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LES AFFLICTIONS DE JOSEPH


 Un fils aimé de son père et haï de ses frères
 Joseph vendu par ses frères
 Un serviteur qui faisait tout prospérer
 La fidélité de Joseph lors de la tentation 
 L'épreuve de l'injuste captivité 
 L'interprétation des songes du Pharaon 
 L'exaltation de Joseph 


           « Il envoya un homme devant eux : Joseph fut vendu pour être esclave. On lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra dans les fers, jusqu’au temps où arriva ce qu’il avait dit : la parole de l’Eternel l’éprouva. Le roi envoya, et il le mit en liberté; le dominateur des peuples le relâcha. Il l’établit seigneur sur sa maison »
(Ps. 105 : 17-21).

 
 Un fils aimé de son père et haï de ses frères
 
            Jacob, le père de Joseph, aimait ce fils plus que tous les autres (Gen. 37 : 3). Sa bien-aimée, Rachel, était morte à la naissance de Benjamin. L’affection de Jacob s’était reportée sur ce fils de sa vieillesse. Joseph, en retour, lui était très attaché. Pour montrer la place particulière qu’il avait dans son cœur, Jacob avait donné à Joseph une robe bigarrée. Mais cela n’avait fait qu’accroître la haine de ses frères à son égard. Leur jalousie se traduisait par des fruits amers : « ils… ne pouvaient lui parler paisiblement » (v. 4). C’est un avertissement pour nous. Il arrive aussi que les membres d’une famille chrétienne ne s’entendent pas – pour des raisons matérielles ou d’autres raisons.
            Le premier caractère que l’on relève chez Joseph, c’est une conscience délicate. Tout jeune déjà, il lui était difficile de supporter les mauvais propos et la fâcheuse conduite de ses frères, et il s’en ouvrait à son père (v. 2).
            Et voilà que, par des songes, Dieu fait connaître à Joseph un avenir glorieux. Il en parle à ses frères et à son père (v. 5-10). Mais les siens ne peuvent pas accepter la pensée qu’il puisse être placé au-dessus d’eux.
            Un jour, alors que les frères de Joseph font paître à Sichem le troupeau de leur père, Jacob demande à Joseph de se rendre auprès de ses autres fils, pour lui rapporter de leurs nouvelles et s’informer de l’état du bétail. Aller ainsi vers ceux qui le haïssaient n’était pas sans risque pour Joseph. Pourtant, soumis, il ne fait aucune objection et accepte simplement : « Me voici ! » (v. 13). Il se met en route et les cherche soigneusement. Cette obéissance de sa part est une image de l’obéissance parfaite du Seigneur Jésus. Elle est aussi un exemple pour chacun d’entre nous.


Joseph vendu par ses frères

            Pour Joseph, âgé alors de dix-sept ans, treize longues années de souffrances vont commencer. Pour les affronter, il est apparemment seul. Mais, sans aucun secours humain, il s’appuiera constamment sur l’Eternel.
            Ses frères « le virent de loin; et avant qu’il fût proche d’eux, ils complotèrent contre lui pour le faire mourir. Et ils se dirent l’un à l’autre : Le voici, il vient, ce maître songeur. Et maintenant, venez, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes, et nous dirons: Une mauvaise bête l’a dévoré » (v. 18-20).
            Ruben, timidement, s’interpose. Alors ils dépouillent Joseph de sa robe, le prennent, le jettent dans une citerne vide (v. 23-24). Ils se montrent totalement insensibles à la détresse de leur jeune frère. « Nous avons vu la détresse de son âme quand il nous demandait grâce, et nous ne l’avons pas écouté », diront-ils vingt ans plus tard, reconnaissant leur culpabilité, leur conscience se réveillant enfin (Gen. 42 : 21).
            Maintenant, sans honte, ils s’asseyent pour manger le pain (37 :25). Une caravane d’Ismaélites vient à passer, transportant des épices destinées à l’Egypte, la nation la plus puissante de l’époque. Juda propose de leur vendre Joseph comme esclave : « Quel profit aurons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang ? Venez, vendons-le » (v. 26-27). Ils obtiennent ainsi, par leur acte criminel, la somme ridicule de vingt pièces d’argent. En vérité, le cœur de l’homme est dur, cruel, même envers son propre frère. Là encore nous pensons à la haine subie par le Seigneur de la part des « siens » (Jean 1 : 11) : injustement injurié, frappé, couvert de honte, condamné et mis à mort.
            Les frères de Joseph seront également insensibles devant la terrible douleur de leur père, tout en prétendant hypocritement vouloir le consoler (v. 31-35). Pendant plus de vingt ans, ce pauvre vieillard trompé portera cette douleur, venue s’ajouter à celle du départ de Rachel.
 
 
Un serviteur qui faisait tout prospérer
 
            Joseph a serré dans son cœur les promesses divines. Il tient ferme alors que de grandes souffrances viennent les unes après les autres le frapper. Aujourd’hui aussi, les croyants doivent se fonder sur les très grandes et précieuses promesses reçues de Dieu (2 Pier. 1 : 4), et attendre leur accomplissement, tout en traversant les épreuves que Dieu estime nécessaires.
            Joseph ne se laisse pas aller au découragement, il se confie en l’Eternel. Il anticipe l’exhortation que l’épître aux Colossiens adresse aux esclaves : « Obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur. Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage : vous servez le Seigneur Christ » (Col. 3 : 22-24 ; voir aussi Eph. 6 : 5-8). Un chrétien, même tout jeune comme l’était Joseph, doit s’appliquer dans son travail et rendre un bon témoignage là où il se trouve. Mis à l’épreuve dans son service, Joseph est fidèle : « L’Eternel fut avec Joseph; et il était un homme qui faisait tout prospérer » (Gen. 39 : 2). Aussi son maître, Potiphar, lui laisse le soin de s’occuper de tout ce qui lui appartient (v. 5-6).
            Le Seigneur, homme parfait ici-bas, pouvait dire, en parlant de son Père : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8 : 29). Il est dit de lui prophétiquement : « L’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse » (Zach. 13 : 5).
 
 
La fidélité de Joseph lors de la tentation 
 
            « Joseph était beau de taille et beau de visage » (Gen. 39 : 6). Il attirait ceux qui vivaient à ses côtés.
            Et voilà qu’une épreuve encore plus sérieuse survient. Dieu a voulu qu’un tel récit – comme aussi celui de la chute du roi David en 2 Sam. 11 – fasse partie des Ecritures, pour nous mettre en garde contre des dangers spécifiques. Ne pensons jamais être à l’abri de telles tentations. « Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe » (1 Cor. 10 : 12). Conscients au contraire de notre faiblesse, de la réalité de la convoitise de la chair, veillons soigneusement sur nos voies. Appuyons-nous sur le Seigneur qui seul peut nous tenir debout (Rom. 14 : 4). En cas de besoin particulier, prions « plus instamment » (cf. Luc 22 : 44).
            Satan se sert d’une femme perfide, la femme de Potiphar, pour chercher à séduire Joseph: «  Couche avec moi » (v. 7). Joseph refuse et motive son refus : « Comment ferais-je ce grand mal, et pécherais-je contre Dieu ? » (v. 9). L’adultère n’est pas seulement un tort fait à notre prochain, mais c’est avant tout un péché contre Dieu (cf. Ps. 51 : 4 – écrit par David après son grave péché). Tout ce qui touche à la transmission de la vie doit être entouré du plus grand respect. Quel contraste saisissant entre l’attitude courageuse de Joseph et la légèreté dont on fait preuve aujourd’hui à l’égard de la fornication ou de l’adultère !
            Ici, on voit cette femme parler à Joseph « jour après jour » (v. 10). De façon répétée elle l’incite à commettre le péché. Il ne l’écoute pas, prend soin de ne jamais se trouver seul avec elle. Et lorsque survient le moment le plus dangereux, il s’enfuit et sort (v. 12). Son attitude est tout à fait en accord avec l’exhortation de Paul: «Fuyez la fornication» (1 Cor. 6 : 18 ; cf. 2 Tim. 2 : 22). Dès que le danger est là, apprenons à dire fermement non. De plus, le danger peut être prévenu : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi… Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi » (Matt. 5 : 29-30). Ne plus se voir, ne plus s’écrire. Le corps est « pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps » ; notre corps est le « temple du Saint Esprit » (1 Cor. 6 : 13, 19; cf. 1 Thes. 5 : 23).
            Pour un jeune qui est isolé, le désœuvrement d’une soirée peut être lourd de conséquences. Quand la tentation se répète, le désir et la convoitise deviennent lancinants. Redoutons l’oisiveté du soir (Prov. 7 : 6-27 ; 2 Sam. 11 : 2).
            Mais la chute n’est pas inéluctable. La puissance du Seigneur est là pour nous garder. « Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10 : 13). Ainsi, personne ne peut prétendre que la tentation était insupportable.
            Faisons toujours promptement appel aux ressources divines. Il y a autour du croyant, comme le rappelle Satan dans le cas de Job, « une haie de protection » (Job 1 : 10). Bien des croyants l’ont souvent éprouvé avec reconnaissance. Mais attention ! La Parole avertit : « Qui renverse une clôture, un serpent le mord » (Eccl. 10 : 8 ; cf. Prov. 6 : 27). Gardons-nous d’errer sans but au crépuscule, au sein de la nuit. Gardons-nous de cette obscurité morale dans laquelle gît le monde entier. Ne nous laissons pas attirer par les innombrables choses mauvaises présentées par des revues ou par des sites internet. Nous pourrions facilement tomber dans l’un des terribles pièges de Satan, qui conviennent à notre chair. Ne pensons pas être assez fort, comme le croyait Samson, pour nous en tirer « comme les autres fois » sans dommage (Jug. 16 : 20, 21). « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole », dit le psalmiste (Ps. 119 : 9). Cachons-la dans notre cœur, en sorte que nous ne péchions pas contre Dieu (v. 11).
 

L'épreuve de l'injuste captivité 
 
            Joseph a tenu ferme en présence de cette grave tentation et Dieu a été glorifié. Mais, après une telle fidélité, survient pour Joseph l’épreuve d’une affreuse injustice de la part de ses maîtres. En réalité, cette épreuve faisait partie de la formation que Dieu s’était proposée pour son serviteur, qui, un jour, devait être à la tête d’un empire. Joseph est accusé faussement et jeté en prison.
            Cette fois, l’épreuve sera très longue. Il pouvait sembler à ce prisonnier qu’il était oublié de tous. Selon les expressions du psaume 105, ses pieds sont mis dans « les ceps » et son âme entre dans « les fers » (v. 18). Il connaît les cruelles souffrances que l’on réservait alors aux criminels. Dans ces conditions, comment l’avenir brillant annoncé par ses songes pourrait-il se réaliser ? Mais chez Joseph, la tribulation va produire la patience. « Jusqu’au temps où arriva ce qu’il avait dit : la parole de l’Eternel l’éprouva » (v. 19). Tout semble terriblement obscur, mais Joseph reste fidèle.
            Cependant « l’Eternel était avec Joseph », dans la tour où était sa prison (Gen. 39 : 21, 23), comme il l’avait été durant tout son séjour chez Potiphar. Dans sa détresse, ce jeune homme fait l’expérience de la présence de son Seigneur, et de la bonté de Celui qu’il apprend à connaître plus intimement. Le croyant peut être rendu capable de se glorifier dans les tribulations, « sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance; et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5 : 3-5). Hélas ! nous sommes souvent désemparés quand les circonstances sont contraires, comme Jacob qui en vient à dire, à un moment où il se croit privé de trois de ses enfants : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36).
            « L’Eternel était avec Joseph ; et il étendit sa bonté sur lui, et lui fit trouver grâce aux yeux du chef de la tour » (Gen. 39 : 21). Celui-ci « ne regardait rien de tout ce qui était en sa main ». Tout ce que faisait Joseph prospérait « parce que l’Eternel était avec lui » (v. 23 ; cf. Ps. 1 :3). Il est choisi pour servir deux grands officiers, le chef des échansons et celui des panetiers. Ceux-ci ont été emprisonnés après avoir irrité le Pharaon et attendent leur jugement. Dans sa misère, Joseph s’occupe des autres; il ne chérit pas sa douleur. Un matin, il remarque l’abattement de ses co-détenus et les interroge affectueusement (Gen. 40 : 6-7). Ils racontent qu’ils ont eu un songe, et il n’y a personne pour l’interpréter. Alors Joseph – comme Daniel plus tard – leur rend témoignage que Dieu seul peut donner l’interprétation d’un songe.
            Joseph, après avoir annoncé à l’échanson sa délivrance, le prie de se souvenir de lui, quand il aura été rétabli dans ses fonctions (Gen. 40 : 14-15). Il y a déjà environ neuf ans que Joseph est en prison.
            Après avoir été libéré, l’échanson oublie son compagnon d’infortune (v. 23) – du moins pour un temps. On voit là l’égoïsme foncier de l’homme. Quelle est notre attitude à l’égard de ceux qui sont emprisonnés à la suite du témoignage fidèle qu’ils ont rendu à Christ ? L’Ecriture rappelle que les chrétiens hébreux avaient montré de la sympathie pour les prisonniers (Héb. 10 : 34). Et la même épître nous dit : « Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez liés avec eux, de ceux qui sont maltraités… » (13 : 3).
 

L'interprétation des songes du Pharaon 
 
            Si l’échanson avait pris à cœur la cause de Joseph, ce dernier aurait été tout au plus gracié et libéré. Or Dieu avait des desseins autrement merveilleux. Il avait décidé de donner à Joseph une place de suprématie et de gloire.
            L’apôtre Pierre révèle aux croyants affligés que le Dieu de toute grâce, qui les avait appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus, quand ils auraient souffert un peu de temps, les rendrait lui-même accomplis, les affermirait, les fortifierait, et les établirait sur un fondement inébranlable (1 Pier. 5 : 10). L’apôtre Paul estimait que  « les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être
révélée » (Rom. 8 : 18).
            La captivité de Joseph se prolonge encore deux ans, mais Dieu ne l’a pas oublié (cf. Es. 49 : 15-16). A la suite des songes qui ont troublé le Pharaon, et qu’aucun des devins de l’Egypte n’a su interpréter, Dieu permet que la mémoire revienne à l’échanson (Gen. 41 : 9-13).
            Appelé par le Pharaon, Joseph accourt de la fosse, se rase et change de vêtements. Humble et dépendant, il s’efface lui-même et donne toute gloire à Dieu. Le Pharaon avait eu deux songes annonçant l’arrivée imminente de deux périodes de sept ans, l’une d’abondance et l’autre de famine. Par ces songes, Dieu déclarait au Pharaon ce qu’il allait faire.
            La Parole nous dit qu’il est bon à l’homme de porter le joug dans sa jeunesse (Lam. 3 : 27). Si le joug du Seigneur est aisé (Matt. 11 : 30), celui des hommes est souvent oppressif. Mais Dieu permet ce genre d’épreuve pour nous briser.
 
                        Dieu permet la détresse afin de nous bénir;
                        Jamais sa main ne blesse pour nous faire souffrir.
                        Le sarment qu’il émonde, c’est celui qu’il chérit,
                        Afin que dans le monde il porte plus de fruit.
 
            Avec une sagesse reçue de Dieu, Joseph donne au Pharaon une interprétation claire des songes. Et plus encore, il suggère au Pharaon la façon de faire pour gérer prudemment l’abondance des années à venir afin d’être préparé à traverser la famine.
 

L'exaltation de Joseph 
 
            Le Pharaon croit les paroles de Joseph, pour son propre salut, celui de son peuple et celui de la terre environnante. Il dit à ses serviteurs : « Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, en qui est l’esprit des dieux ? » (Gen. 41 : 38). Et il dit à Joseph : « Puisque Dieu t’a fait connaître tout cela, personne n’est intelligent et sage comme toi. Toi, tu seras sur ma maison, et tout mon peuple se dirigera d’après ton commandement » (v. 39-40).
            Joseph avait alors trente ans. Abandonnant définitivement la tenue de prisonnier, il est revêtu d’une parure royale et des prérogatives liées à sa dignité. Il reçoit en particulier l’anneau de la main du Pharaon, ainsi qu’un nouveau nom qui signifie « révélateur des secrets » et « sauveur du monde ou soutien de la vie », des noms qui évoquent encore le Seigneur Jésus. Alors qu’il parcourt toute l’Egypte, on crie devant lui : « Abrec », c’est-à-dire : « Qu’on s’agenouille ! ». Et il reçoit Asnath pour épouse (v. 42-46).
            Tout cela parle de façon symbolique du Seigneur Jésus lui-même. La Parole entière nous entretient de ses souffrances et des gloires qui suivront (1 Pier. 1 : 11), mais il n’existe sans doute aucun personnage biblique qui le représente en type de façon aussi complète que Joseph. Lisons l’Ecriture et cherchons tout ce qui nous parle de Christ (Jean 5 : 39).
 
 
                                     Ph. L. – article paru dans le « Messager Evangélique » 2010