DEUXIEME EPITRE A TIMOTHEE (2)
La fidélité du Seigneur (v. 7-13)
Pas de disputes de mots (v. 14-18)
Une grande maison (v. 19-26)
Différents aspects du service (v. 1-6)
En s’adressant à Timothée dans cette épître, Paul emploie à quatre reprises le pronom personnel « toi ». Ici il est ajouté : « Toi donc », plus tard « mais toi » (3 : 10, 14 ; 4 : 5). Ces mots « mon enfant » traduisent tout l’amour qu’il y avait entre Paul, l’aîné, et Timothée, encore relativement jeune qu’il encourage à se fortifier dans la grâce qui est dans le Christ Jésus. Cette grâce n’est pas seulement venue au-devant de nous lorsque nous étions encore des pécheurs, mais elle nous instruit et nous fortifie aussi dans le chemin de la foi (Tite 2 : 11-12).
Dans ses paroles d’adieu, Paul avait rappelé aux anciens d’Éphèse, qu’il leur avait annoncé tout le dessein de Dieu, sans y mettre aucune réserve (Act. 20 : 27). Il n’y a eu probablement personne qui ait entendu parler de ces choses aussi souvent que Timothée, son compagnon de longue date. A présent, c’était à lui de confier à d’autres ce qu’il avait entendu en présence de nombreux témoins. Ces derniers pouvaient aussi bien confirmer les paroles de Paul qu’empêcher l’introduction de doctrines étrangères ou même seulement d’opinions personnelles de Timothée. Il devait confier la vérité de Dieu, non pas à des érudits, mais à des hommes fidèles, qui eux-mêmes devaient être capables et disposés à l’enseigner à d’autres.
Il ne s’agit pas ici de dons particuliers que le Seigneur Jésus a donnés à son Assemblée (Eph. 4 : 10-13), mais des conditions au maintien et à la préservation de la vérité divine. Pour cela trois qualités sont requises :
1. La connaissance de cette vérité, c’est-à-dire de la parole de Dieu.
2. La fidélité dans la marche à la suite du Seigneur.
3. La capacité d’enseigner les autres d’une manière claire.
Dans les exhortations des versets 3-6, Paul présente comme exemple trois métiers connus : le soldat, l’athlète et le cultivateur. Pour atteindre leur but, tous les trois doivent dépenser beaucoup de peine et de force.
Le premier exemple est le soldat qui, lors d’un combat, ne connaît qu’un seul but : vaincre. Cela exige bien des efforts, des privations, et même des blessures et des souffrances. Mais notre Seigneur est digne que nous endurions maintenant des souffrances pour lui, afin que plus tard nous soyons glorifiés avec lui (v. 12). L’apôtre ajoute que celui qui sert comme soldat, se libère de tout autre devoir, afin de plaire à celui qui l’a enrôlé. Le Seigneur Jésus lui-même avait déjà averti ses disciples du danger de vouloir servir deux maîtres (Matt. 6 : 24). Nous ne serons de bons soldats de Jésus Christ qu’en vivant dans une pleine consécration et dans l’obéissance envers lui.
Cela ne signifie cependant pas qu’un serviteur de Christ ne puisse pas avoir une activité professionnelle. Bien au contraire, Paul lui-même avait subvenu à ses besoins avec ses propres mains (Act. 20 : 33-35). Beaucoup d’hommes de Dieu ont annoncé l’évangile et ont œuvré parmi les croyants, sans abandonner leur profession. Nous oublions trop facilement que chaque croyant est appelé comme serviteur de Christ ! Si nous nous souvenions davantage de ce principe, le danger ne serait pas aussi grand de faire une distinction entre des frères « à l’œuvre du Seigneur » et ceux qui exercent une profession. Cette distinction peut vite aboutir à établir un « clergé », séparé des « laïcs », comme c’est déjà le cas dans la majeure partie de la chrétienté.
Le deuxième exemple est l’athlète dont le but est de gagner le prix, qu’il ne peut obtenir qu’en employant toute son énergie et en suivant toutes les règles du jeu. Les compétitions les plus célèbres dans l’Antiquité étaient les Olympiades en Grèce. Le prix de la victoire était une couronne de laurier, « la couronne ». Dans ses épîtres, Paul fait souvent allusion à ces jeux ou combats.
Ceux qui combattent pour la foi doivent aussi combattre « selon les règles », en se tenant tout près de la Parole de Dieu. Des projets, louables à première vue, peuvent être menés par la propre volonté, sans tenir compte des enseignements de la Parole de Dieu. L’apôtre Paul pouvait déclarer, à la fin de sa course, qu’il avait combattu le bon combat et qu’il pouvait attendre la couronne des vainqueurs, la couronne de justice (4 : 8).
La troisième illustration présentée à Timothée est le cultivateur dont le but est d’obtenir une riche récolte. Pour atteindre cet objectif, il faut beaucoup de travail, de patience et de dépendance (Jac. 5 :7-8). Par cet exemple, Paul rappelle à Timothée que le temps présent est celui de l’activité. La période où l’on goûtera les fruits est encore à venir.
La fidélité du Seigneur (v. 7-13)
A nouveau, l’apôtre prisonnier rend son jeune collaborateur attentif à l’importance d’une méditation persévérante de la vérité en vue du maintien des pensées divines (1 : 13-14 ; 3 : 14). S’il y a un désir sincère de connaître la volonté de Dieu, le Seigneur donnera l’intelligence nécessaire. Jacques précise dans son épître que la vraie sagesse ne vient pas du monde, mais d’en haut (Jac. 3 : 13-18).
La personne du Seigneur est bien ce qu’il y a de plus important (v. 8), et c’est là le lien avec le verset précédent, car il est en effet le centre de toute vérité et de toute l’activité divine. Dieu a démontré sa puissance et sa gloire dans la résurrection de Christ, qui a vaincu la mort et apporté la vie éternelle aux hommes. Comme fils de David, Christ est celui qui a accompli les promesses de l’Ancien Testament. Paul parle de son évangile, car Dieu lui avait spécialement confié cet évangile de Christ comme Fils de l’homme et Fils de David (Rom. 2 : 16 ; 16 : 25), autrefois abaissé mais maintenant glorifié.
La prédication de l’évangile lui valait à présent la prison. Mais si lui-même était lié de chaînes, il n’en était pas de même pour la parole de Dieu. Dieu avait déjà déclaré dans l’Ancien Testament : « Ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche : elle ne reviendra pas à moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir, et accomplira ce pour quoi je l’ai envoyée » (Es. 55 : 11). Paul n’éprouvait aucune amertume à l’égard de ses souffrances en prison. Au contraire, il était disposé à tout endurer pour ceux que Dieu avait élus. Il lui fallait donc premièrement faire tout ce qui était en son pouvoir pour permettre à beaucoup d’entendre le pur évangile, et d’être amenés à la foi au Seigneur Jésus. Mais dans son service oral et écrit, il déployait aussi tous ses efforts afin que les croyants soient gardés dans le chemin de la foi et obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus au ciel dans la gloire éternelle. Le salut n’est donc pas ici le salut de l’âme - que possède déjà maintenant tout croyant par la foi - mais il est quelque chose de futur, assuré mais encore à atteindre. Lorsque le Seigneur viendra pour introduire les siens dans la maison du Père, alors seulement ils seront parfaitement et définitivement « sauvés » de tout danger.
Notre élection et notre salut viennent de Dieu. Lui seul nous a élus avant la fondation du monde, et lui seul sauve des pécheurs perdus (Eph. 1 : 4 ; Tite 3 : 4-5). Pourtant chaque croyant a devant lui la responsabilité d’être soit un instrument de Dieu, disponible pour l’exécution de son plan de salut – même si cela comporte des souffrances – soit indifférent, soit même un obstacle à l’action divine. Paul ressentait particulièrement cette responsabilité.
Introduit par l’affirmation « Cette parole est certaine… », Paul va étayer ce qu’il vient d’écrire, ainsi que, d’une manière générale, ses enseignements relatifs à la responsabilité chrétienne. Il le fait par quatre phrases courtes, incisives et riches d’enseignements.
Nul enfant de Dieu ne doit nourrir de doutes quant à son élection et son salut. Toute personne qui a cru que Jésus est mort pour elle, portant ses péchés sur la croix, doit savoir que son vieil homme a été crucifié avec Christ, qu’il est donc mort avec lui (Rom. 6 : 6-8). Sachant cela, nous sommes assurés de vivre éternellement avec Lui. Pourtant nous n’avons pas encore atteint le but de la foi. Il nous faut donc tenir ferme, car maintenant les souffrances sont la part de ceux qui croient au Seigneur Jésus. La récompense sera de régner avec Christ, le Roi des rois. Mais maintenant, c’est le temps de l’épreuve, ne l’oublions pas. Paul devait écrire aux Corinthiens, qui recherchaient les honneurs et la considération, que ce n'était pas le moment de régner (1 Cor. 4 : 8). Le règne de Christ et des croyants aura lieu premièrement dans le millnium (Apoc. 20 : 6), comme annoncé dans l’Ancien Testament, mais les esclaves de Dieu régneront également dans l’état éternel (Apoc. 22 : 5). Il ne s’agira plus alors de réprimer le mal encore présent sur la terre pendant le millenium, mais d’administrer les bénédictions de Dieu.
Après ces encouragements vient une exhortation : « Si nous le renions, lui aussi nous reniera » (v. 12). Il ne s’agit pas ici d’un cas accidentel, comme celui de Pierre, qui a été relevé par grâce. Mais celui qui fait connaître par ses paroles et sa marche, que dans le principe il ne veut plus avoir à faire au Seigneur Jésus, sera aussi renié par lui. Toutefois aucun disciple du Seigneur ne doit entretenir l’illusion qu’il n’y a pour lui plus de dangers. « Dieu cesserait d’être Dieu, s’il acceptait un tel déshonneur jeté sur son Fils », a écrit quelqu’un.
Cette pensée se retrouve également dans la dernière déclaration : « Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle » (v. 13). Le Seigneur ne peut pas s’identifier avec notre incrédulité ou notre infidélité, mais il reste fidèle à lui-même, à sa sainteté et à sa justice. Nous le constatons également dans l’histoire du peuple d’Israël. Sa fidélité se montre toujours à nouveau, en nous ramenant sur le droit chemin. D’autre part, notre infidélité ne l’empêche pas de mener parfaitement à bonne fin toutes ses pensées d’amour envers nous. Et sa fidélité fera qu'un jour prochain, il se présentera l’assemblée à Lui-même « glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride… » (Eph. 5 : 27).
Pas de disputes de mots (v. 14-18)
Paul demande à présent à Timothée de remettre tout cela en mémoire. Ses auditeurs le connaissaient donc déjà, mais ils étaient en danger de l’oublier (2 Pier. 1 : 12-13, 15 ; 3 : 1 ; Jude 5). De nos jours également, une grande partie de l’enseignement dans les familles, dans les assemblées et à l’occasion de conférences, porte ce caractère de rappel des pensées de Dieu, telles qu’elles sont tracées dans sa Parole. Pour un jeune converti, tout est nouveau et inconnu, mais au fur et à mesure qu’il avance dans le sentier de la foi, il entendra de plus en plus souvent des vérités connues. La Parole nous rappelle là que ce sont des choses bonnes et justes.
Timothée devait toujours avoir conscience dans son service qu’il se tenait comme serviteur devant son maître, à l’instar d’Élie le prophète qui pouvait dire : « L’Eternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens… » (1 Rois 17 : 1). Il lui incombait tout particulièrement de veiller à ce qu’il n’y ait pas de disputes de mots. Lorsqu'apparaissent des différences d’opinions sur la Parole, nous devrions prendre conscience dans l’humilité que cela provient de notre faiblesse et de notre connaissance imparfaite. Nous serons ainsi gardés de vouloir imposer nos vues et de provoquer des disputes. Si néanmoins quelqu’un persiste et introduit des pensées contraires à la doctrine de la Parole de Dieu, c’est la preuve que la volonté propre est à l’œuvre. Paul nous enseigne ailleurs que nous devons nous éloigner d’une telle personne (Rom. 16 : 17-18). L’apôtre est spécialement en souci au sujet des auditeurs non affermis, dont la connaissance faible peut être ébranlée et troublée par ces disputes de mots qui sont sans aucun profit, et qui même ont plutôt des effets corrupteurs qui amènent la ruine.
Timothée ne devait pas impressionner ses auditeurs, mais se présenter à Dieu comme approuvé (v. 15). Pour cela, il lui fallait observer pratiquement la Parole de Dieu dans sa propre vie. Alors seulement il pourrait prêcher en ouvrier qui n’a pas à avoir honte. Mais comme ouvrier approuvé, il devait également exposer justement la Parole de vérité. La Parole de Dieu est d’une part tellement simple, qu’un homme sans instruction peut y trouver le chemin du salut éternel. Mais elle contient aussi de si grandes profondeurs des pensées et des voies divines, qu’une connaissance approfondie de la Bible dans son ensemble, une humble dépendance de Dieu et la direction de son Esprit sont nécessaires pour bien en saisir les liens. Combien facilement des passages de la Bible sont sortis de leur contexte ! Que d’erreurs peuvent par exemple résulter de ce que l’on néglige de distinguer ce qui concerne Israël et l’Église, le judaïsme et le christianisme, le croyant et l’incrédule. Aucune pensée de l’Ecriture Sainte ne peut être vraiment comprise, si elle est considérée isolément (2 Pier. 1 : 20). Mais cette règle fondamentale est souvent transgressée pour l’interprétation de l’Ecriture Sainte.
Après la mise en garde relative à des disputes de mots, suit l’invitation à éviter les discours vains et profanes (v. 16). Ce sont des discours qui rabaissent ce qui est saint au niveau de l’homme ! Ce danger est présent dès le moment où nous acceptons des discussions sur des sujets spirituels sans avoir clairement comme objectif la gloire de Dieu et l’édification des enfants de Dieu. Ce qui mène à la ruine des auditeurs porte le caractère de l’impiété. Si Dieu n’y met pas un terme, ceux qui se sont engagés dans un tel chemin iront de plus en plus loin dans cette impiété, et leur parole rongera comme une gangrène.
Pour souligner le sérieux de ces paroles, Paul rappelle les noms de deux hommes, Hyménée (1 Tim. 1 : 20) et Philète, comme des exemples connus alors de ce développement funeste. Inspiré par le Saint Esprit, Paul prévoyait déjà de son temps l’affligeante évolution de la chrétienté, qui atteint peut-être son point culminant à notre époque.
Ces deux faux docteurs fondaient peut-être leur fausse manière de voir sur l’enseignement de Ephésiens 2 : 6 et de Colossiens 3 : 1, où nous lisons que nous sommes, du point de vue spirituel, morts et ressuscités avec Christ. Mais aussi longtemps que nous sommes sur la terre, notre corps ne participe pas encore à la résurrection. Lorsque le Seigneur Jésus viendra prendre les siens avec lui, alors les corps des croyants endormis en Christ seront ressuscités en gloire, et ceux qui demeurent jusqu’à cette venue seront changés (1 Thes. 4 : 17-18). Dire que la résurrection a déjà eu lieu, cela signifie que la chair n’existe plus, mais aussi que la venue du Seigneur n’est plus à attendre. Il est inévitable qu’un tel enseignement fausse la compréhension de la vérité chez ceux qui le reçoivent.
Les avertissements et les annonces prophétiques des versets précédents étaient de nature à troubler un jeune homme craintif tel que Timothée. Sur quoi devait-il encore s’appuyer ? Paul répond à cette question : « Toutefois le solide fondement de Dieu demeure… » (v. 19). Même si la ruine s’accentue, le croyant peut être assuré qu’il est en sécurité sur le fondement de Dieu, quels que soient les dangers. Il connaît ce Dieu, dont Moïse déclarait : « Il est le Rocher, son œuvre est parfaite ; car toutes ses voies sont justice » (Deut. 32 : 4), et dont Esaïe prophétisait : « Voici, je pose comme fondement, en Sion, une pierre… un sûr fondement » (Es. 28 : 16). Il se souvient des paroles de son Seigneur : « Et sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et les portes de l’hadès ne prévaudront pas contre elle » (Matt. 16 : 18). L’apôtre le dit ailleurs : « Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, qui est Jésus Christ » (1 Cor. 3 : 11). Tout ce que Dieu nous a préparé est établi sur ce sûr fondement, et nous-mêmes aussi.
Pour confirmer cela, le solide fondement divin porte un sceau à deux faces. Sur l’une, un message de consolation et une certitude : « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ». Même si la confusion croissante rend toujours plus difficile de distinguer les vrais croyants des incrédules, ce fait irréfutable subsiste qu’un enfant de Dieu ne peut pas perdre son salut (Jean 10 : 28). Sur l’autre face en revanche, figure la responsabilité de celui qui confesse le Seigneur Jésus : « Qu’il se retire de l’iniquité quiconque prononce le nom du Seigneur ». L’iniquité (plus précisément l’injustice) comporte tout ce qui est en contradiction avec la nature et la volonté de Dieu, et qui est donc un déshonneur pour le chrétien. Tout comme la justice, qui sera l’ornement de l’épouse de Christ (Apoc. 19 : 8), comprend tous les actes qui l’auront glorifié dans notre vie.
Pour illustrer cela, Paul introduit l’image de la « grande maison ». C’est une comparaison, mais il s’agit sans aucun doute d’un aperçu de l’évolution humiliante de la maison spirituelle de Dieu dont la construction a été confiée aux hommes (1 Cor. 3 : 10-17). Elle embrasse tous ceux qui prononcent « le nom du Seigneur », c'est-à-dire ceux qui le professent, qu’ils soient croyants ou non. Dans les vases d’or et d’argent nous pouvons voir les croyants, qui portent les caractères de la gloire et de la justice divine (l’or), et ceux de la rédemption (l’argent). Les vases de bois et de terre seraient alors une image des incrédules, caractérisés uniquement par leur nature terrestre. En plus de leur matière, ces vases sont sans doute distingués par leur usage. Pour le maître de maison, certains sont pour un usage noble, à honneur, d’autres pour un usage vil, commun, à déshonneur.
Le verset 21 fait bien ressortir que ces vases sont des personnes. Seuls des croyants qui se purifient (en grec, c’est le même mot que « ôter » en 1 Cor. 5 : 7 à propos du vieux levain) des vases à déshonneur – qu’il s’agisse de croyants ou d’incrédules – sont à la gloire du Seigneur Jésus, qui est et qui demeure Seigneur sur cette grande maison.
Avant de continuer, il est peut-être utile de nous arrêter et de jeter un coup d’œil en arrière. Tout d’abord, Paul avertit Timothée au sujet des disputes de mots, qui sont sans aucun profit et pour la ruine des auditeurs (v. 14). Ensuite il l'exhorte à éviter les discours vains et profanes propres à conduire à une impiété croissante (v. 16). Puis il rappelle le principe divin, valable pour tout chrétien, de se retirer de l’iniquité (v. 19), et finalement il met comme condition à une vie à la gloire du Seigneur, la purification d’avec les vases à déshonneur (v. 22). La sainteté du Seigneur exige l’abstention personnelle de tout ce qui ne sert pas à sa gloire. Cette recherche de sa gloire commence en évitant les paroles vaines et inutiles et peut amener jusqu’à la séparation d’avec ceux qui déshonorent constamment le Seigneur Jésus. Ainsi seulement nous pourrons répondre à la sainteté de notre bien-aimé Seigneur et lui être vraiment utile, en nous laissant former par lui pour toute bonne œuvre. Ici tout est individuel, il n'y a rien de collectif.
Nous ne devons pas pour autant perdre de vue le jugement de soi-même, la purification personnelle quotidienne. Timothée est exhorté à fuir les convoitises de la jeunesse. En considérant le contexte, on peut penser qu’il ne s’agit pas là tellement des convoitises sexuelles de la jeunesse, mais plutôt de passions (ou de sentiments) comme la prétention, la confiance en soi, l’orgueil et la légèreté, des traits souvent liés à une jeunesse inexpérimentée.
En revanche, Timothée devait poursuivre quatre qualités : la justice, la foi, l’amour, la paix. C’est la contrepartie positive de l’iniquité (v. 19), de l’incrédulité (v. 16-18), de la dureté de cœur et de la discorde (v. 14). Il ne devait pas poursuivre ces qualités en solitaire, mais « avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ».
Au verset 23, Timothée est averti de ne pas se laisser entraîner dans des questions folles et stupides, car un serviteur du Seigneur ne doit pas polémiquer ; au contraire, il doit manifester les sentiments de son maître, de douceur et de débonnaireté. De cette manière seulement il peut essayer de persuader les opposants de revenir à la vérité, avec le désir constant qu’ils trouvent, par une sincère repentance de leurs égarements, le chemin du retour (v. 24-26). Timothée ne devait jamais abandonner cet espoir ! Tous ceux qui résistent à la vérité divine sont devenus des instruments de Satan qui les a pris au piège. Quelle pensée grave et solennelle ! Mais de quel éclat brille la grâce de Dieu, qui cherche toujours à relever, même dans de tels cas !
D’après A. R – extrait de « Sondez les Ecritures » (vol. 11)