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LA DEUXIEME EPITRE AUX CORINTHIENS (5b)

 

CHAPITRE 5 (suite) : Les motifs du ministère

         L'amour du Christ (v. 14-17)  
         Le ministère de la réconciliation (v. 18-21)
 
L'amour du Christ (v. 14-17)

            Le mobile des efforts de Paul non seulement pour les croyants, mais aussi pour les incrédules, était l'amour. Toutefois l'apôtre parle ici non pas de son amour à lui pour Christ, mais de l'amour de Christ pour les pécheurs. Alors qu'il a cité, au verset 11, « la crainte du Seigneur » comme raison de la prédication de l'évangile, il mentionne maintenant « l'amour du Christ » qui les étreignait lui et ses collaborateurs, comme un autre motif. Dans son amour pour les pécheurs, Christ est mort pour tous les hommes, soit Juifs soit païens (comp. 1 Tim. 2 : 6). Et pourquoi ? Parce qu'ils étaient « tous morts », plongés dans une mort  spirituelle ; de plus ils avaient devant eux la perdition éternelle, la seconde mort. Par sa mort, Christ a annulé la mort comme salaire du péché, et a fait briller la vie éternelle et l'incorruptibilité par l'évangile (v. 14 ; Rom. 6 : 23 ; 2 Tim. 1 : 10). En vertu de l'expiation accomplie par sa mort, Dieu offre maintenant le salut éternel à tous.
            Mais si le Seigneur Jésus est mort pour tous les hommes, cela ne signifie pas que tous seront sauvés. Seuls ceux qui Le reçoivent par la foi, Lui et son œuvre expiatoire, obtiennent la vie éternelle (Jean 3 : 16). Par « ceux qui vivent », il faut donc entendre non pas « tous » les hommes comme au verset 14, mais seulement les rachetés. Ce n'est que pour eux que vaut la constatation, formulée avec une pointe de remontrance, qu'ils « ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (v. 15). La mort de Christ a été le jugement de Dieu sur le vieil homme. Sa résurrection n'est pas seulement la preuve de la parfaite acceptation de son œuvre par Dieu, mais est aussi le commencement de la nouvelle création, à laquelle appartiennent maintenant déjà tous ceux qui croient en Lui. Nous sommes vivifiés avec Lui et ressuscités avec Lui (Eph. 2 : 5, 6 ; Col. 2 : 12, 13). Dans l'épître aux Romains, qui ne va pas si loin dans son exposé doctrinal, l'exhortation est la suivante : « afin que, comme Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rom. 6 : 4). Avant notre conversion, nous vivions pour nous-mêmes et nos penchants coupables, maintenant nous pouvons vivre pour Celui qui, non seulement a porté dans sa mort notre châtiment, mais nous a transportés par sa résurrection dans une nouvelle sphère, céleste, et nous a rendus capables de Lui consacrer notre vie.
            Ceux qui n'ont pas encore accepté le Seigneur Jésus font en revanche partie du groupe de ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, qu'ils soient Juifs ou des nations, qu'ils jouent ou non dans ce monde un rôle important dans le domaine intellectuel, culturel, social, politique ou même religieux, qu'ils soient les voisins les plus aimables ou les meilleurs collègues de travail. Pour Dieu - et de ce fait aussi pour ceux qui Lui appartiennent - ils sont morts, bien qu'ils demeurent les objets des efforts pleins d'amour du Saint Esprit, pour les tirer au Fils. Nous ne devons évidemment pas, en tant que chrétiens, traiter nos semblables encore incrédules comme si nous ne les connaissions pas. Il convient de les considérer comme Dieu les voit, non pas selon leur position et leurs acquis sur la terre, si importants aux yeux du monde, et pour eux-mêmes, et pourtant si vains. Assurément, Paul réalisait cela plus que tout autre, mais ce n'est absolument pas une prérogative apostolique de ne connaître désormais « personne selon la chair », et de n'apprécier que ce qui témoigne de Celui qui est maintenant ressuscité et assis à la droite de Dieu. Même ceux qui ont connu Christ « selon la chair », c'est-à-dire comme le Messie des Juifs durant sa vie sur la terre, ne le connaissent plus maintenant selon ce caractère - bien que Paul ait estimé très haut les promesses messianiques futures, comme nous le savons par d'autres passages. Nos yeux sont fixés sur le Christ glorifié à la droite de Dieu et nous nous réjouissons dans la relation bénie qui nous unit à Lui (v. 16).
            Cette relation céleste merveilleuse dépasse de beaucoup ce que possédaient les croyants de l'ancienne économie. Elle est définie de la manière suivante : « de sorte que, si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (v. 17). Tous ceux qui croient au Fils de Dieu sont maintenant « en Christ ». Non seulement notre vieil homme est crucifié, mort et enseveli avec Christ (Rom. 6 : 2-8), mais nous sommes aussi vivifiés avec Lui, ressuscités avec Lui, et même assis dans les lieux célestes en Lui (Eph. 2 : 4-6). Nous sommes si totalement identifiés à Christ que Dieu nous voit « en Lui », et nous pouvons aussi nous considérer ainsi ! Il ne s'agit pas d'une question de sentiment, mais c'est une réalité inébranlable, car après le jugement et la fin du vieil homme à la croix, une nouvelle création a commencé en Christ, dont nous sommes maintenant déjà « les prémices », car c'est là que fut créé « un seul homme nouveau » que nous avons « revêtu » par la foi (Eph. 2 : 15 ; 4 : 24 ; Jac. 1 : 18 ; Apoc. 3 : 14). Nous vivons encore, de par notre corps, dans l'ancienne création, mais « toutes choses sont faites nouvelles » - littéralement : « du nouveau est là ». Mais quand, après le règne millénaire, un nouveau ciel et une nouvelle terre seront créés, il peut être dit à bon droit : « ... car les premières choses sont passées... Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apoc. 21 : 4, 5).

 
 
Le ministère de la réconciliation (v. 18-21)

            Celui qui fera un jour toutes choses nouvelles, mais qui nous voit déjà maintenant « en Christ », c'est « Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (v. 18). Ce n'est pas Dieu qui devait être réconcilié avec nous mais nous devions l'être avec Lui, car nous seuls étions les coupables. Nous ne l'avons pas aimé, mais Lui nous a aimés et a envoyé son Fils pour nous réconcilier avec Lui, nous qui étions ses ennemis, par la mort de son Fils (Rom. 5 : 10 ; Col. 1 : 22). Par la réconciliation, nous qui étions auparavant des ennemis de Dieu et des pécheurs, sommes introduits dans une relation avec Lui qui convient à sa sainteté et à son amour. Grâce inexprimable !
            Paul n'en reste pas à cette merveilleuse bénédiction qui, par la réconciliation avec Dieu, est devenue sa part et celle de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus. Il revient une fois encore sur son ministère pour lequel les Corinthiens charnels avaient si peu de compréhension. La mission que Dieu lui avait confiée, à lui et à tous ceux qui prêchent l'évangile, il l'appelle ici « le service de la réconciliation ». Puisque les hommes étaient dans l'incapacité de se réconcilier eux-mêmes avec Lui, Dieu a envoyé son propre Fils. Si les hommes n'avaient pas été irrémédiablement mauvais, il n'aurait pas eu besoin de l'envoyer. Mais quand le Seigneur Jésus était sur la terre, « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (v. 19 ; comp. Jean 3 : 17). Ainsi la réconciliation a été offerte non seulement aux Juifs, mais au monde entier ; toutefois elle a été refusée. Les Saintes Ecritures n'enseignent pas la réconciliation universelle, c'est-à-dire de tous les hommes. La différence entre les temps des verbes grecs dans les versets 18 et 19 est significative : au verset 18, où le fait accompli de notre réconciliation avec Dieu est présenté (« qui nous a réconciliés avec lui-même »), le verbe est à l'aoriste, katallaxantos qui exprime une action historique, mais au verset 19, où il s'agit du caractère de la présence de Dieu en Christ (« réconciliant le monde avec lui-même »), le verbe est au présent ordinaire, katallassôn. En Colossiens 1 : 20, il est bien parlé de la réconciliation de toutes choses avec Dieu, mais c'est là une autre pensée.
            Après le rejet et la mort du Seigneur Jésus, « la parole de la réconciliation » a été confiée d'abord aux apôtres. Eux-mêmes (et tous ceux qui prêchent l'évangile) sont donc des « ambassadeurs pour Christ, - Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (v. 20). Nous trouvons ici, après « la crainte de Dieu
» et « l'amour du Christ », le troisième motif pour la prédication : Paul est un ambassadeur d'un Christ absent, siégeant maintenant dans le ciel !
            Le seul moyen par lequel des hommes peuvent être réconciliés avec Dieu est décrit à la fin du chapitre : « Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (v. 21). Dans leur grandeur et leur profondeur, ces paroles dépassent notre intelligence. Par le fait même que le Seigneur Jésus, Celui qui n'a pas connu le péché, a été fait péché pour nous par Dieu à la croix, nous qui étions par nature et par nos actes des pécheurs, nous sommes devenus « justice » de Dieu en lui !
            Le Seigneur Jésus n'a pas seulement « porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24) comme s'ils étaient les siens, mais Il a été là le parfait sacrifice pour le péché ; or dans l'hébreu de l'Ancien Testament, il y a un seul mot pour « le péché » et pour « le sacrifice pour le péché » (chattath). Aucun œil humain ne put percer les ténèbres d'où se sont élevées les paroles : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matt. 27 : 46), lorsque Dieu qui a les yeux trop purs pour voir le mal a condamné le péché dans la chair (comp. Rom. 8 : 3).
            Et cependant, nous voyons précisément dans ce jugement de Dieu sur le péché sa parfaite justice. A cause de cela, le Seigneur Jésus ne pouvait pas rester dans le tombeau après avoir porté le jugement sur le péché. C'était aussi selon la justice de Dieu que le Seigneur ressuscité s'en aille au Père, ce dont le Saint Esprit rend témoignage sur la terre (Jean 16 : 10). Finalement, la justice de Dieu est manifestée en ceci, qu'il justifie celui qui croit en son Fils Jésus Christ (Rom. 3 : 22-24). Dans notre verset, il ne s'agit toutefois pas de la manifestation de la justice de Dieu en nous, ni de ce que nous sommes justifiés, c'est-à-dire déclarés justes, par la foi, mais il est dit que nous-mêmes sommes devenus « justice de Dieu » en Christ. Nous sommes pour l'éternité, mais déjà maintenant sur la terre, en Christ, les témoins vivants de la justice de Dieu !

                                                                                       D’après A. Remmers

  

A suivre