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Une place préparée dans la maison du Père

 

                        « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » (Jean 14 : 2)

            Dans quel sens faut-il comprendre l’expression « de nombreuses demeures » ?
            Il est bien possible que le Seigneur ait fait allusion au temple et aux chambres latérales, pratiquées dans le mur qui entourait de trois côtés les lieux saints. Ces chambres seront reproduites dans le temple d’Ezéchiel (comparer Ezé. 41 : 5-7, avec 1 Rois 6 : 5-6). Il est à noter cependant que, dans le livre des Chroniques qui présente habituellement le côté spirituel des types, aucune mention n’est faite de ces chambres, l’attention étant davantage arrêtée sur le caractère de l’intérieur de la maison, sur l’autel d’airain et les ordonnances du culte. Et ce fait peut, nous semble-t-il fournir une clé pour saisir l’importance relative des « chambres ». Il y en avait assez pour subvenir à toutes les nécessités du service (voir 2 Chr. 31 : 11-13 ; Néh. 12 : 44) ; mais la pensée qui domine est que toutes ces chambres faisaient partie de la « maison de l’Eternel », là où le culte devait être célébré. C’était là que Dieu était « assis entre les chérubins » sur son trône de miséricorde. Toute idée d’une séparation de classe, de privilège, ou de proximité relative dans les chambres est exclue par la forme de leur construction ; Il n’y avait aucune différence sous ce rapport. Tous les sacrificateurs en avaient l’entrée assurée selon le service qui leur était assigné ; et tous les services contribuaient à un seul et même but, distingué et caractérisé par la présence de l’Eternel au milieu de son peuple.
            Si donc nous devons nous servir de ce type pour avoir une conception juste des « demeures » dont le Seigneur parle, la pensée dominante est celle de l’unité de la maison et de tout ce qui s’y rapporte, jointe au fait qu’il y avait beaucoup de place pour tout ce qui servait à mettre en relief les richesses de la grâce de Dieu en faveur de son peuple, cette « bonté » qui demeure à toujours et qui est le thème de leurs chants (1 Chr. 16 : 34).
            Plus nous considérons ce chapitre 14 de Jean, plus la même pensée s’impose. Le Seigneur ne fait pas la moindre allusion ici à des degrés différents de relation ou de proximité. D’après d’autres passages, il y aura sans doute des différences dans les récompenses décernées aux serviteurs, mais il n’est nullement question de cela ici. Tout le chapitre parle d’une relation établie entre le croyant et le Père, relation dont le Fils de Dieu est l’expression parfaite. Il veut que tous ses disciples en jouissent avec Lui, et ceux qui pleurent son absence actuelle seront avec Lui au moment de son retour. Il reviendra pour les prendre auprès de Lui. Le Saint Esprit envoyé dans nos cœurs nous fait crier : « Abba, Père » (Gal. 4 : 6). Il n’y a pas deux esprits différents pour crier une chose dans un cœur et une autre chose dans un autre.

                         « Je vais vous préparer une place » (Jean 14 : 2b).

            Est-ce à la croix que le Seigneur Jésus nous a préparé la place, ou bien est-ce maintenant qu’Il nous la prépare, depuis qu’Il s’est assis à la droite de Dieu ?
            L’entrée du Seigneur Jésus Christ, comme homme, dans la maison du Père a de fait préparé la place pour ceux qui sont à lui.
            Dans le chapitre 13 de l’évangile de Jean, le Seigneur nous purifie, nous lave les pieds, en vue des relations avec Dieu son Père, dans lesquelles Il nous a placés en entrant au ciel. Dans le chapitre 14, il s’agit de préparer la place pour les disciples, et le Seigneur les console en vue de son prochain départ. Il allait où les disciples ne pouvaient venir ; ceux-ci resteraient, à vue humaine, seuls sur la terre. En présence de cette situation en apparence désolante, le Seigneur s’adresse à eux, leur montrant qu’Il devait être pour eux un objet de foi, comme Dieu l’était. Il ne parle pas ici de son œuvre, mais de leur position comme conséquence de cette œuvre, position dont sa Personne aurait dû être la clé pour eux, et le serait dorénavant. Il ne les abandonnait pas pour s’en aller et jouir seul de la gloire et du repos célestes, comme s’il n’y avait place que pour Lui dans la maison de son Père : il y en avait pour eux tous ; leur place serait avec Lui. Cela supposait la rédemption : si Jésus ne se présentait pas à Dieu comme nouvel homme selon la puissance de cette rédemption, il ne pouvait y avoir de place préparée là-haut pour eux.
            Au lieu du royaume d’un Messie terrestre, les disciples auraient la gloire éternelle et divine du Fils de l’homme dans le ciel. Son entrée là comme homme, et la présence de leur précurseur, là où Il s’en allait, leur préparait la place pour eux aussi. Le sang faisait la paix selon la justice divine, l’eau (ch. 13) les préparait pour jouir de la maison du Père ; l’entrée de Christ ne laissait rien à faire pour qu’ils y entrent.

 

W. J. Lowe – article paru dans un ancien périodique d'évangélisation : « le Salut de Dieu »