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LA DEUXIEME EPITRE AUX CORINTHIENS (3)

 
 CHAPITRE 3 : Le ministère de la nouvelle alliance

                      Une lettre de Christ (v. 1-3)
                  Ministres de l'Esprit (v. 4-6)
                  Un ministère de gloire (v. 7-16)
                  La gloire du Seigneur (v. 17-18)
 

            L'apôtre Paul pouvait craindre que certaines personnes à Corinthe puissent considérer la fin du chapitre précédent comme une intention de magnifier sa personne et son ministère d'une manière inconvenante afin de se recommander particulièrement lui-même aux Corinthiens. Mais ni lui ni ses compagnons ne désiraient se mettre en avant (comp. 10 : 18). Leur recommandation était le ministère pour leur Seigneur, qui est présenté dans ce chapitre dans toute sa gloire, et ceci en contraste avec le ministère de l'ancienne alliance, c'est-à-dire de la loi du Sinaï. Auparavant, Paul s'arrête un court moment sur la question des « lettres de recommandation ».

 
Une lettre de Christ (v. 1-3)

            Il ressort du premier verset que, dès le commencement, il était nécessaire et habituel de donner aux frères et sœurs qui allaient dans un lieu où ils n'étaient pas connus, une lettre de recommandation de leur assemblée locale pour celle qui se rassemblait là où ils se rendaient. Le but d'une telle lettre est de transmettre un témoignage fiable à l'assemblée de Dieu. C'est donc un moyen important de maintenir l'ordre dans la maison de Dieu.
            Paul et ses collaborateurs n'avaient cependant besoin de lettres de recommandation ni à l'intention des Corinthiens ni de leur part. Comment donc une assemblée aurait-elle pu exiger une telle lettre de ceux qui étaient à l'origine de son existence (comp. 1 Cor. 3 : 6 ; 4 : 15) ? Et quant aux autres assemblées, les Corinthiens étaient eux-mêmes une « lettre de recommandation » pour Paul et ses compagnons. En vertu de leur foi, ils étaient les preuves vivantes de la puissance divine de l'évangile que l’apôtre annonçait, et tous les hommes pouvaient voir cette lettre et la lire. Combien cela confirme la vérité de ces paroles : le monde ne lit pas la Bible, il lit la vie des croyants ! Puissions-nous toujours être conscients de ce fait et de la responsabilité qui y est liée ! Pour montrer aux Corinthiens son profond attachement et pour stimuler leur amour pour lui, Paul ajoute encore qu'ils sont gravés dans son propre cœur !
            Par la foi dans le Seigneur Jésus, les Corinthiens étaient maintenant devant le monde entier une lettre de Christ, « rédigée » par Lui, mais dressée par le ministère de l'apôtre et de ses collaborateurs, qui en quelque sorte en étaient les « écrivains » (v. 3). « L'Esprit du Dieu vivant », non de l'encre, en avait été le moyen, car ils étaient « nés de l'Esprit » (Jean 3 : 6). Leurs propres cœurs étaient le matériau sur lequel était écrite la lettre, car « du cœur on croit pour la justice », et par la foi leurs cœurs avaient aussi été purifiés (Rom. 10 : 10 ; Actes 15 : 9).
            Paul introduit ici la Loi, qui était en contraste avec la grâce de Dieu en Christ qu'il pouvait annoncer. La loi, écrite du propre doigt de Dieu sur des tables de pierre, avait dans un sens aussi été une lettre de Dieu (Ex. 31 : 18). Il y avait exprimé ses saintes exigences à son peuple terrestre. Mais l'homme faible et pécheur ne possède ni la capacité ni la force d'accomplir les exigences de Dieu qui lui sont communiquées par la Loi. Certes celle-ci a été donnée « pour conduire à la vie », mais elle ne fait que mettre en évidence combien l'homme est corrompu, et elle conduit à la mort (Rom. 7 : 10).
            Mais ce qui est maintenant écrit sur « les tables de chair du cœur » par le Saint Esprit, c'est la nouvelle naissance, la justification par la foi, la fin du vieil homme, l'adoption et une bienheureuse et vivante espérance ! Notre Seigneur et Sauveur nous a acquis tout cela par sa mort à la croix, et c'est pourquoi tous ceux qui, par la foi en Lui, ont reçu ces bénédictions et en jouissent, sont « une lettre de Christ ».

 
 
Ministres de l'Esprit (v. 4-6)

            Qu'est-ce qui donnait ainsi à l'apôtre et à ses compagnons une telle assurance quant à leur service et à ses effets ? C'était la confiance qu'ils avaient envers Dieu par leur Sauveur et Seigneur Jésus Christ (v. 4). Ils n'avaient aucune confiance en eux-mêmes. Ils ne s'appuyaient pas sur leurs propres capacités ou leurs forces, mais voyaient Dieu seul comme la source de leur aptitude pour servir (v. 5). Ils étaient conscients du risque de perdre aussitôt cette aptitude pour un ministère réellement spirituel s'ils ne restaient pas continuellement en contact avec la source. Ce principe demeure vrai pour tous les serviteurs du Seigneur et pour tous les temps. Souvenons-nous de l'exemple de Samson (Juges 16).
            Le ministère qu'ils avaient reçu était celui de « la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit » (v. 6). Ce n'est pas la première fois que la « nouvelle alliance » est mentionnée dans le Nouveau Testament. Le Seigneur lui-même, lors de l'institution de la Cène, avait parlé du « sang de la nouvelle alliance » (Matt. 26 : 28 ; voir 1 Cor. 11 : 25). L'ancienne alliance a été établie par Dieu avec le peuple d'Israël à la montagne de Sinaï, et la nouvelle alliance, qui ne concerne pas non plus l'Assemblée ni les croyants de l'économie actuelle, est pour Israël dans le futur (Jér. 31 : 31-34). Mais l'œuvre qui en est le fondement a été accomplie par le Seigneur Jésus à la croix. C'est sur cette œuvre que doit se fonder toute foi véritable, aussi dans le temps présent. Même si la nouvelle alliance, selon la lettre, ne s'applique pas à nous, elle a cependant son importance selon l'Esprit, c'est-à-dire selon les principes spirituels qui y sont mis en évidence. C'est pourquoi Paul peut écrire qu'il est un « ministre de la nouvelle alliance ».
            Cependant les expressions « la lettre » et « l'Esprit » ont encore une signification plus profonde. « La lettre » fait référence en premier lieu aux lettres de la loi mosaïque (comp. v. 7). L'observation rigoureuse de ces commandements établis par Dieu aurait signifié vie et justice (Lév. 18 : 5 ; Deut. 6 : 25). Mais Israël a failli et a ainsi fourni la démonstration que toute la race humaine est corrompue. « Le commandement, qui devait conduire à la vie, lui-même s’est trouvé me conduire à la mort » (Rom. 7 : 10). Telle est la signification des paroles : « la lettre tue » (v. 6). L'interprétation entendue parfois, qu'un attachement scrupuleux à la Parole de Dieu tuerait la vie spirituelle, est une grave méprise, à moins qu'elle ne cache une intention plus grave encore. Nous ne pouvons pas prendre la Parole de Dieu trop à la lettre ! L'esprit dont il est parlé ici est non seulement le principe spirituel divin de l'évangile, mais la personne du Saint Esprit. Comme nous l'avons vu au verset 3, il est Celui qui a opéré en nous la nouvelle naissance et par elle a donné la vie nouvelle, divine et éternelle, mais c'est lui aussi qui est notre avocat et nous conduit dans toute la vérité (Jean 16 : 13). Quelle riche bénédiction nous recevons en lui !

 
 
Un ministère de gloire (v. 7-16)

            Nous trouvons maintenant une assez longue parenthèse sur la gloire du ministère selon le Nouveau Testament, en comparaison - ou plutôt en contraste - avec la nature de l'ancienne alliance. La période où la Loi « gravée en lettres sur des pierres » était en vigueur, est appelée « le ministère de la mort » (comp. v. 6). Comme nous l'avons vu, la mort n'était pas l'intention de Dieu lors du don de la Loi, mais elle était la conséquence de la transgression des commandements. Le début a même été marqué par la gloire de Dieu, qui déjà alors se manifestait en grâce et en miséricorde. Lors de la réception des secondes tables de la Loi sur la montagne de Sinaï, Moïse a pu voir la gloire de Dieu, même si ce fut de manière limitée. Son visage en reçut extérieurement et momentanément un tel rayonnement que les Israélites ne purent pas le supporter et lui demandèrent de le voiler (Ex. 33 : 18-23 ; 34 : 29-35).
            Quelle différence avec « le ministère de l'Esprit » ! La prédication du message du Nouveau Testament est caractérisée non par une gloire extérieure, mais par une gloire intérieure, divine, qui n'est pas passagère, mais qui demeure éternellement (v. 8). Ce qui était impossible à la Loi, parce qu'elle était faible par la chair pécheresse en l'homme, Dieu l'a fait en envoyant son propre Fils qui a accompli à la croix l'œuvre de la rédemption pour le salut des pécheurs. Comme preuve de l'acceptation de cette œuvre, Dieu l'a ressuscité et l'a reçu dans la gloire céleste. Le Saint Esprit envoyé du ciel fait maintenant proclamer par les messagers de Dieu que quiconque croit au Fils de Dieu ne périt pas, mais a la vie éternelle.
            Après avoir présenté le caractère du ministère actuel, l'apôtre en mentionne maintenant l'objet : c'est le « ministère de la justice » en contraste avec lequel la Loi est appelée « le ministère de la condamnation ». Si celui-ci possédait déjà une certaine gloire - car il venait de Dieu - combien plus celui-là « abonde-t-il en gloire » (v. 9) ! L'évangile de la gloire est fondé sur la justice de Dieu qui se révèle dans sa juste condamnation du péché à la croix de Golgotha, dans sa justice en acceptant l'œuvre de Christ, et dans la justification de pécheurs. C'est pourquoi la prédication de l'évangile est appelée « le ministère de la justice ». La gloire de ce ministère surpasse de beaucoup la gloire de la loi dont il a été fait mention (v. 10). Malgré tout l'émerveillement qu'on peut éprouver à la fin de la nuit devant la beauté du firmament, cette gloire doit cependant disparaître devant le rayonnement du soleil levant et de sa lumière. C'est ainsi qu'il faut considérer la Loi en comparaison de la grâce. La Loi a été introduite, il est vrai, avec gloire, mais elle devait prendre fin, parce que le message de la grâce avec ses résultats éternels bénis repousse dans l'ombre tout ce qui l'a précédé (v. 11). L'espérance de passer bientôt de la foi à la vue de cette gloire de Christ, donnait à l'apôtre Paul une grande liberté pour témoigner, car il savait Qui il avait cru et en était pleinement convaincu et rempli (v. 12).
            Maintenant, la plénitude de la grâce de Dieu peut être annoncée dans l'évangile « sans voile ». Les fils d'Israël ne pouvaient discerner le but final de Dieu envers eux, parce que Moïse avait voilé son visage qui reflétait la gloire de Dieu, sa sainteté et sa miséricorde. Le visage voilé de Moïse est donc aussi une image du fait que la gloire de Dieu demeurait cachée aux fils d'Israël sous la Loi. Ils avaient devant eux les « ombres » passagères, sans pouvoir y discerner le « corps » et les « biens à venir », c'est-à-dire la réalité permanente et éternelle (v. 13 ; comp. Col. 2 : 16 ; Héb. 10 : 1).
            La conséquence en a été qu'ils n'ont pas discerné la disparition de la gloire de Dieu, la fin de l'ancienne alliance. Ils avaient maintenant eux-mêmes un « voile sur leur cœur », leur entendement était endurci. Ils connaissaient l'Ancien Testament (« l'ancienne alliance »), en particulier la Loi (« Moïse »), et pourtant ils n'en comprenaient pas le sens profond. Quand le Seigneur Jésus, Celui qui a accompli toutes les promesses et tous les types de l'Ancien Testament, est venu, ils l'ont rejeté. Or ce n'est qu'en Christ que ce voile peut être enlevé des cœurs. Il s’y trouve jusqu'à maintenant. Mais tel ne sera pas toujours le cas, comme l'expose l'apôtre en Romains 9 à 11. Durant la grande tribulation qui suivra l'enlèvement de l'Eglise, un résidu d'entre le peuple d'Israël retournera au Seigneur et sera sauvé. Alors le voile sera ôté de dessus leurs cœurs (v. 14-16). Ici se termine cette parenthèse concernant le judaïsme et la grâce.

 
 
La gloire du Seigneur (v. 17-18)

            Avec ces mots : « Or le Seigneur est l'esprit », l'apôtre revient au verset 6, où il avait parlé de la puissance vivifiante du Saint Esprit. Le but de la venue du Saint Esprit et sa mission est de rendre témoignage sur la terre au Seigneur glorifié à la droite de Dieu (Jean 16 : 12-15). Il existe une parfaite harmonie entre le Seigneur Jésus et le Saint Esprit, de même qu'entre le Père et le Fils. Là où agit l'Esprit, il y a la liberté à l'égard du joug de la Loi et du pouvoir du péché (comp. Gal. 5 : 1, 13, 16-18). C'est en même temps la liberté de faire la volonté de Dieu et la hardiesse pour aller au Père. Telles sont les merveilleuses conséquences de l'œuvre de Christ pour nous.
            « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (v. 18). C'est par ces paroles que culmine l'exposé sur les différences entre l'ancienne alliance et le ministère de l'Esprit et de la justice que le Seigneur Jésus a apporté par l'œuvre de la rédemption. A la différence de ceux qui ont « un voile sur leur cœur », ceux qui croient au Seigneur Jésus peuvent, par la puissance de la foi, contempler « à face découverte », c'est-à-dire sans aucune entrave, la gloire du Seigneur.
            Ce n'est pas celle du Seigneur comme homme sur la terre (Jean 1 : 14) qui est évoquée ici, mais il s'agit de Sa gloire dans le ciel. Le rayonnement du visage de Moïse rappelait aux fils d'Israël les saintes et justes exigences de Dieu, qu'ils ne pouvaient pas accomplir, et qui conduisaient par conséquent à la condamnation ; la gloire de l'homme Christ Jésus à la droite de Dieu est la preuve que tous nos péchés sont pardonnés. Lui qui nous a tant aimés et s'est donné pour nous sur la croix de Golgotha, et qui viendra bientôt nous prendre auprès de Lui, veut diriger nos regards là où Il se trouve déjà. Ce doit être le motif dominant dans notre vie de foi, non une attitude occasionnelle, mais un processus continuel dans toute notre vie de foi. Nous sommes transformés « de gloire en gloire » : c'est d’abord la gloire du Seigneur en haut, et c’est ensuite le résultat en nous. La transformation s'opère maintenant dans notre esprit par l'intermédiaire du Saint Esprit ; lors de sa venue, le Seigneur transformera aussi notre corps « en la conformité du corps de sa gloire » (Phil. 3 : 21) !

            La contemplation de la gloire du Seigneur dans le ciel agit de deux manières :
                        - elle nous détache des choses de la terre et nous unit plus étroitement à notre bien-aimé Seigneur dans la gloire (comp. Col. 3 : 1-4) ;
                        - elle nous rend toujours plus semblables à Lui dans notre vie journalière et dans nos circonstances, tandis que nous suivons ses traces sur la terre (Col. 3 : 5 ; 4 : 1).

            Un bel exemple nous est donné en Actes 7 : 56-60 : Etienne regarda vers le ciel et vit le Seigneur dans la gloire ! Ses dernières paroles furent celles-ci : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché ». Il ressemblait à son Seigneur qui, peu de temps auparavant, avait adressé cette prière à son Père alors qu'Il était sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34).

                                                                        D’après A. Remmers

A suivre