LES EPITRES DE JEAN (4)
Première épître de Jean : La vie divine et ses preuves
L’obéissance à la Parole de Dieu (2 : 3-6)
L’amour pour les frères (2 : 7-11)
Première épître de Jean : La vie divine et ses preuves
La seconde partie de l’épître place devant nous les deux grands fruits de la vie divine dans le croyant : l’obéissance à la Parole de Dieu et l’amour pour les frères. Ces deux fruits sont des preuves que notre christianisme est authentique. Pour que ces preuves soient bien claires, Jean emploie des déclarations absolues (2 : 3, 8, etc.) qui permettent de reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable, et de distinguer, dans les croyants, ce qui est de la nature divine et ce qui est de la chair.
L’obéissance à la Parole de Dieu (2 : 3-6)
• Garder ses commandements (v. 3-4)
Connaître le Seigneur Jésus, ce n’est pas simplement savoir que Jésus a vécu sur la terre, et qu’Il est mort pour tous les hommes. C’est avoir une relation vitale avec Lui, être « né de nouveau » (Jean 3 : 3, 7). Cette connaissance est produite par le Saint Esprit qui nous donne la certitude que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8 : 16). Mais, retenons-le bien, cette certitude est liée à notre état pratique d’obéissance. Celui qui est devenu enfant de Dieu l’est pour toujours, mais s’il désobéit à Dieu, il peut en perdre la jouissance puis l’assurance.
Que sont les commandements de Christ ? Tout ce qui, dans ses paroles, traduit son autorité d’amour à notre égard. Mais comment obéir à ces commandements, les garder ? A ce sujet, il a été dit : « Nous appelons obéissant un enfant qui se soumet tout de suite, dès que ses parents interviennent pour l’empêcher d’accomplir sa propre volonté. Mais Christ n’a jamais obéi de cette manière-là. Obéir à son Père était sa raison d’être. La volonté de son Père était sa nourriture et, avec l’amour qui l’accompagnait, le seul motif de tous ses actes et de toutes ses paroles ».
Chez le chrétien, l’obéissance, fruit de la vie divine, n’est donc pas une contrainte ; elle est de cœur, elle imite Christ. La vie nouvelle en nous trouve son plaisir à faire la volonté de Christ et à Lui être soumis. Cela est caractéristique du croyant et démontre la réalité de sa foi. Depuis qu’il connaît Christ, il y a quelque chose de nouveau en lui qui le pousse à s’attacher aux paroles du Seigneur. Son entourage peut constater ce changement et lui-même en est parfois comme surpris et rempli de reconnaissance envers Dieu à ce sujet.
– v. 4 : Si quelqu’un dit : « Je le connais », il affirme partager le point de vue du Seigneur et doit donc se comporter comme son Maître. En effet, les actes d’une personne traduisent ses pensées profondes. Aussi quelqu’un qui ne garde pas les commandements du Seigneur et prétend Le connaître est un menteur. Il affirme quelque chose qui n’est pas vrai. Peut-être le fait-il même volontairement pour tromper les croyants. En tout cas, ses propos ne font que manifester son vide spirituel. Il n’est pas régénéré par la Parole (Tite 3 : 5 ; 1 Pier. 1 : 23), elle n’habite pas en lui.
L’épître qui traite les choses au niveau abstrait n’envisage pas la possibilité de connaître le Seigneur, donc de penser selon Lui, et de ne pas arriver à le vivre dans son comportement.
• Garder sa Parole (v. 5)
Garder les commandements du Seigneur implique le fait d’être sauvé, d’avoir la vie de Dieu. Garder sa Parole nécessite en plus d’être dans sa communion. Ainsi, bien des questions qui se posent à nous ne trouvent pas de réponse dans un texte formel de l’Ecriture (un commandement). Mais une communion pratique avec le Seigneur Jésus nous fait discerner ses pensées et donc garder sa Parole qui s’identifie avec sa Personne. Lorsque les Juifs Lui ont demandé qui Il était, Jésus a répondu : « Absolument ce qu’aussi je vous dis ! » (Jean 8 : 25).
En général, nous gardons avec soin ce qui a du prix pour nous. Faisons-nous comme Marie qui repassait dans son cœur tout ce qui concernait Jésus (Luc 2 : 19, 51) ? Nous conformons-nous à l’enseignement de Christ, dans une obéissance vigilante et aimante ? C’est cela garder sa Parole. Cette obéissance nous conduit à exprimer la vie de Christ, dans le caractère de sa nature qui est amour. Si la vie de Christ s’exprime, alors, véritablement, l’amour de Dieu agit et agit parfaitement. Dans ce verset 5, l’amour de Dieu désigne, semble-t-il, cette énergie d’amour qui caractérise la nature même de Dieu. Jean nous parle ici de la vie de Christ et de sa nature, non pas de ce que nous en reflétons. La lumière du soleil reste la lumière du soleil, même si elle est obscurcie par les nuages. De même, la vie de Christ reste toujours parfaite en nous, même si son expression est voilée par nos agissements charnels.
Si nous gardons sa Parole, l’amour de Dieu agit en nous et nourrit notre conviction d’appartenir à Christ, d’être en Lui, dans sa communion. Non seulement nous Le connaissons (v. 3), ayant eu un contact avec Lui, mais nous sommes en Lui, fondés en Lui, cachés en Lui. Là est notre sécurité parfaite ; là, nous jouissons de son amour, de sa joie, de sa paix (Jean 14 : 23-24).
• « Marcher comme lui a marché » (v. 6)
Celui qui prétend demeurer en Christ est dans l’obligation de « marcher comme lui a marché ». En effet, s’il demeure en Christ, la vie de Christ agit en lui et reproduit spontanément le caractère de Christ, sa beauté morale. Il y a aussi le côté du témoignage. Celui qui dit « demeurer en Christ » engage, par son comportement, l’honneur du nom de Christ. Cela doit nous rendre prudents sur les affirmations concernant notre état intérieur ! Il vaut mieux ne pas faire de grandes déclarations, mais montrer effectivement par notre vie que nous sommes en Christ.
En résumé, les principes intérieurs et la preuve de la vie divine dans les croyants sont :
- l’obéissance aux commandements du Seigneur ;
- sa Parole gardée dans notre cœur ;
- l’amour de Dieu accompli en nous ;
- la conscience que nous sommes en Lui ;
- enfin une marche qui reflète celle de Christ.
L’amour pour les frères (2 : 7-11)
Maintenant, Jean aborde une seconde preuve de la vie divine dans le croyant : l’amour pour les frères. L’amour pour Dieu se manifeste avant tout dans l’obéissance à sa Parole. L’amour pour les croyants se montre par le don de soi-même, un respect profond à leur égard et le désir du meilleur pour eux.
• Un commandement ancien et nouveau (v. 7-8)
En opposition avec les faux docteurs qui prétendaient posséder de nouvelles lumières, Jean n’écrit pas un commandement nouveau, mais un commandement qui n’a pas changé, car il est directement lié à la venue de Christ sur la terre. Tout ce que Jean déclare est en parfaite harmonie avec cette venue. Cette bonne nouvelle, qui est dès le commencement (1 : 1), est que Dieu était en Christ. La vie éternelle a été pleinement révélée. Pour le chrétien, chaque bénédiction et chaque responsabilité se relient de façon directe à ce merveilleux commencement : « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16).
Le commandement est la Parole donnée par le Seigneur Jésus Lui-même. Il faut la recevoir, la croire. Jean ne révèle pas de manière explicite quel est ce commandement, mais il semble bien, d’après le contexte, qu’il fait allusion à la parole de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 15 : 12, 17).
- v. 8 : Pourtant, si le message n’était en rien une innovation, il est nouveau en nous, car il est le fruit de la vie de Christ, une vie nouvelle (2 Cor. 5 : 17). Ce qui a été vu en Christ quand Il était sur la terre - « ce qui est vrai en lui » - est maintenant vu dans les siens : « vrai… en vous ». Chaque croyant est uni à Christ dans sa vie même et reproduit quelque chose de la vie de Christ. Quel encouragement !
Christ est la vraie lumière dont la Loi et les images de l’Ancien Testament n’étaient que le reflet. Depuis sa venue, brille la lumière de la révélation du Père. Elle fait disparaître les ténèbres de notre coeur lorsque Jésus vient l’habiter. Cette lumière est également vraie dans le sens où elle est complète et parfaite, elle ne laisse plus aucune ombre quant à la révélation de Dieu. Le commandement est ainsi nouveau parce qu’il concerne la vraie lumière qui ne disparaîtra jamais.
• Amour et lumière (v. 9-11)
La première mention de l’amour dans cette épître concerne l’amour de Dieu (v. 5). Ensuite vient l’amour pour les frères. Il ne peut absolument pas être séparé de la lumière divine. Pour illustrer cette unité entre l’amour et la lumière, prenons l’exemple de la lumière du soleil et de sa chaleur. Sur notre terre, il n’y a pas de chaleur sans lumière, et pas de lumière sans chaleur. Toute cette épître montre une précieuse unité entre la vie, la lumière et l’amour. Si l’un n’est pas présent, les autres ne le sont pas non plus.
C’est pourquoi si quelqu’un dit « être dans la lumière » en haïssant son frère, il prouve qu’il est dans les ténèbres jusqu’à maintenant. Il prétend « être dans la lumière », être chrétien, il se trouve même dans un milieu chrétien ; mais il n’est, en réalité, qu’un frère de « confession », et non un frère ayant une foi réelle. Il ne s’est jamais trouvé dans la lumière de Dieu révélée en Christ. Il n’a pas la vie de Dieu.
Il ne s’agit donc pas ici d’un croyant qui laisserait monter des pensées d’amertume contre son frère. Cependant ce verset nous sonde aussi en tant que croyants. Si, vis-à-vis de nos frères, il y a autre chose que l’amour, un amour qui se réjouit avec la vérité (1 Cor. 13 : 6), les ténèbres ont aveuglé nos yeux. Nous ne pouvons obéir à Dieu sans aimer nos frères.
- v. 10 : Aimant les frères selon l’amour de Dieu, nous sommes dans la lumière et nous goûtons l’efficacité du sang de Christ. Nous sommes alors gardés de chute quant à nous-mêmes et il n’y a rien en nous qui puisse faire tomber notre frère, car nous exprimons la vie de Dieu. L’amour donne le tact et un intérêt véritable pour prendre soin les uns des autres. Il produit la croissance et la beauté. En aimant nos frères, nous devenons pour eux un guide et un appui au lieu d’être pour eux une occasion de chute.
- v. 11 : En contraste avec celui qui aime son frère, celui qui le hait est dans les ténèbres et marche dans les ténèbres. Il a beau être au milieu des chrétiens et les appeler ses frères, il n’a pas la vie de Dieu ; il est dans les ténèbres dans lesquelles tout homme est né (Eph. 4 : 18). N’est-ce pas tragique ? Il s’enfonce toujours davantage dans les ténèbres. Et il ne sait où il va, sans point de repères, comme un voyageur égaré dans la nuit. Il s’éloigne de plus en plus de Christ, seul dispensateur de lumière, et va dans la nuit et vers la nuit éternelle. Les ténèbres morales aveuglent ses yeux. L’homme n’est pas responsable d’être né dans les ténèbres, mais de rejeter la lumière qui vient à lui par la Parole de Dieu.
D’après « Sondez les Ecritures » (vol. 14)