Questions
1. La Pâque
2. La fête des pains sans levain
3. La vie de famille sous l'autorité de la Parole
4. Les douze pierres retirées du Jourdain
2. La fête des pains sans levain
3. La vie de famille sous l'autorité de la Parole
4. Les douze pierres retirées du Jourdain
La mère de l'Ignorance a pour nom l'Indifférence. Pourquoi ne retenons-nous qu'une si faible proportion de tout ce que nous lisons ou entendons ? N'est-ce pas parce que généralement c'est la connaissance qui vient à nous et ce n'est pas nous qui allons à elle ? Il en est des vérités divines comme des autres : quand elles ne répondent pas à un réel intérêt, à un vrai besoin, elles n'ont pas de prise sur notre attention. Seul se grave dans notre esprit ce qui l'a fait véritablement travailler.
Or un besoin de l'esprit se concrétise par une question. Question que l'on se pose d'abord à soi, avant de la poser à qui est susceptible d'y répondre. Il ne s'agit pas, bien sûr, de ces questions oiseuses, toujours les mêmes, soulevées par ceux qui « ont la maladie des questions » (1 Tim. 6 : 4), mais de celles qui procèdent d'un intérêt profond du coeur pour le Seigneur et pour sa Parole.
Dans l'histoire du peuple d'Israël, quatre occasions différentes invitaient les enfants et les jeunes gens à interroger leurs parents :
D'année en année, lors de la célébration de la Pâque, on pouvait toujours s'attendre à ce qu'une petite voix s'élève pour demander : « Que signifie pour vous ce service? » (Ex. 12 : 26). On devait alors raconter à l'enfant ce qui s'était passé au cours de la terrible nuit où la colère de l'Eternel avait visité l'Egypte, en lui expliquant comment lui-même ou son frère avait été épargné de la mort par la vertu du sang de l'agneau mis sur la porte de la maison paternelle.
Pour nous c'est bien la question initiale, celle qui a trait au salut de l'âme et qu'il est vital de résoudre au plus tôt, même si l'on est enfant de parents chrétiens. Elle obtient pour réponse la bonne nouvelle de l'Evangile ; l'enfant apprend qu'il a au salut un intérêt personnel et il peut à son tour y répondre par la foi.
Cette fête était étroitement liée à la Pâque, car elle rappelait les droits d'un Dieu saint sur son peuple racheté. « Qu'est-ce que ceci ? », demandait à présent le fils (Ex. 13 : 14). La réponse du père devait justement établir la relation entre le rachat et la position de service et de sainteté pratique qui s'ensuivait. La vie chrétienne vous apporte souvent des contraintes. Jeunes gens, il vous arrive d'envier des camarades plus libres que vous et de soulever maint « pourquoi » ou « quel mal y a-t-il ? » à propos de la séparation qui vous est imposée. Nous, vos aînés, voudrions pouvoir toujours la justifier joyeusement comme la conséquence de notre vocation céleste et des droits que le Seigneur s'est acquis sur nous. D'ailleurs ce n'est pas nous, c'est l'Ecriture qui, à toutes ces questions-là, fournit à chaque racheté la même réponse : « Vous n'êtes pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix » (1 Cor. 6 : 19, 20).
Relisons le chapitre 6 du Deutéronome. Il nous montre d'abord (v. 6 à 9) la place souveraine que l'Ecriture est appelée à tenir dans la maison et le coeur du croyant. Cette condition étant réalisée, l'intérêt des plus jeunes ne peut que s'éveiller pour un tel Livre et se traduire par des questions à son sujet : « Que sont les témoignages, et les statuts, et les ordonnances que l'Eternel notre Dieu vous a commandés ? » (v. 29). Témoignages, statuts, ordonnances : nous retrouvons ces mots dans le Psaume 119 dont chacun des 176 versets exalte les formes diverses que prend pour le croyant la vivante Parole de son Dieu.
Aujourd'hui comme autrefois, ils sont heureux les parents, les aînés, les frères dans les assemblées, quand vous leur apportez vos questions, quand ils vous voient remplis d'un intérêt de bon aloi pour les enseignements divins. Vous ne les fatiguez jamais, vous les instruisez parfois, vous les réjouissez toujours.
Insignifiante aux regards des hommes, une simple rangée de douze pierres s'élevait sur la rive cananéenne du Jourdain. « Que signifient pour vous ces pierres ? », demandait un enfant d'Israël. Quelle valeur pouvez-vous bien attacher à ces quelques cailloux du fleuve ? (Jos. 4 : 6). Eh bien, dans un muet langage, ce dérisoire monument n'exprimait rien moins que l'unité du peuple de Dieu (douze pierres = douze tribus) établi dans son héritage ! Ces pierres étaient des trophées arrachés au fleuve de la mort par la victoire de l'arche sainte.
Que signifient pour vous ce pain, cette coupe, cette étrange manière de vous réunir sans formes ni cérémonies ? Osez poser ces questions telles qu'elles vous viennent à l'esprit. Vous apprendrez alors que ce « seul pain » représente un « seul corps » : ce sont tous les rachetés, qu'ils le réalisent ou non. Vous comprendrez aussi que le sang de Jésus nous ouvre un chemin nouveau et vivant jusque dans les « lieux célestes » (Canaan) où le culte chrétien est rendu « en esprit et en vérité ».
Après Josué et les anciens « qui avaient vu toute la grande oeuvre de l'Eternel... se leva une autre génération qui ne connaissait pas l'Eternel, ni l'oeuvre qu'il avait faite pour Israël » (Juges 2 : 7, 10). D'où venait cette coupable ignorance ? Probablement de ce que les questions suggérées par nos quatre passages n'avaient pas été posées en temps voulu à ces anciens par la nouvelle génération. Et, par conséquent, celle-ci n'avait jamais reçu les réponses expliquant et magnifiant sous ses divers aspects « la grande oeuvre de l'Eternel ».
Notre carrière chrétienne ne comporte-t-elle pas également de grandes étapes : conversion, affranchissement, Table du Seigneur... ? Sommes-nous restés « en panne » quelque part, et pourquoi ? Peut-être simplement parce que nous ne nous sommes jamais vraiment posé les questions relatives au progrès suivant.
J. Koechlin – article paru dans « Feuille aux jeunes »