Science humaine et connaissance divine
L'attitude remarquable de Daniel et de ses compagnons (Dan. 1 : 1-8)
La sagesse communiquée par Dieu aux quatre jeunes Hébreux fidèles (Dan. 1 : 9-21)
L'interprétation du songe du roi révélée à Daniel (Dan. 2 : 1-49)
La vraie connaissance du croyant puisée dans la Parole de Dieu
La sagesse communiquée par Dieu aux quatre jeunes Hébreux fidèles (Dan. 1 : 9-21)
L'interprétation du songe du roi révélée à Daniel (Dan. 2 : 1-49)
La vraie connaissance du croyant puisée dans la Parole de Dieu
« Dans toutes les choses qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence… il les trouva dix fois supérieurs » (Daniel 1 :20).
Les progrès scientifiques, amorcés lors de la révolution industrielle du dix-neuvième siècle, se sont considérablement accélérés depuis quelques décennies. Le champ des connaissances humaines est aujourd'hui immense. La « science » semble un vecteur de progrès infinis. Pourtant, si de nombreuses innovations ont facilité notre vie quotidienne, bien des inventions font aussi planer des menaces sur les sociétés humaines : armements destructeurs, manipulations génétiques… Des personnes malfaisantes peuvent désormais aisément détruire la vie et tous les biens matériels, sur une très grande échelle, avec une grande rapidité. Et de telles personnes ont toujours existé dans ce monde : elles ne sont pas moins nombreuses que par le passé !
Dans la Babylone antique, il y a environ 2500 ans, la science était hautement estimée. Elle se développait dans plusieurs directions, toujours exploitées de nos jours. Il en était ainsi pour certains courants de « pensée » mais aussi dans le domaine pratique. Si l'on visite aujourd'hui les ruines de cette grande ville, découvertes récemment par les archéologues, et surtout si l'on a des connaissances en architecture, on doit reconnaître qu'aucune cité moderne n'égale une semblable magnificence.
C'est au milieu du luxe éblouissant de la cour de Babylone qu'une petite troupe de jeunes juifs captifs est amenée. Parmi eux se trouvaient Daniel et ses trois compagnons (Dan. 1 : 3-6). Asphenaz, le chef des eunuques du roi, avait été chargé de les choisir soigneusement. Ils devaient être de la race royale ou d'entre les nobles. Ils ne devaient avoir aucun défaut, être beaux de visage, instruits en toute sagesse, possédant des connaissances, et entendus en science. Dignes, en un mot, de se tenir dans le palais royal. On devait s'employer à leur enseigner promptement les lettres et la langue des chaldéens. Leur passé périmé ne devait plus avoir pour eux la moindre importance. Le roi avait décidé de leur faire partager sa nourriture, estimant certainement leur faire un très grand honneur!
Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Aujourd'hui encore, on cherche à s'emparer de la jeunesse : Satan, le chef de ce monde dont il a usurpé le pouvoir, veut absolument façonner cette jeunesse à son goût, lui faire oublier le Dieu vivant et vrai ! Daniel et ses compagnons avaient reçu de parents pieux de beaux noms, qui rappelaient leur appartenance au peuple de Dieu. Pour affirmer qu'ils sont désormais la « propriété » de Nébucadnetsar, ce souverain des nations s'empresse de les affubler de noms païens en relation avec les dieux de Babylone ! Leur intégration doit s'en trouver accélérée.
Il ne restait d'ailleurs plus rien de visible du culte judaïque, le temple lui-même ayant été complètement détruit. Mais Daniel, en particulier, malgré sa grande jeunesse, est un homme de foi. Sa conduite est exemplaire, sa vie caractérisée par la prière. En courant le grand risque, à vue humaine, de provoquer la fureur d'un monarque jaloux de ses prérogatives, Daniel et ses compagnons décident de ne pas se souiller avec les « mets délicats » du roi (Dan. 2 : 12). Au milieu des difficultés personnelles inhérentes à l'exil, dans un environnement hostile à la foi, une telle attitude est remarquable. N'étaient-ils pas soumis aux pressions continuelles exercées par un pouvoir tout-puissant ? Malgré la ruine complète de leur peuple, ils estiment, à bon droit, que la Parole de Dieu a gardé toute son autorité. Elle a toujours le même prix pour les croyants.
Il est rare, hélas, aujourd'hui, de trouver chez des personnes occupant une haute position un tel amour pour Dieu et une telle séparation des attraits trompeurs de ce monde (1 Cor. 1 : 26-29). On se souvient aussi de Moïse qui a eu des exercices semblables dans son coeur (Héb. 11 : 24-26).
Ces jeunes gens auraient pu redouter les effets d'un régime plutôt amaigrissant. N'allait-il pas contribuer, en les affaiblissant, à les faire arriver les derniers au concours qu'il fallait affronter (Dan. 1 : 10) ? Souvent de jeunes croyants ont des craintes de cet ordre, qui peuvent leur servir d'excuse pour adopter un tout autre comportement, hélas courant dans ce monde.
Chers lecteurs, la Parole a-t-elle le même prix pour vous que pour ces quatre jeunes Hébreux ? Est-elle votre seul guide ? Si tel est le cas, soyez aussi soigneux qu'eux pour ôter de votre « régime » tout ce qui peut souiller le corps et l'esprit (2 Cor. 7 : 1). Leurs motifs étaient uniquement d'ordre spirituel, aussi ils ne redoutent pas de se « singulariser » et de devenir même des objets de dérision !
Si nous avons le même désir de rester fidèles aux enseignements de la Parole, nous pouvons toujours compter sur le secours du Seigneur. Il est maître de toutes les circonstances que nous traversons. L'épreuve, si elle nécessaire, est toujours soigneusement limitée. Bientôt, Il sera « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru », en conséquence de ce qu'Il aura produit en eux (2 Thes. 1 : 10). Il ne permettra pas que nous soyons confus devant le monde (1 Sam. 2 : 30).
Dieu intervient en faveur de ces témoins fidèles de deux manières. En premier lieu, il dispose le coeur d'Asphenaz, d'abord très réticent : « Il les écouta dans cette affaire » (Dan. 1 : 10, 14). Il permet ensuite que l'aspect physique des jeunes captifs justifie à ses yeux attentifs leur changement de nourriture !
Sur un plan spirituel, la plupart des jeunes chrétiens qui font des études doivent souvent faire les mêmes choix que Daniel et ses amis. A vue humaine, le fait de s'abstenir de certaines sources d'information ou de culture, considérées comme indispensables, devrait les mettre en état d'infériorité par rapport à leurs camarades. S'ils y renoncent avec foi, la bénédiction du Seigneur leur est assurée (1 Sam. 2 : 30). Ils deviendront de fidèles témoins au milieu de la souillure ambiante, pour la joie du coeur du Seigneur.
« Et à ces jeunes gens, aux quatre, Dieu donna de la science et de l'instruction dans toutes les lettres, et dans toute la sagesse : et Daniel avait de l'intelligence en toute vision et dans les songes » (Dan. 1 : 17 ; Marc 10 : 29-31). Ils vont passer brillamment leurs examens, alors que des autres jeunes gens amenés d'Israël avec eux, nous n'entendrons plus parler (Ps. 119 : 98, 100 ; Ps. 25 : 14).
Comme prévu, au bout de trois ans, le roi les fait comparaître : « Et dans toutes les choses qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence, au sujet desquelles le roi les interrogea, il les trouva dix fois supérieurs à tous les devins et enchanteurs qui étaient dans le royaume » (Dan. 1 : 20). Le monde est ainsi souvent obligé de reconnaître la main de Dieu en bénédiction sur les siens. Quand Il les justifie, il le fait publiquement. Asphenaz a pu se rendre compte que la bénédiction divine leur avait procuré une meilleure santé que n'auraient pu le faire les mets délicats du roi. Ce dernier n'a d'ailleurs pu trouver aucun jeune homme comparable à Daniel ou à ses compagnons.
Il y avait alors à Babylone beaucoup de « science » découverte par les diverses pratiques occultes des magiciens, ou des astrologues, qui cherchaient à entrer en contact avec des puissances démoniaques, comme Jannès et Jambrès au temps de Moïse (2 Tim. 3 : 8). Daniel et ses compagnons – et beaucoup d'autres comme eux - se sont donc trouvés en « compétition » avec une science d'origine satanique, présentée par des hommes corrompus dans leur entendement. Mais la « science » - ou la connaissance - confiée par Dieu à Daniel était plus grande encore !
La deuxième année de son règne, le roi de Babylone, Nebucadnetsar, reçoit à son insu des communications divines par le moyen de songes qui le plongent dans un trouble profond. Ne pouvant lui-même interpréter ces visions, et les ayant même oubliées, il fait appel à tous les « sages » du royaume ; ceux-ci montrent leur totale incapacité pour répondre à la demande du roi. Le secret va être révélé par Dieu à Daniel. Humblement, il déclare à Nebucadnetsar qu'il y a « un Dieu dans les cieux qui révèle les secrets » et, de sa part, il rappelle le songe oublié et en donne la signification ! Ce songe concerne le « temps des nations », leur domination sur la terre entière et la fin catastrophique du régime actuel. Bientôt Dieu établira un royaume qui « n'aura pas de fin » (Luc 1 : 33). Tout le livre de Daniel est revêtu du cachet de la même certitude : il n'y a aucun doute sur son origine divine.
Il y a dans ces pages de précieuses leçons à retenir. Les enfants de Dieu se trouvent au milieu d'un monde ennemi, opposé à la vérité. Babylone qui signifie « confusion », exerce des pressions permanentes sur les chrétiens. Les hommes de ce monde voudraient effacer, si possible, chaque aspect de la Vérité et priver ainsi le chrétien de sa joie et de sa paix. Notre grand Ennemi n'y parvient souvent que trop bien ! Combien de croyants en effet se conforment à ce siècle, au lieu d'être transformés par le renouvellement de leur entendement, (Rom. 12 : 2). Ils prennent insidieusement la même manière de se comporter que les incrédules qui les entourent. Pourtant, ceux-ci ne devraient-ils pas voir clairement chez ces chrétiens ce qui les distingue des autres personnes, comme Haman devait le reconnaître concernant les Juifs exilés (Est. 3 : 7). Cette conformité au monde a pour conséquence que leur vie spirituelle devient stérile.
La vraie connaissance que peut acquérir aujourd'hui le plus simple chrétien va très au-delà de celle de Daniel. L'oeuvre à la croix de notre Seigneur Jésus Christ, acceptée par la foi, nous permet d'entrer dans le domaine spirituel de la connaissance des choses d'en haut. Cette connaissance a donc un caractère élevé, elle prend sa source dans le ciel (Col. 3 : 1-2 ; 2 Cor. 10 : 5). Elle est reçue par une révélation divine, elle n'a rien de commun avec les recherches forcément limitées de l'esprit humain. Une telle connaissance communique à l'enfant de Dieu une incalculable bénédiction spirituelle. L'apôtre Pierre écrit à son sujet : « Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur » (2 Pier. 1 : 2). Le Psalmiste peut dire qu'il avait plus d'intelligence que tous ceux qui l'enseignaient, parce qu'il méditait les préceptes divins (Ps. 119 : 99). Ce qui était vrai pour lui en ce temps-là, l'est plus encore présentement pour ceux qui se nourrissent des vérités dans le Nouveau Testament.
Dans le nouveau Testament le mot « science » se retrouve plutôt lié à des avertissements. En effet, dès que la vraie connaissance de Dieu par Jésus Christ a été révélée, l'Adversaire a fait tout son possible pour la corrompre. D'où les exhortations de l'apôtre Paul à Timothée, encourageant celui-ci à garder ce qui lui a été confié et à fuir « les discours vains et profanes, et les objections de la connaissance, faussement ainsi nommée » (1 Tim. 6 : 20). Le mot grec qui est parfois traduit par « science » l'est usuellement par « connaissance ». Nous devons savoir que ceux qui ont cherché à corrompre la foi, et dont l'apôtre Jean parle habituellement dans ses épîtres, sont connus sous le nom de Gnostiques – ce qui signifie : « ceux qui ont de la connaissance ».
On trouvait alors une sorte de « science » conçue par les Athéniens. L'apôtre en parle dans le chapitre 17 du livre des Actes. Les philosophes de cette ville passaient leur temps « à dire ou à écouter quelque nouvelle » (v. 21). Ils développaient ensuite leurs informations, en les déformant souvent. Tandis que ce que Paul prêchait, avec l'assurance reçue de Dieu, était dix fois supérieur à tout ce que les Athéniens se montraient capables de penser et de dire. L'avertissement que Paul adresse à Timothée englobe aussi une forme, plus dangereuse encore, de « science » (ou de connaissance).
Les premiers Gnostiques se sont infiltrés dans l'Assemblée, cachés sous le manteau de la profession chrétienne. Les apôtres, tels que Pierre et Jean étaient « des hommes illettrés et du commun » (Act. 4 : 13). Les Gnostiques se prétendaient capables d'apporter une compréhension plus raffinée, plus exacte, de la foi chrétienne ! Ils s'affirmaient capables de présenter, sur la Parole de Dieu, quelque chose de vraiment « scientifique ». Mais, avec cette façon habile de s'imposer, ils renversaient finalement, en suivant les méandres de leur esprit, les fondements de la foi ! Leur soi-disant connaissance était fausse !
Pourquoi, pensez-vous peut-être, vouloir dénoncer des choses qui n'édifient pas ? Parce que cette fausse « science », sous ses différentes formes, est très en vogue aujourd'hui, beaucoup plus répandue qu'autrefois !
Il y a heureusement une connaissance de bon aloi : on peut en démontrer la vérité et la valeur. Ce n'est pas d'elle que nous parlons, mais d'une connaissance qui n'est, en réalité, qu'une philosophie « spéculative ». Il y a un grand nombre de « cultes religieux » qui s'écartent de « ce qui était dès le commencement » (1 Jean 1 : 1). C'est le thème constant du témoignage apostolique dans les Ecritures auquel il faut s'attacher continuellement.
Le résidu juif, lors de son retour à Jérusalem est averti par le prophète Aggée que la Parole de Dieu et son Esprit demeurent au milieu d'eux (Agg. 2 : 5). Rendons grâces à Dieu qu'il en soit de même aujourd'hui, dans une mesure accrue !
Nous aimerions nous exhorter les uns les autres à un zèle renouvelé pour la lecture et l'étude de la Parole de Dieu. Que nous ayons en cela un réel désir de dépendance, indispensable pour se laisser enseigner par le Saint Esprit qui habite en nous !
Ph. L. le 30.06. 08