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LA DEUXIEME EPITRE AUX CORINTHIENS (4)

 
CHAPITRE 4 : La source de puissance du ministère
    
      La gloire (v. 1-6)
      Des vases de terre (v. 7-15)
      Tribulation et gloire (v. 16-18)    
 
La gloire (v. 1-6)

            Paul ne cherchait pas seulement « ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3 : 1), mais il avait aussi reçu par grâce le ministère de la prédication de « l'évangile de la gloire ». Cette mission, il voulait l'accomplir sans relâche et résolument (v. 1). Pour cela, il renonçait à toutes les pratiques et méthodes qui ne peuvent supporter la glorieuse lumière de la présence divine et qui falsifient la pure Parole de Dieu. Il ne prêchait rien d'autre que la vérité et ne voulait se recommander à ses auditeurs que par elle. Briller devant les hommes, récolter les applaudissements, former des partis, tout cela ne sont que des pièges pour un serviteur de Christ. Dans le service pour Lui, le Seigneur n'a besoin de rien et ne peut rien employer qui ne soit pas du Saint Esprit. Cela ne ferait qu'assombrir et voiler la gloire de l'évangile, et Paul et ses compagnons voulaient l'éviter (v. 2).
            Ceci n'exclut toutefois pas qu'il puisse y avoir des obstacles en ceux qui entendent l'évangile. C'est pourquoi Paul revient au verset 3 sur le « voile » que Moïse, littéralement, et le peuple d'Israël, symboliquement, avaient porté, ou portent encore, tandis que le croyant peut contempler « à face découverte » la gloire du Seigneur (comp. 3 : 13-18). Si l'évangile qui révèle Sa gloire n'est pas reçu, il est alors « voilé » dans le cœur de ceux qui seront éternellement perdus. Ce sont les incrédules dont Satan, « le dieu de ce siècle », aveugle les pensées et qu'il rend insensibles au rayonnement de l'évangile de la gloire du Christ (v. 4). Telle est la grandeur du pouvoir intellectuel et de l'influence morale du diable, appelé aussi par le Seigneur « le chef du monde » (Jean 14 : 30 ) ! Ce n'est pas Dieu qui l'a fait tel ou l'a destiné à cela, mais il a obtenu cette place par ruse en séduisant les hommes, qui sont devenus volontairement ses esclaves en se détournant de Dieu. Ils préfèrent croire les mensonges du diable que la vérité pure du seul vrai Dieu.
            L'évangile est appelé ici « l'évangile de la gloire du Christ ». Lui qui est l'image parfaite du Dieu invisible (Col. 1 : 15) est assis maintenant, après s'être abaissé et avoir accompli l'œuvre de la rédemption, à la droite de Dieu couronné de gloire et d'honneur - preuve merveilleuse de la parfaite acceptation de son œuvre par Dieu ! Paul avait vu cette gloire et ne connaissait désormais qu'une chose : consacrer sa vie à ce Seigneur dans la gloire et le servir de franche volonté comme son esclave. Par amour pour lui, il pouvait renoncer entièrement à lui-même et chercher à se faire même le plus humble serviteur des hommes qu'il désirait tant amener à Christ (v. 5). Ceci était bien différent de chercher à plaire aux hommes, ce qu'il condamne si sévèrement en Galates 1 : 10 (voir 1 Cor. 7 : 23).
            Peut-être Paul pensait-il à sa propre conversion qui avait été provoquée par une lumière resplendissant du ciel plus éclatante que la splendeur du soleil (Act. 26 : 13). C'est par Christ lui-même que le voile avait été retiré de dessus son cœur (3 : 14). Il avait connu là ce qu'il exprime au verset 6. Le même Dieu qui, le premier jour, introduisit la lumière dans la création en disant « que la lumière soit », se sert de l'évangile pour éclairer le cœur de l'homme rempli de ténèbres par le péché, afin que, « dans la face de Christ » qui a accompli parfaitement l'œuvre de la rédemption, la gloire de Dieu puisse être connue et que l'homme reçoive une parfaite paix. « De sorte que, si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création » (5 : 17).

 
 
Des vases de terre (v. 7-15)

            La lumière de « la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » est le plus grand trésor qu'un être humain puisse recevoir. Il n'y a rien de plus élevé que la conscience de notre parfaite acceptation devant Dieu en vertu de l'œuvre de Christ. Cependant en tant que faibles créatures, nous possédons ce trésor dans des « vases de terre » (v. 7). Cette expression désigne le corps humain terrestre, appelé aussi « l'homme extérieur » (v. 16). De même qu'une poterie n'est qu'un objet relativement fragile et souvent de peu de valeur, le corps humain est faible et périssable. Cependant la sagesse de Dieu l'a voulu ainsi, afin qu'il ne vienne à la pensée d'aucun croyant que « l'excellence de la puissance » liée au trésor se trouve dans le vase même, c'est-à-dire résidant en nous-mêmes.
            Lorsque l'apôtre Paul regardait à lui-même, il pouvait dire que le vase était « dans les tribulations de toute manière », dans la « perplexité », « persécuté » et « terrassé ». Mais Dieu, avec toute sa puissance, était en lui et ses collaborateurs. Il était aussi avec eux, c'est pourquoi ils n'étaient jamais sans ressource, jamais abandonnés et ne périssaient pas (v. 8-9). En chacune de ces situations, il était évident qu'ils possédaient une force qui n'était pas humaine. C'était « l'excellence de la puissance » de Dieu.
            Ce n'était toutefois pas seulement les circonstances extérieures - dont quelques-unes sont relatées dans le livre des Actes des apôtres - qui faisaient briller la puissance de Dieu dans les messagers du Seigneur. Par la foi, ils réalisaient aussi d'une manière pratique le jugement de mort sur le vieil homme (voir 1 : 9 ; Rom. 6 : 6). Ils étaient en permanence conscients de ce que signifiait pour leur vie de tous les jours la mort du Fils de Dieu pour le péché sous le jugement divin, afin qu'aussi la vie de Jésus, la vie éternelle puisse être reconnue dans ces « vases » (v. 10). On ne peut pas séparer l'un de l'autre. Dans la pratique, cela veut dire : plus nous nous laissons aller à nos désirs naturels, moins nous refléterons Christ dans notre vie. Mais plus nous les réprimerons, plus il peut agir en nous. Un jugement personnel total sur la vieille nature sans la conscience simultanée de la vie éternelle, serait un tourment sans fin. Mais en réalité c'est une libération, afin que la vie de Jésus que nous possédons, puisse être manifestée sans entrave dans notre chair mortelle (v. 11). Par amour pour les Corinthiens, Paul allait si loin qu'il pouvait dire : « Ainsi, la mort opère en nous, mais la vie en vous » (v. 12). Regardait-il à lui, il voyait sa mort avec Christ ; mais regardait-il à Dieu, il voyait la vie et les bénédictions liées à celle-ci qu'il pouvait transmettre à d'autres dans son ministère.
            Le verset 13 cite le Psaume 116 (v. 10). Le psalmiste avait fait l'expérience du secours de l'Eternel au milieu de la plus grande détresse et pouvait maintenant l'attester avec foi : « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé ». C'est ce même esprit de foi que possédait Paul ; aussi les difficultés qu'il rencontrait ne pouvaient-elles pas l'empêcher de poursuivre son ministère. De plus, il avait toujours les yeux fixés sur le but. De même que Dieu avait ressuscité le Seigneur Jésus, ainsi, non seulement lui et ses compagnons d'œuvre, mais aussi les croyants à Corinthe - en fait, tous les croyants - seront ressuscités avec Lui et présentés devant Lui dans la gloire comme les objets de son bon plaisir éternel (v. 14). Mais alors, ce ne sera plus dans « des vases de terre », mais avec des corps glorifiés, qui seront conformes au corps de gloire de Christ ! Dans le verset 15, Paul va encore plus loin, en voyant sans aucun doute dans le « grand nombre » tous les membres du corps de Christ, de l'Assemblée. Maintenant déjà, ils donnent lieu - eux tous qui un jour comme les objets de la grâce divine seront tous là - à une multiplication des actions de grâces à la gloire de Dieu !

           
 
Tribulation et gloire (v. 16-18)

            L'apôtre termine en disant : « C'est pourquoi nous ne nous lassons pas » (v. 16). Si même l'homme extérieur, le vase de terre, s'épuise et dépérit au service du Maître bien-aimé, toutefois l'homme intérieur - le cœur et l'âme purifiés (comp. Rom. 7 : 22 ; Eph. 3 : 16) - est renouvelé de jour en jour par la communion avec Christ, sa source dans le ciel. En comparaison avec « en mesure surabondante, un poids éternel de gloire », toute tribulation est pour la foi « légère... d'un moment » (v. 17). La gloire, décrite ici de manière si remarquable, a été préétablie par la sagesse cachée de Dieu dès avant les siècles pour nous dans son Fils bien-aimé (1 Cor. 2 : 7 ; comp. 2 Thes. 2 : 14 ; 2 Tim. 2 : 10). La tribulation, qui opère pour nous la gloire, est le chemin qui nous y conduit : au travers des souffrances vers la gloire !
            Bien que les derniers versets de ce chapitre soient écrits à la première personne du pluriel, l'auteur inspiré par le Saint Esprit ne pense plus seulement à lui et ses compagnons. Tous les croyants peuvent déjà maintenant détourner leurs regards des choses visibles souvent si décourageantes pour les porter sur celles qui sont éternelles, même si elles demeurent invisibles, dans la gloire du ciel (v. 18). Paul vivait par la foi dans cet avenir glorieux ; ce qu'il pouvait voir de ses propres yeux des choses passagères n'avait pas d'importance, mais les yeux de son cœur étaient dirigés sur ce qui a une durée éternelle. Quelle part bénie !

                                                                                       D’après A. Remmers

  

A suivre