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LE REGNE DE JOSIAS : 2 CHRONIQUES 34-35 (2)

 
 
 
CHAPITRE 34 (suite) :
 
           
3 – La découverte du livre de la loi – l’humiliation de Josias : (v. 14-22)
 
 
                        3. 1 Le livre de la loi trouvé dans le temple (v. 14-19)
                       
            Tout a été conduit par Dieu pour que Josias ait le désir de réparer la maison et que Hilkija trouve ensuite le livre de la loi. Le peuple était préparé à le recevoir, mais il lui manquait l'instruction nécessaire, pour se conformer à ce qu'exigeait la loi. On imagine la joie du roi, mêlée de crainte, en apprenant que le livre avait été trouvé. Dieu bénit Josias en permettant la découverte de ce livre qu’il n’avait jamais vu de sa vie. 
            Shaphan, le scribe, est responsable de garder et d’enseigner les Ecritures ; il a très probablement lu devant le roi les passages de Deutéronome 28 et 29 qui énumèrent les bénédictions en cas d’obéissance, et les « malédictions qui sont écrites » (v. 24 ; Deut. 29 : 20) en cas de désobéissance et d’idolâtrie. En tout cas, ce qui a frappé le roi dans cette lecture, c’est l'éloignement et la désobéissance du peuple qui ont provoqué la « fureur de l’Eternel » (v. 21b). Dieu est vrai ; Josias sait que si lui et son peuple n'obéissent pas, des châtiments s'en suivront et s’exécuteront certainement. Comment y échapper ?
            Josias est brisé, sa conscience est atteinte jusqu'au plus profond. Il se rend compte tout de suite que le mauvais état d’Israël ne date pas d'hier, et il est effrayé devant l'attitude que le peuple a eue jusqu'à ce jour. Cette idolâtrie que son père Amon avait permise était au détriment de ce qui revenait à Dieu. Josias, qui a eu à cœur de la détruire mais il redoute néanmoins la décision de l'Eternel. C’est un homme qui « tremble » à la parole de l’Eternel (Es. 66 : 2). Nous allons voir comment Dieu tiendra compte de l’humiliation et des pleurs du roi.
            Israël avait reçu ses instructions dans le livre de la loi. Or celui-ci avait été perdu et personne ne s'en était inquiété. Hilkija, le sacrificateur, aurait dû garder ce livre confié par Moïse aux sacrificateurs, et qu’en avait-il fait ? Il semble incompréhensible que ce livre ait été perdu. En peu de temps, les enseignements de la Parole se sont trouvés foulés aux pieds. Dans quelle mesure sommes-nous éloignés des enseignements de la Parole et de Celui qui en est le centre ? Le Seigneur désire nous approcher de Lui par ce livre de la grâce qui est entre nos mains ; Il veut  que nous soyons humiliés - sans être toutefois découragés.
            En lisant la Parole, nous sommes parfois découragés, humiliés en réalisant que nous ne marchons pas à la hauteur de notre position devant Dieu. Nous sommes des vases faibles qui doivent être brisés pour que la lumière brille. Le Seigneur, la Parole et son Esprit sont toujours les ressources dans un temps de faiblesse, et Dieu répond lorsqu’Il a devant Lui des cœurs brisés et humiliés : « Sois fort... Soyez forts... et travaillez; car je suis avec vous... La Parole... et mon Esprit, demeurent au milieu de vous ; ne craignez pas » (Agg. 2 : 4b-5).
 
            Dans ce chapitre, nous trouvons plusieurs fois cette expression : « le livre, du livre » (v. 14, 16, 18, 21, 24, 30). C’est le seul livre valable dans toute la création parce qu’il nous parle d'une Personne, le Seigneur, du commencement à la fin. Pour nous qui Le connaissons, ce livre, c'est la Parole qui est « la vérité » (Jean 17 : 17). Nous n’avons pas à faire de réforme de l’ampleur de celle de Josias, mais que le Seigneur nous encourage, nous fortifie ; nous en avons tous besoin. La Parole nous est donnée pour y puiser et nous avertir aussi ; elle sert également à nous corriger et l'Esprit nous est en aide. Dieu veuille que nous soyons comme Josias, profondément touchés en lisant ce qui est écrit dans ce Livre.
            Pour Hilkija qui a retrouvé ce livre de l'alliance, il a de la valeur aussi. A-t-il cette valeur pour nous, ou parlons-nous comme Shaphan d'un livre ? Est-ce un livre comme les autres, ou « le Livre » ? Il n’est pas donné pour satisfaire notre curiosité intellectuelle, mais pour parler à nos consciences, à nos cœurs. C'est le livre devant lequel nous faisons taire notre sagesse naturelle, et notre intelligence aussi, car c'est Dieu qui nous parle. Quand nous ouvrons la Parole, seul, en famille, ou en assemblée, réalisons-nous que Dieu s’adresse à nous ?   
            On peut sonder des livres écrits par l’homme ; mais quant à la Parole de Dieu, c'est elle qui nous sonde. Après l’avoir lue, on ne devrait pas être dans le même état qu'auparavant. Ce fut le cas pour Josias. Sa réaction, au verset 19, démontre qu’il est profondément touché dans son cœur et sa conscience. Il déchire ses vêtements, terrassé par cette Parole de Dieu. Ce serait magnifique si elle opérait de cette manière dans nos cœurs. Quand on la lit avec prière, le Seigneur permet qu'on ne soit pas dans le même état qu’avant. Pourquoi restons-nous quelquefois dans le même état ? La Parole n’a pas perdu sa puissance, mais c’est la sensibilité de nos cœurs qui s’est émoussée. Elle a été étouffée par les soucis, les richesses et les voluptés de la vie comme dans la parabole du semeur (Luc 8 : 14), ou alors parce que notre cœur est endurci. Pour Josias, c'est la première fois de sa vie qu'il la lit, mais quel effet elle a sur lui ! Prions pour qu’elle ait le même impact sur nous qui, espérons-le, la lisons tous les jours.      
            « J’ai de la joie en ta parole, comme un homme qui trouve un grand butin » (Ps. 119 : 162). Josias a trouvé là un grand trésor par lequel Dieu a pu opérer dans son cœur,  l’encourager à suivre le chemin où il avait commencé à marcher.
 
 
                        3. 2 Hulda la prophétesse (v. 20-22)
 
            Josias commande qu’on aille consulter l’Eternel pour lui. Hilkija et les gens du roi sont conduits à s’adresser à Hulda, la prophétesse. Aujourd’hui, on ne délègue pas quelqu'un pour aller consulter le Seigneur ; on y va soi-même par la prière individuelle ou en assemblée.                       
            C'est une femme que Dieu va utiliser. Pourquoi Josias envoie-t-il vers Hulda et non vers le prophète Jérémie avec lequel il avait grandi ? Parce que c'est un temps de faiblesse et le Seigneur est sensible à celle-ci. Jérémie est là, jeune encore, mais le Seigneur veut utiliser un autre instrument, une femme prophétesse. Même dans ce temps-là, Dieu se réserve des témoins.
            Hulda vivait humblement, dans l'ombre ; mais cette femme pieuse aimait Dieu et demeurait si près de Lui qu’elle a pu immédiatement communiquer Sa pensée. Elle restait à sa place, elle gardait les vêtements, un travail approprié pour une femme. Elle ne vivait pas dans le plus beau quartier de la ville. Aussi Dieu peut-Il se révéler à elle d'une manière toute particulière, lui donner une vision spirituelle très claire, de telle sorte qu’elle pourra instruire Josias de la part de Dieu.
            Le Seigneur emploie qui Il veut, comme Il veut, et quand Il veut ; nous n'avons pas à regarder au serviteur ou à la servante qui peut être bien faible. Mais derrière celui-ci, qui n'est qu'un canal, il y a le Seigneur, sa Parole, son Esprit.
            C'est le ministère prophétique qu’il est important de relever ici. Dieu se sert de cette prophétesse à sa place, inconnue, modeste, sans qu’elle ne soit mise en avant. Cette femme apporte la parole de l'Eternel. Puis-je dire avec droiture : ce que j'apporte est la parole de Dieu ?
 
            Dans l’assemblée, est-il juste de dire que la sphère du service des sœurs est étroite ? Non, leur service est extrêmement varié et précieux ; sans désobéir à la Parole, elles peuvent être extrêmement utiles, dans leur famille tout d'abord, et à la place qui leur est assignée. Comme Priscilla, elles peuvent être des « aides » à leur mari, dans l'assemblée. En Romains 16, nous avons cette liste de sœurs qui ont beaucoup travaillé, qui ont été utiles pour l'apôtre et l'assemblée. Priscilla et Aquilas sont mentionnés à six reprises dans les Actes et les lettres de l'apôtre, chaque fois à la place qui leur convient ; c’est un couple uni, qui aime et sert le Seigneur dans le cadre de l'assemblée. Quand il s'agit d'enseigner, c'est Aquilas qui assume sa responsabilité ; lorsqu’il faut manifester l'hospitalité, ou recevoir l'assemblée dans leur maison, c'est Priscilla qui est mentionnée la première.
            Dieu choisit ses serviteurs, ici Hulda et non Jérémie. Dieu a appelé Néhémie pour relever la muraille, et pourtant il n’était pas à la même hauteur de piété et de connaissance de la Parole qu'Esdras. Dieu a jugé bon de former un autre serviteur qui aimait autant le peuple qu’Esdras, pour un autre service.
            Dans l'assemblée aussi, le Seigneur peut se servir d'un jeune frère, d'une jeune sœur, pour aider, donner une parole de la part de Dieu, dans l'assemblée, pour encourager quelqu'un. Chacun est exhorté à prendre garde au service qu'il a reçu « dans le Seigneur » pour l'accomplir (Col. 4 : 17 ; 2 Tim. 4 : 5). 
 
 
                        3. 3 Le message délivré par Hulda  (v. 23-28)
 
            Hulda n'avait aucune autorité, et n'a pris aucune décision par elle-même. Mais elle a communiqué de la part de l’Eternel une révélation très douloureuse pour le peuple et rassurante pour son roi. Elle dit au verset 23 : « Dites à l'homme qui vous a envoyés vers moi ». Hulda sait très bien qui est cet homme, qu’il s’agit du roi. Elle ne manque pas de respect, mais elle parle en tant que messagère de la pensée de Dieu et il n'y a pas de grands ni de petits devant lui.
            La prophétesse ne peut que confirmer ce que la Parole de Dieu vient de révéler à Josias par la lecture faite par Shaphan :
 
                        - au sujet de Jérusalem (v. 24-25) : « Je fais venir du mal sur ce lieu et ses habitants, toutes les malédictions qui sont écrites dans le livre qu’on a lu devant le roi…. » ; il s’agissait bien des paroles que Shaphan avaient lues (v. 18). Cela montre que le cœur du peuple d'Israël n’avait pas changé, malgré la purification effectuée par son roi. C’est ce qu’elle rappelle au verset 25 : « Ils ont abandonné l’Eternel… ». Dieu ne peut plus revenir sur son jugement. C’est trop tard, le vase de Sa patience est rempli. « A cause de trois transgressions de Juda, et à cause de quatre… j’enverrai un feu dans Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem » (Amos 2 : 4). Cette expression, maintes fois répétées au début de cette prophétie à l'égard des peuples environnants Israël, est très solennelle. C’est comme si Dieu disait : « Cette fois je ne passe plus par-dessus, trois fois je l’ai fait, quatre c'est trop ! ». Dieu connaît le cœur de ce peuple : « Tu es près, dans leur bouche, mais tu es loin de leurs reins » (Jér. 12 : 2). Ils s’étaient éloignés de Dieu dans leurs affections.
            Le jugement est prononcé, irrévocable, mais Dieu ne dit pas quand il sera exécuté. Paul dit aux Thessaloniciens : « Vous vous êtes tournés vers Dieu, vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai... » (1 Thes. 1 : 9-10). Combien il est grave de faire le chemin inverse : aller de Dieu vers les idoles !
 
                        - concernant Josias (v. 26-28) : « Parce que ton coeur a été sensible... moi aussi j’ai entendu, dit l’Eternel. Voici, je vais te recueillir auprès de tes pères, et tu seras recueilli en paix dans tes sépulcres, et tes yeux ne verront pas tout le mal que je fais venir sur ce lieu, et sur ses habitants ». C’est la manifestation de la grâce envers Josias parce qu’il a humilié son cœur. « Le juste est recueilli de devant le mal » (Es. 57 : 1). Il sera épargné du jugement qui va tomber sur Jérusalem (en 588), retiré de devant le mal (en 610), mais sans que le Seigneur lui dise à quel moment ce jugement sera exécuté. Josias vivra encore 13 ans et Jérusalem sera détruite 22 ans après sa mort. Quand il y a un retour dans le cœur, le Seigneur en prend note et « diffère » le jugement prononcé. Josias a la conscience tranquille car il a confessé pour lui-même l'état de son peuple dont il avait la charge.
            Aujourd'hui celui qui s'humilie devant la Parole de Dieu, réalise l’étendue qui existe entre ce que la chrétienté devrait être et ce qu’elle est devenue. Elle n'échappera pas au jugement. Cependant, Dieu a un moyen pour que ceux qui croient en Lui y échappent.
 
            L’état actuel de l’Eglise, au milieu de laquelle le Saint Esprit habite encore, ressemble aux temps de l'apostasie d'Israël. Josias est comme « ce qui retient » (2 Thes 2 : 6-12). Quand l’Esprit Saint - « celui qui retient » - sera retiré, l'Inique sera alors manifesté et le jugement s’abattra sur l’église apostate, par l'envoi d'une énergie d'erreur pour que les hommes croient au mensonge jusqu'au moment où le Seigneur Jésus le consumera par le souffle de sa bouche. Josias est comme le dernier témoin qui retient. Quand il disparaîtra, il en sera fini - pour un temps - de l’histoire d’Israël et ce peuple sera déporté à Babylone.
            Dans les épîtres à Timothée,  nous trouvons plusieurs fois l’expression : « Mais toi... ». Ici le peuple est déjà jugé mais Josias est encore là, demeurant au milieu du peuple comme un « frein » à l’expansion du mal. Josias est un témoin fidèle : il a tremblé en écoutant la Parole. Il se distingue de la masse, et l'Eternel regarde toujours à celui qui « tremble » à sa Parole (Es. 66 : 1-2). Ressemblons-nous à Josias quand nous ouvrons l’Ecriture ? Avons-nous ce brisement de cœur devant la ruine du témoignage, en voyant l'état de l'assemblée ? Dieu a vu que Josias n’a pas seulement déchiré ses vêtements, mais son cœur : « …parce que ton cœur a été sensible… et que tu as pleuré devant moi ». Josias a combattu un bon combat pour l’Eternel, comme Paul qui a pu dire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi… » (2 Tim. 4 : 7-8) ; « la couronne de justice » lui était « réservée » comme à tous ceux « qui aiment son apparition », celle du Seigneur quand il viencra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (1 Thes. 1 : 10).
           Soyons attentifs à la Parole, et « sortons » vers Christ ! (Héb. 13 : 13). « Partez, partez ; sortez de là ; ne touchez pas à ce qui est impur ! Sortez... soyez purs, vous qui portez les vases de l’Eternel » (Es. 52 : 11). Si nous avons à cœur les intérêts du Seigneur et sa gloire ici-bas, nous serons comme Joshua, le grand sacrificateur (Zach. 3 : 1-2), semblables à « des tisons sauvés du feu », mis à l'abri du jugement prononcé sur la chrétienté apostate.
            « Cacherais-je à Abraham ce que je vais faire… » (Gen. 18 : 17). Ce verset exprime la même pensée : Dieu se révèle à Abraham comme à son serviteur fidèle. Il a été sensible à l’humiliation de Josias, un autre serviteur fidèle, aussi ne veut-Il rien lui cacher de ce qui va arriver. Dieu se révèle à la fidélité. « Le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance »  (Ps. 25 : 14).
            Nous savons ce que deviendra ce peuple sitôt après la mort de Josias qui l'a obligé (v. 33) à suivre l’Eternel. Ce roi fidèle à son Dieu a eu à cœur les enseignements de Moïse et de la Parole connue à ce moment-là. Il a voulu les faire découvrir au peuple pour qu'il s'y soumette mais il semble bien que la repentance collective soit demeurée très superficielle.
            L'Esprit veut ainsi nous montrer qu'il doit y avoir une repentance profonde envers Dieu pour que sa bénédiction se déverse. « Nous reconnaissons, ô Eternel ! notre méchanceté, l’iniquité de nos pères ; car nous avons péché contre toi… A cause de ton nom, n'avilis pas le trône de ta gloire... Souviens-toi... nous nous attendons à toi » (Jér. 14 : 20-22). « Aie donc du zèle et repens-toi » dit l'Amen à l'assemblée qui est à Laodicée(Apoc. 3 : 19). Josias avait eu ce zèle, il s'était repenti et Dieu a pu le bénir.
 
            Qu'est-ce que l'humiliation ? Le contraire de l'humiliation est la tolérance du mal ; c’est associer notre marche et même nos pensées avec ce que condamne la Parole de Dieu. S'humilier, c'est comprendre la gravité de ce qui nous a éloignés de Dieu. Ce n'est pas seulement comprendre la misère où nous sommes, mais le déshonneur qui en résulte pour Dieu. C'est dans ce but que nous avons des réunions d'humiliation. Leur plus grand motif est le fait d’avoir déshonoré Dieu. C'est ce qu’a éprouvé Josias : reconnaître l’état dans lequel on devrait être et confesser le bas état dans lequel on se trouve et ce qu'on a fait. Dieu répond parce qu’Il a entendu l’humiliation et les pleurs de Josias. Pleurer devant l’Eternel n'est pas pleurer sur soi. Lorsqu’on se trouve dans la présence de Dieu on voit plus clair. La Parole de Dieu est comme un baromètre.
 
 
                        3. 4 La lecture publique de la parole de Dieu dans le temple (v. 29-30)
 
            Maintenant Josias va assembler tout le peuple à Jérusalem à la maison de l'Eternel, le lieu qu'il aimait, et on y lira toutes les paroles du livre de l’alliance ; il ne veut pas garder la Parole pour lui, et il a du zèle pour le peuple de Dieu ; c’est un exemple pour nous.
 
            « Eux l'entendant » - littéralement « à leurs oreilles » (v. 30). Il nous arrive de lire la Parole sans l'entendre, de l'entendre sans l'écouter. Mais ici il est bien précisé que « tout le peuple » était là, « depuis le grand jusqu’au petit », pour « prêter l’oreille au livre de la loi » (Néh. 8 : 3). Il n’y a pas seulement les sacrificateurs, les grands, mais jusqu'aux petits : tous sont là pour écouter la loi. 
            « Bienheureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie de ce livre, et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche ! » (Apoc. 1 : 3).
Josias a été un puissant prédicateur, juste avant le jugement. Actuellement, avant l'enlèvement de l'Eglise, beaucoup de prédicateurs sont encore suscités pour annoncer la Parole. Après il n'y aura plus d’occasions d'écouter l'Evangile. C'est encore un appel aujourd'hui à venir au Seigneur, à Lui donner son cœur. 
                  
 
                        3. 5 L’alliance devant l’Eternel (v. 31-33)
 
            « Et le roi se tint debout à sa place, et fit cette alliance devant l’Eternel, de marcher après l’Eternel et de garder ses commandements et ses témoignages et ses statuts, de tout son cœur et de toute son âme, pour pratiquer les paroles de l’alliance écrites dans ce livre » (v. 31).
            Le roi se tient « debout à sa place ». C'est une position de respect ; il n'est pas assis sur son trône. C'est Dieu qui parle et l'autorité de cette Parole s'impose à Josias et à tout le peuple. Seul David s’est assis en présence de l’Eternel (2 Sam. 7 : 18).
            Josias s’engage solennellement dans une alliance avec l’Eternel. Comme chrétiens, nous n'entrons  pas dans une alliance avec Dieu comme Israël car « notre communion est avec le Père et avec son fils Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3). C'est une relation d'un ordre infiniment supérieure à celle découlant d'une alliance. 
             
            « Faire alliance avec l'Eternel », c’est s'engager à être son peuple, à l'adorer lui seul, à garder la loi, pas seulement extérieurement, mais dans son cœur. Génération après génération, ils se sont engagés à garder l’alliance, « légèrement », de leurs lèvres (Lév. 5 : 4) : « Tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19 : 8) ; « Loin de nous que nous abandonnions l’Eternel pour servir d’autre dieux ! » (Jos. 24 : 16). Mais ils n'ont jamais véritablement gardé l’alliance ! La garder, c'est engager son cœur. Bien que Josias ait obligé le peuple à servir l'Eternel, leur cœur n'était pas concerné, et la faillite était proche. Aussi longtemps que l'alliance est conclue entre l'homme et Dieu, que la capacité de l'homme est mise en avant, ce sera la faillite !
            Mais dans Jérémie 31 : 31-34 - cité en Hébreux 8 : 8-12 -, Dieu s'engage lui seul en grâce et établit pour Israël et non plus seulement avec son peuple une nouvelle alliance « d'autant meilleure que Jésus a été fait le garant » (Héb. 7 : 22). L'homme n'est p lus partie contractante de cette nouvelle alliance parce que le fondement de l'alliance est de Dieu u niquement et elle est tout entière pour la bénédiction de l'homme. 
            Manassé avait « commandé » à Juda de servir l'Eternel (33 : 16), mais Josias, conscient de l'état du peuple, « l'oblige » ou « l’asservit » (v. 33), ce qui va plus loin que commander. Il était conscient de la responsabilité que l'Eternel lui avait donnée, pour que ce peuple se tourne des idoles vers Dieu et il les a « obligés » à se tourner vers Dieu. Ce terme « obliger » montre l'état réel du cœur du peuple. Il y a une nuance toutefois : il fait entrer dans l'alliance Juda et Benjamin, et il oblige Israël. Il semble que son attitude n'a pas été la même vis-à-vis des uns et des autres. Pour Juda et Benjamin, il était normal de venir à l'Eternel, car ils avaient lu la loi. Mais on ne voit pas Israël (les 10 tribus) monter à la maison de l'Eternel ; aussi Josias les oblige-t-il à servir l'Eternel, c'était plus contraignant qu’un ordre. Parmi ces 10 tribus, il y avait peut-être des âmes qui hésitaient entre Dieu et les idoles, alors il les contraint. Hélas, ce sera un échec. Dans le fond, il ne se faisait pas d’illusion, étant très lié à Jérémie le prophète ; tant de passages dans le livre de Jérémie montrent l’état réel du peuple (5 : 23 ; 13 : 10…).
            Quand la Parole est lue, les auditeurs sont obligés d'entendre ; ils ont dès lors la responsabilité de venir au Seigneur, ou de revenir à Lui, Celui qu'ils avaient oublié. Tous ceux qui ont été obligés ont reçu cet avertissement bien solennel.
            De même, pendant le millénium, il y aura des fils de l’étranger qui serviront en dissimulant (Ps. 18 : 44). Pendant la fin du règne de Josias, où il les a obligés, ils ne se détournèrent pas de l'Eternel, tout en dissimulant le fond de leur cœur. Le chapitre 36 montrera à quel point le cœur de ce peuple était tombé.