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Zèle pour Dieu

 Deux exemples d'hommes zélés pour Dieu
 Zèle, et non passivité ou tolérance
 Zélé pour le bien (Gal. 4 : 18)
 Zélé pour les bonnes œuvres (Tite 2 : 14)

      

Deux exemples d'hommes zélés pour Dieu
 
            Moïse, dont il nous est pourtant dit qu’il « était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre » (Nom. 12 : 3), a montré son zèle en se mettant en colère, et même parfois dans une ardente colère, chaque fois qu’il s’est agi de défendre les droits de l’Eternel. Il a été, à l’avance, une figure de Celui qui, tout en étant « débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11: 29), a fait un fouet de cordes pour chasser hors du temple ceux qui profanaient la maison, encore appelée la maison de Dieu (Jean 2 : 15). C’est ainsi que le Seigneur a pu dire à l’avance par la bouche de David : « Le zèle de ta maison m’a dévoré » (Ps. 69 : 9).
            Un autre bel exemple de zèle nous est donné par Phinées, petit-fils d’Aaron (Nom. 25). Les Israélites, entraînés par les filles de Moab, à l’instigation de Balaam, s’étaient attachés à Baal-Péor, et Zimri, un prince de la tribu de Siméon, avait même fait entrer dans le camp une femme idolâtre. En présence de ce grand mal, introduit ainsi dans l’assemblée des fils d’Israël, ceux-ci se contentent de pleurer à l’entrée de la tente d’assignation. Seul Phinées «jaloux de ma jalousie», dit l’Éternel, et animé d’un saint zèle pour Lui, se lève au milieu de l’assemblée et frappe l’homme coupable. L’Éternel apprécie ce zèle et donne à Phinées son « alliance de paix… une alliance de sacrificature perpétuelle pour lui et pour sa semence après lui, parce qu’il a été jaloux pour son Dieu et a fait propitiation pour les fils d’Israël » (v. 12-13). Ce que Phinées a fait « lui a été compté à justice de génération en génération, pour toujours » (Ps. 106 : 31). Récompense éternelle qui place, en quelque sorte, cet Israélite fidèle et zélé sur le même plan qu’Abraham, dont la foi a aussi été « comptée à justice » (Rom. 4 : 5).
 
 
Zèle, et non passivité ou tolérance
 
            Nous pouvons nous demander si, en présence du mal qui a pénétré dans l’assemblée et qui est fréquemment caractérisé par la mondanité, nous n’avons pas bien souvent l’attitude des Israélites qui se contentaient de pleurer et de se lamenter. Tolérer le mal dans l’assemblée, tout en le déplorant, n’est-ce pas montrer bien peu de zèle pour Dieu et peu se soucier de Celui qui est le centre de rassemblement de l’assemblée ? S’il en est ainsi, c’est peut-être souvent parce que nous sentons bien qu’il importerait, avant de juger et de combattre la mondanité chez nos frères et nos sœurs, que nous soyons bien certains qu’elle n’a pas pénétré en nous-mêmes, ou dans nos maisons. C’est avant tout par notre exemple que nous montrerons du zèle pour la purification de l’assemblée.
            Pour excuser le manque de zèle, on met en avant l’esprit de tolérance. Dans le monde religieux, la tolérance, que l’on qualifie souvent de largeur d’esprit, est généralement considérée comme une des « qualités » qui honorent un chrétien. Penser cela, c’est méconnaître la différence essentielle qui existe entre d’une part le support, suivant 2 Tim. 2 : 24, ou la patience que nous avons à exercer à l’égard des ignorants - patience dont le Seigneur nous a donné tant d’exemples - et, d’autre part, la tolérance d’un mal maintenu, qu’il soit moral ou doctrinal, qui touche à la gloire de Dieu.
            Remarquons encore que, si l’Eternel a pu utiliser plus tard le zèle de Phinées en l’envoyant au loin combattre contre Madian dans les plaines de Moab (Nomb. 31), c’est bien parce que ce zèle s’était manifesté d’abord chez lui par le souci de la sainteté du peuple de Dieu. Il en a été de même pour Gédéon qui n’a combattu Madian qu’après avoir renversé l’autel de Baal dans la maison de son père (Jug. 6 : 25). Phinées, dont le zèle paraît avoir dépassé celui de Gédéon, n’a pas attendu un ordre spécial pour ôter le mal introduit par Zimri dans l’assemblée d’Israël. C’est ainsi que notre souci constant, à tous, doit être, sans attendre un appel spécial et individuel à cela, le maintien de la sainteté qui sied à la maison de Dieu. Par contre, pour sortir du camp et aller combattre les ennemis du peuple de Dieu, Phinées a attendu que l’Eternel lui confie cette mission spéciale par la bouche de Moïse (Nomb. 31:6).
 
 
Zélé pour le bien (Gal. 4 : 18)
 
            La Parole nous dit : « Il est bon d’être toujours zélé pour le bien » (Gal. 4 : 18). Il importe cependant que nous soyons au clair sur la nature du zèle que nous montrons et sur les mobiles qui nous font agir car, si nous pouvons tromper nos frères à ce sujet, nous ne tromperons pas Dieu. Notre zèle a-t-il sa racine dans la chair ou dans l’Esprit ? Il est solennel de lire que les Juifs avaient du zèle pour Dieu, mais que ce zèle n’était pas selon la connaissance, c’est-à-dire selon Dieu. C’était un zèle ayant sa source dans la chair et qui ne les sauvait pas (Rom. 10 : 2). Saul lui-même avait été le plus ardent zélateur des traditions de ses pères (Gal. 1 : 14), tout en étant en même temps le premier des pécheurs (1 Tim. 1 : 15).
            Etre zélé pour le bien, c’est accomplir pour le Seigneur fidèlement, promptement et joyeusement, comme de bons serviteurs, non pas seulement un service spécial qui peut nous être confié, mais notre tâche journalière, tout humble qu’elle soit, précieuse cependant aux yeux du Maître. Cela ne sera possible que dans la mesure où nous connaîtrons sa volonté. Un vrai zèle selon Dieu se manifestera donc en tout premier lieu par la recherche de cette volonté, c’est-à-dire par notre application à lire, à entendre et à méditer sa Parole. Paul considérait «toutes choses comme étant une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus» (Phil. 3 : 8), et tous ses efforts tendaient à « Le connaître, Lui » (v. 10). Un pareil zèle pour connaître Christ se poursuivra en quelque sorte tout naturellement dans le service qu’Il placera devant nous, et n’aura rien de commun avec une activité fébrile, souvent confondue avec lui, mais charnelle et qui tendra à nous mettre nous-mêmes en avant en nous faisant valoir aux yeux de nos frères. C’est un zèle qui deviendra facilement de l’orgueil, alors qu’un service zélé conduit par l’Esprit est paisible et humble. Pour que la belle-mère de Pierre fût en mesure de servir le Seigneur, il a fallu qu’elle soit tout d’abord guérie de la fièvre (Marc 1 : 31).
 
 
Zélé pour les bonnes œuvres (Tite 2 : 14)
 
            Les « bonnes œuvres » qui doivent caractériser le zèle du peuple de Dieu sont celles-là même qu’Il a « préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10). Il en a préparé assez pour nous occuper, mais il importe, d’une part, que nous les recherchions pour les accomplir, même si elles ne nous plaisent pas, et d’autre part, que nous n’en recherchions pas d’autres qu’Il n’a pas préparées pour nous, qui nous plairaient peut-être davantage en attirant sur nous du prestige et de la considération de la part des hommes. C’est dire que notre zèle ne doit s’exercer que dans la dépendance, la soumission et la prière.
 
 
                        Veuille, ô Jésus, mon Rédempteur,
                        M’animer d’un saint zèle !
                        Fais qu’à jamais ton serviteur
                        Te demeure fidèle.
                       
 
 
                       M-J. Koechlin - article paru dans le « Messager évangélique » (1963 p. 29)