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LES JUGEMENTS APOCALYPTIQUES (2)

 
 
Le cours des événements prophétiques jusqu’à l’établissement du règne de Christ (chap. 6 à 11 : 18) - Suite
 
 
Chapitres 8 à 11 : 18 : retour au 7ème sceau
 
            Le septième sceau se décompose en sept trompettes : les 4 premières forment un ensemble (v. 6-12) et les trois dernières sont des malheurs (v. 13 ; chap. 9 et 10). Mais d’abord il y a un court répit : « un silence au ciel, d’environ une demi-heure » (8 : 1). Il peut être comparé, semble-t-il, aux « sélahs » qui émaillent les Psaumes, indiquant une pause propice à la réflexion.
            Quelle peut être la signification de ce silence ? Sans doute s’agit-il d’un moment de méditation - ou de stupéfaction - avant que l’intervention divine devienne directe. Ensuite Jean est témoin que « les sept anges qui se tiennent devant Dieu » reçoivent chacun une trompette.
 
            Le septième sceau est maintenant entièrement « déroulé » ; alors un « autre ange » - peut-être Christ lui-même - arrive et se tient devant l’autel. C’est un intercesseur : beaucoup de parfums lui sont donnés, pour rendre efficaces les prières des saints qui montent devant Dieu sur l’autel d’or (Ps. 142 : 2). S’il s’agit du Seigneur, on se souviendra qu’Il a lui-même souffert sur la terre et peut toujours sympathiser avec les croyants éprouvés (Héb. 2 : 18 ; 4 : 15).
            Durant ces temps apocalyptiques, Il interviendra en faveur des « fidèles » au milieu de la grande tribulation - de ceux dont parle le chapitre 7. Les prières montent ici « de la main de l’ange devant Dieu » (8 : 4).
            Ainsi les intercessions ont devancé l’intervention des anges porteurs de ces redoutables trompettes. Maintenant chacun, à son tour, va emboucher la sienne. Elles annoncent de terribles jugements, sans précédent. Elles ne produiront aucune repentance : il semble que ce soit trop tard ! Dieu lui-même endurcit peut-être le cœur des hommes ; ils ont, comme le Pharaon, laissé passer le temps (Jér. 46 : 17) ! Chers amis, ne faites pas comme eux ! Les appels de la grâce de Dieu se font encore entendre.
 
                        - Les 4 premières trompettes :
            La première trompette semble annoncer un jugement imminent : il atteint les « puissants » de l’Occident - l’empire romain reconstitué - au cœur de leur prospérité. Les arbres, image des puissances orgueilleuses (Dan. 4 : 11-12 ; Ezé. 31 : 3), semblent les représenter ; ce sont, a-t-on écrit, « ceux qui sont élevés en dignité et en puissance parmi les hommes » (H. R).
            Quelles sont les terribles conséquences de ce jugement ? « Le tiers de la terre et des arbres sont brûlés (v. 7).
            C’est au tour de la seconde trompette de sonner. Une sorte de « grande montagne » tout en feu (v. 8) - une grande puissance - est jetée dans la mer (celle des nations). Le tiers de la mer devient du sang et le tiers des créatures qui s’y trouvent, meurent. Un tiers des navires sont également détruits. Il semble que « ce tiers » corresponde à la chrétienté professante. Elle sera la première atteinte par les jugements, d’abord dans son environnement et, peu après, ce sera le tour de ses habitants.
            En effet, une troisième trompette sonne à son tour. Une grande étoile nommée Absinthe tombe sur le tiers des fleuves et des sources d’eau ; beaucoup d’hommes meurent, car les eaux sont devenues amères : c’est un véritable poison (v. 10). Cette étoile représente peut-être un grand personnage ayant une forte influence sur les hommes et disposant d’une grande autorité, quoique subordonnée : c’est une étoile, et non le soleil. Il s’agit probablement d’un apostat, et sans doute de l’Antichrist. Pour ces hommes atteints par l’amertume et la mort, il n’y aura plus de « bois » (Christ) comme à Mara, pour assurer leur guérison (v. 11).
            A la suite de la sonnerie de la quatrième trompette, un tiers du soleil est frappé ; le tiers de la lune et des étoiles aussi. Le jour perd le tiers de sa clarté, la nuit, celle de son obscurité ! Il s’agit là encore, semble-t-il, de « symboles ». En conséquence, tous les hommes (dans l’empire romain) et même au-delà (en Israël), se trouvent au milieu de profondes ténèbres - avant tout morales. En effet, l’« autorité » la plus haute (représentée par le soleil) et d’autres, subordonnées, sont fortement ébranlées.
            A ce moment-là, Jean voit un aigle ; cet oiseau de proie, qui symbolise la rapidité des jugements qui vont suivre, vole dans le ciel en disant à voix forte : « Malheur, malheur, malheur à ceux qui habitent sur la terre.... ! » (v. 13). En effet, les chapitres 9 et 10 présentent les malheurs des trois dernières trompettes. Cette scène-là aussi est future, malgré les interprétations fantaisistes de certains commentateurs qui cherchent à rapprocher ces prophéties d’événements contemporains !
 
                        - Les 3 dernières trompettes :
            Quand le 5ème ange sonne à son tour de la trompette, une étoile tombe du ciel sur la terre (Israël). Elle reçoit la clef de l’abîme et, à son ouverture, la fumée d’une fournaise s’élève. Le ciel et l’air sont obscurcis alors que tout un essaim d’effroyables sauterelles - à prendre, croyons-nous dans un sens « moral » - sortent aussi de l’abîme (v. 3-6). Ce sont des instruments de Satan, des puissances démoniaques. Elles infligent aux Juifs impies un tourment « pire que la mort », cinq mois durant - il est « comme le tourment du scorpion, quand il frappe l’homme » (v. 5). Leur roi est un ange de l’abîme. Son nom hébreu, Abaddon, signifie « destruction », et en grec il se nomme : Apollyon, c'est-à-dire « destructeur ». Le premier malheur est passé, deux autres malheurs suivent (v. 12).
            A la sonnerie éclatante du 6ème ange, une voix sort des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu. Ordre est donné de libérer les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve Euphrate. Ils sont préparés pour tuer le tiers des hommes à un moment déterminé, très précis même ! Le temps de la vengeance est venu (Rom. 12 : 19).
            Des chevaux fantastiques apparaissent, crachant le feu, la fumée et le soufre, semant la mort sur leur passage. Une immense armée de cavaliers portant des cuirasses (comme les sauterelles d’ailleurs) – image peut-être d’une conscience endurcie (v. 9, 17). Leur description est terrifiante, mais là encore, les hommes qui n’avaient pas été tués par ces plaies, « ne se repentirent pas » (v. 20). Ils persistent au contraire à servir une multitude d’idoles, à commettre des meurtres, à pratiquer la magie, la fornication et les vols (v. 21) !
 
                        - L’intervalle entre la sixième et la septième trompette :
            Les chapitres 10 et 11 (v. 1-2) s’intercalent entre la 6ème et la 7ème trompette - de la même manière que le chapitre 7 formait une parenthèse entre le 6ème et le 7ème sceau. A nouveau, il semble que Christ apparaît : il est vu sous les traits d’un « autre ange ». Il est accompagné de signes de grâce. La nuée dont il s’enveloppe et les colonnes de feu sur lesquelles Il se tient, rappellent les soins de Dieu envers Israël au désert (Ex. 12 : 21-22). L’arc-en-ciel (comp. 4 : 3) est le signe de l’alliance de Dieu avec la terre après le déluge (Gen. 9 : 13). Les promesses divines sont donc ainsi, indirectement, remises en mémoire.
            Mais Christ porte aussi les attributs de l’autorité. Son visage est semblable au soleil, et Il revendique ses droits à posséder le monde. Il tient dans sa main un petit livre déjà ouvert (en contraste avec celui du chapitre 5 : 1-3). Il concerne une courte période de la prophétie (Luc 19 : 44) déjà révélée dans l’Ancien Testament : la deuxième demi-semaine de la grande tribulation du livre de Daniel (9 : 27), celle durant laquelle Dieu reconnaît encore le temple et ceux qui y adorent.
            Chose remarquable, ces trois ans et demi sont évalués en mois (42), pour considérer la durée de l’oppression (11 : 2) - et même en « jours » (1260) pour mieux permettre au résidu fidèle d’en évaluer la durée. Dieu a « compté » (Dan. 5 : 26). Il le fait toujours (Ps. 56 : 8 ; 87 : 6) et Il sait parfaitement ce que ce temps de résistance signifie de courage et comporte de souffrances !
            Les pieds de Christ sont vus posés, le droit sur la mer (les nations), et le gauche sur la terre (Israël). Il crie « comme un lion » et les sept tonnerres font aussi entendre leurs voix. Jean s’apprête à écrire, mais une voix lui commande : « Scelle les paroles que les sept tonnerres ont prononcées, et ne les écris pas » (10 : 4). C’est la seule partie du livre de l’Apocalypse qui doit être scellée, du moins pour un temps !
            L’ange (Christ) lève alors sa main vers le ciel et jure « par Celui qui vit aux siècles des siècles » qu’il n’y aura plus de délai. Le mystère insondable de Dieu (en particulier de sa patience à l’égard des méchants) se termine. Ce sera au moment où le 7éme ange se servira, à son tour, de la trompette.
            La voix que Jean avait déjà entendue, lui commande maintenant de prendre ce petit livre ouvert de la main de cet ange qui se tient sur la mer et sur la terre. Puis, comme Ezéchiel autrefois (3 : 3), Jean doit s’en nourrir. Il le dévore : son ventre en est rempli d’amertume, mais il a été d’abord doux dans la bouche comme du miel (Ps. 119 : 103). Jean est rempli de joie, comprenant que le Seigneur va achever l’œuvre qui placera toutes choses sous ses pieds – certes avec des conséquences terribles, éternelles pour tous ceux qui ne se sont pas soumis au Dieu saint.
 
            Au chapitre 11 : 1-2, Jean reçoit un roseau, semblable à une canne à mesurer. Il doit arpenter le temple de Dieu, l’autel et ceux qui adorent - mais laisser de côté le parvis « donné aux nations », qui fouleront aux pieds la cité sainte pendant 42 mois.
            Après l’enlèvement de l’Eglise, le peuple juif revenu dans son pays, dans l’incrédulité, bâtira un nouveau temple où un service sacerdotal reprendra. Quelques années plus tard (13 : 11), l’Antichrist, cette bête qui monte de la terre, s’y fera adorer comme Dieu.
            Toutefois au milieu d’une masse « souillée », des fidèles seront manifestés. Pour Jean, cet homme de Dieu, prendre ces mesures, c’est apprendre à connaître ce que Dieu approuve et s’est réservé durant cette période finale du « temps des nations » (voir 21 : 15).
            Aux versets 3 à 13 de ce chapitre, un témoignage suffisant est suscité. Les deux témoins évoquent Elie et Moïse, qui rendirent un témoignage fidèle à des moments très sombres de l’histoire d’Israël. Suite à la prière du premier nommé, le ciel est resté fermé, sans donner de pluie, durant trois ans et demi (v. 6 ; Jac. 5 : 17). Le second avait reçu le pouvoir de changer les eaux en sang, la vie en mort (Ex. 7 : 19) et de frapper la terre de toutes sortes de plaies.
            A ces deux témoins de la période apocalyptique, Dieu donne la puissance - le feu sort de leur bouche. Ils doivent rendre témoignage durant cette détresse de Jacob - abrégée par Dieu, sinon « personne n'aurait été sauvé » (Matt. 24 : 22).
            Personne ne peut nuire à ces deux témoins. L’Ecriture les compare à deux oliviers - ils sont oints du Saint Esprit - et à deux lampes, qui se tiennent devant le Seigneur de la terre - répandant la lumière d’en Haut au sein d’épaisses ténèbres morales (v. 3-4).
            Au temps fixé, leur témoignage terminé, ils sont mis à mort à Jérusalem, comme leur Seigneur (Luc 13 : 33-34). Ils le sont par cette « Bête (romaine) qui monte de l’abîme » (v. 7). C’est la première mention au sujet de la Bête dans l’Ecriture ! Tous - peuples, langues, nations - assistent à leur martyre et voient leur corps mort, auquel on refuse la sépulture.
            « Ceux qui habitent sur la terre » se réjouissent et s’envoient des présents pour se congratuler. En effet, ces deux prophètes étaient pour eux un sujet de tourment (v. 9-10). Leur joie mauvaise sera de courte durée. « L’esprit de vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds » (v. 11). Une grande frayeur tombe alors sur ceux qui les contemplaient. Cette résurrection éclatante est publique ! Une grande voix se fait entendre : « Montez ici ». Alors ils montent au ciel, dans la nuée, devant leurs ennemis impuissants (v. 12). Un grand tremblement de terre succède, détruisant la dixième partie de la ville (Jérusalem). Il fait sept mille morts ; épouvantés, les autres donnent gloire à Dieu (v. 13).
            Le deuxième malheur est passé ; le troisième suit rapidement » (v. 14). Un ange sonne de la trompette (v. 15). Le grand jour est venu. Deux choses sont soulignées à ce sujet : le règne du Seigneur et sa colère (v. 18 ; Ps.110 : 5). Déjà au chapitre 6 : 17, les hommes épouvantés avaient cru que c’était le jour de la colère de l’Agneau. Mais elle avait été « retenue » jusqu’au moment où Christ prendrait en mains le gouvernement du monde.
            L’heure est là : le ciel éclate en chants de triomphe ; les saints, figurés par les vingt-quatre anciens, se prosternent et adorent Celui qui a été crucifié et qui règne aux siècles des siècles (Luc 1 : 33).
            « Ta colère est venue, ainsi que le temps pour les morts - les incrédules (Jean 5 : 29) - d’être jugés ». C’est aussi le moment de donner la récompense à ses esclaves les prophètes, et à « ceux qui craignent ton nom, petits et grands » ; enfin, c’est aussi celui de détruire ceux qui corrompent la terre (v. 18 ; 2 Thes. 1 : 9).
            Le temple de Dieu dans le ciel est ouvert, l’arche de son alliance apparaît (en signe de grâce avant le jugement). Il y a des éclairs, des voix, un tremblement de terre et une forte grêle (v. 19).
            Que de choses ouvertes dans ce livre : une porte (4 : 1), des sceaux (8 : 1), le puits de l’abîme (9 : 2), le temple de Dieu (11 : 19), le temple du tabernacle du témoignage (15 : 5), le ciel (19 : 11), les livres de jugements (20 : 12) !
            Notons que cette 7ème trompette se décomposera, à son tour, en sept coupes (chap. 15 et 16). Le chiffre sept parle, comme en de nombreuses occasions, de perfection - ici, en jugement.
                                                                                                       
                                                                                               Ph. L  
 
A suivre