bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
ZACHARIE, UN JEUNE PROPHETE DE DIEU

 
 Un bel exemple d’attachement et de fidélité à l’Eternel
 Zacharie, un porte-parole et un témoin de l’Eternel
 Les encouragements donnés au peuple de Dieu
 La purification du grand sacrificateur Joshua
 Un homme dont le nom est « Germe », qui sera « sacrificateur sur son trône »
 

            Cyrus a été l’instrument choisi par Dieu pour que son culte soit rétabli à Jérusalem. Il a encouragé les rescapés de Juda – ceux qui se souvenaient en pleurant de la ville du grand Roi et l’avaient placée au-dessus de la première de leurs joies (Ps. 137 : 1, 5, 6) – à retourner dans leur pays dévasté, pour y rebâtir le temple de l’Eternel (Esd. 1 : 1-4).
            Les parents de Zacharie font partie de « ceux dont Dieu avait réveillé l’esprit » (v. 5), et qui étaient prêts à accepter de revenir au pays de la promesse, malgré les grands dangers de la route. Un peu moins de cinquante mille personnes, d’entre les différentes classes du peuple, partent sous la conduite de Joshua et de Zorobabel.
            Arrivés à bon port, ils reconstruisent d’abord l’autel de l’Eternel, « car la terreur des peuples de ces contrées était sur eux » (3 : 3), et ils y offrent des holocaustes. Puis ils entreprennent de rebâtir le temple et en posent les fondements – scène particulièrement émouvante (v. 10-13). Mais bientôt, ils se laissent arrêter par les manœuvres d’intimidation de leurs adversaires – et même par l’ordre d’un successeur de Cyrus. Hélas ! cette interruption leur donne l’occasion d’édifier pour eux de belles demeures lambrissées (Agg. 1 : 4). Leur amour pour Dieu s’est refroidi ; leur orgueil s’est développé ; la maison de l’Eternel est à l’abandon. Quatorze ans s’écoulent avant que Dieu intervienne en se servant des prophètes Aggée et Zacharie (Esd. 4 : 24 ; 5 : 1, 2).
 
 
Un bel exemple d’attachement et de fidélité à l’Eternel
 
            Zacharie était vraisemblablement né à Babylone. Après avoir passé son enfance au milieu des captifs et subi les conséquences de l’infidélité du peuple de Dieu (2 Chr. 36 : 15-17), le voilà à Jérusalem. Instruit par des parents pieux, il va être un instrument utile, obéissant au Seigneur, et sera son prophète. La seconde année de Darius, « la parole de l’Eternel vint à Zacharie le prophète »(Zach. 1 : 1).
            La parole de Dieu ne donne aucun détail sur son appel. Comme Jérémie, il aurait pu dire : « Ah, Seigneur Eternel ! voici, je ne sais pas parler ; car je suis un enfant » (Jér. 1 : 6). Pourtant, il va recevoir une série de visions au sujet desquelles il éprouve le besoin d’être éclairé.
            Zacharie est disposé à se laisser enseigner par des anges qui lui sont envoyés (1 : 9, 12, 14, 19 ; 2 : 3 ; 4 : 1, 5… ; Héb. 1 : 14), et il ne craint pas de les interroger. Enfants de Dieu, suivons ce bon exemple. Ayons, comme ce « jeune homme » (2 : 4), le désir d’être enseignés au sujet des pensées divines. Nous avons reçu le Saint Esprit, et la Parole est entre nos mains. Ces ressources nous permettent d’être beaucoup plus éclairés que lui, selon le vœu que formulait l’apôtre Paul en faveur des Ephésiens (Eph. 3 : 16-19). La Parole n’était pas encore complète du temps de Zacharie ; elle l’est aujourd’hui. Qu’elle habite richement dans nos cœurs ! (Col. 3 : 16).
            Le monde autour de nous mûrit pour le jugement de Dieu. Retenons le secret de ces serviteurs, appelés à servir aussi dans un temps très sombre. Ils vivaient dans une communion étroite avec Dieu, et prenaient garde à ne pas se souiller lors des contacts indispensables avec le monde.
            Comme Zacharie, appliquons-nous à comprendre la pensée de Dieu (1 : 9, 19 ; 4 : 4, 11). N’hésitons pas, nous aussi, à poser des questions. Posons-les à des croyants plus avancés que nous dans le chemin de la foi. Et quant à nos regards, suivons son exemple. « Et je levai mes yeux et regardai » (1 : 18 ; 2 : 1 ; 5 : 1 ; 6 : 1). D’ailleurs l’ange l’y invite aussi (5 : 5). Cherchons les choses qui sont en haut « où le Christ est assis à la droite de Dieu », et pensons à elles, plutôt qu’à « celles qui sont sur la terre » (Col. 3 : 1-3).
 
 
Zacharie, un porte-parole et un témoin de l’Eternel
 
            Zacharie est donc – en même temps qu’Aggée – un porte-parole de l’Eternel auprès des fils de Juda remontés de la captivité.
            Il est sans doute présent au moment où les fondements du nouveau temple sont posés (Esd. 3 : 10-13). Il mêle ses larmes – de joie ou de tristesse – à celles du reste du peuple. Les fondements de ce nouvel édifice sont posés là où le magnifique temple de Salomon avait été bâti. Cependant, il est évident que ce temple sera beaucoup moins somptueux que le premier.
            Or la construction de cette maison suscite de l’opposition de la part des ennemis de Juda. Et les difficultés extérieures font apparaître le manque d’énergie du peuple et son laisser-aller. Chacun court à sa maison et recherche son propre intérêt. Alors, la discipline de Dieu est sur eux : les cieux retiennent la rosée et la terre son produit. On sème beaucoup, mais on récolte peu. Et ce qu’ils apportent à la maison de l’Eternel a si peu de valeur qu’il « souffle dessus » (Agg. 1 : 6-11).
            L’Eternel lit dans les cœurs et il choisit qui il veut pour son service. Avec Aggée le prophète, il envoie Zacharie, jeune homme, pour réveiller les siens de leur sommeil spirituel. Il n’est pas rare que Dieu utilise des témoins très jeunes, qui servent le Seigneur de toutes leurs forces.
            Aggée, vraisemblablement plus âgé, met d’abord en évidence dans ses messages le relâchement moral du peuple et invite ceux qui le composent à considérer soigneusement leurs voies (Agg. 1 : 5, 7). Il évoque ensuite la venue de Celui qui est le « désir de toutes les nations » (2 : 7). Le Seigneur, par sa seule présence, remplira la maison de Dieu d’une gloire plus grande qu’au temps de Salomon. « La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première » (v. 9).
            Dans les messages de Zacharie, on trouve une esquisse prophétique complète d’Israël durant le temps des nations – de la captivité au millénium. Il parle beaucoup du Messie, de sa venue, suprême consolation pour son peuple affligé. A cet égard, ses écrits peuvent être comparés à ceux d’Esaïe et de Daniel.
 
 
Les encouragements donnés au peuple de Dieu
 
            Zacharie encourage d’abord le peuple à revenir à l’Eternel des armées : « Revenez à moi… et je reviendrai à vous… Ne soyez pas comme vos pères » (Zach. 1 : 3, 4).
            Et pour réveiller les cœurs attiédis, il délivre le plus beau message qui soit: il parle de la personne, de l’œuvre et des gloires de Christ. Ce livre présente Christ plus que l’ensemble des petits prophètes. Un tel ministère vient à propos pour faire brûler les cœurs, comme ceux des deux disciples d’Emmaüs au moment où, retournant à leurs occupations antérieures, ils s’éloignaient de Jérusalem (Luc 24 : 31-33).
            Dans les visions de Zacharie, les anges se succèdent et s’empressent. L’un s’en va et dit à un autre : « Cours, parle à ce jeune homme » (2 : 4). Le Seigneur a « de bonnes paroles, des paroles de consolation » pour son peuple (1 : 13). Il est annoncé ici au prophète que « Jérusalem sera habitée comme les villes ouvertes » (2 : 4). La ville n’aura plus besoin de murailles ! Elle sera agrandie « à cause de la multitude des hommes et du bétail qui seront au milieu d’elle. Et moi, je lui serai, dit l’Eternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d’elle » (v. 4, 5). La merveilleuse période milléniale est ainsi annoncée. Ces promesses font suite à celles qui ont été faites au début du livre par Celui qui est « revenu à Jérusalem avec miséricorde » (1 : 16). Tous les conseils de Dieu sont la fermeté même ; nous pouvons être pleinement assurés de leur accomplissement.
 
 
La purification du grand sacrificateur Joshua
 
            L’Eternel accorde à Zacharie le privilège de prendre part à la scène remarquable rapportée au chapitre 3. « Et il me fit voir Joshua, le grand sacrificateur, debout devant l’Ange de l’Eternel… Et Joshua était vêtu de vêtements sales » (v. 1-3).
            Dieu avait donné des instructions formelles concernant la consécration et la purification des sacrificateurs (Lév. 8). Se présenter devant lui avec de la souillure était aller au-devant d’une condamnation certaine. Satan est présent ici dans son rôle habituel d’accusateur (Apoc. 12 : 10), prêt à saisir toutes les occasions. Mais l’Eternel, « qui a choisi Jérusalem », le tance avant qu’il n’ait ouvert la bouche (Zach. 3 : 2).
            Joshua est une figure d’Israël, la nation coupable. Satan voudrait mettre en évidence son état misérable. Mais Joshua est comparé par l’Eternel à « un tison sauvé du feu ». Il n’a rien à dire. Il est simplement l’objet, comme chaque enfant de Dieu, d’une grâce totalement imméritée, acquise par l’œuvre de la croix.
            L’Ange – une figure de Christ – commande ensuite à ceux qui se tenaient devant lui d’ôter les vêtements sales du grand sacrificateur. Puis il s’adresse à lui en lui disant : « Regarde, j’ai fait passer de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête » (v. 4). Le prophète intervient alors pour dire : « Qu’ils mettent une tiare pure sur sa tête ! » (v. 5).
            Aussitôt, ils mettent la tiare pure sur la tête de Joshua. La requête de Zacharie était en accord avec la pensée divine. Sa communion avec Dieu était réelle et il avait pu discerner ses pensées. Sur la tiare devait se trouver la lame d’or, portant les mots gravés : « Sainteté à l’Eternel » (Ex. 28 : 36). C’était un des insignes les plus remarquables des fonctions élevées du souverain sacrificateur – qui n’est lui-même qu’une pâle figure de notre grand souverain sacrificateur, Jésus Christ. La Parole ne se lasse pas – en particulier dans l’épître aux Hébreux – de décrire la parfaite beauté de Christ et ses offices de sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec. Tandis que cette scène se déroule, « l’Ange de l’Eternel se tenait là » (v. 5).
            Et l’Ange déclare solennellement à Joshua : « Ainsi dit l’Eternel des armées : Si tu marches dans mes voies, et si tu fais l’acquit de la charge que je te confie, alors tu jugeras aussi ma maison, et tu auras aussi la garde de mes parvis, et je te donnerai de marcher au milieu de ceux-ci qui se tiennent devant moi » (v. 7). Purifié, justifié, Joshua reçoit donc, associé à ses compagnons, des responsabilités particulières. Celles des chrétiens sont plus grandes encore. Introduits devant Dieu, revêtus de justice, ils sont rendus capables de lui offrir la louange dans le sanctuaire.
 
 
Un homme dont le nom est « Germe », qui sera « sacrificateur sur son trône »
 
            Au chapitre 6, depuis le verset 9, le jeune prophète reçoit de l’Eternel une mission très particulière : il doit placer des couronnes sur la tête de Joshua, le grand sacrificateur, et aussi lui remettre de l’argent et de l’or. Ces choses précieuses ont été apportées par trois voyageurs venus de Babylone, Heldaï, Tobija et Jedahia.
            Zacharie doit ensuite parler à Joshua de la part de l’Eternel des armées, et lui annoncer : « Voici un homme dont le nom est Germe, et il germera de son propre lieu, et il bâtira le temple de l’Eternel. Lui, il bâtira le temple de l’Eternel, et il portera la gloire, et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône ; et le conseil de paix sera entre eux deux » (v. 12, 13).
            Le couronnement remarquable de Joshua indique qu’il doit être considéré comme un type du Messie. C’est le Germe dont il a été parlé au chapitre 3 (v. 8 ; voir aussi Es. 4 : 2 et Jér. 23 : 5).
            Quelle surprise pour le peuple et pour Joshua lui-même d’entendre des paroles telles que : « Il sera sacrificateur sur son trône » ! Jusqu’ici la couronne royale ne pouvait pas appartenir à un sacrificateur, mais uniquement à un descendant du roi David. La dignité royale et la dignité sacerdotale étaient soigneusement séparées. On se souvient du roi Ozias qui, dans son orgueil, a voulu offrir lui-même le sacrifice à Dieu. Les sacrificateurs s’y sont énergiquement opposés, mais Ozias s’est obstiné. Il est devenu subitement lépreux et a fini sa vie dans une maison d’isolement (2 Chr. 26 : 16-21).
            Ces versets 12 et 13 du chapitre 6 tournent nos regards vers le jour où cette prophétie sera pleinement accomplie. Durant le règne glorieux du Messie, tout sera alors rétabli, en accord avec la pensée de Dieu.
            Contemplons Celui que l’Eternel présentait à Joshua, le « Germe » qui doit bâtir la maison de Dieu, semblable à « une racine sortant d’une terre aride… méprisé et délaissé des hommes » (Es. 53 : 2, 3).
            Si, comme Joshua, nous avons été purifiés de nos péchés par le sang de Jésus, nous avons « revêtu Christ » (Gal. 3 : 27). Il nous a été fait de la part de Dieu « sagesse… justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). Marchons d’une manière digne du Seigneur, appuyés sur cette promesse de sa Parole : « Il vous affermira jusqu’à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Cor. 1 : 8).
 
                                                                             Ph. L – article paru dans « Le Messager Evangélique » avril 2011 p. 97