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Dialogues entre Jésus et des femmes dans les Evangiles

 Crois-tu cela ?
 Ce qui était en son pouvoir, elle l'a fait
 Donne-moi à boire
 Ne pleure pas 
 
Ta foi t'a sauvée
 Moi non plus, je ne te condamne pas 
 
Ta foi est grande

 

            En lisant les Evangiles, on est frappé de voir l'attitude de Jésus envers les femmes qu'Il rencontre. Il se montre libre de tout préjugé, leur parle, comme Il parle aux hommes, avec le même respect, le même amour, les mêmes exigences, les mêmes promesses : son attitude est liée à ce qu'Il lit dans les cœurs. Sa compréhension, son tact, sont si différents des opinions de son époque... et de la nôtre !
            Jésus prend la défense d'une femme méprisée à cause de son passé, et relève son attitude de repentir, d'humilité et de reconnaissance parce que ses péchés sont pardonnés (Luc 7 : 36-50). Il en protège une autre qu'on Lui a amenée pour être lapidée (Jean 8 : 3-11). Il défend Marie de Béthanie que les disciples critiquent à cause de son geste d'adoration (Jean 12 : 1-8)
            Jésus a associé des femmes à son service. « Les douze étaient avec lui, et aussi quelques femmes... et plusieurs autres qui l'assistaient de leurs biens » (Luc 8 : 2-3).
            Il a eu avec certaines des conversations profondes sur des sujets spirituels.
            Ce sont surtout des femmes qui se sont tenues près du Seigneur lors de la crucifixion : « Près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, ainsi que Marie de Magdala » (Jean 19 : 25), et c'est à des femmes qu'Il s'est révélé en premier lieu après sa résurrection.
            Jésus ne méprise personne, ni les enfants, ni les femmes, ni les pauvres, ni les riches, ni les pécheurs, ni ceux qui se croient justes... Certes, Il ne passe pas sous silence nos fautes, mais ce n'est pas dans le but de nous condamner, c'est pour nous pardonner.
            Nous proposons de considérer dans les Evangiles ces dialogues entre Jésus et des femmes, toutes différentes, mais toutes interpellées par la grâce de Dieu, de ce Dieu qui nous cherche et veut nous sauver.

 

Crois-tu cela ?

 

Lire : Jean 11 : 1-45

 

            « Jésus lui déclara (à Marthe) : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas, à jamais. Crois-tu cela ? Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Jean 11 : 25-27).

 

            Avec Lazare, leur frère, Marthe et Marie formaient une famille qui aimait Jésus. Elles l'ont souvent reçu, avec ses disciples, elles ont écouté ses paroles, elles ont cru qu'il était le Christ. Un jour, Lazare tombe malade, et les deux sœurs le font dire à Jésus. Mais Jésus n'arrive pas avant que son ami meure. Quelle douleur, quel désarroi pour ces deux sœurs ! Elles savent que Jésus aurait pu guérir leur frère. Pourquoi ne l'a-t-Il pas fait ?
            Dans ce récit, nous entendons leurs plaintes, nous voyons leurs larmes. Jésus pleure, Lui aussi. Pourquoi alors n'est-Il pas venu plus rapidement ? Il voulait se révéler dans sa victoire sur la mort.
            Avertie de l'approche de Jésus, Marthe, toujours vive et empressée malgré sa douleur, vient à sa rencontre : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Elle n'hésite pas à exprimer clairement sa pensée à Jésus et le fait avec confiance. Sa foi demeure intacte, sans réserve.
            Jésus lui répond par une promesse dont la grandeur dépasse son espérance : « Ton frère ressuscitera ». Marthe est déconcertée : « Je sais qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour ». Alors Jésus lui fait cette révélation bouleversante : « Moi, je suis la résurrection et la vie... Crois-tu cela ? ». Il lui donne le sens du miracle qu'Il va accomplir. En ressuscitant Lazare, non seulement Il va changer le deuil en joie (Ps. 30 : 11), mais Il se révélera dans sa gloire de Fils de Dieu, comme Celui qui peut vaincre la mort et faire triompher la vie.

 

 

Ce qui était en son pouvoir, elle l'a fait

Lire : Jean 12 : 1-8

            « Comme Jésus était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, et qu'il était à table, une femme vint, avec un vase d'albâtre contenant un parfum de nard pur de grand prix. Ayant brisé le vase d'albâtre, elle répandit le parfum sur sa tête… Ce qui était en son pouvoir, elle l'a fait » (Marc 14 : 3, 8).

 

            Peu de temps après la mort et la résurrection de Lazare, Marthe et Marie vont connaître un autre chagrin, celui de la mort de Jésus. Mais quelques jours avant sa crucifixion, elles peuvent prendre encore un repas avec Lui. Seule Marie, semble-t-il, comprend que Jésus va mourir. Que peut-elle faire ? Seule contre la puissance de ceux qui ont décidé sa mort... Seule au milieu des disciples qui ne la comprennent pas... Comment va-t-elle pouvoir exprimer sa sympathie à Jésus et son adoration ?
            Dieu a placé en elle le désir de faire quelque chose pour Jésus. Elle surmonte les obstacles, ses craintes et la réprobation des autres. Elle fait ce qui est en son pouvoir en lui offrant un parfum de grand prix.
            Le geste de Marie n'est pas compris, même par les disciples ; ils la critiquent pour cette initiative. Si douloureuses que soient leurs paroles, Marie ne se défend pas. Mais le Seigneur en qui elle croit l'approuve devant tous : « Laissez-la ; pourquoi lui faites-vous de la peine ? Elle a fait une bonne œuvre envers moi… elle a anticipé le moment d’oindre mon corps pour la mise au tombeau » (Marc 14 : 6).
            Ce geste est un acte d'adoration et de foi. Jésus est au centre ; et « la maison fut remplie de l'odeur du parfum » (Jean 12 : 3).
            Il en est de même aujourd'hui. Quand nous exprimons notre adoration à Jésus, c'est Lui qui en est le centre, et tous ceux qui sont témoins peuvent s'y associer.

 

 

Donne-moi à boire

 

Lire : Jean 4 : 1-30

 

           « Jésus lui répondit (à la femme de la Samarie) : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive » (Jean 4 : 10)

 

            « Il lui fallait traverser la Samarie » (v. 4). Ce n'était pas le seul itinéraire possible pour aller de Judée en Galilée, mais il « fallait » que Jésus rencontre une femme, là, près d'un puits, à Sichar. Toute la vie de Jésus était l'expression de sa grâce, de sa bonté prévenante pour ceux qu'Il rencontrait.
            Cette Samaritaine vient seule en plein midi, à l'heure où personne ne sort, chercher de l'eau. Elle est probablement méprisée à cause de sa conduite. Humblement, le Seigneur Jésus lui demande un service : « Donne-moi à boire » (v. 8). Etonnée, la femme fait part de sa surprise. Le dialogue se poursuit avec simplicité et confiance.
            La délicatesse de Jésus pour toucher sa conscience et son cœur transparaît quand il lui dit : « Va, appelle ton mari » (v. 16). Cette parole la touche plus que n'importe quel discours moralisateur. « Je n'ai pas de mari », répond-elle. Jésus ne la condamne pas, mais l'amène progressivement à l'aveu, à la vérité. Le dialogue n'a rien d'un échange superficiel mais, par la mise en évidence de sa situation morale, il va profondément bouleverser cette femme. Nous préférerions peut-être rester sur le plan des idées, mais Jésus veut toucher notre conscience. Pour nous guérir !
            Quelques instants auparavant, elle était seule. Maintenant, poussée par la joie, elle va au-devant de toute la ville témoigner de ce qui lui est arrivé. Son désir est que tous rencontrent Jésus et trouvent par Lui cette eau vive à laquelle elle a bu.

 

 


Ne pleure pas

 

Lire : Luc 7 : 11-17

 

            « Le Seigneur, en la (une femme veuve habitant Naïn) voyant, fut ému de compassion envers elle et lui dit : Ne pleure pas » (Luc 7 : 13).
            « Notre Sauveur Jésus Christ... a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile » (2Tim. 1 : 10).

 

            Elle marche lentement derrière le cercueil. Autour d'elle, chacun, consterné, témoigne de la compassion à cette veuve qui enterre son fils unique. La vie s'est à nouveau arrêtée... Une autre foule, avec Jésus et ses disciples, s'approche de la porte de la ville. Le cortège de la vie croise celui de la mort ; dans cette rencontre, la vie va triompher !
            Quelle est la première parole de Jésus, ému de compassion, à cette mère ? « Ne pleure pas ». Puis Jésus s'approche et touche le cercueil. Ceux qui le portent s'arrêtent. Jésus dit au mort : « Jeune homme, je te dis, lève-toi ! » (v. 14). Le mort se soulève, s'assied et commence à parler. Aussitôt, une crainte respectueuse s'empare des spectateurs.
            « Jésus le donna à sa mère » (v. 15). Pour l'assistance, cette résurrection est un signe. Dieu est venu pour aider son peuple, pensent-ils. Voici à nouveau un prophète ! Ce miracle constitue l'événement du jour, tout le monde en parle dans la région.
            Ainsi, la joie qui succède au chagrin de cette mère devient un sujet d'allégresse pour beaucoup. Jésus allait opérer d'autres résurrections durant sa vie, mais la première est celle du fils d'une veuve anonyme. La résurrection de son fils ne dépend pas du degré de foi de cette veuve mais de l'amour de Jésus. Il éprouve encore aujourd'hui une compassion toute spéciale pour les veuves.

 

 

Ta foi t'a sauvée

 

Lire : Luc 7 : 36-50

 

            « Jésus dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés. Alors ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? Mais Jésus dit à la femme : Ta foi t'a sauvée, va en paix » (Luc 7 : 48-50).

 

            Il fallait du courage à la femme dont parle ce texte pour entrer dans la maison de Simon sans y être invitée et pour se joindre à cette compagnie, car personne n'ignorait sa vie (c'était « une pécheresse »). Mais elle a surmonté le mépris de tous pour venir vers Jésus et oindre ses pieds de parfum, dans un geste d'humilité et de profond respect.
            En sa présence, elle ne peut retenir son émotion. Ses larmes coulent, larmes de repentance, certainement, mais aussi de joie.
            Simon, le pharisien, le maître de maison, observe la scène et sent monter en lui de l'irritation. Le repentir de cette femme ne le touche pas. Il n'a pas eu pour Jésus les égards habituellement réservés aux invités. Il Le méprise, pensant : « Celui-ci, s'il était prophète, saurait qui est cette femme » (v. 39).
            Mais Jésus, qui lit dans ses pensées, répond à Simon avec douceur, opposant la froideur de son hôte à l'amour de cette femme. S'Il relève son état de péché, c'est uniquement pour annoncer qu'elle a reçu le pardon de Dieu : « Ses nombreux péchés, sont pardonnés » (v. 47). Il le lui confirme directement : « Tes péchés sont pardonnés... Ta foi t'a sauvée, va en paix » (v. 48, 50). La paix offerte par Jésus signifie pour son cœur repos et tranquillité, mais aussi réhabilitation et réconciliation avec Dieu.
            La même paix vous est offerte aujourd'hui gratuitement.

 

 

Moi non plus, je ne te condamne pas

 

Lire : Jean 8 : 1-11

 

            « Jésus se releva et, ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont-ils, tes accusateurs ? Personne ne t'a condamnée ? Elle dit : Personne, Seigneur.
            Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, dorénavant ne pèche plus » (Jean 8 : 10-11).

 

            Des religieux amènent à Jésus une femme surprise en flagrant délit d'adultère. Ils veulent le prendre au piège : lui qui apportait la grâce, ils essaient de le mettre en contradiction avec la Loi divine.
            Le réquisitoire prononcé, le cercle des accusateurs et la femme placée devant Jésus attendent. Jésus s'est baissé et, silencieux, écrit du doigt sur la terre.
            Le silence pèse. Les accusateurs insistent, Jésus se relève et dit : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il jette le premier la pierre contre elle ». Il se remet à écrire et son silence est plus éloquent que des paroles.
            Ils se sont tus, eux aussi. Ils sont partis « un à un, en commençant par les plus âgés ». Portaient-ils un jugement plus juste sur eux-mêmes ?
            Un seul est sans péché. Un seul a le droit de condamner. Et Il s'en abstient ! Jésus est venu, non pour condamner, mais pour sauver les hommes. A l'accusée, il peut donner le pardon et l'inviter à prendre un nouveau chemin : « Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, dorénavant ne pèche plus ».
            Un avenir est ouvert devant cette femme qui n'en avait plus. Un nouveau commencement est possible : pour elle, pour ces hommes soudain silencieux, pour toi, qui que tu sois, que la force de la tentation a fait chavirer. Pour nous tous, si souvent hypocrites.
            « Seigneur, si nous contemplions plus souvent cette scène, si nous savions écouter ton silence, que d'attitudes seraient changées ! » (d'après S. de Dietrich).

 

 

Ta foi est grande

 

Lire : Matthieu 15 : 21-28

 

            « Jésus lui répondit : Femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, dès ce moment-là, sa fille fut guérie » (Matt. 15 : 28).
            « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10 : 13).

            « Partant de là, Jésus se retira vers la région de Tyr et de Sidon. Et voici qu'une femme cananéenne venue de ces territoires se mit à crier : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ; ma fille est cruellement tourmentée par un démon. Mais il ne lui répondit pas un mot » (Matt. 15 : 21-23)

            Le silence de Jésus n'est pas dû à un manque de compassion, sa réponse à la fin du récit le prouve. Mais il veut faire briller la foi de cette femme et montrer à ses disciples que son amour à lui dépasse les limites d’Israël. Alors Jésus engage un dialogue avec cette étrangère qui le reconnaît comme Seigneur.
            Remarquons l'humilité et l'intelligence de cette mère. Elle ne se laisse pas décourager par un refus qui paraît méprisant. Sa foi vivante passe par-dessus cet obstacle et lui inspire ses réponses. Jésus ne lui adresse aucun reproche et ne juge son attitude ni impertinente, ni trop audacieuse. Au contraire, il apprécie la hardiesse de sa foi et il l'en félicite. « Femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, dès ce moment-là, sa fille fut guérie ».
            Avant même de le constater, elle sait que sa fille et guérie. « La foi est l'assurance de ce qu'on espère, et la conviction de réalités qu'on ne voit pas » (Héb. 11 : 1).
            Souvenons-nous de son exemple. Un silence apparent peut être la préparation d'une réponse divine inespérée. Le Seigneur répond à nos attentes les plus vives, mais à son heure.

 

                                                                        Textes extraits du calendrier « La Bonne Semence » (2013)