il est venu pour demeurer éternellement, en contraste avec le Seigneur Jésus, qui ne fut avec ses disciples que pour un court laps de temps et est ensuite retourné dans la gloire. Le monde n’a aucune part dans cette affaire. Certains ont enseigné autrement, mais l’Ecriture est très claire pour un esprit simple. L’Esprit ne s’est pas incarné, comme le Seigneur, et par conséquent, le monde ne peut pas le voir, pas plus qu’il ne le connaît. « Mais vous, vous le connaissez » dit le Seigneur, « parce qu’il demeure auprès de vous vous et qu’il sera en vous » (Jean 14 : 17). C’est là la connaissance et l’expérience chrétiennes. Mais combien restent en dessous ! Que d’incrédulité au sujet de la présence personnelle de l’Esprit de Dieu ! Beaucoup prient aujourd’hui pour son effusion, ou pour un nouveau baptême, tandis que d’autres redoutent qu’il les quitte à cause de leurs lacunes et de leurs défaillances. Mais il est avec nous pour toujours, sur la base juste du sacrifice de Christ.
Le Seigneur a aussi promis aux disciples qu’Il serait leur enseignant, et leur ferait se souvenir de tout ce qu’Il leur avait dit (Jean 14 : 26). Ils ne pouvaient alors pas comprendre une grande partie de ce que le Seigneur leur avait dit, mais quand l’Esprit est venu, quel flot de lumière n’a-t-il pas été jeté sur toutes les communications en grâce du Seigneur Jésus !
Venant de la gloire, le Consolateur rendrait témoignage de Christ (Jean 15 : 26). Il rendrait témoignage de la gloire dans laquelle Il est entré pour nous, afin que nos âmes puissent être formées par elle. Qu’aurions-nous pu en savoir sans Lui ? Qu’est-ce que Rebecca aurait pu savoir d’Isaac et de la maison de son père qu’Eliezer ne lui ait pas dit, lui qui venait de là (Gen. 24) ? L’Esprit aime à placer devant nous la bénédiction qui est désormais la sienne, et à assurer nos cœurs que tout est à nous parce que nous sommes en Lui devant Dieu. Il voudrait aussi utiliser les disciples. Ils connaissaient tous les faits de la vie du Seigneur et pourraient rendre témoignage de tout ce qu’ils avaient vu et entendu. Nous savons comment cela a rempli de rage les conducteurs des Juifs dans les Actes des Apôtres.
Le Seigneur va encore plus loin. « Toutefois, je vous dis la vérité : Il vous est avantageux que moi je m’en aille » (Jean 16 : 7). Remplis comme ils l’étaient de pensées juives, cela leur était inexplicable. Qu’Il parte leur semblait plutôt une perte incalculable. Ils attendaient un royaume en gloire sur la terre, pour la restauration des tribus dispersées d’Israël, et pour l’accomplissement de tout ce que les prophètes de l’Ancien Testament avaient dit aux pères. Ils ne savaient pas encore que sa mort et sa résurrection introduiraient un nouvel ordre de bénédiction, de caractère céleste, dont l’Esprit demeurant en nous est le sceau divin. Dieu a introduit quelque chose de complètement meilleur que le royaume – toutefois Il accomplira en son jour ce qu’Il a dit au sujet du royaume. Les âmes qui croient dans le Fils, tandis qu’il est caché dans le ciel, ont le privilège de connaître la bénédiction de la rédemption accomplie, de la filiation avec le Père, et de l’union avec le Seigneur exalté en tant que membres d’un même corps. Tout cela ne pouvait pas être connu avant que Jésus s’en aille et que l’Esprit de Dieu soit descendu.
Sa présence ici-bas est solennelle en ce qui concerne le monde. Il le confond au sujet du péché, de la justice et du jugement (Jean 16 : 8). Le plus grand péché du monde est son rejet de Christ ; et l’Esprit insiste sur cela. La justice doit être seulement considérée en Christ à la droite de Dieu - il n’y en a pas ici. Le jugement a été prononcé, parce que le prince de ce monde est jugé, et le monde et son prince le partageront ensemble. Le jugement n’est pas encore exécuté, mais tombera quand le propos actuel de Dieu en grâce sera terminé.
En ce qui concerne les saints, l’Esprit les conduit dans toute la vérité (v. 13). Il est « l’Esprit de vérité ». Le Seigneur avait beaucoup de choses à dire, mais les disciples ne pouvaient alors pas les supporter. Ils n’étaient pas en mesure d’entrer dans le cercle des vérités que nous appelons le christianisme, avant que l’Esprit soit venu. Mais maintenant, nous sommes entièrement équipés : nous avons la parole de Dieu complète, Paul ayant été utilisé pour compléter ses sujets, et le Saint Esprit pour l’ouvrir à nos cœurs. Comment se fait-il que, si souvent, les âmes du peuple du Seigneur sont si ignorantes ? Pourquoi tant ne parviennent-ils pas à saisir la pensée de Dieu dévoilée dans les Écritures ? Parce qu’on recherche l’homme et qu’on oublie l’Esprit de Dieu. L’Esprit peut utiliser des instruments pour conduire nos âmes, et c’est en effet sa méthode habituelle. Des dons ont été donnés, les docteurs, entre autres, pour que nous grandissions en Christ en toutes choses ; mais il nous faut toujours uniquement considérer de tels dons comme des vases de l’Esprit. L’Esprit est le vrai guide ; notre dépendance doit toujours être vis-à-vis de Lui.
Le Seigneur était maintenant ressuscité. Son œuvre puissante était accomplie. Il était maintenant vivant d’entre les morts pour ne plus mourir. Il avait donné sa vie pour la gloire de Dieu et pour notre rédemption, et l’avait reprise de nouveau dans la résurrection. Dieu lui avait montré le chemin de la vie, et Il allait bientôt entrer dans sa présence, là où il y a un rassasiement de joie et des plaisirs pour toujours.
Mais le Seigneur se montre d’abord aux siens. Marie de Magdala a eu la joie d’entendre une fois de plus sa voix bénie, ce qui a tari toutes ses larmes, et changé ses lamentations en allégresse divine (Jean 16 : 20-22).
C’était le premier jour de la semaine. Jésus avait passé le Sabbat (un grand jour alors pour les Juifs) dans la tombe. Il se présente maintenant pour introduire un nouvel ordre de choses sur le terrain de son précieux et parfait sacrifice. Il en était maintenant judiciairement fini avec l’ancien ordre ; Dieu ne le reconnaissait plus. Le judaïsme était une maison vide. Le Seigneur trouve les siens réunis (Jean 20 : 19-23). Ils craignaient les Juifs, et se rassemblaient, pour ainsi dire, dans le secret. Notons le contraste avec leur hardiesse dans la présence de l’Ennemi après la descente du Saint Esprit. Mais l’Esprit n’étant pas encore venu, nous observons encore la faiblesse et la timidité de la nature humaine. Les portes étaient fermées. « Jésus vint et se tint au milieu d’eux. Il leur dit : Paix à vous ! » (Jean 20 : 19). Précieuses paroles de la bouche du Seigneur ressuscité ! La preuve glorieuse que toute l’œuvre a été accomplie ! « Il est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix » (Eph. 2 : 17). Il avait bu la coupe de la colère pour eux (et pour nous), aussi peu qu’ils l’aient compris à ce moment-là. Il s’était tenu à la brèche et avait rencontré et enduré dans sa très sainte Personne tout ce qui était dû d’un Dieu juste contre le péché. Tout étant passé, chaque question ayant été réglée avec justice, Il peut alors parler de « paix » aux siens.
Et non seulement cela, mais « il leur montra ses mains et son côté ». Les marques du Calvaire ne sont pas effacées ; elles ne le seront jamais. Les disciples adorant pouvaient voir de leurs yeux quelque chose de ce que le Béni avait traversé en amour le plus profond pour leurs âmes. Son incarnation ne suffisait pas pour faire la paix. Il a dû endurer la mort, et son sang a dû être versé. Il a « fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20).
« Jésus leur dit encore : Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20 : 21). Ce n’est pas une répétition inutile. Il leur donnait maintenant une mission. Son Père l’avait envoyé dans le monde pour sa gloire, et pour témoigner de la vérité. Son œuvre était achevée, et Il était sur le point de reprendre sa place à la droite du Père. Mais Il ne se laisse jamais sans témoin ; les disciples doivent donc prendre sa place dans ce monde. Notons attentivement leur place et la nôtre. Retirés hors du monde, des personnes célestes parce qu’associées avec Christ, envoyées dans le monde pour rendre témoignage de Lui : telle est notre mission ici-bas ! Que tous nos cœurs puissent davantage le réaliser ! Le Seigneur dit ensuite dans le cadre de la mission : « Paix à vous ! ». Au milieu de toutes les perturbations et des épreuves de cette scène hostile, nous avons le privilège de jouir, non seulement de la paix avec Dieu quant à nos péchés, mais aussi de la paix du Christ qui remplit nos cœurs (Jean 14 : 27 ; Col 3 : 15).
« Ayant dit cela il (Jésus) souffla en eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20 : 22-23). Ce n’était pas encore le don du Saint Esprit comme Personne divine venant habiter en chacun des disciples du Seigneur – pour cela, ils devaient attendre jusqu’à ce que Jésus soit glorifié. Nous lisons en Actes 1 : « Vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours » (v. 5) ; « mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous » (v. 8). Et Il leur dit « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père » (v. 4). L’Esprit est venu du ciel pour accomplir ces paroles le jour de la Pentecôte et pas avant. Pour comprendre correctement l’action du Seigneur, il faut revenir à une action semblable en Genèse 2 : 7 : nous avons là l’Eternel Dieu, formant premièrement le corps de l’homme à partir de la poussière du sol, puis soufflant dans ses narines une respiration de vie. Ici, nous avons le Seigneur soufflant dans ses disciples sa propre vie de résurrection par le Saint Esprit. Il y avait sans aucun doute des hommes convertis auparavant. Maintenant ils participent à la bénédiction propre au christianisme : la vie de résurrection du Fils de Dieu victorieux. Comprenons bien que dès le début tous ceux qui étaient sauvés ont eu la vie divine dans leurs âmes communiquée par le Saint Esprit, mais ils ne pouvaient pas être dit des saints d’avant la croix qu’ils avaient part à un Christ ressuscité. C’est « la vie en abondance » dont parle le Seigneur en Jean 10 : 10. La possession de cette vie nous place au-delà de la mort et du jugement. C’est une vie que Satan ne peut toucher et que nous ne pouvons pas perdre. Elle est céleste dans son caractère, et éternelle dans sa nature. Le ciel est sa sphère propre et appropriée.
La différence entre l’Esprit comme vie et l’Esprit comme habitation personnelle dans le croyant peut être vue en Romains 8. Dans les versets 1 à 11, c’est plutôt l’Esprit de vie que sa présence personnelle, pénétrant toutes nos pensées et nos voies, et donnant son caractère à la vie maintenant ici-bas ; dans les versets 12 à 27, Il est plutôt considéré comme une Personne distincte demeurant en nous, rendant témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, sympathisant avec nous dans nos gémissements et nos douleurs, et intercédant lui-même pour nous selon Dieu.
Les paroles du Seigneur en Jean 20 : 23 devraient être soigneusement pesées : « A quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis ; et à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus ». Certains comprennent ceci comme l’absolution sacerdotale. Ai-je besoin de dire qu’il n’y a pas de telle chose dans le christianisme ? Qu’il y ait une classe sacerdotale maintenant est un déni de l’œuvre de Christ. Tous les croyants sont de la même manière sacrificateurs à Dieu (1 Pier. 2 : 5 ; Apoc.1 : 6). Les paroles du Seigneur se réfèrent à la réception et à la discipline dans l’assemblée, et devraient être comparées avec Matthieu 16 : 18-19 et Matthieu 18 :18, 20.
Quand les saints assemblés reçoivent une personne, que ce soit du monde, ou en restauration après une exclusion, ils « remettent » ses péchés ; et quand quelqu’un est exclu, comme le méchant de Corinthe, ils « retiennent » ses péchés. Mais cela est de nature administrative, pour la terre, et doit être distingué du pardon éternel de l’âme.
W.W.Fereday (traduit de l’anglais)
A suivre