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Marcher dans le même sentier

 
            Peut-on rechercher l’union sur le principe de la concession nouvelle à l’égard des vues diverses qui se trouvent parmi les chrétiens, et la conciliation par ce moyen ? Ce principe (l’œcuménisme) a une grande réputation et une très belle apparence ; mais il est profondément mauvais et présomptueux. Il suppose que nous pouvons disposer de la vérité à notre gré.
            « Nous tous donc, les hommes faits, ayons cette pensée ; et si en quelque chose vous avez une autre pensée, cela aussi Dieu vous le révélera ; cependant, au point où nous sommes parvenus, marchons dans le même sentier (Phil. 3 : 15-16). Ces versets nous enseignent un principe sensiblement différent : il n’y a pas d’idée de concession ni d’aucun arrangement dans l’expression de la vérité en vue de réconcilier différents points de vue. Il est dit : « Nous tous donc, les hommes faits, ayons cette pensée ». Ce n’est pas : Diminuons la portée de la vérité à la mesure de celui qui est le moins éclairé ; ce ne sont pas deux personnes ignorant laquelle des deux possède la vérité, ou admettant la possibilité qu’ils soient dans l’erreur en abandonnant plus ou moins ce qu’ils détiennent, pour s’exprimer eux-mêmes de manière à être d’accord : tout ceci est une atteinte à l’autorité de la vérité sur nous. « Et si en quelque chose vous avez une autre pensée, cela aussi Dieu vous le révélera ». Il n’est pas question ici de concessions, mais de la révélation de Dieu pour éclairer celui qui n’est pas parfaitement dans la vérité.
            En venir à un accord n’est pas l’unité de l’Assemblée de Dieu. La vérité n’a pas à être modifiée, et nous ne sommes pas appelés à forcer quiconque à accepter nos vues imparfaites. Je dois avoir la foi, et l’autre doit avoir la même foi, pour que l’on marche ensemble ; mais en ce qui concerne les choses reçues par la foi comme étant la vérité de Dieu, je ne peux faire aucune concession ; je peux supporter l’ignorance, mais je ne peux accommoder la vérité pour plaire à un autre.
            Vous direz peut-être : Si je ne peux faire aucune concession ni accommoder la vérité pour plaire à un autre, comment alors marcher ensemble. Pourquoi poser des fondements d’unité qui requièrent soit une unité de vues, soit une chose aussi mauvaise qu’une concession sur telle ou telle vérité ?
            Si dans les choses au sujet desquelles nous possédons la vérité, et à l’égard desquelles nous avons la foi, nous avons le même sentiment, nous y marchons ensemble. Si j’acquiers quelque connaissance supplémentaire, je supporte l’ignorance de mon frère, jusqu’à ce que Dieu lui révèle la vérité. Notre unité est en Christ lui-même. Si l’unité dépend des concessions, c’est seulement une secte fondée sur des opinions humaines, parce que le principe de l’autorité absolue de la vérité est perdu.
            Certains diront que les vrais chrétiens ne vont jamais céder sur les points fondamentaux. J’allais dire : « Je comprends » ; mais ce n’est pas le cas. Plusieurs marchent ensemble en dépit d’erreurs qui touchent aux fondements ; je sais que d’autres ne le feraient pas, mais cela n’empêche pas le fait que le principe des concessions n’est en aucune manière autorisé dans la Parole de Dieu, car c’est renier l’autorité de la vérité sur nous, et prétendre être à même d’en disposer pour l’amour de la paix.
            La Parole suppose le support à l’égard de l’ignorance, mais jamais la concession ; elle condamne un tel arrangement de vérités déformées dans le but de les rendre acceptables pour chacun, parce que cela est au déshonneur de Dieu et de sa vérité. Ce sont des moyens pour former une secte, composée de ceux qui sont d’accord sur les points posés comme fondement de l’unité. Ce n’est jamais l’unité de l’Assemblée de Dieu ; ce sera une secte orthodoxe, si tous sont d’accord sur les points fondamentaux, mais ce sera toujours une secte, même si elle devait englober la plus grande partie d’une nation, parce que c’est un corps formé sur l’accord auquel les hommes sont parvenus sur certaines vérités ; mais ce n’est pas l’unité de l’Assemblée de Dieu.
 
                                               J.N. Darby – Extrait des méditations journalières : « Le Seigneur est proche » 01-02/12/10