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 Comment se déroule notre voyage ?


 Ce qui a été écrit pour notre instruction dans l’Ancien Testament
 Une application à faire pour notre marche chrétienne dans ce monde
 
 
            « Il y a onze jours de voyage depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séhir, jusqu’à Kadès-Barnéa » (Deut1 : 2). Mais il a fallu une quarantaine d’années au peuple d’Israël pour atteindre le pays de la promesse : « Et il arriva en la quarantième année, au onzième mois, le premier jour du mois… » (v. 3). Comment est-il possible qu’Israël ait pu errer aussi longtemps dans un désert ?  Nous n’avons pas à chercher longtemps avant de trouver la réponse. Sans doute suffit-il de comparer son voyage avec le nôtre ! Bien souvent nous poursuivons notre route très lentement. Que de détours aussi, que de choses terrestres « inutiles » retardent nos pas, alors que notre voyage devrait garder vraiment le caractère d’une course (Phil. 3 : 14) ! Que de fois aussi il nous a fallu rebrousser chemin ! Ecoutons, nous aussi, la même voix qui engageait Israël : « Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait, dromadaire légère, qui vas çà et là croisant tes chemins » (Jér. 2 : 23).
 
 
 
Ce qui a été écrit pour notre instruction dans l’Ancien Testament
 
 
                        Abraham revenant, après un faux pas, au lieu où se trouvait sa tente
 
            Abraham a fait des faux-pas. Il avait pourtant quitté par la foi son pays et sa parenté. Il s’était rendu dans un pays inconnu que Dieu avait promis de lui donner. Là, étranger, sans domicile fixe, il a fait l’expérience que chaque croyant doit faire à son tour : « La voie de l’homme n’est pas à lui… il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas » (Jér. 10 : 23). Au moment de la famine, il manque de dépendance ; sans chercher la volonté de Dieu, il quitte délibérément Canaan et descend en Egypte. Là, par sa conduite vis-à-vis de sa femme, il rend un mauvais témoignage.
            Alors Abraham doit retourner « jusqu’au lieu où se trouvait sa tente au commencement… au lieu où était l’autel qu’il avait fait auparavant » (Gen. 13 : 3-4). C’est dans ce lieu, après ce long et humiliant séjour en Egypte - encore une figure du monde - qu’il peut invoquer à nouveau le nom de l’Eternel.
 
 
                        Des étapes douloureuses dans le voyage du peuple d’Israël
 
            Quand Moïse et les fils d’Israël arrivent à la frontière du pays, ils sont invités à « se souvenir » du long chemin parcouru depuis cette nuit de la Pâque, suivie par leur sortie d’Egypte. Durant leur voyage, il y a bien eu quelques étapes heureuses, et même glorieuses : Pi-Hahiroth, au moment du passage de la mer Rouge ; Elim, avec ses douze fontaines d’eau et ses soixante-dix palmiers. Mais que de lieux leur ont laissé des souvenirs très amers ! Evoquons Sin, avec ses murmures ; Rephidim, avec ses contestations. Souvenons-nous du séjour au pied du Mont Sinaï, où les fils d’Israël ont adoré une affreuse idole, supposée « marcher devant eux » : le veau d’or ; Kibroth-Hattaava également, où la convoitise cachée dans leur cœur éclate au grand jour, à l’occasion de la triste affaire des cailles avec ses terribles conséquences. Cette énumération, loin d’être exhaustive, n’éveille-t-elle pas dans notre cœur des souvenirs personnels très précis ?
            Sans doute, le peuple Israël aurait-il aimé effacer jusqu'au nom de certaines étapes : par exemple Kadès et les eaux de Mériba, où Moïse, cet homme le plus doux de la terre, s’était mis en colère - ou encore ce jour où Aaron, avait ciselé lui-même le veau d’or. Ces hommes auraient tant voulu réécrire cette page de leur vie. Souvent, à titre personnel, nous aurions certainement le même désir !
 
 
                        Une défaillance inattendue dans le chemin d’Elie
 
            Ce prophète, qui se tenait habituellement devant l’Eternel, avait longtemps rendu un excellent témoignage. Il avait tenu ferme, sans compagnon de service, contre des ennemis puissants. Or soudain, devant les menaces de mort proférées par une méchante reine, Jézabel, il prend peur ; il s’enfuit, « pour sa vie », dans le désert (1 Rois 19 : 3).
            Quelle défaillance inattendue ! Le Seigneur prend soin de lui, comme il désire le faire pour chacun des siens en chute. Elie est nourri, fortifié mais il entend Dieu lui dire : « Va, retourne par ton chemin… » (v. 15). Elie doit appeler Elisée pour être prophète à sa place. Sa défaillance a eu de lourdes conséquences. Les nôtres, en tant que serviteurs de Dieu, peuvent en avoir aussi. Toutefois Elie pourra servir sept ans encore, en compagnie de son successeur.  C’est un bel exemple de la grâce et du gouvernement de Dieu, agissant tour à tour dans une même vie. Cela avait été le cas pour Moïse : l’entrée en Canaan, lui a été refusée à la suite de sa désobéissance (Nom. 20 : 12). Mais Dieu, dans sa bonté, lui montre tout le pays, du haut du mont Nébo (Deut. 34 : 1).
 
 
 
Une application à faire pour notre marche chrétienne dans ce monde
 
 
                        Des faux pas et du temps perdu !
 
            De tristes étapes, telles que celles que nous avons rappelées par ces récits de l’Ancien Testament, n’ont-elles pas aussi parfois jalonné misérablement notre route ? Notre vie, pour beaucoup d’entre nous, a été loin de se dérouler comme un long fleuve tranquille. Nous devons comprendre combien étaient nécessaires les leçons que nous avons dû apprendre ; elles ont été permises par Celui qui nous aime. Ainsi nous avons été amenés à connaître ce que nous sommes. Un poète chrétien a évoqué ces moments pénibles : « Viens, visites ton cœur… descends, descends encore… dans cet abîme inconnu, sondes-le jusqu’au fond » (HR : In memoriam). Si l’on n’a pas réalisé l’étendue de la grâce de Dieu, il y a vraiment de quoi être désespéré au terme d’une si terrible visite !
            Seul, le sang de Christ peut nous laver de tout péché et nous purifier de toute iniquité (1 Jean 1 : 7), si nous confessons nos péchés et si nous nous repentons. Dieu affirme : « Je ne me souviendrais plus jamais ni de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 8 : 12) ! Merveilleuse promesse dont chaque croyant s’empare avec foi ! Nos lecteurs sont-ils tous déjà lavés dans le sang de Christ versé à la croix, si précieux pour Dieu ? Il faut saisir l’urgence de se placer à l’abri du jugement de Dieu en acceptant le salut qu’Il nous offre en croyant au nom de son Fils (1 Jean 5 : 13).
            Chers croyants, avec l’aide du Seigneur, retenons les leçons apprises en chemin, et souvenons-nous de la volonté de Dieu pour ceux qui sont désormais ses enfants : c’est leur sainteté (1 Thes. 4 : 3, 7). Rendons grâces chaque jour pour Sa patience et Sa miséricorde : Il nous a entièrement pardonnés !
            Plusieurs parmi nous, sans doute, reconnaîtront avoir perdu beaucoup de temps déjà, des années peut-être ! Les « sauterelles » si voraces de ce monde les ont mangées. Il a su nous séduire, attirer notre chair en répondant à ses convoitises et nous dépouiller spirituellement. Si, par grâce, plus d’une victime est revenue, elle a dû confesser comme Naomi qu’elle revenait à vide !
 
                                    Dans ce désert sans abri, sans asile,
                                    N’offrant pas même un repos incertain
                                    Irais-je faire une halte inutile,
                                    Lorsque mon but est si près d’être atteint ? 
 
 
                        Une trop lente progression
 
            Chacun est étonné de voir Israël mettre presque quarante ans pour faire ce qui ressemblait au début à un très court voyage. Mais que dire alors de notre si lente progression ! Souvent c’est l’incrédulité qui retarde nos pas ou nous fait « errer ». Et pourtant l’aide que nous recevons du Seigneur jointe à nos privilèges qui découlent de son œuvre accomplie, sont tellement plus élevés que ceux d’Israël !
            La plupart des « voyageurs » se sentent honteux d’avoir, vu le temps, si peu appris leurs leçons. Dieu est patient et plein de grâce ; mais d’un autre côté, Il ne permet pas que nous passions de façon « superficielle » sur Ses leçons ; parfois il nous arrive d’être persuadé d’avoir compris l’une d’elles et nous estimons qu’après tout, il est temps de passer à la suivante. Mais notre Maître, dans sa sagesse, en juge autrement. Il  discerne le besoin que nous avons d’être labourés plus profondément encore. Il ne veut pas que nous restions des « théoriciens ». Il nous fera réétudier, si nécessaire, année après année, les mêmes « gammes », jusqu’à ce que nous apprenions à chanter juste !
            Il est certes humiliant d’être si lents à comprendre ; mais c’est l’occasion de mesurer un peu mieux l’étendue des compassions divines à notre égard ! Son enseignement est sûr, fondé uniquement sur la Parole. Admirons sa patience : Il s’assied pour nous apprendre la même leçon, aussi longtemps que nous ne l’aurons pas vraiment comprise !
 
 
                        La Parole de Dieu, un guide sûr pour notre marche
 
            Il n’est nul besoin d’avoir atteint l’âge mûr, encore moins la vieillesse, pour entrer vraiment, par la foi, en possession de notre héritage céleste ! Dès la conversion, le Saint Esprit désire nous enseigner, par la Parole, les vérités qui doivent désormais régir notre conduite et former en nous le désir de « chercher ce qui est en haut », et non ce qui est sur la terre (Col. 3 : 1-4). Il nous encourage à avancer « d’un bon pas » sur l’ancien et bon chemin vers notre Patrie. Ne gaspillons pas notre temps, ne flânons pas à droite ou à gauche. Comme Paul, courons « droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3 : 14).
 
                                   Dans le désert où je poursuis ma route
                                   Vers le pays que je dois habiter,
                                   Que nul ennui, nul travail ne me coûte,
                                   Car c’est des cieux que je dois hériter.
 
            On peut, hélas, perdre si facilement du terrain. Il est impossible de garder un certain « niveau » spirituel. Nous ne devons pas rester immobiles ! Ecoutons la voix de Celui qui, malgré l’obstacle apparemment insurmontable, commandait pour son peuple : « Qu’ils marchent » (Ex. 14 : 15) ! Ce serait nous montrer ignorants des pensées divines, comme les disciples d’Emmaüs, auxquels Jésus a dit : « O gens sans intelligence et lents de cœur à croire tout ce qu’ont dit les prophètes… » (Luc 24 : 25-26). Nous oublions si vite ce que le Seigneur voudrait que nous retenions (v. 44-46). Il faut alors réapprendre les mêmes choses (Phil. 3 : 1) !
 
 
                        Un « pays » à conquérir par la foi !
 
            Remarquons encore qu’au moment où Josué entre dans le pays de la promesse, l’Eternel lui dit : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (Jos. 1 : 3 ; Deut. 33 : 27). La puissance de Dieu était là pour chasser l’ennemi devant eux ; mais Israël devait véritablement fouler avec ses propres pieds le sol de Canaan, et simultanément s’appliquer à détruire les ennemis qui s’y trouvaient encore.
            Nous avons été « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). Il nous faut entrer maintenant résolument en possession de notre héritage, en jouir et sentir notre responsabilité de nous y maintenir ! 
            Le pays où Israël est entré devait se conquérir pas à pas. La Parole aussi doit être étudiée chapitre après chapitre, verset après verset. Impossible de se servir de notre intelligence naturelle, si utile soit-elle à sa place. C’est l’Ecriture, éclairée par le Saint Esprit, qui doit parler à notre cœur et à notre conscience. Seule, elle nous fait entrer dans les pensées de Dieu !
            Si nous sommes « du Christ » (Gal. 5 : 24), Dieu le Saint Esprit habite en nous. Il nous fait vivre (v. 25), marcher (v. 16, 25), et s’oppose à notre chair (v. 17). Il nous conduit (v. 18) et amène à maturité son propre fruit chez le croyant (v. 22). Prenons bien garde à ne pas L’attrister (Eph. 4 : 30) !
            Ainsi Eliezer enseignait Rebecca le long du chemin. Il lui parlait d’Isaac, en la conduisant vers lui. Le Saint Esprit a les mêmes désirs. Il ne cesse durant notre voyage d’occuper nos cœurs de Christ. Ainsi le désir grandit en nous de Le contempler de près et d’être enfin unis à notre Epoux divin. Les difficultés du chemin s’estompent !


                                                                 Ph. L.          le 17. 02. 11
 
                                   Nous allons bon pas, le bâton en main,
                                   Sur l’ancien et bon chemin.
                                   Marchant vers le ciel, joyeux pèlerins,
                                   Sur l’ancien et bon chemin.
                                   Nos cœurs sont remplis d’un céleste amour
                                   Remplis d’espérance, en attendant le jour,
                                   Où nos yeux verront notre Rédempteur,
                                   Jésus, notre Sauveur.