LE REGNE D’EZECHIAS : 2 CHRONIQUES 29 à 32 (4)
CHAPITRE 31 : L’ordre dans la maison de Dieu
1 – Ezéchias rétablit le service de Dieu : (v. 1-13)
2 – Fidélité dans le service du Seigneur : (v. 14-19)
3 – Beau témoignage des premières années du règne d’Ezéchias : (v. 20-21)
1. 1 Le retour des fidèles d’Israël dans leur pays (v. 1)
Un nouvel état du cœur se manifeste. Après s’être réjouis en l'Eternel à Jérusalem lors de cette Pâque exceptionnelle, les fils d’Israël rescapés des dix tribus déportées en Assyrie par Shalmanéser (2 Rois 18 : 9-12) retournent dans leurs villes. Que voient-ils alors ? Les idoles, les autels idolâtres ! Ils réalisent ce qu’ils ont perdu en se livrant à ce culte satanique. Ils mesurent la différence entre leur condition précédente et cette nouvelle condition vécue à Jérusalem selon la Parole ; alors ils ne peuvent plus supporter ce qu'ils faisaient auparavant. Ces fils d'Israël revenant de Jérusalem ont une nouvelle perception du bien et du mal : comprenant la pensée de Dieu quant au culte et la vie de sainteté pratique qui en découle, ils obéissent à la Parole. Ils démolissent les idoles et les autels sans en demander la permission à quiconque ; en ôtant ainsi l’idolâtrie, ils réalisent en pratique ce que c’est que de vivre séparés du mal.
Le Seigneur se réjouit quand une personne se convertit et revient à Lui, mais l’Ecriture rappelle sans cesse à l’enfant de Dieu la valeur de sa vocation céleste. Si ses pensées sont aux choses de la terre, il ne jouit pas du Seigneur en plénitude et perd ainsi la jouissance de la plupart de ses bénédictions célestes.
La fête des pains sans levain montre l’importance capitale de la séparation individuelle du mal, et les sept jours indiquent que c’est durant toute son existence terrestre que le croyant est appelé à vivre séparé du mal.
1. 2 L’ordre rétabli dans le service de l’Eternel (v. 2-13)
Ezéchias « établit les classes des sacrificateurs et des lévites… comme il est écrit dans la loi de l'Eternel » (v. 2-3). Il y a ici quelque chose de très encourageant pour chacun de nous, croyants. On aurait pu penser que toutes ces dispositions de la loi déjà anciennes étaient maintenant difficilement praticables pour les fils d'Israël. Toutes ces classes de sacrificateurs sont décrites dans le premier livre des Chroniques. Il n’en est plus parlé dans les règnes précédant celui d’Ezéchias. Elles avaient été oubliées pendant longtemps. Cependant, Dieu a permis qu’elles soient remises au jour avec une telle fraîcheur que « depuis les jours de Salomon… rien de semblable n’avait eu lieu à Jérusalem » (30 : 26). On était simplement revenu à la Parole. De la même manière, pour un chrétien qui désire être fidèle dans un temps de ruine, il est possible de marcher sur un sentier aussi élevé que lorsque tout allait bien, simplement en revenant à la Parole du commencement.
Juda et Israël, en totalité, étaient-ils revenus à la Parole ? Non, il y avait seulement quelques personnes qui étaient revenues de tout leur cœur - celles qui avaient de l'intérêt pour la maison de Dieu et pour sa Parole - tandis que les autres s’en moquaient. Si nous avons de l'intérêt pour la pensée de Dieu quant au rassemblement, Dieu nous éclairera pour la suite aussi. Ici, ils ont compris qu’ils ne devaient rien abandonner de ce que Dieu avait établi autrefois. La Parole de Dieu, aujourd'hui, a la même importance et la même portée. Dans les temps actuels où il y a tant de divisions, certains disent : Ces choses-là ne peuvent plus que se réaliser individuellement, car nous sommes tellement faibles ; il faut abaisser le niveau. Mais non, les pensées de Dieu n’ont pas changé. Certes, nous avons manqué, nous sommes coupables, mais Dieu est fidèle et les enseignements de sa Parole sont invariables, applicables dans tous les temps. Ces fidèles du peuple ont été bénis et Dieu a répondu au-delà même de ce qu'ils avaient pu espérer.
Celui qui a réalisé ce que Christ a fait pour lui désire ensuite mettre à son service les biens que Dieu lui a donnés (v. 4-8). Le roi d’abord, puis le peuple, apportèrent une abondance de biens et « les mirent par monceaux » (v. 6), de telle sorte qu'il en resta une grande quantité (v. 10b).
L'attitude d’Ezéchias, qui « établit que la portion du roi serait prise sur ses biens… comme il est écrit dans la loi de l’Eternel » (v. 3), montre qu’il avait vraiment disposé son cœur pour obéir et servir Dieu. Personne ne pouvait dire au roi de donner l'exemple, mais il le fait, conduit par son affection pour l’Eternel et pour son peuple. David avait aussi beaucoup donné. Il avait dit : « Dans mon affection pour la maison de mon Dieu, je donne… » (1 Chr. 29 : 3). C'était encore une grâce que l'Eternel ait incliné le cœur d’Ezéchias pour son bien et sa gloire. Quel bel exemple ! Il donne, il paie de sa personne. Le Seigneur veut nos cœurs. Il désire employer tout ce qui vient de nos cœurs - nos biens aussi bien que notre temps, ou les facultés qu’Il nous a données - pour le bien de sa maison.
« Et il dit au peuple, aux habitants de Jérusalem, de donner la portion des sacrificateurs et des lévites, afin qu'ils s'attachassent à la loi de l'Eternel » (v. 4). C'est un enseignement de l'Ecriture : « C’est ici le droit des sacrificateurs de la part du peuple, de ceux qui offrent un sacrifice… : l’épaule, et les mâchoires, et l’estomac… les prémices de ton froment, de ton moût et de ton huile, et les prémices de la toison de tes moutons. Car l’Eternel, ton Dieu, l’a choisi, lui et ses fils… pour qu’il se tienne toujours devant lui pour faire le service au nom de l’Eternel » (Deut. 18 : 3-5). C’était « le droit du sacrificateur » : la portion du sacrifice de prospérité et différents dons lui revenaient de droit pour sa subsistance et celle de sa maison.
Si Dieu a sa part dans le sacrifice de prospérité, nous pouvons être assurés d'avoir la nôtre, comme les sacrificateurs et les lévites eurent la leur. C'est ce qui se passe dans ce chapitre.
En Néhémie 13, les lévites n'avaient pas reçu leur portion ; ils avaient été obligés de courir chacun à son champ et de s'éloigner du temple. Le peuple ne pouvait dès lors plus être édifié ni enseigné. Mais ici, les sacrificateurs devaient avoir leur portion pour s’attacher à la loi de l'Eternel, afin de l’enseigner. C'est important pour nous ; si nous avons à cœur de nous attacher à la loi de l'Eternel, Dieu nous comblera de ses bienfaits. Un chrétien se donne d'abord au Seigneur, comme les Macédoniens (2 Cor. 8 : 5), et cela lui est rendu au centuple. L'exemple du roi a été suivi immédiatement par les fils d'Israël et de Juda qui vivaient hors de Jérusalem (v. 5). Le peuple fait plus que ce que la loi demandait : « ils apportèrent en grande quantité les prémices » (ou : ils multiplièrent les prémices). Une telle générosité était le résultat du sentiment de la grâce qui était sur eux.
En 2 Rois 4, la veuve d'un fils des prophètes est dans la détresse, car elle a des dettes et le créancier va venir. Elle exprime son désespoir à Elisée : elle n’a plus rien qu'un peu d'huile. L'Esprit souligne ici la négligence du peuple dans ses devoirs vis-à-vis d’une femme de prophète. Lorsque le peuple s’éloigne de Dieu, les soins à l’égard de ses serviteurs sont délaissés et le service de la Parole est négligé. Mais avec le peu qui reste à cette veuve, le Seigneur va faire beaucoup ; le pot d’huile ne sera pas épuisé au moment où tous les vases seront remplis !
En Jean 6, le petit garçon avait seulement cinq pains et deux poissons et Jésus les a multipliés à tel point qu’il en est resté. Si, dans l’assemblée, nous donnons au Seigneur le peu que nous avons reçu, c'est plus que suffisant pour tous ceux qui sont rassemblés. Même un petit enfant peut donner quelque chose au Seigneur, son cœur tout d'abord, puis une parole, un acte de foi ; le Seigneur peut alors nourrir une foule !
« Les fils d’Israël apportèrent en grande quantité les prémices du blé, du moût, et de l’huile, et du miel, et de tous les produits des champs ; et ils apportèrent la dîme de tout, en abondance » (v. 5). Ce verset relève la libéralité qui se trouvait dans le cœur du peuple. Le service vient après l’adoration des deux chapitres précédents. Une très grande quantité de provisions est amassée dans la maison de l'Eternel pour le bien des sacrificateurs, des lévites, et de tout le peuple.
Le service trouve sa source dans le sanctuaire, c'est-à-dire dans le sentiment de la présence de Dieu. Ezéchias avait premièrement ouvert les portes de la maison de l’Eternel. Puis, dans la communion avec Dieu, il avait trouvé la force nécessaire pour purifier le temple et Jérusalem. Il en est de même du peuple qui peut alors purifier Juda et tout Israël.
La force pour le service se trouve sur le terrain même de la communion ; la Pâque et la fête des pains sans levain nous parlent de la jouissance de ce que Christ est. Le service en découle. On pourrait penser : Il faut d'abord tout purifier, tout mettre en ordre, ensuite nous pourrons adorer. Non ! Il faut avant tout donner au Seigneur la première place dans la louange. Quel que soit le service, il trouve sa source dans le culte. On aime tellement faire le contraire, d'abord servir et ensuite peut-être penser au Seigneur le dimanche. Ezéchias est un bel exemple pour montrer l'ordre moral qui convient. La force pour la marche, pour la purification… trouve sa source dans le sanctuaire. C’est ce qui est dans le cœur qui se traduit dans la vie pratique de chaque jour.
La Pâque, la fête des pains sans levain, ne sont pas des fêtes que l’on célèbre seulement de façon occasionnelle. Aller au culte, se réjouir en Jésus notre Sauveur, doit se traduire d’une manière continue dans nos vies. On pouvait le voir dans la vie de ces Israélites. Un enfant disait un jour à sa grand-maman qu’il avait donné son cœur au Seigneur Jésus ! Elle lui a simplement répondu : La suite le prouvera !
Les bénédictions qu'Ezéchias et les fils d'Israël ont trouvées en revenant aux enseignements du commencement se concrétisent ensuite journellement dans la séparation et la purification ; ils manifestent leur consécration à Dieu dans ce qu'ils Lui donnent, et par l'ordre dans la marche de chaque jour.
« Au troisième mois, ils commencèrent de faire les monceaux, et au septième mois ils achevèrent » (v. 7). Pendant quatre mois, ils ont apporté leurs offrandes. Ils en ont fait des monceaux, car leur cœur était engagé. En ce qui nous concerne, si notre cœur est attaché à la Parole, nous donnerons la première place au Seigneur dans notre vie. Quelle jouissance de Lui-même nous sera accordée en retour ! Comme c’est encourageant !
« Tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi ! » (Cant. 7 : 13). Ils avaient gardé leurs biens pour les donner à l'Eternel et pour sa maison. Ils ne les avaient pas dépensés pour eux-mêmes, comme des années plus tard pour leurs « maisons lambrissées » (Agg. 1 : 4). Les intérêts du Seigneur tenaient dans leur cœur la première place : « ...afin qu’en tout il tienne, lui, la première place » (Col. 1 : 18).
Comment était-ce possible de réunir une telle quantité en quatre mois ? Le Seigneur n'est jamais notre débiteur. Quand Il incline les cœurs, Il multiplie la mesure. C'est un enseignement simple et pratique. Combien il est frappant de voir de telles quantités de moutons et de bœufs apportés par ceux dont l'Eternel avait incliné les cœurs à se soumettre aux enseignements de la loi.
Ezéchias demande que l’on prépare « des chambres dans la maison de l’Eternel » pour y apporter « fidèlement l’offrande, et la dîme, et les choses saintes » (v. 11-12). On a apporté diligemment, personne n'a dérobé au passage ; chacun avait à cœur la parole d'Ezéchias. On retrouve le mot « fidélité » plusieurs fois dans ces chapitres à propos d’Ezéchias. Son exemple a eu une belle répercussion sur son entourage. Le peuple ne sera-t-il pas béni ? Impossible qu’il ne le soit pas, puisque Dieu a la première place dans les cœurs.
Dans les questions matérielles même les plus simples, tout doit se faire avec fidélité, selon le commandement du Seigneur. S’il s’agit d’un service qui ne se voit pas, il est d’autant plus important qu’il s’accomplisse avec honnêteté. Il fallait pourvoir aux besoins des sacrificateurs pour qu’ils « s'attachent » à la loi de l'Eternel (4b), et non pour qu’ils s'enrichissent. La droiture, même dans nos occupations les plus simples, est aussi une façon de servir l'Eternel.
L'ordre est rétabli par Ezéchias dans les différentes charges des lévites. Dieu est un Dieu d'ordre. Paul dit : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Cor. 14 : 40) et pour l’édification de l’assemblée. Quand l'ordre règne, il en résulte de la paix et de la joie ; la liberté de l’Esprit est éprouvée.
« Que chacun fasse comme il l’a résolu dans son cœur… car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9 : 7). Ce fut le cas ici. Ezéchias donne des ordres (v. 13) pour que personne ne soit oublié et que la distribution se fasse avec exactitude.
2. 1 Distribution sans partialité de l’offrande à l’Eternel (v. 14-16)
Ces versets montrent comment tout est réalisé avec soin et minutie dans la distribution de l’offrande de l’Eternel et des choses très-saintes. Un lévite, Koré, fils de Jimna, est préposé pour accomplir cette tâche ; il a sous ses ordres six hommes dans les villes des sacrificateurs (v. 14-15a).
La fin du verset 15 présente le soin apporté par Ezéchias et par ses intendants pour « faire la distribution avec fidélité à leurs frères selon leur classes… », afin que chacun reçoive sa portion. Cette fidélité a été grandement récompensée par d'abondantes récoltes. Chacun se rend compte que l'Eternel l’a béni parce qu'il a été fidèle.
Qu'est-ce que la fidélité ? N’a-t-elle pas sa source dans la confiance absolue dans l'amour de Dieu ? Ezéchias s’est confié dans l'amour de Dieu et ces hommes ont agi à leur tour par amour pour le roi et par amour pour Dieu.
Est-ce qu'un fidèle est quelqu'un qui ne pèche jamais ? Non, mais n'est-ce pas celui qui désire demeurer dans la communion avec Dieu ? Et s'il n’en jouit plus, il souhaite de tout son cœur la retrouver. Quand il réalise qu'il y a quelque chose qui n'est pas en ordre dans sa marche, il se sanctifie. Un croyant fidèle, c'est quelqu'un qui est prompt à se juger pour ne pas sortir du chemin de Dieu. Est-ce que cela nous caractérise ? Le déclin d'une vie chrétienne commence rarement par une grande chute, mais par des petits détails qui bien souvent passent inaperçus aux yeux des autres et qui demeurent non jugés dans notre vie. Ici, tous les membres de la famille de Koré et de ses subordonnés ont le désir de se sanctifier « pour être saints » (v. 18b).
Ils faisaient la distribution « aux grands comme aux petits » (v. 15b) ; c’était une affaire où l'on aurait pu agir infidèlement, en favorisant celui qui était grand. On a facilement des faveurs pour un frère qui est connu. Le Seigneur Jésus n'a jamais fait acception de personnes (Deut. 10 : 17). « Je comprends que Dieu ne fait pas de considération de personnes », dira l’apôtre Pierre (Act. 10 : 34). « Il n’y a pas de considération de personnes devant Dieu », affirme Paul écrivant aux croyants de Rome (Rom. 2 : 11). Dans le chapitre 16 du Deutéronome qui décrit les trois fêtes essentielles - la Pâque, la Pentecôte ou fête des semaines, et la fête des tabernacles -, on lit : « La parfaite justice, tu la poursuivras… » (v. 20). Ces passages sont un encouragement pour nous à ne pas nous laisser influencer par quoi que ce soit et par les échelles de valeur du monde en particulier. Nous avons à distribuer sans partialité les biens dont la gestion nous a été confiée, demandant au Seigneur la sagesse nécessaire pour jeter notre pain « sur la face des eaux », pour donner « une portion à sept, et même à huit » (Eccl. 11 : 1-2).
Remarquons que dans les versets 12 à 15 ne figure aucun nom de sacrificateur. Quant à nous chrétiens, nous sommes tous sacrificateurs (Apoc. 1 : 6). Les lévites sont désignés par leur nom : le Seigneur confie à chacun un don particulier, distinct de celui de son frère. Si quelqu'un n'avait pas été satisfait de sa charge et de sa classe, et qu'il ait jalousé le service d'un autre, un désordre assuré en serait résulté. Personne ne peut, sans dommage pour l'assemblée tout entière, sortir de sa place pour rester en deçà ou aller au delà de la mesure de foi donnée par Dieu. De même, si quelqu'un avait refusé d’assumer sa charge, un grand trouble dans le service de la maison de l’Eternel aurait aussitôt été engendré.
Mais ici chacun accomplit la tâche qui lui est confiée, ainsi que le précisera bien plus tard l’apôtre Paul : « Ce qu’on demande à des administrateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle » (1 Cor. 4 : 2). Aujourd'hui, nous n'avons pas de commandements, mais le Saint Esprit dirige tout si chacun est à sa place, dans sa charge ; et le serviteur est responsable de rechercher la direction de l’Esprit pour servir dans sa dépendance.
Dieu se plaît à honorer la mémoire de chacun de ceux qui ont été fidèles. Pour ne citer que quelques exemples de l’Ancien Testament, on peut rappeler Moïse (Héb. 3 : 2, 5), Daniel (Dan. 6 : 4), et Hanani, le frère de Néhémie (Néh. 7 : 2). Dans le chapitre 13 de Néhémie (v. 12-13), des hommes sont établis sur les magasins, « car ils étaient estimés fidèles » ; c’était l’opinion des autres à leur sujet, car ce n'est pas nous-mêmes qui pouvons nous estimer « fidèles ». Quand des serviteurs sont appelés ainsi, ce sont la plupart du temps des serviteurs qui l'ont été durant toute leur vie.
Ils « entraient dans la maison de l’Eternel, chaque jour pour l’affaire du jour, pour servir dans leurs charges, selon leurs classes » (v. 16). Des lévites fidèles sont désignés par leur nom (v. 12, 13, 15) « pour faire les distributions… à leurs frères » ; chacun avait un service précis. Le même ordre dans la maison de Dieu d’aujourd’hui est évoqué en 1 Corinthiens 12 : « A chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de ce qui est utile… Le seul et même Esprit opère tout cela, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît… Tous les membres du corps, malgré leur nombre, sont un seul corps, ainsi est aussi le Christ » (v. 7, 11-12). Le Seigneur nous a placés chacun dans le corps à un endroit déterminé pour une fonction matérielle ou spirituelle précise, pour le fonctionnement harmonieux du corps tout entier.
Cette énumération nous fait aussi penser à la longue liste des saints de Rome qui ont coopéré avec l’apôtre (Rom. 16).
2. 2 Vérification des généalogies des serviteurs (v. 17-19)
Personne ne pouvait se servir à son gré ; des lévites étaient préposés pour la distribution des offrandes volontaires faites à Dieu et chacun recevait sa portion. Ces offrandes n’étaient distribuées qu’aux sacrificateurs et aux lévites, dont la généalogie était enregistrée (v. 16-19). Ces contrôles de la généalogie n’étaient pas une marque de défiance ; mais Dieu est un Dieu d'ordre dans sa maison. Etre enregistré dans les généalogies signifiait appartenir de manière indiscutable au peuple de Dieu et à la famille lévitique. Notre généalogie de chrétien, c’est notre appartenance au Seigneur. Seuls les enfants de Dieu peuvent communiquer ou recevoir une nourriture spirituelle par l’exercice des différents dons dans l’assemblée et, s’ils sont droits devant Dieu, ils seront très désireux de recevoir des enseignements de la part du Seigneur ou de les donner s’ils y sont appelés.
Un incrédule ne peut rien recevoir comme nourriture spirituelle d’une nouvelle nature que personne ne possède avant d’être converti. Ces questions ne l'intéressent d’ailleurs pas avant qu’il soit amené au salut.
Le Saint Esprit ne pourrait pas utiliser une capacité qui n'existerait pas, mais chaque croyant en a reçu une. Certains pensent n'avoir aucun don. Alors ils se taisent et semblent marcher à la traîne ; c’est une erreur. Il est dit : « Désirez ardemment les dons spirituels, et surtout celui de prophétiser » (1 Cor. 14 : 1). Nous avons à manifester un tel désir pour la gloire du Seigneur et pour l’édification de l’assemblée, et non pour nous glorifier nous-mêmes, comme faisaient les Corinthiens à propos du parler en langue notamment.
Un don peut être ignoré de tous, sauf du Maître. On pourrait penser que, puisque les sœurs ne peuvent rien dire publiquement, elles n’ont pas reçu de dons ? C’est inexact : elles peuvent avoir un don plus grand que celui d’un frère. La question n’est pas de savoir si l’on a reçu un don, mais d'être prêt quand le Saint Esprit veut nous employer. Voilà une conséquence de la fidélité.
Il y a toute une chaîne : Dieu donne, le croyant reçoit de la part de Dieu. Et s'il est fidèle, il transmet à son tour ce que Dieu lui a donné et la chaîne continue. S’il n'est pas fidèle, il garde pour lui-même ce que Dieu lui a donné et la chaîne s'interrompt. Chaque croyant à qui l’Esprit a confié un don permet qu'il y ait nourriture, repos, paix, joie, bénédiction de la part de Dieu dans l’assemblée. Le souci de son édification nous pousse à demander à être fidèles, tout simplement.
« Nombre d’hommes proclament chacun sa bonté ; mais un homme fidèle, qui le trouvera ? » (Prov. 20 : 6). Cette question posée dans l'Ancien Testament ne trouve pas de réponse, parce qu’un tel homme, caractérisé par une fidélité sans faille d’un bout à l’autre de sa vie, était introuvable. Il faut parvenir au Nouveau Testament pour trouver le Seigneur Jésus qui tout à la fin de l’histoire de l’église responsable sur la terre se présente à Laodicée comme « le Témoin fidèle et véritable » (Apoc. 3 : 14). Il demeure notre modèle de fidélité dans son désir de nous sanctifier par la parole de Dieu pour que nous soyons saints dans toute notre conduite (1 Pier. 1 : 16) et que nos affections pour Lui soient réchauffées.
Dans ces derniers versets, un très beau témoignage est rendu au sujet d’Ezéchias, à la fin des quatorze premières années de son règne :
- Trois caractères manifestés par la vie d’Ezéchias sont notés au verset 20 : il a fait « ce qui est bon, et droit, et vrai, devant l’Eternel, son Dieu ». Souvenons-nous que c’est en recherchant à revêtir de tels caractères que nous prospérerons.
- « L'œuvre qu'il entreprit » (v. 21) était-elle une œuvre pour lui ? Non, elle était pour le service de la maison de Dieu. Cet intérêt primordial pour la maison de Dieu avait commencé quatorze ans auparavant, quand il avait succédé à Achaz, un des pires rois que Juda ait connus. Eprouvons-nous le même intérêt, à 25 ans ou peut-être plus jeunes encore, pour la maison de Dieu, l'assemblée ? Si nous ouvrons les portes de l'assemblée dans le même esprit qu’Ezéchias celles du temple au début du chapitre 29, nous en retirerons une riche bénédiction. Ezéchias a recherché son Dieu sans tenir compte de l’opinion de son entourage, ni de la situation désastreuse au milieu de laquelle il se trouvait. Il a confessé le manquement de Juda, restauré la maison de l'Eternel, rejeté la souillure, rétabli le culte de l’Eternel, célébré la Pâque et remis en ordre le service des sacrificateurs et des lévites.
Ezéchias a agi « de tout son cœur » et il a prospéré. Tout se joue dans notre cœur : s'il est rempli d'amour pour Dieu et pour le Seigneur, nous prospérerons. La joie et la paix selon Dieu triomphent dans ces chapitres avec une abondance de biens matériels et spirituels. Le secret pour prospérer est de nous fortifier en l'Eternel (Jos. 1 : 7) et de « tenir ferme contre les artifices du diable » en nous revêtant « de l’armure complète de Dieu ». Prenons aussi « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Eph. 6 : 10-11,17) !
Quelle belle première moitié de règne ! Hélas, les choses vont changer lorsque surviendront les épreuves, celles que Dieu permet dans la vie des chrétiens. Mais qu’est-il enjoint à l’ange de l’assemblée qui est à Smyrne en proie à de terribles persécutions ? « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (Apoc. 2 : 10). Que le Seigneur nous soit en aide !