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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (6a)

 
 
 
CHAPITRE 6 :
 
                              
1- La vie de piété : v. 1-18
 
                Pour illustrer l'enseignement qu'Il a donné auparavant, le Seigneur présente trois exemples d’actes de piété que peuvent caractériser les trois adverbes de Tite 2 : 12 :
                                - « justement » : la bienfaisance
                                - « pieusement » : la prière
                                - « sobrement » : le jeûne
 
                C'est à l'état du cœur, aux « motifs » qui font agir, que Dieu regarde ; ils sont beaucoup plus importants que les apparences. Il ne faut pas agir pour être vu par les hommes, mais en ayant affaire à Dieu qui lit tout dans notre cœur (Ps. 139 : 1-2). « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Recherchons l'approbation de notre Père - nommé une dizaine de fois dans ce chapitre - qui voit « dans le secret ».
                Si nous recherchons l'approbation des hommes et leurs louanges, nous perdrons la récompense qui vient de Dieu – Il la donnera dans le ciel. Devant le tribunal de Christ, les saints recevront sa louange pour des choses auxquelles ils n’auront peut-être pas attaché beaucoup d’importance, tandis que ce qui aura peut-être eu beaucoup d’apparence sera sans fruit. Nos motifs déterminent la valeur de nos actes devant Dieu. Pour qui agissons-nous ? « Elle a fait une bonne œuvre envers moi », dit le Seigneur Jésus (Marc 14 : 6).
 
                Remarquons que la pensée est ordonnée de la même façon dans les trois premiers paragraphes : « Quand tu fais... ne fais pas comme... en vérité je vous dis... mais toi... ».
 
 
                                1.1 L’aumône (v. 1-4)
               
                Le Seigneur parle d’abord des « aumônes ». Il a toujours soin de ceux qui sont dans le besoin et Il désire que les siens fassent de même. Quand on va vers son prochain, il faut apprendre à avoir affaire à Dieu d'abord, puis à être occupé du prochain et non de soi-même (v. 3).
                Ce n'est pas l’action même de la bienfaisance qui sera récompensée, mais bien plutôt la manière dont elle aura été accomplie. Pour être agréable à Dieu dans ce que nous faisons pour autrui, il faut que l’accomplissement de la volonté de Dieu soit notre seul motif et que nous agissions selon ses pensées de grâce envers nous-mêmes.
                En Israël, la récompense du bien avait lieu sur la terre, sous le gouvernement de Dieu ; mais dans le royaume des cieux, elle est essentiellement dans le ciel. « Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans les cieux » (5 : 12).
                La première épître à Timothée parle de deux caractères des bonnes œuvres : d'une part comme fruit de l'état intérieur (2 : 10), d'autre part comme actes visibles et reconnus comme tels par les hommes (3 : 1).
                « Que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite » (v. 3) : le Seigneur montre avec quel soin il faut éviter que d'autres que notre Père, aient connaissance de nos actes de bienfaisance.
 
               
                                1.2 La prière personnelle (v. 5-8)
 
                Nous sommes en danger de prononcer des prières en nous adressant aux autres plutôt qu'à Dieu. Ayons l'habitude de la prière personnelle privée ; c’est un acte de dépendance, de confiance et d'intimité. Elle nous amène dans la présence de Dieu : « Entre dans ta chambre… prie ton Père qui demeure dans le secret » (v. 6). Nous pouvons ainsi faire connaître à notre Père nos propres besoins, et aussi bien d'autres ; il ne s’agit pas ici de la prière en public, telle qu’elle est recommandée ailleurs (1 Tim. 2 : 8 ; 1 Cor. 14 : 15).
                La récompense de la prière est l'exaucement, ainsi que toutes les bénédictions qui découlent de la confiance en Dieu.
                Les versets 5 et 7 indiquent la manière de prier : pas d'hypocrisie, et pas de « vaines paroles » répétées machinalement ! Dieu connaît nos besoins, et il peut suffire de peu de paroles pour les Lui présenter (Ecc. 5 : 1-2 ; Ps. 139 : 4). Mais l'intensité de l'exercice de cœur peut conduire à des prières personnelles plus longues. Le Seigneur a passé « toute la nuit à prier Dieu » (Luc 6 : 12). Individuellement, nous ne prierons jamais assez ; si nous avons tendance à être distrait, n’hésitons pas à prier à haute voix - dans notre chambre !
                Certaines demandes peuvent être présentées de nombreuses fois, sans qu’elles soient des « vaines paroles ». A Gethsémané, Jésus a répété la même demande ; il « priait plus instamment », il était « dans l'angoisse du combat » (Luc 22 : 44). La prière peut avoir ce caractère d'un combat au terme duquel nous entendrons peut-être le Seigneur nous dire comme jadis à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit » (2 Cor. 12 : 9).
               
 
                                1.3 La prière dominicale (v. 9-13)
 
                Les prières doivent être en rapport avec le caractère des temps et de la relation avec Dieu dans laquelle se trouvent ceux qui prient. Ainsi le Seigneur enseignait aux disciples comment ils devaient prier, vu les temps et les circonstances où ils se trouvaient. La pensée du Seigneur n'est pas que cette prière dominicale devienne la répétition de « vaines paroles » (v. 7). Les Actes et les épîtres n'y font aucune allusion. Un changement est intervenu après le sermon sur la montagne. Il est devenu plus sensible encore après la mort et la glorification du Seigneur ; le Saint Esprit a été donné aux croyants, avec les riches révélations des épîtres. En Luc 11 : 13, après cette prière, le Seigneur invite les disciples à demander l'Esprit Saint au Père. Cette demande ne convient plus depuis Actes 2, mais nous pouvons bien demander que l'Esprit puisse agir en nous beaucoup plus librement et profondément. Il nous conduira à prier de façon intelligente.
                La prière doit premièrement avoir en vue la gloire de Dieu, ses intérêts et la manifestation de ses droits sur la terre ; les trois premières demandes concernent Dieu lui-même, et les quatre dernières sont l'exposé des besoins des disciples. Elles sont adressées au Père « qui est dans les cieux ». Ce n'était plus l'Eternel que les disciples invoquaient ; Jésus était présent sur la terre, révélant le Père. Mais ce n'était pas encore la jouissance de la relation d'enfants avec leur Père, comme c’est le cas aujourd’hui pour les rachetés dont le corps est l’habitation du Saint Esprit.
                Il est très important de réaliser dans son cœur quelle est la Personne à laquelle nous nous adressons. C'est de Lui que nos pensées doivent être occupées. Il est le Dieu de gloire et sa puissance est infinie ; la crainte de Dieu est bienséante. Il est aussi « votre Père », celui dont on connaît l'amour et en qui la foi se confie. C'est à lui que doivent être adressées nos paroles, et non aux assistants. Pas de « prière-méditation » non plus ! Notre manière de prier ne doit pas changer en fonction des personnes présentes, bien que les sujets présentés puissent alors différer. Les demandes doivent concerner des besoins actuels, de vrais besoins connus.
 
                                   - « Que ton nom soit sanctifié »
                Le nom de Jéhovah n'avait pas été sanctifié par son peuple incrédule (Ézé. 36 : 23) ; en attendant qu’il le soit par les jugements qui tomberont sur Israël et les nations, et que la restauration soit accordée à son peuple (Es. 29 : 22, 23 ; Ezé. 20 : 41 ; 28 : 25), les disciples devaient sanctifier le nom du Père.
                Que nous ayons conscience de notre relation avec un Dieu saint et que nous agissions « en conséquence » dans toute notre conduite. « Soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pier. 1 : 16) : voilà quelle est la mesure de notre sainteté pratique.
 
                                   - « Que ton règne vienne »
                L'établissement du royaume était le désir des disciples, comme il sera celui du résidu futur. L'Eglise attend également cette manifestation de sa gloire après son enlèvement ; mais le grand événement que nous attendons, c'est sa venue pour prendre les siens auprès de Lui.
                C'est le royaume du Père, dont il est question au chapitre 13 : 43 : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père », partie céleste du royaume, tandis que la partie terrestre est celle du Fils de l'homme.
 
                                   - « Que ta volonté soit faite ».
                En un sens, rien n'arrive sans la volonté de Dieu ; mais dans ce monde la volonté expresse de Dieu n'est pas toujours accomplie, elle le sera sous le règne de Christ. Dans le ciel les anges font la volonté de l'Eternel (Ps. 103 : 20), alors que les hommes n'ont souvent fait que leur propre volonté. Un jour, lorsque la terre sera pleine de la connaissance de l'Eternel (Es. 11 : 9), les hommes réaliseront toute Sa volonté sous le sceptre du Fils de l'homme.
                Faire une telle demande nous engage : c'est dans nos cœurs et dans nos vies d'abord, que nous devons rechercher à accomplir la volonté de Dieu (Rom. 12 : 1-2).
 
                                   - « Donne-nous aujourd'hui le pain »
                Cette demande se rapporte spécialement aux circonstances plus ou moins difficiles dans lesquelles allaient se trouver les disciples du Seigneur à la suite de son rejet et de son départ de ce monde, et elle est toujours actuelle ; cette requête sera aussi celle du résidu pieux aux derniers jours, avant l'établissement du royaume des cieux en gloire.
                Le chrétien doit s’attendre au Seigneur et faire des demandes pour sa vie présente. Il exprime ainsi sa dépendance journalière de son Dieu pour tous ses besoins. La manne était donnée chaque jour au peuple d’Israël dans le désert (Ex. 16) ; elle n’a pas manqué. Sachons demander à Dieu ce « pain de vie » pour nos âmes, la parole qui sort de sa bouche (4 : 4).
                Si nous pensons posséder des biens terrestres, ne mettons pas notre confiance « dans l'incertitude des richesses, mais en Dieu » (1 Tim. 6 : 17). Tout ce dont on jouit est reçu de Dieu, à qui nous devons rendre grâces pour tout (Eph. 5 : 20).
                Cette prière rappelle aussi les sentiments pieux exprimés par Agur : « Ne me donne ni pauvreté ni richesse ; nourris-moi du pain qui m'est nécessaire, de peur que je ne sois rassasié, et que je ne te renie et ne dise : Qui est l'Eternel ? et de peur que je ne sois appauvri, et que je ne dérobe, et que je ne parjure le nom de mon Dieu » (Prov. 30 : 8, 9).
 
                                   - « Remets-nous nos dettes »
                Il ne s'agit pas ici du pardon des péchés pour le salut de l'âme, mais du pardon, gouvernemental de Dieu, de cette lourde dette contractée par la nation d’Israël lorsqu'elle a rejeté son Messie et la grâce qu'il apportait à son peuple (Matt. 5 : 26 ; 18 : 34).
                Cette requête suppose, comme la précédente, que les fidèles traversent des circonstances éprouvantes en l'absence du Seigneur, telles que les connaîtra le résidu juif qui continuera le témoignage des disciples durant la grande tribulation. Ces fidèles montreront la piété décrite dans les Psaumes : usant de grâce à l’égard de leurs ennemis ; ils demanderont à Dieu d'agir de même envers eux. Dans le sentiment de leur culpabilité et de la colère gouvernementale de Dieu qui pèse sur eux, ils s'attendront à son pardon. Mais ils n’en auront pas la pleine jouissance avant que le Messie n’apparaisse en gloire.
                Cette prière vient d'une âme droite, reconnaissant que la grâce de Dieu est sa seule ressource. Il faut toujours de la droiture dans le cœur pour qu'une prière soit exaucée.
 
                                   - « Ne nous expose pas à la tentation »
 
                La chair en nous n’a que de mauvais penchants. Il convient de veiller continuellement, afin de ne pas lui permettre d’obtenir finalement ce qu’elle désire. Par l'action de la Parole en nous, les mouvements de notre mauvaise nature peuvent être réprimés et nous sommes ainsi délivrés du mal.
                Si, hélas, nous refusons d’écouter la voix de Dieu, nous pouvons nous attendre à succomber à la tentation. Alors, sous la férule de Satan, nous devrons apprendre ce que nous aurions dû apprendre dans la communion avec Dieu qui nous avait pourtant repris et avertis avec patience. C’est l’expérience que Pierre a dû faire ; il avait plus de confiance en lui-même que dans la parole du Seigneur qui l'avait mis en garde. En reconnaissant la folie de la chair, il a été conduit à un jugement profond de lui-même et il a pu être délivré du mal.
                La tentation de faire le mal n'a pas sa source en Dieu, mais dans notre propre convoitise provenant du péché qui est en nous (Jac. 1 : 13-15). Si nous la laissons prospérer, elle enfante le péché. Il faut que le mal soit jugé à sa source pour que nous en soyons délivrés. Si nous ne sommes pas gardés du mal en pratiquant le jugement de nous-mêmes, Dieu permet que nous succombions à la tentation - en vue de nous faire connaître une pleine délivrance. Mais Il n'est jamais la source du mal, même s’Il en permet la manifestation ; celui-ci vient du péché qui est en nous. Il envoie la tentation, non pour l'épreuve de la chair, mais pour celle de la foi. Elle sera trouvée « être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 7). Elle est un sujet de joie et Paul dit que « nous nous glorifions aussi dans les tribulations » (Rom. 5 : 3), connaissant les résultats qui en découlent. Dieu a éprouvé Abraham pour faire ressortir la grandeur de sa foi.
                Le Seigneur a enduré cette tentation qui vient du dehors : Il a été « tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché » (Héb. 4 : 15). Mais Il n'avait pas en lui de péché, cette volonté perverse qui caractérise notre nature en Adam. En dépit de tout ce que l'ennemi pouvait lui présenter pour le faire sortir du chemin de l'obéissance à Dieu, le Seigneur a obéi strictement à la Parole. Aussi est-Il « à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2 : 18). Il nous vient en aide également pour nous délivrer des tentations « intérieures » : la Parole qui discerne les pensées et les intentions du cœur nous donne le moyen d’appliquer la mort à notre mauvaise nature.
 
                                   - « Délivre-nous du mal »
                Nous pouvons le demander tous les jours, car « le péché… nous enveloppe si facilement (Héb. 12 : 1). Le mal est aussi ici le Méchant : Satan, qui nous guette et, « comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer » (1 Pier. 5 : 8). La fermeté de notre foi en Dieu et la prière nous permettent de lui résister.
 
               
                                1.4 Le pardon (v. 14-15)
 
                Le Seigneur parle ici d'un pardon accordé par le Père au croyant qui a auparavant pardonné « aux hommes » (v. 14). Bien que donné dans le cadre du royaume des cieux, cet enseignement nous concerne, car nous sommes actuellement des sujets du royaume. Il ne s'agit pas du pardon accordé par Dieu au pécheur qui se repent et vient à lui par la foi au Seigneur et à son œuvre ; ce pardon-là est définitif. « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 10 : 17). Mais on ne peut jouir vraiment du pardon gouvernemental relatif aux fautes que nous commettons après la conversion que si l'on a le cœur en paix vis-à-vis de ceux qui nous ont fait du tort. Des dispositions analogues sont impliquées ou mentionnées en Matt. 5 : 44 ; Marc 11 : 25 ; 1 Tim. 2 : 8.
                Comment ne pardonnerions-nous pas à notre frère, si nous avons quelque peu conscience de la gravité des péchés commis nous-mêmes contre Dieu, et dont Dieu ne se souvient plus ? Il est impossible que quelqu’un ait manqué à notre égard aussi gravement que nous-mêmes envers Dieu ! Celui qui ne pardonne pas agit comme celui auquel son seigneur avait remis la dette de dix mille talents, et qui étranglait son frère parce qu'il lui devait cent deniers. Son maître l’a livré aux bourreaux. Et le Seigneur ajoute : « C’est ainsi que mon Père céleste vous fera, si vous ne pardonnez pas, de tout votre cœur, chacun à son frère » (18 : 23- 35). Dieu fera peser sur nous les conséquences de notre manque de grâce pendant que nous sommes ici-bas. Cela ne touche pas notre position de croyants devant Dieu. Mais nous devons être conséquents avec la position élevée et bénie que nous avons saisie par la foi, en vertu de l'œuvre de Christ à la croix. Souvenons-nous des exhortations des épîtres (Eph. 4 : 32 ; Col. 3 : 13).
 
 
                                1.5 Le jeûne (v. 16-18)
 
                Le jeûne a le même caractère que les aumônes et la prière ; ce sont trois manifestations de la vie divine étroitement liées entre elles.
                Le jeûne est une expression du renoncement à soi-même, l'oubli des besoins légitimes du corps, pour être tout entier à Dieu. Il s'agit ici du jeûne par privation de nourriture. Mais on peut faire une application spirituelle du jeûne à ce qu'on lit, voit, écoute ou fait.
 
                Le jeûne, généralement associé à la prière, paraît avoir deux significations principales :
                                - une mise à part spéciale pour avoir affaire à Dieu avec un cœur entièrement tourné vers Lui, pour discerner sa pensée, et sa volonté, sans être troublé par les besoins de la nature humaine (Ex. : Moïse sur la montagne ; les prophètes et les docteurs qui ont pu ainsi recevoir et communiquer la pensée de l'Esprit en Actes 13 : 1-2).
                                - l’expression d'une grande humiliation (1 Sam. 7 : 6 ; Ps. 35 : 13).
 
                Les Juifs s'étaient imposé des jeûnes réguliers, peut-être en application de Lév. 23 : 27-30 : « Vous affligerez vos âmes... ». Ces institutions étaient devenues des occasions d'afficher ostensiblement leur piété - hélas, toute relative (Luc 18 : 12). C'est contre l'hypocrisie que le Seigneur nous met en garde ici : si l'on jeûne, que ce ne soit absolument pas pour être vu des autres, mais pour avoir affaire à Dieu, personnellement, de cœur (v. 17-18). Dieu veut que le jeûne soit, en toute droiture, l'expression d'une profonde affliction du cœur. « Est-ce réellement pour moi, pour moi...? » (Zach. 7 : 5).
                Le jeûne alimentaire, qui conduit à ne pas prendre soin de son corps, est possible, comme manifestation d'un exercice personnel particulièrement profond, mais il ne faut pas que ce soit une forme d’ascétisme. Le jeûne « spirituel » est toujours recommandé. Jeûner, ce n'est pas s'abstenir de choses mauvaises - toute notre vie doit être « sans levain » - mais c'est s'abstenir de choses qui pourraient nous distraire inutilement, ou exciter la chair physiquement et moralement et lui ôter le discernement indispensable pour connaître la pensée de Dieu. L’apôtre Paul a dit : « Je fais une chose : oubliant ce qui est derrière… je cours droit au but… » (Phil. 3 : 13-14). Si nous réalisons la signification morale du jeûne, nous serons gardés dans la sobriété et de tout excès dans le manger et le boire. « Que vous mangiez, que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31).
                Jeûner comme le veut le Seigneur entraîne une récompense immédiate : la communion réalisée avec Lui. Tout ce qui est fait pour Lui, lui est agréable et aura aussi sa récompense dans le ciel (v. 18). Mais il y a celle dont nous pouvons déjà jouir sur la terre, comme le dit Paul à Timothée : « La piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie à venir » (1 Tim. 4 : 8).