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2 CHRONIQUES 1 à 9 : Le règne de Salomon (4a)

 
 
2 CHRONIQUES 8 et 9 : Gloire, sagesse et richesse du roi de paix
 
 
1 – La gloire de Salomon : (2 Chr. 8)
 
            Les chapitres 8 et 9 présentent les relations de Salomon avec les nations. Ils constituent une parenthèse qui nous parle des dispositions qu’il prend pour établir son règne. C’est une anticipation prophétique de la domination de Christ sur les nations, lorsqu'Il établira son règne après la grande tribulation, un règne de justice et de paix. Salomon signifie pacifique ; il règne avec justice et de manière pacifique, mais il règne : il assujettit (v. 3), il domine (v. 6). Chacun ne fait pas ce qu’il veut dans ce royaume. Tous les sujets s’inclinent devant l’autorité du roi ; tant les « fidèles du pays », ceux qui appartiennent à l'Eternel, que les autres qui « pratiquent la fraude » (Ps. 101 : 8).
            Aujourd'hui, Christ ne règne pas encore personnellement sur la terre, mais il a déjà son royaume où la «grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 5 : 21) et où il y a un « trône de la grâce » (Héb. 4 : 16). Le chrétien peut-il faire ce qu’il veut? « Demeurerons-nous dans le péché afin que la grâce abonde » (Rom. 6 : 1) ? Non, il se soumet volontairement à la « loi du Christ » (Gal. 6 : 2), la « loi parfaite, celle de la liberté » (Jac. 1 : 25).
            Il ne faut pas confondre les dispensations. Aujourd'hui, beaucoup de choses anormales seraient à reprendre dans ce monde : la violence, la corruption, l’injustice… Dieu les supporte, car nous sommes encore dans la période de la grâce. Les disciples Jacques et Jean se trompaient de dispensation lorsqu'ils voulaient faire descendre le feu du ciel sur un village qui n'avait pas reçu le Seigneur (Luc 9 : 54) ; car Celui-ci était venu pour apporter le salut, et non le jugement. Aujourd'hui nous sommes dans un monde opposé à Dieu, mais encore dans le temps de la grâce. Notre rôle n’est pas de chercher à établir la justice pour qu'elle règne, mais de combattre pour la foi.
 
 
                        1. 1 Salomon fortifie les villes reçues de Hiram (8 : 1-8)
 
            Dans ce livre des Chroniques, c’est Hiram, roi de Tyr, qui donne des villes à Salomon. Ce qui n’est pas à la gloire de Salomon est passé sous silence : il avait aussi donné des villes à Hiram (1 Rois 9 : 10-11), ce qui est surprenant, car Salomon n'avait pas le droit de déposséder Israël de la terre que Dieu lui avait donnée. 
            Tyr représente le monde qui devra, avec ses richesses, se reconnaître tributaire de Christ et offrir ses meilleures villes aux fils d’Israël (Zach. 14 : 16). Cela nous parle de ce moment où Israël, sous le règne du Seigneur, occupera tout le territoire qui avait été promis aux patriarches, depuis la rivière d'Egypte jusqu'au fleuve Euphrate.
            Connaissant le cœur insoumis de ces nations, Salomon se sert de sa puissance militaire non pour combattre, mais pour maintenir son autorité et la paix. Il établit des garnisons, construit des murailles ; il a une armée très forte et probablement tous les peuples le craignent. Il s’assujettit toutes les nations cananéennes (Zach. 14 : 21b) qui n'avaient pas été détruites lors de la conquête de Canaan (v. 7-8). Au Psaume 101, qui nous parle du règne millénaire de Christ, nous voyons la puissance de Dieu maintenir sa sainteté. Pendant ce règne, certaines nations se soumettront en dissimulant (Ps. 18 : 44) ; car ce qu’est l'homme dans le fond de sa nature ne changera pas mais sera « contenu » par la puissance divine. A la fin des mille ans, lorsque Satan sera délié pour un temps, le cœur de l’homme se découvrira à nouveau au grand jour (Apoc. 20 : 7).
 
 
                        1. 2 Le sort des Cananéens et des fils d’Israël (8 : 9-10)
 
            Les Cananéens qui étaient restés dans le pays, descendant de peuples ennemis qui auraient dû être détruits, deviennent des esclaves. Leur statut est clairement défini pour qu’ils ne s’élèvent pas au milieu d’Israël. En revanche, les fils d’Israël ne sont pas utilisés comme esclaves, car ce sont des hommes libres, des soldats qui servent librement le roi des rois. L’existence d'hommes de guerre alors qu'il n'y a pas de combat semble paradoxale ; la bien-aimée, figure du résidu juif restauré, est présentée, « redoutable comme des troupes sous leurs bannières » (Cant. 6 : 10). Le Cantique des cantiques s’applique directement à cette période milléniale.
            Le dernier verset du livre de Zacharie est frappant : « Et il n’y aura plus de Cananéen dans la maison de l’Eternel des armées, en ce jour-là » (14 : 21). Il y a donc eu, dans toute la dispensation juive, des Cananéens dans la maison de l'Eternel ! Voyez aussi Ezéchiel 44 : 7-9. Quelle honte pour Israël que cet affreux mélange ! Il faut attendre le règne millénaire du Seigneur pour que la maison en soit débarrassée. Si on s'en était tenu aux ordonnances de David, à ce qui était dès le commencement, à la Parole de Dieu, dès Moïse, il n'y aurait pas eu ce désordre. Quelle humiliation de voir dans quel état de division peuvent se trouver des croyants aujourd’hui !
            Dans la dispensation actuelle de la grâce, nous n’avons pas à construire des villes, mais à nous « fortifier dans le Seigneur… pour pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable » (Eph. 6 : 10-11). Le chrétien est aussi comparé à un soldat. Son armure, c'est d’avoir « revêtu Christ » (Gal. 3 : 27). « L'armure complète de Dieu » est la « parure » du chrétien. Tout ce qui était du domaine matériel sous la Loi, doit se transposer pour nous sur un plan spirituel. Nous sommes exhortés à regarder au Seigneur et Il nous donnera la force spirituelle, jour après jour ; pas pour toute la semaine, mais un jour après l’autre ! Les peuples pouvaient penser que leur sécurité se trouvait dans la cavalerie, les murailles ; mais le croyant la trouve « dans le Seigneur » (Eph 6 : 10).
 
            Salomon n'a pas fait de guerre, mais il a gardé les possessions que David avait acquises dans un temps d’épreuve. Il faut se souvenir que les souffrances endurées par le Seigneur Jésus à la croix étaient nécessaires pour que nous obtenions des bénédictions éternelles.
 
 
                        1. 3  La fille du Pharaon (8 : 11)
 
            L’union d’une fille de Pharaon avec un roi étranger à l’Egypte est un fait exceptionnel ; jamais un Pharaon n'aurait donné sa propre fille en mariage à un étranger. Il aurait pu éventuellement lui donner la fille d'une concubine, mais pas la fille de la Reine qui avait, elle, droit au trône d’Egypte. Dieu ne condamne pas cette union - pas plus que celle de Joseph avec la fille d’un sacrificateur d’On (Gen. 41 : 45), ou celle de Moïse avec la fille d’un sacrificateur de Madian (Ex. 2 : 16-21).            
            Cette alliance de paix donne à Salomon des droits sur l’Egypte et contribue à sa gloire. Le lien avec la fille du Pharaon représente une occasion de la grâce offerte aux nations. Les plans de Dieu sont manifestés. Cependant, il reste une différence entre le peuple de Dieu et un autre peuple. La fille du Pharaon ne pouvait pas habiter dans la maison de l'arche, un lieu sanctifié par l’Eternel, mais elle avait seulement accès, dans sa propre maison, aux privilèges et bienfaits de l’alliance faite par Dieu avec Israël. L’épouse égyptienne a sa propre maison - et la maison de la forêt du Liban concerne le gouvernement des nations.
            Durant le millénium, il y aura une différence nette entre Israël et les nations, même si ces dernières profiteront des bienfaits de la nouvelle alliance et des relations avec le Roi.
 
 
                        1. 4  Le culte de l’Eternel (8 : 12-16)
 
            Toutes les ordonnances de David prévues pour les sacrificateurs, les jours solennels, les nouvelles lunes… étaient remises en vigueur. C'est remarquable, car auparavant elles avaient été presque abandonnées. Tout est restauré pour la gloire de l'Eternel. Tout est fait comme David l'avait prévu et selon ce qui avait été enseigné à Moïse.
            David est appelé homme de Dieu (v. 14b), c'est-à-dire un homme qui a transmis la Parole de Dieu. Dieu nous a donné beaucoup d’enseignements par des serviteurs qui sont appelés « conducteurs » en Hébreux 13 : 7 ; ils ont été la « bouche »  de Dieu communiquant ce qui vient de Lui (1 Pier. 4 : 11). David est une figure du Seigneur - qui ne parlait pas de lui-même, c’est-à-dire « de son propre fonds » (Jean 8 : 44). Il a dit : « Le Père m’a commandé lui-même ce que je devais dire et comment j’avais à parler » (Jean 12 : 49). Le serviteur, l'instrument n'est rien (Gal. 6 : 3). Le Seigneur prend volontairement une telle place dans l’humilité.
            « On ne s’écarta point du commandement du roi… en aucune chose » (v. 15). Le commandement de David était d’origine divine. L’obéissance à la Parole est ce qui convient en tout temps, mais, contrairement à d’autres, l’époque millénaire sera caractérisée par l’obéissance et par la sainteté. « Sainteté à l’Eternel » (Zach. 14 : 20). C'est ce qui convient aussi dès aujourd’hui au milieu des enfants de Dieu.
            Selon l’ordonnance de David, les sacrificateurs, les lévites, les portiers sont établis ; chacun a une fonction particulière et reste à sa place. Tous les croyants sont maintenant sacrificateurs et lévites. Le « sacrificateur » représente le privilège que le croyant possède (l’adoration) tandis que le lévite représente le côté de la responsabilité (le service dans la maison). Ce sont deux caractères fondamentaux. Les portiers veillent à ce qui pourrait chercher à s'infiltrer ; il y a des barres aux portes qui sont mises au temps opportun. Les portiers sont là pour veiller à ce qui entre, à ce qui se passe aussi dans la cité. Nous avons tous affaire au commandement du roi, et un grand besoin de portiers, afin de veiller aux fausses doctrines, aux mauvaises habitudes…
            « La maison de l'Eternel fut achevée » (v. 16b). Le Seigneur Jésus achèvera sa maison « au jour fixé ». Il achèvera tout ce qui nous concerne. La maison de l’Eternel avait été « préparée », puis « fondée », et elle sera enfin « achevée ». Quel moment glorieux pour le peuple d'Israël ! Ce sera le cas aussi pour le Seigneur Jésus et pour son Assemblée, lorsque son édification sera achevée, et « que la plénitude des nations sera entrée » (Rom. 11 : 25).
            Tout avait été fait selon la pensée de l'Eternel et à la gloire du roi Salomon.
 
 
                        1. 5  Les navires envoyés à Ophir (8 : 17-18)
 
            Au début du chapitre, Hiram avait donné à Salomon des villes : l'héritage d'Israël en était augmenté. Maintenant, il lui envoie de l'or d’Ophir (v. 18 ; 9 : 10). C'est le côté de la grâce de Dieu qui opère en faveur de Salomon. Il y a une différence avec Josaphat (1 Rois 22 : 49) à qui l’Eternel n’avait pas permis de se procurer de l’or d’Ophir, et avait détruit sa flotte. Ce roi ne représentait pas le Seigneur dans le règne millénaire.
            Salomon, type du Seigneur dans son règne glorieux, reçoit les richesses des nations, représentées ici par Hiram, comme il a reçu en mariage la fille du Pharaon d’Egypte. Il n’a pas recherché volontairement une association avec Hiram, comme le fera plus tard Josaphat avec Achazia.
            Hiram met à la disposition de Salomon une partie de ses richesses par affection envers David, le roi de grâce. Ce n'est pas une collaboration, mais une contribution des nations au règne futur de Christ. Hiram lui envoie des navires et ses serviteurs les plus expérimentés pour aider au transport de cet or d’Ophir à Jérusalem et contribuer ainsi à la gloire de Salomon.
            La quantité d’or est énorme : 450 talents (environ 22 000 kg). Les richesses, type de la justice de Dieu, s'amoncellent à Jérusalem (9 : 9, 13) ; l'argent est compté pour rien (9 : 20). C'est un règne de justice et de paix. Il n’y a de place que pour la louange ; l'âme reste confondue devant le Seigneur qui manifeste sa dignité, sa sagesse et son amour envers les hommes.