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Thomas, l'un des douze

 

 L’un des douze apôtres de Jésus Christ
 Thomas est prêt à mourir avec Jésus (Jean 11 : 1-16)
 Thomas ne comprend pas que Jésus va souffrir et mourir (Jean 14 : 1-6)
 Thomas est absent lorsque Jésus apparaît à ses disciples le soir de la résurrection (Jean 20 : 19-23) 
 Thomas refuse de croire que Jésus est ressuscité (Jean 20 : 24 : 25)
 Thomas est avec les disciples lorsque le Seigneur leur apparaît à nouveau, le dimanche suivant (Jean 20 : 26-29)
 Jésus se manifeste à nouveau à Thomas et à d’autres disciples (Jean 21)

 

« Ne sois pas incrédule, mais croyant » (Jean 20 : 27).

            Il est habituel de voir en Thomas l’exemple d’un incrédule, à cause de ce qui nous est rapporté en Jean 20, lorsque le Seigneur ressuscité est apparu pour la première fois à ses disciples. Nous avons tendance à mettre l’accent sur les défaillances de nos frères et à passer les nôtres sous silence. En fait, une faiblesse de la foi, un moment de doute chez un croyant, n’ont rien à voir avec l’incrédulité des hommes étrangers à la vie de Dieu. La Parole met en évidence d’autres aspects plus heureux chez Thomas, ce disciple du Seigneur.


L’un des douze apôtres de Jésus Christ

            Au début de son ministère, Jésus « monte sur une montagne, et il appelle ceux qu’il voulait ; et ils vinrent à lui ; et il en établit douze pour être avec lui, et pour les envoyer prêcher, et pour avoir autorité de guérir les maladies et de chasser les démons » (Marc 3 : 13-15). Les versets suivants donnent la liste des disciples. Un peu plus tard, Jésus « appelle les douze » et les envoie « deux à deux », en leur commandant « de ne rien prendre avec eux pour le chemin » – excepté un bâton (6 : 7-8). Ils partent, prêchent la repentance et accomplissent des guérisons (v. 12-13).

            La liste des disciples, chaque fois qu’elle est donnée, lie Thomas à Matthieu le publicain, qui a écrit plus tard un Evangile (Matt. 10-3 ; Marc 3 : 18 ; Luc 6 : 15). Matthieu a vraisemblablement été le compagnon de route et de service de Thomas.

            Luc nous rapporte : « Jésus passa toute la nuit à prier Dieu. Et quand le jour fut venu, il appela ses disciples » (6 : 12-13). Il en choisit douze, qu’il nomme « apôtres » – ou envoyés. L’évangile de Jean précise que Thomas était appelé « Didyme » (11 : 16), ce qui signifie jumeau.

            Le Maître avait donc prié toute une nuit avant de choisir et de désigner ses apôtres. Quelle est notre attitude devant les décisions à prendre, dont dépend souvent la suite de notre vie ? Le choix, ici, avait une grande importance, en raison de l’œuvre que Jésus voulait confier à ses apôtres. Il leur dit : « Levez vos yeux et regardez les campagnes ; car elles sont déjà blanches pour la moisson » (Jean 4 : 35). Le Seigneur connaissait le caractère naturel de tous ses disciples et ce que chacun d’eux devait acquérir ou abandonner.

            Puis le moment vient où, instruits par les paroles et par l’exemple de Jésus, les disciples peuvent être envoyés dans la moisson. Nous sommes à l’école de Dieu. Tôt ou tard, nous devrions avoir appris les leçons essentielles – en particulier celle de notre incapacité naturelle totale. Thomas a été l’un de ceux que le Seigneur a formés à son école. Il appelle et prépare ses serviteurs. Il les envoie, les dirige et les soutient. Il les encourage aussi et se plaît à les récompenser en temps voulu.

            « Le disciple n’est pas au-dessus du maître » (Matt. 10 : 24) ; il ne peut donc pas s’attendre à être mieux traité que lui (Jean 15 : 20). Les douze envoyés ne devaient prendre pour le chemin, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent. Ils devaient rester dans la maison où ils entraient, et ne pas passer de maison en maison (Luc 9 : 4). Plusieurs, sans doute, refuseraient de les recevoir ; ils devaient alors secouer la poussière de leurs pieds en sortant de la ville, en témoignage contre ses habitants.

            « Et, partant, ils parcouraient tous les villages, évangélisant et guérissant partout » (v. 6). Et au retour, ils racontent au Seigneur tout ce qu’ils ont fait (v. 10). Jésus prend les douze avec lui et se retire à l’écart, pour leur donner un peu de repos (Marc 6 : 31). Durant tout son séjour ici-bas, Il ne cesse de les former. Il leur enseigne l’humilité. En outre, chacun reçoit des leçons particulières, adaptées à ses besoins personnels. Ce sera le cas aussi, nous le verrons, pour Thomas. N’est-ce pas, aujourd’hui encore, ce que le Seigneur accomplit pour chacun de nous ?

 
Thomas est prêt à mourir avec Jésus (Jean 11 : 1-16)
 
            Lazare est gravement malade. Dans leur inquiétude justifiée, ses deux sœurs font appel à leur Ami divin pour qu’il vienne à Béthanie. Leur prière pourrait nous servir d’exemple : « Celui que tu aimes est malade » (v. 3). Dès qu’il l’apprend, le Seigneur prononce une parole à laquelle les assistants auraient dû être plus attentifs : « Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (v. 4).

            « Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare » (v. 5). Toutefois sa grande affection ne suffit pas pour l’engager à aller les retrouver. Il n’avait pas de commandement du Père pour le faire. Obéissance et dépendance parfaites du Serviteur de Dieu ! Il attend le moment déterminé par la volonté de son Père, et quand celui-ci a parlé, rien ne peut l’arrêter, même s’Il doit marcher dans un chemin qui le conduit à la mort (v. 8-9). Les intentions criminelles des Juifs n’y changent rien.

            Cependant les disciples ne se mouvaient pas à cette hauteur. Conscients des dangers qu’ils courent en retournant en Judée, ils tentent de dissuader le Seigneur d’y aller. Ils se heurtent à sa parfaite détermination – alors même que Lazare était mort et qu’il n’y avait plus urgence. Il leur répond : « Allons vers lui » (v. 15). Auront-ils le courage de le suivre ?

            C’est à ce moment-là que Thomas prend l’initiative. Il se déclare prêt à mourir avec Jésus. Il dit aux autres disciples, plus craintifs : « Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui » (v. 16). Ses paroles ne sont peut-être pas entièrement mesurées – « l’esprit est prompt, mais la chair est faible » (Matt. 26 : 41). Elles sont toutefois le gage d’une grande loyauté et d’un véritable amour pour Jésus. Thomas lui restait fidèle, même s’il ne comprenait pas sa façon d’agir. C’est un exemple pour chacun d’entre nous. Dieu prend soin de nous faire connaître l’heureuse attitude de Thomas en cette circonstance. Et la grâce seule peut opérer afin que nous soyons gardés en tout.

 
Thomas ne comprend pas que Jésus va souffrir et mourir (Jean 14 : 1-6)
 
            Au cours des entretiens de Jésus avec ses disciples à la veille de la croix, le moment vient où Thomas ne comprend pas le sens des paroles de Jésus. Alors le disciple l’avoue ouvertement. C’est une bonne attitude à imiter. Jésus vient d’encourager les siens à ne pas se laisser troubler par la grande épreuve qu’ils vont traverser. Il va leur préparer une place dans la maison du Père et Il reviendra les chercher. Pour les réconforter, Il leur dit: « Et vous savez où moi je vais, et vous en savez le chemin » (v. 4). Thomas reconnaît alors son ignorance : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; et comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » (v. 5).

            Pourtant, le Seigneur avait déjà dit clairement aux disciples, et même à tous, où Il allait (Jean 6 : 62 ; 7 : 33). Mais les pensées de Thomas et des autres disciples étaient limitées à un horizon terrestre. Elles étaient fixées sur leurs espérances pour Israël (cf. Jean 14 : 22 ; Act. 1 : 6).

            En réponse à la question de Thomas, Jésus prononce l’un des si précieux « Moi, je suis » de cet évangile de Jean : « Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie » (v. 6). Il est le seul chemin pour aller au Père. Thomas et les autres apôtres avaient ce « chemin » devant les yeux. Le Seigneur est aussi la « vérité » : Il met toutes choses en lumière, nous les montre telles qu’elles sont aux yeux de Dieu. Jésus avait également la vie éternelle « en lui-même » (Jean 5 : 26). Il était la « vie ». Il pouvait la communiquer à qui il jugeait bon. Personne ne peut venir au Père par un autre chemin.



Thomas est absent lorsque Jésus apparaît à ses disciples le soir de la résurrection (Jean 20 : 19-23)

            Pour des raisons inconnues, Thomas ne se trouve pas avec les disciples dans la chambre haute, le soir du jour de la résurrection du Seigneur. Sa place est vide. Il va être, de ce fait, privé d’une grande bénédiction, celle de voir Jésus. « Ta présence est le bien suprême », chantons-nous volontiers. Notre présence au rassemblement autour de Lui le confirme-t-il ? Ou bien avons-nous tendance à abandonner « le rassemblement de nous-mêmes » (Héb. 10 : 25) ? Croyons-nous réellement à sa présence, qu’Il a expressément promise lorsqu’Il a dit : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18 : 20) ?

            Tous les disciples qui sont présents, en ce premier jour de la semaine, ont le très grand privilège de voir le Seigneur ressuscité. Une immense joie succède aux doutes et à l’angoisse qui accablaient leur cœur depuis trois jours (cf. Jean 16 : 22).

            Ils reçoivent sa bénédiction. « Paix à vous ! », leur dit-il à deux reprises (Jean 20 : 19, 21). Cette parole a une signification et une puissance nouvelles. Ils contemplent les marques de ses souffrances à la croix, preuve certaine que notre paix avec Dieu a été faite (Rom. 5 : 1).

            Jésus souffle ensuite en eux la vie nouvelle : « Il souffla en eux, et leur dit : Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20 : 22). En hébreu et en grec, le « souffle » et « l’Esprit » sont le même mot. De même que Dieu avait soufflé « une respiration de vie » dans l’homme qu’Il venait de créer, Jésus ressuscité, le dernier Adam, communique aux siens le souffle de sa vie (Gen. 2 : 7 ; 1 Cor. 15 : 45), en attendant que l’Esprit leur soit envoyé par le Père, le jour de la Pentecôte.

 
Thomas refuse de croire que Jésus est ressuscité (Jean 20 : 24-25)

            Dès qu’ils rencontrent Thomas, les disciples se hâtent de lui dire : « Nous avons vu le Seigneur » (v. 25). Mais celui-ci, à son ignorance des Ecritures, à son oubli de ce que Jésus avait annoncé plusieurs fois au sujet de sa résurrection, ajoute encore son manque de confiance dans les paroles des autres disciples. Ceux-ci sont pourtant des témoins oculaires, qui auront, durant les années suivantes, la responsabilité de rendre témoignage de ce qu’ils ont vu (1 Jean 1 : 1-3).

            Thomas affirme qu’il ne croira que lorsqu’il verra. Il s’exprime de façon irrévérencieuse : « A moins que je ne voie en ses mains la marque des clous, et que je ne mette mon doigt dans la marque des clous, et que je ne mette ma main dans son côté, je ne le croirai point » (v. 25). Les mains du Seigneur avaient été percées par les clous, et son côté, par la lance du soldat romain.

            Beaucoup d’hommes refusent l’évangile parce qu’ils prétendent ne pouvoir croire que ce qu’ils voient. Ils ne veulent rien admettre sans avoir acquis des preuves qu’ils jugent suffisantes. Et pourtant, que d’inconnues partout ! « Certainement l’homme se promène parmi ce qui n’a que l’apparence ; certainement il s’agite en vain » (Ps. 39 : 6). Tous les raisonnements qui s’échafaudent « sous le soleil » ne sont finalement que « vanité et poursuite du vent » (Ecc. 1 : 14). « Le Seigneur connaît les raisonnements des sages, qu’ils sont vains » (1 Cor. 3 : 20). Pour plaire à Dieu, il faut une foi vivante, une réelle confiance en lui (cf. Héb. 11 : 6).

 
Thomas est avec les disciples lorsque le Seigneur leur apparaît à nouveau, le dimanche suivant (Jean 20 : 26-29)

            Huit jours après, les disciples sont de nouveau rassemblés et Thomas est heureusement là, « avec eux ». Ils sont toujours dans la crainte : les portes sont encore verrouillées. Soudain, Jésus se tient au milieu d’eux et les salue comme la première fois: « Paix à vous ! ». Il a « fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20).

            Puis Jésus s’adresse directement à Thomas, reprenant intentionnellement les paroles qu’Il avait adressées à ses condisciples. Il lui dit : « Avance ton doigt ici, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais croyant » (v. 27). Thomas est profondément repris dans sa conscience et touché dans ses affections. Il s’exclame : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 28). Ce cri de foi et d’adoration vient du fond de son âme et le « mon » qu’il prononce ajoute encore une note d’intimité et d’amour.

            Il vaut la peine de remarquer que, dans ce que nous rapportent les évangiles, personne d’autre ne s’est jamais adressé à Jésus en l’appelant « mon Dieu ». Pierre l’a reconnu comme étant « le Fils du Dieu vivant » (Matt. 16 : 16). Nathanaël lui a dit : « Tu es le Fils de Dieu » (Jean 1 : 50). Mais Thomas va encore plus loin, si c’est possible, en appelant Jésus son Dieu. Nombreux sont les passages des épîtres où Jésus est présenté comme « le Fils de Dieu », mais quelques-uns aussi l’appellent expressément « Dieu » – témoignages éclatants de la divinité de Christ. Citons simplement Tite 2 : 13 : « attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ ».

            Jésus reconnaît la réalité de la foi de Thomas. Mais Il ajoute : « Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » (v. 29). C’est la part des rachetés de la période actuelle : croire sans avoir vu (1 Pier. 1 : 8). La foi s’empare des choses « qui ne se voient pas » et qui « sont éternelles » (2 Cor. 4 : 18). Ce n’est pas un saut dans l’inconnu, mais dans l’invisible, vers une Personne connue.

 
Jésus se manifeste à nouveau à Thomas et à d’autres disciples (Jean 21)

            Thomas fait partie de ce groupe de sept disciples auxquels Jésus se manifeste près de la mer de Tibérias, en Galilée. Il participe à la pêche miraculeuse qui les conduit à reconnaître que « c’est le Seigneur » (v. 7) qui est venu à leur rencontre.

            Thomas aura aussi sa part de ce repas déjà tout préparé par le Seigneur (v. 9, 11-13). Il sera témoin de l’entretien inoubliable qui suivra, entre Jésus et son disciple Pierre (v. 15-22).

            Quelques jours plus tard, avec les autres disciples, Thomas assiste à l’ascension du Seigneur. Les onze reçoivent de deux hommes en vêtements blancs l’assurance que Jésus reviendra de la même manière qu’ils l’ont vu s’en allant au ciel. Puis les disciples se retirent dans la chambre haute. Cette première réunion est consacrée à la prière. Tous sont là, et s’adressent à Dieu d’un commun accord (Act. 1 : 13, 14).

 

            Chacun de nous, chers lecteurs croyants, n’est-il pas, comme Thomas ou Pierre, un objet de la pure grâce de Dieu, arraché au péché et à l’esclavage de Satan – « un tison sauvé du feu » (Zach. 3 : 2) ?

 

                                                         Ph. L – article paru dans le « Messager Evangélique » (Juillet 2011)