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Guéhazi et Judas Iscariote

 
 Points communs entre Judas Iscariote et Guéhazi 
 Le chemin suivi par Guéhazi
 Judas Iscariote, le disciple qui a livré Jésus
 

            Le Seigneur avait passé toute une nuit en prière avant de choisir les douze, et parmi eux Judas Iscariote. Il désirait que ses disciples soient avec Lui, qu’ils Le suivent, et qu’ils apprennent à Le servir (Matt. 10 : 2-4 ; Marc 3 : 13-14, 19 ; Luc 6 : 16).
            En revanche, Dieu n’a pas jugé utile de nous dire d’où venait Guéhazi : on le trouve aux côtés d’Elisée, en visite chez la Sunamite (2 Rois 4 : 12).
 
 
Points communs entre Judas Iscariote et Guéhazi 
 
            Le comportement et la conduite de ces deux hommes comportent sans doute plusieurs points communs. 
 
                        Invités à suivre un chemin de renoncement
 
            Judas a vécu avec Jésus durant les trois ans et demi de son ministère public. La conduite du Seigneur était exemplaire, parfaite : il n’y avait pas de péché en Lui. Aucune convoitise venue de l’extérieur n’a jamais pu trouver une complicité venue de l’intérieur de son être. Tout était à la gloire de Dieu. Par sa conduite, Il était un exemple continuel pour ceux qui Le suivaient dans son chemin d’abaissement volontaire. Personne n’a jamais enseigné comme Lui (Job 36 : 22). Encore faut-il que nos cœurs soient réceptifs, désireux de Lui plaire et de Lui ressembler !
            Guéhazi a suivi Elisée, ce remarquable serviteur de Dieu, dans son chemin de renoncement. Elisée était sur la terre le prophète qui, au milieu du désordre et de la corruption, parlait de la part de l’Eternel. Comme en d’autres temps le fidèle Baruc aux côtés de Jérémie, Guéhazi a peut-être espéré partager une position enviable avec cet homme de Dieu (Jér. 45 : 5). Or Elisée, au moment de l’appel de Dieu transmis par Elie, avait volontairement quitté une vie aisée pour vivre dans une pauvreté un peu comparable à celle du Seigneur plus tard. Il avait commencé par se servir, symboliquement, de ses instruments de travail pour offrir un sacrifice, créant par ce geste une rupture nette avec toute son activité antérieure (1 Rois 19 : 21). Dès ce moment, le manteau reçu d’Elie devient sa seule « fortune ». Il l’avait revêtu au moment où ce prophète a été enlevé au ciel dans un char de feu.
 
 
                        Devant eux, un exemple qui aurait dû être suivi
 
            Vivant dans l’intimité d’Elisée et le servant, Guéhazi avait constamment sous les yeux l’exemple de l’extrême sobriété du prophète. Elle était soulignée par la « petite chambre » où le prophète vivait, lors de son passage à Sunem. La riche Sunamite avait compris, au contact de ce « saint homme de Dieu », qu’une telle retraite lui conviendrait parfaitement. Cette chambre était vraiment dépouillée de tout objet superflu (2 Rois 4 : 10 -11). Cette femme montrait, elle aussi, en parlant à Elisée et à son serviteur, qu’elle ne nourrissait aucune convoitise dans son cœur (2 Rois 4 : 23). Elisée lui ayant fait demander par Guéhazi s’il fallait parler pour elle au roi ou au chef de l’armée, elle répond avec une belle simplicité : « J’habite au milieu de mon peuple (v. 13) ». Guéhazi comprend toutefois le désir secret de leur hôtesse : avoir un enfant. Il en fait part à Elisée ; celui-ci qui fait venir cette femme et lui annonce qu’elle aura bientôt un enfant. Elle reçoit cette promesse avec foi. L’attitude de ces deux personnes, le prophète et la femme de Sunem, était donc bien de nature à parler à la conscience et au cœur de Guéhazi. Combien il est heureux d’être le compagnon de ceux qui craignent Dieu ! Encore faut-il être animés du saint désir de partager la même crainte. 
            Judas, lui aussi, a vu agir le Seigneur : Lui, le Maître (Jean 13 : 13), était toujours attentif à faire la volonté du Père. Mais le jour où Jésus, dans sa grande humilité, accepte de payer les didrachmes aux Romains - pour lui-même et son disciple Pierre - c’est dans la bouche d’un poisson qu’Il commandera à Pierre d’aller chercher le statère nécessaire (Matt. 17 : 24-27). Les pharisiens Lui tendent un de leurs pièges, enrobé de flatteries : « Est-il permis de payer le tribut à César ou non ? ». Connaissant leur méchanceté, Jésus demande qu’on Lui montre la monnaie du tribut - Lui-même n’en possède pas. Il leur dit alors : « De qui sont cette image et cette inscription ? Ils lui disent : De César. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matt. 22 : 17-21). Judas entend ces nobles paroles, il est témoin de l’attitude constante de son Maître ; sur Lui l’argent n’a jamais eu de prise ! Juda va-t-il se repentir ? Il était encore temps.
 
 
                        Pris l’un et l’autre au piège de Satan !
 
            Hélas, aucun de ces hommes, Judas et Guéhazi, n’a été touché par la grâce divine. Une terrible et très exigeante idole avait pu envahir leur cœur, sans qu’ils refusent de lui faire une place. Elle a peu à peu détruit toute relation avec Dieu. Chers lecteurs, n’oublions jamais que « la piété, avec le contentement, est un grand gain. Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter » (1 Tim. 6 : 6 -7).
            En revanche « ceux qui veulent devenir riches tombent en tentation et dans un piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : pour s’y être livrés, certains se sont égarés de la foi et se sont eux-mêmes transpercés de beaucoup de douleurs » ((1 Tim. 6 : 9-10). Il faut qu’une mise en garde aussi solennelle de la Parole de Dieu se grave dans nos cœurs !
            Chacun se souvient sans doute la terrible fin de Judas, le « fils de perdition » (Jean 17 : 12) : il finira par livrer son Maître pour une somme dérisoire : trente deniers - six fois moins que sa propre estimation du parfum répandu par Marie dans sa muette adoration pour Jésus !
 
 
Le chemin suivi par Guéhazi
 
            Revenons encore un peu sur le récit de la vie de Guéhazi en nous souvenant que ces choses « ont été écrites pour nous servir d’avertissement » (1 Cor. 10 : 11).
 
 
                        Un homme dévoré intérieurement par sa passion pour l’argent
 
            Quel contraste entre Guéhazi et cette « petite fille », faible instrument, mais remplie de foi (2 Rois 5 : 2-4). Elle ne montre aucune animosité à l’égard de ce général étranger qui la retient captive, loin des siens. Son témoignage fidèle fait de Naaman, l’orgueilleux général en chef de l’armée syrienne, le seul lépreux guéri du temps d’Elisée. Pourtant ils étaient nombreux en Israël à se trouver dans un aussi terrible état (Luc 4 : 27).
            Guéri, cet étranger retourne vers le prophète lui exprimer sa reconnaissance ; il ressemble en cela à un autre étranger guéri de sa lèpre plus tard par le Seigneur. Il est le seul, parmi les dix, à se montrer reconnaissant en se jetant à Ses pieds (Luc 17 : 15). Ce général voudrait couvrir le prophète d’or et de biens qu’il avait apporté. Il doit apprendre, entre autres, que le salut est gratuit ; malgré sa grande insistance auprès d’Elisée, celui-ci refuse de recevoir quoi que ce soit de la part de ce lépreux guéri (2 Rois 5 : 15-16).
            Hélas, en revanche, c’est l’occasion que le diable attendait pour entraîner l’un de ses esclaves, Guéhazi, sur le chemin de la perdition. Cet homme égaré montre ouvertement ce qu’il y a dans son coeur. Il est indigné et le dit haut et fort : « Voici, mon maître a épargné Naaman, ce Syrien, en ne prenant pas de sa main ce qu’il avait apporté » (2 Rois 5 : 20a ; voir aussi Rom 5 : 20). Laisser passer une si belle occasion, unique peut-être, de s’enrichir est inconcevable pour Guéhazi ! Il ose, dans de telles circonstances, prendre le nom de Dieu en vain (Jér. 5 : 2 ; Osée 4 : 15) pour justifier ses mauvaises intentions : « L’Eternel est vivant, si je ne cours après lui et si je ne prends de lui quelque chose ! » (v.20b).
            Souvent, hélas, des membres du clergé cherchent à tirer de la « religion » un profit personnel. C’est ce que la Parole appelle un « gain honteux » (1 Tim. 3 : 8 ; Tite 1 : 7 ; 1 Pier. 5 : 2). Que Dieu nous garde de telles déviations !
            Guéhazi avait pourtant été « un temps » un instrument utile, par exemple pour la bénédiction de la Sunamite. Du fait qu’il vivait avec Elisée, il était souvent appelé à le servir, à donner suite à ses décisions.
            Il avait ainsi porté le bâton du prophète, l’avait posé sans succès sur l’enfant mort ; mais il avait été témoin de sa résurrection et avait eu le privilège d’aller l’annoncer à la mère (2 Rois 4 : 31, 35-36). Plus tard, en un temps de famine, on le voit prendre, sur l’ordre d’Elisée, la grande marmite pour préparer un repas abondant aux prophètes. Toujours sur l’ordre d’Elisée, il avait apporté de la farine - un type de Christ – et le prophète l’avait versée dans le pot. La nourriture était devenue saine et comestible (v. 38-41).
            Tous ces moments bénis, tous ces miracles auxquels Guéhazi a assisté, semblent oubliés ! Les intérêts du monde, la cupidité, l’avarice se sont emparés de lui. Comme nous le verrons plus loin, les motifs de son cœur sont les mêmes que ceux de Judas quand il livre le Seigneur à ses ennemis ! Pour parvenir à ses fins, Guéhazi va accumuler les mensonges : d’abord vis-à-vis de Naaman, puis à son retour vers Elisée, chargé d’un immense butin, il ment avec impudence, pensant tromper son maître et se dérober à ses questions trop précises (2 Rois 5 : 25).
 
 
                        « Est-ce le temps de prendre de l’argent ? » (2 Rois 5 : 26)
 
            Eclairé par Dieu, le prophète avait suivi avec inquiétude la scène qui s’était déroulée entre Guéhazi et Naaman. Il craignait que Guéhazi, par sa cupidité, fasse du tort à ce « nouveau converti ». Mais non, l’Eternel veillait sur les premiers pas de son enfant : la prétendue requête du prophète apparaît comme une bonne œuvre placée devant lui. D’où son empressement à répondre largement aux besoins présentés par Guéhazi. 
            Mais Celui qui discerne les pensées des cœurs et connaît toutes nos actions avait tout révélé à son prophète (Héb. 4 : 13). Elisée déclare à Guéhazi qu’il est parfaitement au courant de tous ses faits et gestes. Il ajoute des paroles solennelles, qui s’adressent à nous tous encore aujourd’hui : « Est-ce le temps de prendre de l’argent, et de prendre des vêtements, et des oliviers, et des vignes, et du menu et du gros bétail, et des serviteurs et des servantes ? » (v. 26).  
            Le prophète avait commencé par être, au début de sa vie, un laboureur actif et plein d’énergie (1 Rois 19 : 19). En ce temps-là, sous la Loi, le peuple de Dieu avait la promesse d’une bénédiction terrestre, à la seule condition de se montrer fidèle aux commandements de la loi de Dieu (Deut. 28 : 1-6).
            Mais Elisée, en communion habituelle avec Dieu, avait compris quelle devait être la conduite d’un serviteur de Dieu dans un temps de ruine. Il connaissait les intentions de l’Eternel. Il savait qu’une famine allait être envoyée pendant sept ans sur le pays de Canaan. C’était une conséquence de son gouvernement à l’égard de son peuple infidèle (2 Rois 8 : 1) ! 
            « Est-ce le temps de prendre de l’argent… ? ». L’avons-nous vraiment compris, alors que l’Eglise est ruinée et la venue du Seigneur proche ? Agissons-nous en conséquence dans nos vies ? « Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété, attendant et hâtant la venue du jour de Dieu » (2 Pier. 3 : 11). Et Paul dit aussi : « Le temps est court » ; il convient donc en particulier que « ceux qui achètent » se conduisent « comme s’ils ne possédaient pas », et « ceux qui usent du monde », le fassent « comme s’ils n’en usaient pas à leur gré », c’est-à-dire simplement dans la mesure où c’est indispensable. « Car la figure de ce monde passe » (1 Cor. 7 : 29-31).
 
 
                        Guéhazi devient lépreux !
 
            Appartenir, même extérieurement, au peuple de Dieu rend quelqu’un plus responsable. La lèpre de Naaman s’attache à Guéhazi et à sa semence pour toujours (v. 27). Il sort de devant Elisée, comme autrefois Caïn de la présence de l’Eternel. Il est une image d’Israël infidèle.
            On peut alors être surpris qu’il soit à nouveau question de Guéhazi dans le saint Livre. Quoique lépreux, nous le retrouvons à la cour de Joram. Sans doute, caresse-t-il le vain désir, malgré sa lèpre, de continuer à s’élever dans l’échelle sociale ? N’est-il pas en compagnie du roi d’Israël, au milieu du luxe d’une cour royale, lui qui dans le passé avait dû partager la condition volontairement modeste d’un prophète !
            Il paraît même être considéré par le monarque comme une sorte de témoin oculaire intéressant du passé. Il avait forcément beaucoup de souvenirs, parfois amers sans doute. Le roi lui demande de raconter « toutes les grandes choses qu’Elisée a faites » (2 Rois 8 : 4). Ainsi on trouve, dans ce pauvre monde, une certaine satisfaction à entendre parler de choses remarquables, d’actes puissants. Mais on n’écoute pas la voix de Dieu. Par des récits souvent romancés du temps des persécutions, il est parfois rare que la conscience et le cœur des auditeurs ou des lecteurs soit touchée. 
            Guéhazi, frappé par Dieu, n’en continue pas moins à rechercher tout ce qui a du « clinquant » sur la terre, satisfaisant toujours son cœur naturel. Quel triste état que le sien ! Il rappelle aussi Balaam, ruiné par sa cupidité ; avec une certaine lucidité sur son avenir, cet homme pouvait dire : « Celui qui entend les paroles de Dieu.. qui voit la vision du Tout-puissant, qui tombe et qui a les yeux ouverts… » (Nom. 24 : 16).
            Guéhazi est maintenant réprouvé, devenu une sorte de « parasite » qui mange à la table d’un roi apostat, et qui est censé le distraire quand il s’ennuie. Dans ce monde desséchant, sans Dieu et sans espérance, nombreux sont ceux qui cherchent à « tuer le temps » ; dans ce but, ils se jettent dans toutes sortes de distractions, de « plaisirs » éphémères. Sans Christ, le cœur est désespérément vide - et Satan, prompt à satisfaire ses convoitises !
 
 
                        Guéhazi va pourtant rendre un témoignage précis aux miracles de son maître
 
            Dieu va encore utiliser Guéhazi. « Toutes choses le servent » (Ps. 119 ; 91 ; Col. 1 : 16). Si nous faisons partie de ses rachetés, nous pouvons servir ses desseins et le faire avec joie. Mais les incrédules sont eux aussi souvent employés, sans le savoir, à servir les intérêts de Dieu, et par conséquent ceux des siens (Prov. 25 : 1). 
            Elisée avait, des années auparavant, averti cette femme de Sunem dont la foi avait été si remarquable au jour de l’épreuve (2 Rois 4 : 23, 16) ; c’est à elle qu’il avait rendu vivant son fils mort (v. 36-37). Or, à celle qui aimait à dire : « J’habite au milieu de mon peuple » (2 Rois 4 : 13), il avait dit : « Lève-toi, et va-t-en, toi et ta maison, et séjourne où tu pourras séjourner ; car l’Eternel a appelé la famine… sur le pays pour sept ans » (2 Rois 8 : 1). N’oublions pas que les fidèles ont part aussi aux peines des humains (Ps. 73).
            Elle obéit donc, se lève et s’en va au pays des Philistins. Toutefois, dès la fin de ce temps complet d’épreuve, elle revient en Israël et sort pour aller crier au roi, touchant sa maison et ses champs (2 Rois 8 : 3). Dieu prend en mains tout ce qui concerne sa servante, qui semble bien d’ailleurs être veuve.
            Bientôt, Il ramènera avec les mêmes soins, le Résidu, dont cette femme est le type. Il usera de bonté envers lui, sur le terrain de la grâce, faisant « une affaire abrégée sur la terre », sans laquelle aucune chair n’aurait vécu (Marc 13 : 20 ; Rom. 9 : 28-29).
            Alors que Guéhazi est en train d’expliquer au roi comment Elisée a rendu la vie à un mort,  voici cette femme qui arrive à point nommé ! En la voyant, Guéhazi, certainement très surpris, s’écrie : « O roi, mon seigneur ! C’est ici la femme, et c’est ici son fils auquel Elisée a rendu la vie » (2 Rois 8 : 5). Quelle coïncidence extraordinaire, dira-t-on dans ce monde ! C’est méconnaître, volontairement ou non, que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28). Demandons-Lui, avec foi, d’ouvrir nos yeux ; alors nous ne craindrons plus ce qui cause de si grandes angoisses chez nos contemporains. Soyons « toujours prêts à répondre avec douceur et crainte à quiconque nous demande raison de l’espérance qui est en nous » (1 Pier. 3 : 15-16).
            Le roi est impressionné, son cœur est dans la main de Dieu (Prov. 21 : 1). Il interroge la femme, appelle un eunuque et lui rend tout son bien, et même le revenu correspondant aux sept années de son absence (2 Rois 8 : 6) !
 
 
Judas Iscariote, le disciple qui a livré Jésus
 
 
                        « Judas avait la bourse » (Jean 13 : 29)
 
            On peut noter que dans les deux occasions où il est question de Judas, c’est en relation avec l’argent.
            Quand Jésus est à table à Béthanie, Marie oint ses pieds avec une livre d’un parfum de grand prix. Judas Iscariote, qui allait le livrer - un fait rappelé seize fois dans l’Ecriture - s’étonne : « Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu trois cent deniers et donné aux pauvres ? » (Jean 12 : 5). L’évangile fait ce commentaire : « Il dit cela, non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur : il avait la bourse et se chargeait de ce qu’on y mettait » (v. 6).
            Plus tard, sa question aux pharisiens : « Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ? » (Matt. 26 : 15) le dépeint parfaitement.
            Judas a voyagé avec Jésus, il a vu ses miracles, il a entendu ses paroles de grâce, elles ont même touché des huissiers endurcis (Jean 7 : 46). Or malgré son contact permanent avec le Seigneur et le témoignage qu’offrait sa vie parfaite, le diable a pu préparer sa demeure chez Judas.
 
 
                        « Satan entra dans Judas » (Luc 22 : 3)
 
            Jésus avait dit à ses disciples : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze ? Et l’un d’entre vous est un diable ! » (Jean 6 : 70). Le diable avait pris possession de son cœur (Jean 13 : 2). On le voit lorsqu’il cherche avec les principaux sacrificateurs, comment il le leur livrerait (Luc 22 : 3).
            Dans la chambre haute, Jésus lui tend le morceau et il le prend. Alors, « Satan entra en lui » (Jean 13 : 26-27). Il livre le Seigneur par un baiser. Il est ensuite délaissé par ses complices, les sacrificateurs. Ils ne veulent plus avoir de contact avec lui, son forfait accompli. Désespéré, rempli de remords, il jette les trente pièces dans le temple et va se pendre (Matt. 27 : 5). Il avait choisi délibérément de trahir son Maître pour « trente pièces d’argent » (Matt. 26 : 16). Par ce moyen, les Ecritures ont été accomplies (Luc 22 : 22).
 
 
 
            Guéhazi, ainsi que Judas et d’autres, ne sont-ils pas semblables à une terre dont parle l’Ecriture ? Elle « boit la pluie qui tombe fréquemment sur elle… mais si elle porte des épines et des chardons, elle est jugée sans valeur (ou réprouvée), près d’être maudite : sa fin est d’être brûlée » (Héb. 6 : 7-8). En s’adressant à des chrétiens hébreux, l’auteur de l’épître leur dit : « Nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien-aimés, de choses meilleures et qui tiennent au salut… Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (v. 10). Dieu aide les rachetés à produire des plantes, utiles à ceux pour lesquels la terre est labourée ; tous reçoivent de Lui la seule vraie bénédiction.
 
                                                                      
                                                                                  Ph. L             le 21. 04.11