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Vivre en ressuscités

PREUVES ET TEMOIGNAGES DE LA RESURRECTION DU SEIGNEUR JESUS (v. 1-12)
LA MARCHE - CHRIST AVEC LES SIENS - SA PRESENCE - SA PAROLE (v. 13-30)
LA COMMUNION DANS LE RASSEMBLEMENT (v. 36 - 44)
LES ECRITURES - LE TEMPS DU SERVICE ET DE L'ATTENTE (v. 45 – 48)
CHRIST DANS LA GLOIRE (v. 50 – 53)

Lire : Luc 24

 
            Nous trouvons au chapitre 24 de l'évangile selon Luc (v. 1 à 49), le récit d'événements qui ont eu lieu le « premier jour de la semaine », depuis la visite des femmes au tombeau, « de très grand matin », jusqu'à la venue du Seigneur au milieu des siens assemblés à Jérusalem.
            Les quatre derniers versets décrivent l'ascension du Seigneur, sans transition entre ce qui s'est passé le premier jour de la semaine et sa montée au ciel, « après avoir donné, par l'Esprit Saint, des ordres aux apôtres qu'il avait choisis ; à qui aussi, après avoir souffert, il se présenta lui-même, vivant, avec beaucoup de preuves certaines : pendant quarante jours, il se montra à eux… » (Act. 1 : 2-3)
            Les faits mentionnés par Luc dans son évangile constituent un tableau de la position de ceux qui sont, par la foi, « ressuscités avec le Christ » (Col. 3 : 1).
             Le chapitre 24 peut alors être divisé en cinq parties :
  • preuves et témoignages de la résurrection du Seigneur Jésus (v. 1-12)
  • la marche : Christ avec les siens, sa présence, sa parole (v. 13-28) ; la communion dans la maison (v. 29-32)
  • la communion dans le rassemblement (v. 36-44)
  • les Ecritures ; le temps du service et de l’attente (v. 45-49)
  • Christ dans la gloire (v. 50-53).

 

PREUVES ET TEMOIGNAGES DE LA RESURRECTION DU SEIGNEUR JESUS (v. 1-12)
 
            « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est pas ici, mais il est ressuscité » (v. 5). Nous pouvons dire que le message des anges aux femmes venues pour embaumer le corps d'un Christ mort, nous introduit dans le domaine de la résurrection.
            La mort du Seigneur est un fait incontestable, d'une valeur et d’une portée qui dépassent toute compréhension humaine, mais elle est associée à cet autre fait unique qu’est sa résurrection. Cela constitue le thème de la louange éternelle, dès maintenant sur la terre, et en perfection dans le ciel (Apoc. 1 : 5-6 ; 5 : 12). Par la mort et la résurrection de Christ, toutes les exigences de la sainteté, de la justice, de la gloire et de l'amour de Dieu ont été pleinement et éternellement satisfaites.
            L'œuvre de Christ à la croix est parfaite, selon le témoignage de I’évangéliste Jean : « Après cela Jésus, sachant que tout était déjà accompli, dit - afin que l'écriture soit accomplie : J'ai soif. ...Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C'est accompli » (Jean 19: 28-30). Mais la justification des croyants par la foi repose sur ce que « nous croyons en Celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur, qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 24-25). Celui qui nous aime est vivant aux siècles des siècles (Apoc.1: 17-18). Les déclarations de l’Ecriture nous montrent la puissance de sa résurrection: Il est « déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l'Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom 1 : 4), et une autre écriture nous dit que « Dieu l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné la gloire, en sorte que notre foi et notre espérance soient en Dieu » (1 Pier. 1 : 21). 
            La révélation de la résurrection du Seigneur Jésus a été faite en premier lieu, non aux disciples les plus éminents, mais à Marie de Magdala, et Jeanne, et Marie, la mère de Jacques, et à d'autres femmes avec elles, qui furent les premières à voir la pierre roulée et le tombeau vide, et à entendre le glorieux message de la résurrection du Fils de Dieu : le Père révèle ces choses aux petits enfants. Les anges qui répondent à la perplexité des femmes, leur rappellent les paroles mêmes du Seigneur dont elles se souvenaient sans doute, bien qu’elles ne les aient pas comprises alors. « Il faut que le fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié et qu'il ressuscite le troisième jour » (Luc 24 : 7). Les anges ici - et le Seigneur lui-même à deux reprises (v. 26, 46) - rappellent à ses disciples ces paroles fondamentales pour la foi, bases des prédications de Pierre (Act. 2 : 22-36 ; 3 : 13-15,18), enseignement développé par l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 15.
            A ce moment-là, les apôtres ne crurent pas les paroles que les femmes leur rapportèrent fidèlement ; Pierre lui-même, ayant vu le tombeau, s'étonnait de ce qui était arrivé.
            Mais le Seigneur, au long de cette journée, comme nous allons le rappeler, s’occupa en grâce de ses disciples « sans intelligence et lents de coeur à croire ». Il veilla à ce qu'ils se retrouvent ensemble en un même lieu où Il vint à eux en personne et leur ouvrit l'intelligence pour qu'ils comprennent les Ecritures.

 
LA MARCHE - CHRIST AVEC LES SIENS - SA PRESENCE - SA PAROLE (v. 13-30)
 
         La première partie du chapitre parle de la résurrection du Seigneur. La seconde nous montre les effets de la connaissance de sa résurrection sur la marche des croyants.
 
 
                     La communion dans la marche (v. 13-28)
 
         Les deux disciples qui s'en allaient à Emmaüs n'avaient pas reçu les paroles des femmes venues du tombeau vide. Ils s'apprêtaient à reprendre le cours de leur vie habituelle, comme si la mort du Seigneur n'avait été que la perte de leur espérance ! Ils n’avaient pas cru à sa résurrection et étaient bien loin de penser à la portée que ces événements devaient avoir sur leur vie. Car désormais, « si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et… il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 14-15). Cela fait partie de « tout ce qui est écrit » de Lui (v. 44), ce qu'il enseigna à ses compagnons de route ; et même s'ils ne les comprirent pas car ils n’avaient pas encore reçu le Saint-Esprit, ces paroles merveilleuses les ont attachés à Lui, et leur ont fait désirer Sa présence dans leur maison.
         Aujourd'hui comme en ce jour de la résurrection, ces deux choses produisent dans le coeur l'attachement à Christ :
  • sa Parole, qui éclaire et instruit les siens
  • sa présence, qui réveille leurs affections pour Lui. N’est-ce pas cette présence qui donne du prix à la réunion des saints au nom du Seigneur. Il est « là, au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20).
 
         Alors, avec une parfaite délicatesse, Jésus met à l'épreuve les coeurs de ses compagnons : Il « fit comme s'il allait plus loin » (v. 28). Leur réponse fut alors le fruit de l'action de sa parole dans leurs coeurs, de sorte qu'ils « le pressèrent, en disant : Reste avec nous » (v. 29). Ainsi Jacob en son temps, avait su « forcer » l' « Homme de Péniel » à ne pas le quitter avant qu’il ne l’ait béni (Gen. 32 : 26). Que le ministère de la Parole suscite en chacun de nous cette même prière : Reste avec nous, Seigneur ! Soyons assurés qu’Il nous répondra comme à ceux d’Emmaüs : « Il entra pour rester avec eux » (v. 30).
 
        
                     La communion dans la maison (v. 29-32).
 
         Jésus est maintenant à table avec ses « compagnons » (cf. Héb. 3 : 14). Nous avons là la figure courante dans I’Ecriture, celle de la communion, mais plus particulièrement de la communion en Christ et avec Lui. Il prend, au milieu des siens, la première place ; ils sont là comme ses invités, et cela ne les surprend pas. C’est Lui qui prend le pain, qui bénit, et qui, ayant rompu le pain, le leur distribue. Dès cet instant, dès qu'ils l'ont reconnu, Il disparaît de devant eux, mais non de leurs cœurs !
         Ces instants passés avec le Seigneur, en chemin et dans leur maison, ont eu un tel prix pour eux qu'ils ont voulu en faire partager le bonheur à ceux qui étaient restés à Jérusalem ; ils faisaient partie - selon l’expression que l’apôtre Paul emploiera dans sa deuxième épître à Timothée - de « ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur » (2 : 22).
         Dans notre marche au milieu du monde, dans notre maison, ou à l'écart du monde, nos cœurs étant gardés et sanctifiés par la « parole de la vérité », nous pouvons en paix jouir de la présence du Seigneur. Et comme nous le voyons dans la suite du chapitre, la réalisation de Sa communion et de Sa présence dans l'assemblée dépend de la manière dont nous comprenons pratiquement que nous avons été ressuscités avec le Christ qui est notre vie (Col. 3 : 1-4).

 
LA COMMUNION DANS LE RASSEMBLEMENT (v. 36 - 44)
 
                     Les conditions de la communion dans le rassemblement.
 
         Dans cette première réunion, au premier des premiers jours de la semaine, les cœurs des saints n’étaient occupés que de Christ. Ils s’entretenaient ensemble du grand évènement de cette journée unique : la résurrection du Seigneur. Les deux disciples venant d'Emmaüs pouvaient témoigner à leur tour de la grâce du Seigneur ressuscité, au cours des instants qu'ils avaient passés en sa présence.
         Un autre évangile précise que les portes du lieu où les disciples étaient assemblés étaient fermées par crainte du monde religieux. Tout était prêt pour que Jésus vienne et se tienne au milieu d’eux (v. 36) : leurs cœurs et leurs pensées étaient remplis de Christ.
         Ce n’est pas encore I’assemblée à proprement parler, car le Seigneur était encore sur la terre et ils n’avaient pas encore reçu la promesse de son Père (v. 49) ; mais au tout premier jour de l’ère de la résurrection, les grands principes de la réunion des saints autour de Christ sont établis et demeurent jusqu’à son retour. Nous pouvons bien nous demander avec tristesse dans quelle mesure nous réalisons ces choses aujourd'hui.
         Nous savons, par grâce, que le Seigneur est ressuscité ; nous croyons que selon sa promesse il est là, au milieu de nous (Matt. 18 : 20). Pour réaliser sa présence, il est nécessaire qu’Il remplisse nos coeurs afin qu’il n’y monte pas des pensées incrédules ou étrangères. Et, si nous ne sommes pas remplis de frayeur, il n’est pas moins nécessaire que nos coeurs soient unis à la crainte de son nom (Ps. 86 : 11b). N'oublions pas que nous sommes dans la présence du Fils de Dieu, devant qui tout genou se ploiera un jour : avec quel saint respect, dans quelle tenue devrions-nous paraître en sa présence ! La négligence dans ce domaine (Héb. 10 : 25) traduit, sinon que nous ne croyons pas à sa présence, du moins notre indifférence à ses droits et à sa sainteté !
 
                     Le Seigneur Jésus au milieu des siens.
 
         En venant au milieu des siens, le Seigneur leur apporte d’abord la paix ; ensuite, Il dirige les regards de leurs coeurs sur sa Personne pour qu’ils Le reconnaissent comme Celui qui est mort sur la croix et est ressuscité. L’incrédulité des disciples donne au Seigneur I’occasion d’établir une des vérités fondamentales du christianisme, savoir que c’est bien « Iui-même » (v. 39), c’est-à-dire I’Homme béni qu’ils avaient connu avant sa mort, et qu’Il est toujours un homme et non pas un esprit. Comme tel, Il est le centre des pensées et des affections de tous les siens, tandis qu’Il les invite à se souvenir qu’il « fallait que le Christ souffre, et qu’il ressuscite le troisième jour » (v. 4).
         Ce sont les éléments du « sacrifice de louanges » que les saints réunis autour de Christ présentent au Père, en son nom et par le Saint Esprit, tandis qu’aussi ils annoncent la mort du Seigneur en participant au mémorial de ses souffrances et de sa mort « jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11 : 26).
 


LES ECRITURES - LE TEMPS DU SERVICE ET DE L'ATTENTE (v. 45 – 48)
 
         Servir Christ n'est possible que dans I’obéissance aux Ecritures ; c'est pourquoi ici, en premier lieu, Il ouvre I’intelligence des siens (en attendant la promesse d’en haut) pour comprendre les Ecritures. « Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffre, et qu'il ressuscite d'entre les morts le troisième jour » (v. 46). Cest le fait central des Ecritures, « tout ce qui est écrit de (lui) dans la loi de Moise, dans les prophètes et dans les psaumes » (v. 44), a été accompli. Tout service, tout témoignage découlent et dépendent de Christ et de son oeuvre.
         Le Seigneur indique ensuite aux siens le service qu’ils auront à remplir ; savoir annoncer : « que la repentance et le pardon des péchés soient prêchés en (son) nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (v. 47). Le livre des Actes nous montre que toute la prédication des apôtres était basée sur la mort et la résurrection de Christ. Tel était le témoignage qui leur était confié. Cette parole avait retenti chez les Thessaloniciens. Ils s'étaient alors « tournés vers Dieu, (se) détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Thes. 1: 9). Comme les croyants de Thessalonique, nous nous sommes détournés du monde et des choses mortes et mensongères qui y sont ; vivants de la vie de Christ, nous servons sur la terre le Dieu vivant et vrai. Nos pensées et nos cœurs sont alors fortifiés comme les leurs, car nous sommes encore sur la terre « pour attendre des cieux son Fils, qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient » (1 Thes. 1 : 10). Les apôtres avaient donc annoncé le message confié par les anges : « Ce Jésus ... viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller au ciel » (Act. 1 : 11).
 
 
 
CHRIST DANS LA GLOIRE (v. 50 – 53)
 
         Dans l'évangile selon Luc, le Seigneur quitte les siens en levant ses mains en haut et tandis qu'Il les bénit, il est élevé dans le ciel. Ce dernier témoignage de la grâce de notre Sauveur est la conclusion parfaite du récit inspiré de cet évangéliste. Il va poursuivre son récit dans le livre des Actes, où il nous montrera son entrée au ciel. Une nuée le reçoit, le dérobe à nos regards (1 : 9). Il est désormais dans le lieu de la demeure de la gloire de l'Eternel (Ex. 40 : 34-35) !
         La présence de Christ dans la gloire, assis à la droite de Dieu (Marc 16: 19) est un des faits dominants de la présente « économie de la grâce », car en Lui, nous avons «  un souverain sacrificateur… qui peut compatir à nos faiblesses » (cf. Héb. 4: 14-16), et aussi « un avocat auprès du Père » (1 Jean 2 : 1).
         Un autre grand fait, qui découle de la glorification de Christ auprès du Père, est que nous avons sur la terre « un autre Consolateur, pour être avec nous éternellement, l'Esprit de  vérité... (qui) demeure avec nous et en nous » (Jean 14 : 16-17).
         Enfin, le Seigneur est allé préparer nos places dans la maison de son Père. Ecoutons Sa promesse : « Si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14 : 2- 3). La dernière parole qu’Il nous adresse est celle-ci : « Oui, je viens bientôt ». Nous lui répondons avec joie : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 : 20).
 
 
                                                J.P. Fuzier – Août-Octobre 2002