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Dangers  subtils de la prospérité

 La prospérité de Salomon, Josias et Jotham
           Salomon
           Ozias
           Jotham
 Des leçons à tirer, pour nous chrétiens ! 
           Dieu désire notre prospérité spirituelle         
           Des exemples tristes, mais écrits pour notre instruction
           Des avertissements et des encouragements dans la Parole
                                                          
« Bien-aimé, je souhaite qu’à tous égards tu prospères et que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère » (3 Jean 2).
 
 
La prospérité de Salomon, Josias et Jotham
 
                        Salomon
 
            Salomon avait été particulièrement béni de la part de Dieu. Avec toute la sagesse reçue et ses grandes capacités intellectuelles, il pouvait « explorer » tout ce qui se fait sur la terre. Son témoignage a toujours la même valeur, car il n’y a rien de nouveau sous le soleil ! Sans doute, bien des choses semblent avoir changé ; mais le cœur de l’homme est resté le même. Les conséquences du péché sont toujours là : « Ce qui est tordu ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être compté » (Ecc. 1 : 15).
            Rien sur la terre ne peut en aucune manière étancher la soif de l’âme (Jér 2 : 13). L’expérience en a été faite par le Prédicateur, le roi Salomon : nous n’avons pas besoin de la recommencer. Et pourtant, bien souvent, nous reprenons, avec nos capacités pourtant beaucoup plus limitées, les expériences auxquelles Salomon s’est volontairement livré. Parmi celles-ci, nous voudrions simplement rappeler celle qui concerne le travail. Les hommes s’y fatiguent beaucoup sous le soleil. Ecoutons le constat affligeant de Salomon, émaillé d’un si grand nombre de « je » : « J’ai fait de grandes choses : je me suis bâti des maisons,  je me suis planté des vignes ; je me suis fait des jardins et des parcs, et j’y ai planté des arbres de toute espèce ; je me suis fait des réservoirs d’eau pour en arroser la forêt où poussent les arbres. J’ai acquis des serviteurs et des servantes, et j’en ai eu qui sont nés dans ma maison ; j’ai eu aussi des troupeaux de gros et de menu bétail, en grand nombre, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem. Je me suis aussi amassé de l’argent et de l’or, et des trésors des rois et des provinces ; je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses, et les délices des fils des hommes, une femme et des concubines. Et je suis devenu grand et je me suis accru plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem ; et pourtant ma sagesse est demeurée avec moi. Et quoique mes yeux aient désiré, je ne les en ai point privés ; je n’ai refusé à mon cœur aucune joie, car mon cœur s’est réjoui de tout mon travail, et c’est là la part que j’ai eue de tout mon travail. Et je me suis tourné vers toutes les œuvres que mes mains avaient faites, et vers tout le travail dont je m’étais travaillé pour les faire ;  et voici, tout était vanité et poursuite du vent, et il n’y en avait aucun profit sous le soleil » (Ecc. 2 : 4-11).
            Sur le moment, celui qui suit un tel chemin est souvent très tourmenté : « Ses jours sont douleurs, et son occupation est chagrin ; même la nuit son cœur ne repose pas. Cela aussi est vanité. » (v. 22-23). Un enfant de Dieu ne doit pas parcourir ce monde à la recherche d’un bonheur illusoire. C’est seulement dans la communion habituelle avec le Seigneur qu’il peut trouver la vraie joie.
            Le travail est certes selon Dieu (Gen. 3 : 17). Il est nécessaire, mais doit rester paisible (2 Thes. 3 : 10). On doit pouvoir l’accomplir pour le Seigneur et ne pas chercher à servir sa propre ambition (2 Thes. 3 : 12 ; Col. 3 : 17, 23-25 ; 1 Cor. 10 : 32) ! Que chacun s’interroge sérieusement : Quel est le but de mon travail ? Les choses n’ont pas du tout le même aspect si elles sont considérées à la lumière « du soleil » ou à celle « de l’éternité » ! Nous comprendrons alors ce qui, dans notre activité, était vraiment profitable.
            Jésus, au moyen de la parabole d’un riche fermier, nous met en garde. Les champs de cet homme avaient beaucoup rapporté. Aussi faisait-il des plans, pensant en jouir tranquillement pendant « beaucoup d’années ». Or, cette nuit-même, son âme lui a été redemandée !  D’où la conclusion du Seigneur : « Il en  est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu » (Luc 12 : 16-21).
            Salomon a aimé des femmes étrangères ; il s’est même attaché à elles et elles ont détourné son cœur vers d’autres dieux ! Aussi, à la différence de David son père, son cœur n’a pas été trouvé parfait devant l’Eternel. Dieu lui a suscité alors des « adversaires ». Or, au lieu de s’humilier, il a cherché à tuer l’un d’entre eux : Jéroboam, fils de Nebath. Il avait pourtant commencé par le préposer sur tout le travail de la maison de Joseph. Mais sa grande sagesse d’antan avait disparu !
            Sa vie s’achève sans que l’Ecriture parle de repentance (1 Rois 11 : 41-43). Salomon avait pourtant si bien su plaider avec Dieu, lors de la dédicace du temple. Il avait parlé de la repentance, comme étant le seul moyen de faire fléchir le cœur de Dieu dans des situations extrêmes (1 Rois 8 : 28-30, 33-34, 38-39). Véritable naufrage, sa fin paraît vraiment misérable !
 
 
                        Ozias
 
            L’Ecriture présente Ozias comme un homme d’une ouverture d’esprit exceptionnelle. Le règne de ce jeune souverain (16 ans) commence sous les meilleurs auspices. La Parole a conservé le nom de sa mère, Jécolia, née à Jérusalem. C’est le signe qu’elle était pieuse.
            Ozias fait ce qui est droit aux yeux de l’Eternel, selon tout ce qu’avait fait son père Amatsia (2 Chr. 26 : 3-4 ), avant de tomber dans l’orgueil et de refuser d’écouter les ultimes avertissements d’Azaria (2 Chr. 26 : 16-18).
            Il commence par rechercher l’Eternel « pendant les jours de Zacharie, qui avait l’intelligence des visions de Dieu » (2 Chr. 26 : 5). En hébreu, l’expression employée ici pour le prophète montre qu’il était qualifié pour instruire Ozias dans la crainte de Dieu. De telles compagnies dans nos vies sont très souhaitables (Ps. 119 : 63).
            D’autre part, durant son règne particulièrement long - cinquante deux ans - Ozias se montrera d’une activité remarquable. Pendant toute cette période, Dieu le fera prospérer (v. 6). De son côté, le roi veille à ce que son peuple ne manque de rien.
            Ozias bâtit Elath et récupère ce port, d’une grande importance pour le royaume de Juda. Il fait, avec succès, la guerre aux Philistins, un ennemi récurrent du peuple de Dieu. Il abat les murailles qui entouraient leurs villes : Gath, Asdod et Jabné. Dieu avait « réveillé » l’esprit de ces Philistins du temps de Joram (2 Chr. 21 : 16-17) et s’était servi d’eux comme d’une verge (Es. 10 : 5-19) contre son peuple désobéissant. Maintenant, Dieu veut qu’ils soient à leur tour durablement humiliés, comme leurs alliés, les Arabes. D’autres ennemis, les Ammonites, trouvent expédient d’apporter à Ozias des présents pour rechercher sa faveur. Sa renommée s’étend jusqu’à l’entrée de l’Egypte. « Il était devenu extrêmement fort » (v. 8) ; Dieu l’aide merveilleusement « jusqu’à ce qu’il devint fort » (v. 15).   
            On trouve ensuite un récit détaillé de toutes ses activités : il est d’abord question des bâtiments fortifiés qu’il édifie à Jérusalem (v. 9), et des tours élevées dans le désert. Ozias creuse aussi beaucoup de puits, indispensables pour désaltérer les hommes et abreuver les animaux. Son bétail se multiplie dans le pays plat et sur le plateau ; ses laboureurs et ses vignerons s’activent dans les montagnes du Carmel ; « il aimait la campagne » (v. 10). En outre, il veille à assurer une forte protection militaire à son peuple. Il forme dans ce but une immense armée, sous la direction de 2 600 hommes forts et des chefs du roi. Ils avaient tous reçu les cuirasses nécessaires pour se protéger, des armes en tout genre et même des catapultes, inventées par des ingénieurs pour lancer aisément les flèches et les grosses pierres (v. 11-15). Tous se tiennent prêts à aider le roi dans ses combats.
            Ozias a cherché à tout prévoir pour être en mesure de résister aux assauts d’un ennemi venu de l’extérieur. Mais il n’a pas suffisamment veillé sur le front « intérieur », c'est-à-dire sur l’état de son propre cœur. C’est bien souvent notre cas !
            Quatre autres rois, à la même époque, sont tombés, après un heureux début de règne, dans des « pièges » conçus par un Ennemi rusé qui sait détecter nos propres faiblesses. L’un d’entre eux, Asa, s’est appuyé sur le monde ; Josaphat, lui, a fait alliance avec le méchant Achab et il est devenu même son ami ; Joas a écouté des courtisans flatteurs et s’est détourné de Dieu à la fin de sa vie. Après avoir battu Moab, Amatsia, le père d’Ozias, s’est tourné vers leurs idoles !
            Le nom d’Ozias signifiait « force de Dieu ». Or il a cru qu’il avait de la force en lui-même : ce fut sa perte !  Sur un plan spirituel aussi, soyons constamment en garde contre l’orgueil. Réalisons avec l’apôtre : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 10). Ce n’est pas notre faiblesse mais nos prétentions d’être forts qui empêchent le Seigneur d’agir en notre faveur.
            Malgré l’opposition d’Azaria et des fils d’Aaron sacrificateurs fidèles, Ozias, rempli de suffisance, veut se substituer à eux dans leurs saintes fonctions. Au moment même où il tient un encensoir, il s’emporte contre les quatre-vingts hommes vaillants qui s’opposent à lui ; l’Eternel le frappe de lèpre devant tous (v. 16-19). « L’orgueil va devant la ruine » (Prov. 16 : 18). Il est dans le cœur avant de se manifester d’une façon visible - comme « une lèpre sur le front » (v. 20). Si nous ne jugeons pas immédiatement nos tendances à orgueil, Dieu est contraint de le faire – et Il peut même nous infliger une humiliation publique !
            Ozias se hâte de sortir ; il réalise trop tard que Dieu a dû le frapper. Exclu de la maison de l’Eternel, il vivra « prisonnier » jusqu’à la mort, dans une maison d’isolement, séparé de ses semblables (v. 21). Quelle ruine, apparemment soudaine, survient ainsi après un règne glorieux ! C’est l’année de la mort d’Ozias qu’Esaïe a vu le Seigneur assis sur son trône, dans toute sa sainteté. Cette présence divine a sur lui l’effet solennel qui a totalement manqué chez Ozias. Esaïe s’écrie : « Malheur à moi ! car je suis perdu » (Es 6 : 5 ). Alors, à la sainteté de Dieu vient répondre sa grâce. Elle pourvoit à la purification de tout pêcheur repentant, à partir de l’autel, une figure  du sacrifice de Christ.
 
 
                        Jotham
 
            Le court chapitre des Chroniques qui suit le récit du règne d’Ozias n’a que de bonnes choses à dire au sujet de Jotham, fils et successeur d’Ozias (2 Chr. 27 : 1-9). Bien qu’il devienne fort, lui aussi (v. 6), il a su tirer leçon - chose, hélas, rare - de la terrible chute de son père. Ce fait est souligné par le verset 2 : « Seulement, il n’entra pas dans le temple de l’Eternel ». Il sait garder sa place : celle du roi, avec les responsabilités que cette position impliquait ; il n’était pas sacrificateur - ce privilège était la part, en ce temps-là, de la seule famille de Lévi. Il y a une seule exception, semble-t-il, dans l’Ecriture. Il est dit de Joshua, qui est alors un beau type de Christ : « Il portera la gloire, et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône » (Zach. 6 : 12-13).
            Chez Jotham, on trouve le signe d’une sagesse selon Dieu. Apprenons à nous laisser parfois instruire par l’expérience d’autrui. Nous éviterons de passer personnellement par une dure école, comparable à celle d’Ozias !
            Jotham ne vivait pas dans un temps facile, il a certainement connu des exercices difficiles, soutenu des combats à l’intérieur de son pays. En effet, loin de se montrer fidèle, comme son roi, « le peuple se corrompait encore » (2 Chr. 27 : 2) ! Jotham a triomphé des fils d’Ammon. Quel était son secret ? Retenons-le, nous qui souhaitons acquérir une force venue d’en haut. « Il devint fort, car il régla - disposa ou établit - ses voies devant l’Eternel, son Dieu » (v. 6) ; c’était avoir un fort désir d’accorder sa marche aux instructions de la Parole, solliciter son approbation et la rechercher humblement par la prière (Ps. 5 : 3). « Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées. N’incline ni à droite  ni à gauche ; éloigne ton pied du mal » (Prov. 4 : 26-27). Ce conseil juste a été donné par Salomon, mais sa conduite en a été plus tard le démenti. Quel avertissement !
            La vie de Jotham a été courte, mais il y a tout lieu de penser qu’il a vraiment, comme Jean le baptiseur plus tard, « achevé sa course » (Act. 13 : 25). Dieu le retire de devant le mal, sans même qu’il s’agisse d’un faux pas, comme ce fut le cas pour Josias, cet autre roi fidèle. (2 Chr. 36 : 22).
 
 
 
Des leçons à tirer, pour nous chrétiens !
 
            Après avoir parcouru ces récits de l’Ancien Testament, il convient que chaque croyant  se pose quelques questions devant Dieu. Quelle attitude doit-il avoir devant la « prospérité » personnelle ? Quelle doit être son appréciation à son égard et d’abord, de quelle forme de prospérité s’agit-il : matérielle ou spirituelle ?
 
 
                        Dieu désire notre prospérité spirituelle
 
            La Parole montre à l’évidence que notre Dieu et Père s’est toujours plu à bénir ses créatures, et à fortiori celles qu’Il a rachetées à si grand prix. « De l’Eternel est le salut. Ta bénédiction est sur ton peuple » (Ps. 3 : 8). « Tu leur donnes, ils recueillent ; tu ouvres ta main, ils sont rassasiés de biens » (Ps. 104 : 28). « Il répand, il donne aux pauvres » (Ps. 112 : 9).
            L’apôtre Paul s’écrie : « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui » (Rom. 8 : 32). En conséquence, nous sommes appelés à la louange : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). C’est une prospérité à nulle autre égale, et elle est sans retour.
            Plusieurs cantiques rendent hommage à Dieu, à l’égard de sa libéralité, de son désir de nous voir tous prospérer sous son regard :
 
                                   C’est du Père des lumières
                                   Que descend tout don parfait ;
                                   Il répond à mes prières,
                                   A bénir Il se complaît.
 
                                   Ses mains restent ouvertes,
                                   Ouvertes pour bénir.  
 
 
                        Des exemples tristes, mais écrits pour notre instruction
 
            Nous avons lu que Salomon se flattait d’avoir gardé toute « sa sagesse ». Il croyait apparemment avoir traversé impunément toutes ces expériences » sans qu’elles laissent en lui des traces durables ! Or, en prenant de l’âge, sa conduite devient débauchée Quel terrible démenti à son propre conseil exprimé précédemment : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4 : 23) !
            Les mêmes « tendances » se trouvent dans nos cœurs. Apprenons avec l’apôtre à nous confier entièrement dans le Seigneur et à avoir le même désir : « Pourvu que j’achève ma course et le service que j’ai reçu du Seigneur (Act. 20 : 24). Il est remarquable que Paul dise à la fin de sa vie : « Le temps de mon départ est arrivé ; j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi ». Peu après, il affirme : « Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste » (2 Tim. 4 : 7, 18). N’ayons pas confiance dans notre chair. Il n’y habite aucun bien (Rom. 7 : 18), et elle est en nous jusqu’à la fin de notre vie ici-bas.
 
            Ozias a voulu assurer à son peuple prospérité et sécurité. Ce sont des buts vers lesquels tendent les hommes avisés dans ce monde. Maisavec quels résultats ? Vont-ils se montrer reconnaissants envers Dieu ? Ces grands biens seront-ils employés pour le service du Seigneur ? Hélas, ils s’en attribuent plutôt le mérite ; ils se confient dans leurs richesses et en jouissent de façon égoïste ! Ces mêmes dangers menacent tout croyant qui devient matériellement à son aise (Ps. 62 : 10). Il risque de s’appuyer sur ses propres ressources, et il a vite fait de se croire fort ! Alors il cesse de compter sur l’aide pourtant indispensable de Dieu pour prospérer réellement (2 Chr. 26 : 15). Il a perdu tout le bénéfice de l’aide du Seigneur, et une chute se profile à l’horizon.
            L’orgueil de ce roi s’est nourri des bénédictions reçues et il s’est élevé contre Celui auquel il devait son élévation. L’orgueil spirituel, sans nul doute le pire de tous, menace tous les enfants de Dieu (Gal. 6 : 3). Or « quiconque s’élève sera abaissé » (Luc 14 : 11). L’apôtre Paul doit dire aux Corinthiens : « Vous êtes enflés d’orgueil… Votre prétention n’est pas bonne… » (1 Cor. 5 : 2, 6). C’est un danger fréquent pour un jeune converti. La confiance en soi, en son propre jugement, peut nous conduire à l’obstination qui devait amener Ozias à sa ruine.
            Que la fin de la vie de ce roi, resté pourtant longtemps fidèle, nous serve d’avertissement. Le contact habituel de nos cœurs avec les choses saintes est précieux, pour autant qu’il s’ensuive en nous une crainte salutaire ; sinon il peut conduire aux plus grands désordres (1 Sam. 2 : 1, 15-17). On peut s’enorgueillir très vite de ses connaissances - même bibliques ! Ne considérons pas ces vérités, plus ou moins connues du reste, comme si nous les avions acquises ou méritées, alors que tout nous vient de Dieu (1 Cor. 4 : 7). N’oublions pas, pour notre gouverne, l’orgueil dévorant d’un Diotrèphe. Il aimait à être le premier dans l’assemblée, au milieu de laquelle il semait un trouble durable (3 Jean 9). Un cas qui, hélas, est loin d’être rare !
            Chers lecteurs, un cœur qui s’humilie, c’est là ce que Dieu recherche. Il lui répondra avec grâce et amour, serait-il un grand coupable. Restons humbles devant Dieu, devant nos frères et même devant les hommes de ce monde. C’est du Seigneur, le parfait modèle, que nous pouvons apprendre à genoux la vraie humilité (Jean 13 : 3-6 ; 1 Pier. 2 : 22-23).
 
                                   Aux jours d’épreuve amère, de luttes, de douleur,
                                   Quand, sous la main du Père, il faut verser des pleurs,
                                   Ne perdons pas courage, en paix soumettons-nous.
                                   De ce Dieu grand et sage, apprenons à genoux.
 
            Outre Salomon et Ozias, on trouve encore dans l’Ecriture bien des exemples de personnes qui ont commencé par « prospérer » à tous égards ; mais l’aspect matériel a pris de plus en plus place dans leurs aspirations. Elles ont été  emportées par l’orgueil, cette « faute du diable » (1 Tim. 3 : 6). C’est un des terribles pièges de Satan ; il en use avec succès. Dans sa folie, l’homme cherche à s’élever, à être « comme Dieu », à devenir sa « propre » idole (Gen. 3 : 5-6 ; 30 : 43 ; Dan. 3 : 1, 5-7). Un tel chemin diffère à tous égards de celui que le Seigneur Jésus, notre modèle, a suivi ici-bas de la crèche à la croix (Phil. 2 : 5-8). Il nous invite à Le suivre, ayant dans nos cœurs le saint désir de lui ressembler.
            Job menait une vie de piété, au milieu pourtant d’une grande prospérité matérielle enviée, jointe à ce que la Parole appelle « l’orgueil de la vie » (Job 29 : 7-10). Aussi devra-il connaître une très grande épreuve permise par Dieu permet. Ayant appris ce qui était dans son cœur, il pourra dire : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu : c’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42 : 5-6).
            David avait fermement établi son royaume et était parvenu au faîte de sa gloire. Alors toutes sortes de misères se produisent dans sa maison, et cela au moment où la prospérité ouvre la porte à sa propre volonté et à sa convoitise jusqu’ici latente dans son cœur. Si la prospérité matérielle grandit, elle met souvent en évidence l’incapacité de l’homme à en jouir, sans qu’elle devienne pour lui un piège ! Cette prospérité-là n’appartient pas au sentier de la foi - qui est celui de la force en Dieu. Le mal qui est caché dans le cœur naturel cherche à se manifester. Comparons à ce sujet, dans le deuxième livre de Samuel, le chapitre 22 (un psaume où David énumère les difficultés rencontrées dans le chemin) et le chapitre 23 où il prononce les dernières paroles « par la foi après qu’il ait fait l’expérience de la joie, de la prospérité (spirituelle) et de la gloire » (JND).  
            Agur se montre sage quand il demande à Dieu : « Ne me donne ni pauvreté ni richesse ; nourris-moi du pain qui m’est nécessaire, de peur que je ne sois rassasié, et que je ne te renie et ne dise : Qui est l’Eternel ? Et de peur que je ne sois appauvri, et que je ne dérobe, et que je ne parjure le nom de mon Dieu » (Prov. 30 : 8-9).
 
 
                        Des avertissements et des encouragements dans la Parole
 
            L’Ecriture adresse à chaque croyant des avertissements pressants : « Si les biens augmentent, n’y mettez pas votre cœur » (Ps. 62 : 10).  Il faut retenir que « la piété avec le contentement est un grand gain » (1 Tim. 6 : 6). Au contraire « ceux qui veulent devenir riches tombent en tentation et dans un piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent » (v. 9-10) ! S’adressant, par l’intermédiaire de Tite, à « ceux qui sont riches », l’apôtre leur ordonne « de ne pas être hautains et de ne pas mettre leur confiance dans l’incertitude des richesses, mais en Dieu, lui qui nous donne tout, richement, pour en jouir » ; il leur recommande de faire du bien…. de s’amasser « comme trésor un bon fondement pour l’avenir, afin de saisir ce qui est vraiment la vie » (1 Tim. 6 : 17-19).
            Où trouver la vraie prospérité, qui est d’ordre spirituel. Ce n’est pas, en tout cas, en adoptant l’enseignement pernicieux de l’« évangile de la prospérité », qui affirme que Dieu veut faire de chaque chrétien un homme riche et en bonne santé et que si l’on ne jouit pas de ces bénédictions, c’est à cause de l’insuffisance de notre foi. Or Dieu n’a pas prévu que tous les chrétiens seraient pauvres ou malades, mais, inversement, la santé et la richesse ne sont pas assurées à tous les croyants (Phil. 4 : 12 ; 2 Tim. 3 : 12). Le fait qu’une fausse doctrine puisse devenir populaire et être acceptée par beaucoup de personnes, ne la rend pas moins fausse !
            Seule la fermeté de la foi peut résister à ce que les hommes incrédules dans ce monde recherchent avant tout : une prospérité matérielle. Or elle n’est plus, comme dans l’Ancien Testament, le signe d’une approbation manifeste.  
            L’exemple de Moïse a été laissé pour nous encourager. Il a choisi « d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché : il estima l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte ; car il regardait à la récompense » (Héb. 11 : 25-26). C’était son secret et celui des apôtres, qui acceptaient d’être traités comme les balayures du monde (1 Cor. 4 : 13). Après eux, tant d’autres croyants, seront heureux dans le Seigneur jusque dans leurs prisons.
            La prospérité que nous devons chercher en premier lieu est celle de notre âme, dans des relations avec Dieu et le Seigneur Jésus. C’était le cas pour Gaïus, comme le montre le verset cité en tête de notre article. L’apôtre Jean pouvait dire que l’âme de Gaïus prospérait, même si peut-être cet homme avait des ennuis de santé. L’apôtre était rempli de joie à son sujet, car cet ancien marchait dans la vérité et dans l’amour, ce dont les frères rendaient témoignage.
 
            Chrétiens, demeurons tout près de la source de lumière et de vie que nous avons en Christ, afin de croître et de porter du fruit pour Lui, à l’image de cet « arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point ; et tout ce qu’il fait prospère » (Ps. 1 : 3).
 
                                                                     
                                                   Ph. L                  Le 11. 03. 11