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Mettez-vous en colère, mais ne péchez pas


 Rappel des circonstances où Moïse a manifesté de la colère
 Différentes exhortations de la Parole au sujet de la colère
 L’exemple du Seigneur Jésus
 

            Chacun de nous, croyants, est averti très sérieusement au sujet de la colère. Nous sommes souvent prêts à passer légèrement sur ses manifestations. Pour nous y rendre plus attentifs, la Parole de Dieu donne une raison particulièrement élevée et touchante : une Personne divine, le Saint Esprit, habite dans chaque croyant (Eph. 1 : 13-14). Prenons donc garde à ne pas l’attrister, en refusant de recevoir la lumière que Dieu a donnée ou par notre mondanité (4 : 30). Son activité si bénie serait alors fortement entravée : son désir est de prendre de ce qui est à Christ et de nous l’annoncer (Jean 16 : 13-14). S’il en est empêché, Il travaillera d’abord dans notre conscience et notre cœur pour nous amener à la repentance.
            Ce qui vient de la chair, toujours prête à reprendre sa mauvaise activité, peut aussi, hélas, se manifester par notre indifférence à l’égard du bien et du mal, alors que nous aurions dû veiller à la gloire de Dieu et à ses droits. Une colère « juste et sainte » peut avoir sa place et même être un devoir. Mais cela suppose que nous soyons dans un état qui convient ; nous devons veiller au jugement de nous-mêmes. Soyons continuellement sur nos gardes pour ne pas céder au « péché qui nous enveloppe si facilement » (Héb. 12 : 1).
 

 
Rappel des circonstances où Moïse a manifesté de la colère
 
                        Colère selon Dieu
 
            Moïse était « très doux, plus que tous les hommes » (Nom. 12 : 3). Cependant, à plusieurs reprises, l’Ecriture parle de la colère de ce fidèle conducteur du peuple d’Israël ; son désir étant de défendre les droits de Dieu et aussi de prendre soin de son peuple.
            Ainsi le voit-on sortir de devant le Pharaon dans une ardente colère. (Ex. 11 : 8). Ses réponses à ce monarque établissaient clairement qu’il n’y avait pas d’accord possible entre le culte de Dieu et les idoles. Mais l’endurcissement du cœur du roi d’Egypte était parvenu à son comble ; il faisait un ultime effort pour empêcher le peuple Israël d’offrir des sacrifices à Dieu. Il n’y aurait donc plus de délai : la patience de l’Eternel, et celle de son serviteur, étaient arrivées à leur terme. La dixième plaie serait d’ailleurs la plus terrible : tous les premiers-nés égyptiens allaient mourir.
            Moïse se met aussi en colère contre le peuple lui-même (Ex. 16 : 20). Les fils d’Israël devaient se nourrir chaque jour de la manne, ce pain descendu du ciel, figure de Christ dans son humanité. Mais personne ne devait la conserver jusqu’au lendemain matin.  Or ils ont désobéi à Dieu et, en conséquence, des vers sont apparus au milieu de cette manne (Ex. 16 : 19-20). Moïse manifeste alors une sainte colère envers ces hommes que Dieu avait pourtant comblés de ses grâces.
            Plus tard, Moïse se met en colère contre les deux fils d’Aaron, Eléazar et Ithamar. Ils avaient brûlé le bouc du sacrifice pour le péché au lieu de le manger, ce qui était la part des sacrificateurs ! Il craint qu’il ne s’agisse d’une nouvelle forme de désobéissance, comparable à celle de leurs frères, Nadab et Abihu ; ayant offert à l’Eternel un feu étranger, ils étaient morts. Mais Aaron explique qu’ils ont eu un exercice particulier à ce sujet au sein de la famille sacerdotale ; n’était-elle pas concernée au premier chef par la mort des deux aînés dans l’exercice de leurs fonctions ? Courbés sous la discipline de l’Eternel, ils avaient « estimé » devoir s’abstenir de manger « cette fois-ci » le bouc pour le péché ; ils avaient craint de déplaire à Dieu. Moïse comprend alors qu’il ne s’agit pas d’une désobéissance « volontaire ». Il accepte l’explication, mais insiste pour qu’ils mangent désormais chaque fois le bouc du sacrifice pour le péché (Lév. 10 : 1-3 ; 16-20).
            Moïse tombe encore sur sa face et entre dans une ardente colère, au moment de la « contradiction de Coré » (Jude 11). On voit ici où la fierté peut conduire : à une véritable révolte contre Dieu ! En agissant de la sorte, Moïse ne se préoccupait pas des attaques personnelles dont il était l’objet, mais de l’offense faite à Dieu. Comment un tel mal avait-il pu survenir au milieu d’une famille de Lévites ? Kehath avait pourtant le privilège de « porter à l’épaule » à travers le désert les saints ustensiles servant au culte (Nom. 16 : 1, 15) !
            Le chapitre 31 retrace la façon dont le peuple exécute, sur l’ordre de Dieu, la vengeance d’Israël contre les Madianites. Tous ceux-ci devaient être mis à mort. Mais, désobéissants, les hommes d’Israël avaient emmené captives les femmes. A leur vue, Moïse se met en colère contre les commandants de l’armée ; Il montre un grand discernement spirituel dans cette affaire. La sainteté et la justice de Dieu devaient prévaloir. Ne devons-nous pas fuir résolument toutes les occasions de chute ? Un grand butin « spirituel » en résultera pour toute l’assemblée (v. 9, 16, 27).
 
 
                        Faute de Moïse (Nom. 20 : 2-13)
 
            Cette défaillance de Moïse, avec ses graves conséquences, est un solennel avertissement pour chacun. Ayant entendu les murmures du peuple qui souffrait de la soif, Dieu donne à Moïse l’ordre de parler au rocher, une belle figure de Christ (1 Cor. 10 : 4). Mais Moïse, irrité par les égarements continuels de son peuple et sous l’impulsion de la colère, réunit avec Aaron la congrégation et dit : « Ecoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » (v. 10). Puis il frappe le rocher avec sa verge, prise devant l’Eternel ; il le fait à deux reprises, avec impatience et brusquerie. Or le rocher, déjà frappé en Horeb, ne devait plus l’être (Ex. 17 : 6). L’eau pourtant coule en abondance.
            Cette colère de Moïse n’avait pas l’approbation divine. L’Eternel dit à Moïse et Aaron : « Parce que vous n’avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux des fils d’Israël, à cause de cela vous n’introduirez pas cette congrégation dans le pays que je leur donne » (v. 12). Plus nous sommes près de Dieu, plus nous occupons une place en vue, plus nous serons tenus pour responsables (Luc 12 : 48). Dès que nos motifs sont « mélangés », tout est faussé. Il faut se souvenir de cet avertissement dans nos relations domestiques et surtout dans l’assemblée.
 
 
 
Différentes exhortations de la Parole au sujet de la colère
           
            Nous venons d’évoquer, par l’exemple de Moïse, une colère qui peut avoir l’approbation de Dieu, mais aussi celle qui constitue un faux-pas. Considérons maintenant quelques avertissements de l’Ecriture, en particulier dans le Nouveau Testament, concernant la « colère de l’homme » (Jac. 1 : 20).
 
 
            « Ne sois pas l’ami de l’homme colère, et n’entre point chez l’homme violent ; de peur que tu n’apprennes ses sentiers, et que tu n’emportes un piège dans ton âme » (Prov. 22 : 24-25).
            Retenons, pour notre sauvegarde, que « l’homme violent entraîne son compagnon et le fait marcher dans une voie qui n’est pas bonne » (Prov. 16 : 29). La colère n’est qu’une des formes de la violence ; elle se manifeste par de l’agressivité dans les paroles et, parfois, dans les actes. Cherchons de préférence la compagnie de ceux qui craignent le Seigneur et gardent ses préceptes (Ps. 119 : 63).
 
 
            « Mettez-vous en colère, mais ne péchez pas ; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ; et ne donnez pas occasion au diable… Qu’aucune parole inconvenante ne sorte de votre bouche, mais celle qui est bonne, propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent. Et n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, tout emportement, toute colère, tout éclat de voix, toute injure soient ôtés du milieu de vous, de même que toute méchanceté » (Eph. 4 : 26-27, 29-31).
            Il est triste que Dieu soit obligé de faire des recommandations aussi « élémentaires » à des personnes qui sont déjà « assises dans les lieux célestes » (2 : 6). L’épître aux Ephésiens considère le chrétien dans sa position la plus élevée, une position céleste. Il possède dès à présent son « habitation » en un Christ glorifié. Toutes ses affections, tous ses vrais intérêts, ses vrais biens se trouvent dans le ciel, où est son Seigneur.
            Si l’apôtre n’a mis aucune réserve à nous annoncer le conseil de Dieu, il nous avertit aussi : « Prenez garde à vous-mêmes » (Act. 20 : 27-28). Objets d’un appel si élevé, il nous convient d’avoir une marche soigneuse (Eph. 5 : 15 ; 1 Thes. 2 : 12) ! Pour nous y aider, nous trouvons donc des exhortations dans les chapitres 4 et suivants de cette épître aux Ephésiens.
            En lisant ces versets, nous comprenons qu’une certaine colère n’est pas exclue : une sainte indignation a parfois sa place en présence du mal, quand les droits du Seigneur sont méconnus et même bafoués. Soyons attentifs à reconnaître quelle est la « source » de notre colère. Ce qui me concerne ne doit y avoir aucune part.
            Il n’y a pas place chez le chrétien pour des paroles inconvenantes mais uniquement pour « celle qui est bonne, propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent » (Eph. 4 : 29) !
 

            « Maintenant renoncez, vous aussi, à tout ce qui est colère, animosité, méchanceté, injures, paroles honteuses » (Col. 3 : 8).
            De telles manifestations sont le fruit de notre chair ; c’est donc un péché qui doit être absolument proscrit. Il faut que nos pensées, nos paroles et nos actes soient formés par la Parole de Dieu.
            S’il nous arrive, hélas, lors d’un accès de colère, de prononcer des paroles blessantes à l’égard de notre interlocuteur, allons, sans tarder, lui demander pardon (Jac. 5 : 16). Cette démarche, plutôt difficile parfois, nous fera mieux comprendre le sérieux de notre faute. Nous serons rendus plus attentifs à ne pas céder à la colère !
            A Corinthe, on trouvait des colères, accompagnées de querelles, de jalousies, d’intrigues, de médisances, d’insinuations, d’enflures d’orgueil, et de désordres - et tout cela au milieu de l’assemblée (2 Cor. 12 20) ! Quelle leçon et quel avertissement pour chaque « saint », c'est-à-dire « mis à part » pour Dieu. Nous sommes capables de commettre tous ces péchés, n’en doutons pas !
 
 
            « Les œuvres de la chair sont évidentes ; ce sont la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères… ; à ce sujet, je vous déclare… que ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu (Gal.  5 : 19-21).
            Dans cette épître, la colère fait partie d’une humiliante liste de fruits de la chair. Or celle-ci est encore en nous, avec toutes ses redoutables possibilités (5 : 19-21). Heureusement, nous avons reçu le Saint Esprit qui peut nous faire vivre et marcher ; Il s’oppose à la chair, et Il nous conduit  (5 : 17-18, 25). Il amène à maturité son propre fruit, impossible à confondre avec un autre : il forme une « grappe » précieuse dont le verset 22 énumère les neuf grains exquis : amour, joie, paix, longanimité, bienveillance, bonté, fidélité, douceur et tempérance ! On saisit sans peine en parcourant cette liste, que le Saint Esprit est le seul antidote pour le croyant. Il lui permet de résister victorieusement à la colère, entre autres.
 
 
            « Ainsi, mes frères bien-aimés, que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère, car la colère de l’homme n’accomplit la justice de Dieu. C’est pourquoi rejetant toute saleté et tout débordement de méchanceté, recevez avec douceur la Parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes » (Jac. 1 : 19-21).
            « Lents à la colère » : le sommes-nous, chers lecteurs ? (Prov. 29 : 20). Une telle « retenue » nous donnera le temps nécessaire pour discerner, en cherchant le chemin à la lumière de la Parole, si Dieu peut vraiment approuver notre colère ou si, hélas, elle vient simplement de notre cœur naturel (Matt. 15 : 19) . Soyons aussi « lents à parler » afin d’exprimer, après réflexion, seulement ce qui vient de la nouvelle nature. Il faut surveiller notre bouche, veiller à ce qu’il n’en sorte pas alternativement « le doux et l’amer » (Jac. 3 : 11). Une confusion a pu être faite sur la véritable origine d’une colère qui se produisait au milieu des croyants. Des difficultés et des troubles dans les assemblées ont eu pour conséquence, du fait de cette « infiltration » de la chair, des décisions erronées !
 

 
L’exemple du Seigneur Jésus
 
            Tous les chrétiens savent que « la vérité est en Jésus » (Eph. 4 : 21). Il leur convient désormais de montrer par leur conduite s’ils ont « appris » le Christ (Eph. 4 : 20) ! Leur manière de vivre dépend d’une Personne qui est un parfait Modèle. Christ s’apprend : étudions-Le !
            L’apôtre Pierre écrit : « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel, il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 21-23).
            Dans une synagogue, un jour de sabbat, Jésus avait été ému par la présence d’un homme à la main paralysée. Il avait posé la question à son entourage franchement hostile, retranché derrière une observance toute formelle de la Loi : « Est-il permis de faire du bien le jour du sabbat ou du mal ? » (Marc 3 : 4). Endurcis de cœur et insensibles à la souffrance chez leur prochain, ses interlocuteurs « gardaient le silence ». Alors, « attristé de l’endurcissement de leur cœur »,  le Seigneur les « a regardés à la ronde avec colère » (v. 5). La tristesse se mêlait chez lui à la colère. Il montrait ainsi qu’Il ressentait profondément combien leur attitude était contraire à la pensée de Dieu et grande leur culpabilité.
            Dans les épîtres, Paul peut toutefois nous exhorter « par la douceur et la bonté du Christ » (2 Cor. 10 : 1) ; et Jacques rappelle : « Vous avez mis à mort le Juste ; Il ne vous résiste pas » 5 : 6). Puisse-t-il être, par sa conduite pure et sainte, constamment notre modèle.
 
 
                                                                       Ph. L.               le 30. 10. 10
 
 
                        Jésus, divin modèle, de douceur et de paix,
                        Ta sainte voix m’appelle à marcher désormais
                        Dans ce sentier de grâce, de support, de bonté
                        Où tu laissas la trace de Ton humilité.
 
                        Que mon esprit se range à cette loi d’amour,
                        Pour vivre à ta louange, d’un cœur droit, sans retour,
                        Comme toi, charitable, patient, humble et doux,
                        Saint, pur, irréprochable, faisant du bien à tous.