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PSAUME 69

 Souffrances de Christ de la part des hommes
 Versets du Psaume cités dans le Nouveau Testament et appliqués à Christ
 Souffrances de Christ sur la croix
 « Ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu »


            C’est à juste titre que les Psaumes ont été appelés le « cœur » des Ecritures. Ils expriment souvent les sentiments des fidèles (le résidu) pendant le règne de l’Antichrist : leur souffrance, leur angoisse, leurs craintes ; mais aussi après la délivrance de ce terrible ennemi : leur confiance, leur joie et leur reconnaissance.
            Cependant certains Psaumes, dont ce Psaume 69 en particulier, ont été considérés comme « messianiques » (Psaumes 16 ; 22 ; 40 ; 45). Ils ont particulièrement en vue Christ, ses souffrances et les gloires qui ont suivi. Le langage prophétique permet d’entrer un peu mieux dans les sentiments éprouvés par le Seigneur Jésus « durant les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7). Les autres parties de l’Ecriture ne s’attachent pas autant à sa vie « intérieure ».
            Ce Psaume 69 a sans doute été écrit par David, à la suite de circonstances personnelles que nous ignorons. Le verset 4 dépeint tout particulièrement les souffrances et l’obéissance de notre Seigneur, comme le confirme un autre verset : « Car ils persécutent celui que toi tu as frappé, et parlent pour la douleur de ceux que tu as blessés » (v. 26). En effet, Jésus a été l’objet de la haine aveugle de l’homme mais Il a été aussi Celui que Dieu a frappé à notre place. Nous entendons ses cris, ses supplications offertes à Dieu qui seul pouvait le tirer hors de la mort (Héb. 5 : 7). Méditer sur les souffrances du Seigneur est un baume merveilleux pour les sentiments que nos propres cœurs éprouvent. En parcourant ce Psaume, nous désirons Le contempler avec adoration.
 
 
Souffrances de Christ de la part des hommes
 
            C’est l’Esprit de Christ (1 Pier. 1 : 11) qui parle par la bouche des fidèles, comme dans chaque révélation prophétique. Il place souvent les mêmes paroles dans la bouche de Christ lui-même. Jésus seul pouvait traverser cet océan de souffrances ; le résidu les connaîtra aussi, mais dans une bien plus faible mesure.
            Jésus, « affligé » (v. 29) et humilié, s’est confié en l’Eternel dans toutes ses épreuves ; Il les a endurées avec patience. Il sympathise avec les « fidèles » de tous les temps. Il est leur recours et Il peut les « sauver » entièrement (2 Cor. 1 : 5). C’est d’un « salut journalier » qu’il est ici question.
            Ce Psaume 69 envisage les souffrances que Christ a rencontrées de la part des hommes, même sur la croix (v. 1-6). Les souffrances expiatoires - pendant les trois heures de ténèbres - sont les seules qui n’y sont pas évoquées (voir à ce sujet le Ps. 22).
            Le Seigneur a porté les maux qu’Israël s’est attirés par son iniquité. A cause de sa désobéissance, ce peuple a eu affaire au gouvernement de Dieu.
            Le Seigneur n’a jamais formulé une demande de vengeance - à la différence du résidu qui, dans une perspective juive, s’appuie sur la Loi. La grâce remplissait le cœur de Jésus ; Il était venu sauver sa créature, ce n’était pas l’heure du jugement ; elle est d’ailleurs encore à venir (Jean 3 : 17). La même grâce doit remplir le cœur de ses rachetés qui sont invités à marcher sur ses traces.
            Dans les versets 22 à 28, le résidu réclame un jugement sévère sur les ennemis. Mais ailleurs dans le Psaume, des cris de détresse se font entendre, les pleurs d’un cœur brisé, complètement isolé, mais rempli de confiance envers un Dieu qui pourtant cache sa face. Un cœur aussi qui anticipe la délivrance et déborde de louange. Toutes ces choses ont été pleinement réalisées par le Seigneur.
 
 
Versets du Psaume cités dans le Nouveau Testament et appliqués à Christ
 
            « Car le zèle de ta maison m’a dévoré et les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi » (v. 9 ; Jean 2 : 17). Jésus ne pouvait pas supporter que la maison de son Père devienne une maison de trafic. Certes, Il n’a jamais « cherché à plaire à lui-même » (Rom. 15 : 3), en cherchant à se soustraire à des outrages qui s’adressaient en fait à son Père (Matt. 27 : 43). « Car à cause de toi, j’ai porté l’opprobre » (v. 7). Il est question à plusieurs reprises de cet opprobre qui entraîne un déshonneur public (v. 10, 19, 20). Le cœur infiniment sensible du Seigneur a été brisé. « Je leur suis devenu un proverbe… je sers de chanson aux buveurs » (v. 11-12). Ceux qui étaient « assis à la porte » - les notables qui rendaient la justice - se moquaient de Lui. « Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis, sont puissants : ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu » (v. 4 ; Jean 15 : 25).
            Les versets 22 et 23, cités également dans le Nouveau Testament, sont l’expression d’un vœu : « Que leur table soit un piège devant eux, et que ce qui tend à la prospérité leur soit un filet ; que leurs yeux soient obscurcis de sorte qu’ils ne voient pas, et fais continuellement chanceler leurs reins ». Cette pensée est reprise dans le chapitre 11 de l’épître aux Romains (v. 9-10).
            « Que leur demeure soit désolée, qu’il n’y ait personne qui demeure dans leurs tentes » (v. 25). Ce verset est cité par Pierre aux apôtres au sujet de Judas (Act. 1 : 20).
            Le verset 21 qui déclare : « Ils ont mis du fiel dans ma nourriture et, dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre » a eu un accomplissement littéral lors de la crucifixion du Seigneur par les soldats romains : « Ils lui donnèrent à boire du vinaigre mêlé de fiel » (Matt. 27 : 34, 48 ; Marc 15 : 23, 36 ; Luc 23 : 36 ). En outre, l’évangile de Jean précise que Jésus a dit, « afin que l’Ecriture soit accomplie : J’ai soif » (19 : 28).
            A la différence des disciples (Luc 9 : 54), Jésus n’a jamais appelé la colère divine sur ceux qui L’ont crucifié. Il a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent et Il a intercédé pour ses bourreaux (Luc 23 : 34). Il n’en demeure pas moins vrai que ceux qui l’ont mis à mort sont passibles, selon la justice de Dieu, de ce jugement évoqué dans ces versets 22, 23 et 25. Mais le sang précieux de Christ purifie de tout péché (1 Jean 1 : 7) et sauve tout homme qui se reconnaît pécheur et qui vient à Lui (1 Tim. 1 : 15). La sentence de mort ne demeure plus sur ceux qui, ayant confessé leurs fautes, ont accepté le pardon offert à tout pécheur qui se repent.
 
 
Souffrances de Christ sur la croix
 
            « Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux me sont entrées jusque dans l’âme. Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge. Je suis las de crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu. Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis, sont puissants ; ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu » (v. 1-4).
 
            Comme l’arche frayant au peuple un chemin à travers les eaux du Jourdain, ce fleuve de la mort, Christ s’est avancé résolument vers la croix. Il a pris sur lui le fardeau des fautes et de « la folie » de son peuple (v. 5) - un caractère moral illustré par Nabal (1 Sam. 25 : 25). Ces iniquités sont les nôtres.
            L’Ecriture emploie dans ce Psaume une succession d’images pour donner une faible idée de Ses souffrances :
                        - les eaux lui « sont entrées jusque dans l’âme » (v. 1)
                        - Il s’est « enfoncé dans une boue profonde » – celle du péché (v. 2a)
                        - le courant l’a submergé (v. 3) - à cause de la profondeur de ces eaux du jugement dans lesquelles Il est entré.
                        - Il a vu de près l’affreux puits de la mort qui menaçait de l’engloutir (v. 15 ; Ps. 40 : 2).
            Dans ses angoisses, Jésus n’a jamais cessé de s’adresser à Dieu ; Il s’est continuellement confié en Lui. Nous avons ici un aperçu de sa vie de prière, nuit et jour, dans la montagne ou les lieux déserts. Etant en détresse, Il lance un véritable appel à l’aide. Plusieurs fois, dans le Psaume, une requête se fait entendre : « Sauve-moi » (v. 1) ; « Délivre-moi » (v. 14) ; « Réponds-moi » (v. 16, 17). Or Dieu se tient à distance, d’où ce cri : « Approche-toi de mon âme, sois son rédempteur » (v. 18). L’Affligé suprême espère que, « selon les grandeurs de ses compassions », Dieu va se tourner vers Lui. Une réponse viendra, mais plus tard seulement : il Lui sera répondu « d’entre les cornes des buffles » (Ps. 22 : 21).
            Mais pour l’instant l’Eternel n’intervient pas et Jésus s’écrie encore : « Je suis las de crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu » (v. 3). Sur la croix, Il est dévoré par la soif et ses yeux sont remplis de larmes. Dieu entendait Sa prière ; elle était d’un grand prix devant Lui. Toutefois la délivrance entrevue au verset 13 - attendue au milieu de tant de douleurs - aura seulement lieu le jour où le salut de Dieu l’élèvera « en un lieu de sûreté ! » (v. 29).
            Dès le verset 4, ses ennemis sont mentionnés (voir aussi v. 18-19). Ils prennent plaisir à Le faire souffrir ! (Ps. 40 : 14). Peu avant d’achever sa course, le Seigneur pouvait dire à ses disciples, faisant ressortir que c’était l’accomplissement d’une parole de l’Ancien Testament : « Ils m’ont haï sans cause » (Jean 15 : 25). Les paroles aussi du Psaume 109 ont pris pour Lui tout leur sens : « Ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (v. 5). Jésus était la personnification de la lumière et de l’amour ; la lumière qu’Il a fait resplendir au milieu des ténèbres a mis en évidence l’état de corruption dans lequel ce monde se trouvait. La lumière est toujours haïe de ceux qui font le mal (Jean 3 : 20).
            On peut voir - à de rares occasions - le Seigneur boire et être rafraîchi (Ps. 1I0 : 7). Il l’a été par quelques manifestations de la foi et de l’amour chez ses créatures, tombées parfois très bas. Mais le cœur de ses rachetés est étreint en l’entendant déclarer : « Je suis devenu un étranger à mes frères, et un inconnu aux fils de ma mère » (v. 8 ; Ps. 31 : 11 ; Ps. 38 : 11 ; Jean 7 : 3). Il était très souvent solitaire (Ps. 102 : 7 ; Lam. 3 : 28). Au milieu de sa terrible épreuve, Il dit : « J’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n’y a eu personne… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (v. 20) ! A Gethsémané, son âme était saisie de tristesse jusqu’à la mort ; Il demande aux siens de veiller avec Lui, mais ils s’endorment tous (Matt. 26 : 38-43). Et bientôt, ils vont Le laisser et s’enfuir (Marc 14 : 50).
 
 
« Ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu »
 
            Cette déclaration du Seigneur place devant nous la pensée de la substitution : le Seigneur Jésus s’est chargé de nos péchés. Il les a fait siens. Il a payé notre immense dette. Il a répondu devant le Dieu saint de tout ce que nous étions et de tout ce que nous avons fait. « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24). Il a été « fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21). Il a été écrit à propos de Lév. 16 : 10 : « Il est là comme mettant sa main sur le bouc azazel » (JND).
            Avec adoration, chaque racheté peut dire :
 
                        Seigneur, tu courbas la tête : Tu pris mon faix sur toi ;
                        Et, pour acquitter ma dette, Tu te livras pour moi.
                        Plus de crime qui m’opprime ; plus de fardeau pour moi !
           
                        De courroux la coupe emplie a débordé pour Toi.
                        Tu la bus jusqu’à la lie ; elle est vide pour moi.
                        Ton calice, ton supplice sont le salut pout moi !
 
            Il a rendu la gloire à Dieu - celle que le premier homme et sa descendance avait foulée aux pieds. Il peut dire, avant d’aller à la croix : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui » (Jean 13 : 31).
            Le Seigneur s’est « anéanti » - vidé de Lui-même. Il s’est ensuite « abaissé » jusqu’à la mort de la croix. « C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 9). Dans les derniers versets du Psaume, un cantique semble s’élever de son cœur : « Je louerai le nom de Dieu dans un cantique, et je le magnifierai par ma louange » (v. 30).
            Sa délivrance est aussi un sujet de joie et de reconnaissance pour d’autres. « Les débonnaires le verront, ils se réjouiront » (v. 32). Cette louange prendra dans l’éternité un caractère universel : « Les cieux et la terre le loueront, les mers et tout ce qui se meut en elles » (v. 34).
 
 
                                                                       Ph. L             Le 16. 12. 10