bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Une foi hardie

  Des serviteurs de l’Ancien Testament
           Caleb 
           Les filles de Tselophkad
           Ruth, la Moabite
           Jonathan
           David
  Jésus Christ
  Les apôtres
           Pierre et Jean
           Etienne
           Paul et Barnabas
           Paul et Silas
           Apollos
           Paul

            « Tu as fait la belle confession devant beaucoup de témoins. Je t’ordonne… devant le Christ Jésus qui a témoigné  par une  belle confession devant Ponce Pilate… » (1 Tim. 6 : 12-13).
            « Je te rappelle de ranimer le don de grâce de Dieu, qui  est en toi… Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour et de sobre bon sens. N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier, mais prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu » (2 Tim. 1 : 6-8).
 
            Chez un croyant la hardiesse de la foi se montre par des actes ou des paroles courageuses qui ont l’approbation de Dieu. De nombreux exemples se trouvent dans la Parole de Dieu. Cette hardiesse apparaît souvent au milieu de la « grande nuée de témoins » que Dieu a suscitée au cours des temps (Héb. 12 : 1). Nous aimerions en rappeler quelques-uns dans l’Ancien Testament, avant de parler de notre Seigneur et des apôtres qui Lui ont rendu témoignage.
 
 
 
Des serviteurs de l’Ancien Testament
 
                        Caleb
 
            Envoyé par Moïse explorer le pays promis, Caleb doit à son retour s’opposer au récit incrédule de la plus grande partie de ses compagnons de voyage, tous des princes ! Il fait taire le peuple qui murmure et rend hardiment témoignage devant tous. Il est alors imité par un plus jeune, Josué (Nom. 13 : 31 ; 3 Jean 11). L’assemblée parle de les lapider, mais ils se montrent fermes ; l’Eternel leur fait alors de précieuses promesses, à cause de leur fidélité (Nom 14 : 10, 24). Ils doivent ensuite traverser le désert « grand et terrible » en compagnie de leurs frères « rebelles ». Mais à la fin du voyage, Caleb, en dépit de son âge avancé, n’a rien perdu de sa force physique et spirituelle. Avec l’assentiment de son compagnon Josué, devenu le conducteur du peuple Israël, il reçoit la montagne promise par l’Eternel, si longtemps désirée. Il en dépossède les géants qui habitaient à Hébron (Jos. 14 : 6-15 ; Es. 40 : 31) !
 
 
                        Les filles de Tselophkad
 
            Leur attachement à l’héritage de leurs pères était tel que pour l’obtenir elles n’ont pas hésité à se présenter hardiment à l’entrée de la tente d’assignation (Nom. 27 : 1-11 ; 36). Toute la congrégation d’Israël s’y trouvait réunie avec Moïse, Eléazar et tous les princes !
            Ce n’était pas chez elles de l’effronterie. Elles se soumettront au commandement divin, en se mariant dans leur tribu. L’Eternel lui-même approuve hautement leur conduite. Il dit à Moïse : « Les filles de Tselophkad ont bien parlé. Tu leur donneras une possession d'héritage au milieu des frères de leur père... » (v. 7).
 
 
                        Ruth, la Moabite
 
            Nous aurions pu parler de Gédéon ou d’Ehud (Héb. 11 : 12), mais nous nous bornons à rappeler Ruth la Moabite. Cette étrangère « résolue », s’attache hardiment à sa belle-mère Naomi, qui retourne enfin à Bethléhem, la maison du pain (Ruth 1 : 16-18). Elle était veuve et pauvre  et cette étrangère n’ignorait pas que son peuple était sous la malédiction divine. Et pourtant, Ruth n’hésite pas à se joindre aux glaneurs, dans les champs de Boaz - en lui est la force (2 : 10). Or, sa belle conduite vis à vis de Naomi est connue. On trouve chez elle un exemple de ce que la Parole appelle une « foi de pareil prix » (11-12 ; 2 Pier. 1 : 1). Hardiment encore, obéissant à Naomi, elle ira se coucher aux pieds de Boaz qui, cette nuit-là, avait vanné de l’orge et se reposait dans l’aire (Ruth 3 : 7). Elle trouvera le bonheur auprès de celui qui est un beau type de Christ.
 
 
                        Jonathan
 
            On ne saurait oublier ce serviteur. Sa foi l’a conduit à monter hardiment vers ces Philistins qui faisaient régner la terreur dans son pays. Il est presque seul - celui qui portait ses armes – partageait cependant sa foi. Fermement retranché sur un piton escarpé, l’ennemi semble inexpugnable (1 Sam. 14 : 6-9). Humainement parlant, c’est se lancer dans une folle aventure. Toutefois Jonathan affirme : « Rien n’empêche l’Eternel de sauver avec beaucoup ou peu de gens ». A l’ironie des Philistins succède bientôt leur épouvante. Les Hébreux reprennent courage : la foi hardie de Jonathan, appuyé sur Dieu seul, est communicative. Son humble et discrète bravoure est un rayon de soleil au milieu de la ruine générale. Malgré des formes religieuses maintenues, l’incrédulité avait envahi de plus en plus les cœurs. Aujourd’hui encore, chaque racheté du Seigneur doit être caractérisé par de la hardiesse devant l’ennemi. Christ l’a vaincu à la croix.
 
 
                        David
 
            La Parole retient, un peu plus loin, la foi hardie d’un tout jeune berger, David. Il défie Goliath : « Je viens à toi au nom de l’Eternel des armées, du Dieu des troupes rangées d’Israël que tu as outragé. En ce jour, l’Eternel te livrera en ma main...  » (1 Sam. 17 : 45-46 ; Ps. 27 : 1). Lancée d’un geste sûr, une pierre choisie dans le torrent pénètre dans le front du géant qui s’affaisse. La foi s’empare toujours avec hardiesse des promesses divines. Ainsi nous, croyants, sommes « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).
            David est un type de Christ, qui a « rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable » (Héb. 2 : 14). Mais auparavant, la vie de perfection du Seigneur le désigne comme notre modèle ; inimitable certainement (1 Pier. 2 : 21-22). En suivant de telles traces, chaque croyant peut refléter « quelques rayons » de Sa sainte humanité.
 
 
Jésus Christ
 
            Les paroles de David ont seulement leur place dans la bouche de Christ : « J’ai annoncé la justice dans la grande congrégation ; voici, je n’ai point retenu mes lèvres, Eternel, tu le sais. Je n’ai point caché ta justice au-dedans de mon cœur ; j’ai parlé de ta fidélité et de ton salut ; je n’ai point célé ta bonté et ta vérité dans la grande congrégation » (Ps. 40 : 9-10).
            Jésus était constamment entouré de ceux qui lui tendaient des pièges et cherchaient sa vie (Ps. 38 : 10), mais son témoignage restait toujours aussi clair. Il y avait chez Lui une grande hardiesse, en union parfaite avec la grâce. Il se confiait continuellement en son Dieu. Rien ni personne ne pouvait Lui nuire (Luc 4 : 29-30 ; Jean 7 : 30, 44) avant l’heure de son offrande volontaire (Luc 22 : 63 ; Jean 18 : 4-7).
            La « belle confession » devant Ponce Pilate (1Tim. 6 : 12-13) - rappelée en tête de ces lignes - est une sorte de « couronnement » à l’attitude déterminée de Jésus face aux ennemis de Dieu. Rapidement Pilate a réalisé que ce prisonnier est innocent. Mais il était au fond, comme tant d’autres, un lâche. Il cherchait à asseoir sa réputation, et à plaire aux Juifs, qui pourtant le détestaient, tout en le flattant.
            Suite aux accusations habiles des Juifs (Matt. 27 : 11-12 ; Luc 23 : 2-3), Pilate pose deux questions similaires au Seigneur. Tout d’abord : « Toi, tu es le roi des Juifs ? », et plus tard « Tu es donc roi ? » (Jean 18 : 33, 37). Il lui montre l’ambigüité de la première (v. 34) : « Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont dit de moi ? ». Pilate savait que les sacrificateurs l’avaient livré « par jalousie » (Matt. 27 : 18) - sa réponse le montre. Il l'interroge : « Qu’as-tu fait ? », mais le Seigneur ne lui répondra pas directement. Son royaume, dit-Il, n’est pas de ce monde, sinon ses serviteurs auraient combattu pour qu’Il ne soit pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici (Jean 18 : 36).
            Jésus était loin d’être un prisonnier ordinaire ! Il savait que les autorités religieuses avaient décidé d’avance de sa mort, Mais pendant cette parodie de jugement, Il est constamment maître de la situation ! Il ne cherche pas à séduire le gouverneur, à le gagner à sa cause. Toutefois Il n’abandonne pas le titre de « roi des Juifs - Il était leur Messie - ni celui de roi de toute la terre.
            Dans le royaume de Dieu, seules des armes spirituelles sont employées (2 Cor. 10 : 4-5) ; une véritable justice y règne. Ni le Seigneur (Jean 8 : 23 ; 17 : 14, 16) ni son royaume ni ses disciples n’appartiennent à ce monde. Le royaume de Christ est céleste et universel (Dan. 2 : 44).
            En entendant Jésus parler de « son royaume », Pilate semble avoir confusément craint que cet accusé soit le souverain d’un royaume qu’il ne connaissait pas. Etonné, il répète, à peu de chose près, sa question : « Tu es donc roi ? » (Jean 18 : 34). Et Jésus lui répond : « Tu le dis que moi je suis roi. Moi je suis né dans le monde pour ceci... pour rendre témoignage à la vérité » (v. 37). Il parle avec fermeté à cet homme blasé. Le refus de croire aux paroles du Fils montre que l’on n’est pas de Dieu (Jean 8 : 47). Jésus - qui est la vérité (14 : 6) - insiste avec hardiesse sur le caractère absolu de la Vérité ; tandis que Pilate, un cynique, veut se persuader du caractère « subjectif » de la vérité. Si elle était relative, elle serait sujette à variations. On répète à l’envie autour de nous : « A chacun sa vérité ». Ici, les paroles bien connues de Pilate : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18 : 38) avaient probablement la même signification. En tout cas, Pilate n’attend pas la réponse, il sort et déclare à ces Juifs qu’il méprise : « Je ne vois aucun crime en lui » (v. 39).
            Derrière une foule poussée par les instincts les plus bas, excitée par ses chefs, Satan poursuit son œuvre de haine. Mais Dieu poursuit aussi la sienne, toute de grâce et de salut pour sa créature déchue. Jésus est conduit du prétoire au Calvaire et crucifié entre deux malfaiteurs. Aucune souffrance ne lui est épargnée par les hommes, mais la plus terrible sera pour Lui l’abandon de son Dieu durant trois heures, Il s’était volontairement chargé du fardeau de nos péchés et le Dieu saint reste sourd à sa plainte. Il est fait malédiction, expie et porte l’éternité de notre châtiment.
            Il dit : « C’est accompli » (Jean 19 : 30) et entre en triomphateur dans la mort, d’où il sort en résurrection, à l’entière satisfaction de Dieu.
            Cette œuvre abonde en effets bénis et avant de quitter ses disciples, pour monter à la croix, Jésus avait promis de leur envoyer le Consolateur, une Personne divine seule capable de nous soutenir durant son absence et de nous venir en aide (Jean 14 : 16). La promesse s’accomplit, dès que Jésus a été élevé dans la gloire (Act. 1 : 9).
 
 
Les apôtres
 
            Tous les disciples se trouvent réunis en un même lieu, le jour de la Pentecôte (Act. 2 : 1). Le Saint Esprit, sous forme de langues divisées comme de feu, descend sur la terre et demeure sur les disciples. Et les effets de sa puissance se manifestent aussitôt en eux. Ils sont rendus capables de s’exprimer dans des langues jusqu’alors inconnues. C’est l’occasion préparée par Dieu d’une grande réunion d’évangélisation, en faveur de ceux des nations qui sont montés à Jérusalem à l’occasion de la fête.
            Quel immense sujet d’étonnement pour cette multitude : « Ils étaient tous hors d’eux-mêmes » (v. 7). En effet chacun pouvait entendre les disciples s’exprimer dans leur propre langue, avec une grande hardiesse en présentant les « choses magnifiques de Dieu » (Act. 2 : 11) ! Pierre n’hésite pas à leur dire en face, en annonçant Jésus : «  Vous l’avez cloué à la croix et vous l’avez fait périr » (v. 23). Quelle audace de sa part ! Les disciples, sans détours, disent toute la vérité - celle qui heurte la raison et celle qui frappe la conscience. Ils ne cherchent aucun compromis. Parlant du Seigneur, ils disent aussi : « Dieu l’a ressuscité » (v ; 32). Ils martèlent constamment cette grande vérité.
            Jésus Christ a été délié des douleurs de la mort, elle ne pouvait pas le retenir (v. 23-24) ; Il est désormais exalté à la droite du Père : les apôtres sont tous des témoins de ces faits (v. 32). C’est Lui qui a répandu ce que tous pouvaient voir et entendre ; la preuve était donnée que le Saint Esprit était, à son tour, descendu du ciel.
            Dieu bénit cette prédication fidèle et courageuse de l’évangile. Une vraie repentance a lieu, première manifestation de la foi chez un pécheur ! Trois mille personnes se convertissent et sont baptisées (v. 41). Ceux qui ont rendu, avec tant de hardiesse, un tel témoignage sont des « Galiléens », sans aucune instruction (Act. 4 : 13 ; Jean 7 : 15). Nul besoin de faire partie d’une « élite » pour devenir un « ouvrier » du Seigneur ! Il suffit au racheté du Seigneur qui a le désir de le servir, de se soumettre à l’action du Saint Esprit et à veiller à ne pas l’attrister : Veillons à le laisser agir !
 
 
                        Pierre et Jean
 
            Un admirable tableau de l’Assemblée à ses débuts remplit ce livre des Actes (v. 42-47). Toute âme avait de la crainte, qui s’accordait parfaitement avec une vraie joie. Malgré et à cause des effets merveilleux de la présence du Saint Esprit, l’opposition ne tardera pas à se manifester. Mais Pierre et Jean, remplis de l’Esprit Saint, en route pour le temple, rencontrent un pauvre boiteux. Celui-ci espérait de leur part une aumône ; il reçoit une guérison miraculeuse au seul nom de Jésus. Tous reconnaissent avec stupéfaction le malade guéri. Pierre saisit l’occasion et il parle à nouveau sans crainte, hardiment. Ce n’est pas leur propre puissance mais celle de Jésus qui a opéré ce miracle ! Puis Pierre ose dire à la foule accourue : « Vous, vous avez renié le saint et le juste, et vous avez demandé qu’on vous accorda un meurtrier » (Act. 3 : 15). Ils ont mis à mort le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité des morts. Puis s’appuyant sur la parole du Seigneur sur la croix (Luc 23 : 34), il leur dit : « Frères, je sais que vous avez agi par ignorance, comme aussi vos chefs » (Act. 3 : 17). L’instant est crucial : si la nation se tourne encore vers Dieu, le Seigneur peut revenir. Il n’en est rien, hélas, mais « beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent ; et le nombre des hommes s’éleva à environ cinq mille » (Act. 4 : 4).
            Pierre et Jean continuent à parler de la résurrection d’entre les morts ; ils sont alors arrêtés et traduits le lendemain devant le tribunal religieux réuni au grand complet (v. 5-6). Ceux-ci ne peuvent nier le miracle ; comme autrefois pour Lazare ressuscité par Jésus - il était lui aussi un témoin décidemment irréfutable et bien gênant (Jean 11 : 9-11). Alors ils demandent : « Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait ceci ? » (v. 7).
            « Rempli par l’Esprit », Pierre déclare sans ambages aux chefs et à tout le peuple que c’est au nom de Jésus Christ le Nazaréen que ce miracle a eu lieu. C’est Lui qu’ils ont crucifié, mais Dieu l’a ressuscité ! Il n’y a de salut en aucun autre, il est la pierre angulaire sur laquelle tout repose, à commencer par le salut (v. 10-12). En voyant leur hardiesse, et « s’étant aperçus que c’étaient des  hommes sans instruction et du commun… ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (v. 13). Près de Lui, ils ont appris : ils n’ont pas eu affaire aux rabbins, pourtant ils peuvent rendre un beau témoignage (Luc 21 : 12-15). La hardiesse montrée si souvent par les disciples du Seigneur, la puissance qui se dégage de leurs paroles, est un fruit de la présence en eux du Saint Esprit.
            Alors on leur enjoint de se taire ; on les menace, en vain. Ils répondent : « Jugez s’il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu » (v. 19). La Parole est en eux aussi « comme un feu brûlant » ; ils ne peuvent la retenir (v. 10 ; Jér. 20 : 9).  Dans l’assistance, tous glorifiaient Dieu. Alors ces mauvais juges, assis dans la chaire de Moïse,  ne savent comment les punir : ils les relâchent !
            Eux retournent aussitôt vers « les leurs » - quelle bonne attitude ! – Et d’un commun accord ils élèvent leur voix à Dieu. Que vont-ils Lui demander, après avoir commencé par exalter sa Toute-puissance ? « Donne à tes esclaves d’annoncer la Parole avec toute hardiesse, en étendant ta main pour guérir » (v. 29-30). Pour agir ainsi, il faut que les ressources spirituelles soient constamment renouvelées.
            La réponse est immédiate : comme ils font leur supplication, le lieu où ils se trouvent est ébranlé, ils sont tous remplis du Saint Esprit et ils annoncent la Parole de Dieu avec hardiesse (v. 31 ; 1 Jean 5 : 14-15).  « La multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme » (32). Les apôtres « rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus ; et une grande grâce était sur eux tous » (v. 33).
 
 
                        Etienne
 
            Satan va intensifier ses attaques ; il trouvera, hélas, des cœurs prêts à écouter ses incitations à mal faire : Ananias et Sapphira (chap. 5). Puis des murmures s’élèvent dans l’assemblée (chap. 6). Mais Dieu continue d’apporter tout le secours nécessaire. Il choisit des serviteurs pleins de l’Esprit, qui lui laissent toute la place. Chez Etienne, l’Esprit brille sous ses trois caractères de puissance, d’amour et de conseil. Ses œuvres et ses paroles ferment la bouche à tous ses adversaires (Act. 6 : 8, 10). Après un témoignage plein de vérité et de hardiesse, il devient à cause de sa courageuse fidélité, le premier martyr de l’Eglise (1 Thes. 2 : 15-16). Le disciple ressemble au Maître sur lequel il fixe les yeux (Act. 7 : 56).
            Dieu, voulant ouvrir aux nations la porte de la foi (Act. 14 : 27), continue de veiller sur sa Parole. Elle va se répandre jusqu’au bout de la terre. Pierre s’efface ensuite devant un autre serviteur. Celui-ci, après avoir été un adversaire particulièrement acharné des chrétiens (1 Tim. 1 : 13, 15), est appelé, dès qu’il est converti, à prêcher le nom qu’il avait tant combattu (Act. 9).
 
 
                        Paul et Barnabas
 
            Durant leur voyage missionnaire, à leur arrivée à Iconium, Paul et Barnabas entrent selon leur coutume, dans la synagogue. Ils y parlent « de telle sorte » qu’une grande multitude de Juifs et de grecs croient. D’un côté donc la foi chez un grand nombre, et l’opposition chez les autres.
            Les apôtres parlent hardiment alors même qu’ils sont outragés et menacés d’être lapidés ! Quel est donc leur « secret » ? Ils restent « appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce » (Act. 14 : 3).
 
 
                        Paul et Silas
 
            Lors d’un autre voyage missionnaire, Paul et Silas restent trois sabbats à Thessalonique (Act. 17 : 2). Malgré la brièveté du séjour, leur service sera grandement béni. En écrivant peu après à ces jeunes convertis, Paul rappelle : « Nous avons eu toute hardiesse en notre Dieu pour vous annoncer l’évangile de Dieu avec beaucoup de combats ». Leur exhortation pleine de sincérité était restée exempte de séduction, d’impureté, de ruse, de flatterie et de cupidité (1 Thes. 2 : 2-5) !
 
 
                        Apollos 
 
            Eloquent, puissant dans les Ecritures et fervent d’esprit, Apollos est instruit dans la voie du Seigneur mais peu éclairé, « ne connaissant que le baptême de Jean ». Mais ce croyant, avec un esprit de foi, a pris une ferme décision de cœur. « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé » (2 Cor. 4 : 13). Il le fait avec hardiesse dans la synagogue à Ephèse, exposant les « choses qui concernaient Jésus ». Ses capacités ne l’empêchent pas de se laisser humblement enseigner au sujet des vérités qu’il ignore. Tout se passe discrètement dans le foyer d’Aquilas et de Priscilla, préparés par Dieu pour cette bonne œuvre. Désormais Apollos peut contribuer beaucoup par la grâce à l’avancement de ceux qui ont cru. Il réfute publiquement les Juifs avec une grande force, démontrant par les Ecritures que Jésus est le Christ (Act. 18 : 24-28). Timothée aussi avait acquis « une bonne maturité et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus » (1 Tim. 3 : 13).
 
 
                        Paul
 
            Pendant qu’Apollos poursuit son service à Corinthe, Paul arrive à Ephèse. Il entre lui aussi dans la synagogue, où il parle avec hardiesse du royaume de Dieu, durant trois mois. Ce n’était pas chose rare chez l’apôtre ; il a la même attitude à l’égard des croyants à Corinthe. Plutôt que d’aller les voir avec la verge (1 Cor. 4 : 21), il avait préféré leur écrire. Il espérait que cette lettre aurait un effet salutaire. Mais hélas, certains avaient saisi cette occasion pour déprécier son ministère. Il s’était montré doux, humble mais de faux docteurs l’accusaient de duplicité. A les entendre, ce n’était qu’absent que Paul se montrait hardi. L’apôtre supplie ses chers Corinthiens de ne pas l’obliger à user de hardiesse, quand il serait en visite chez eux ! (2 Cor. 10 : 1-2). Les armes d’un bon soldat de Jésus Christ ne sont pas charnelles (v. 4 ; Eph. 6 : 10- 18).
            On trouve encore dans ce livre des Actes, au moins deux autres occasions où l’apôtre Paul parle hardiment. Il est maintenant « le prisonnier de Jésus-Christ ». D’ailleurs en l’apprenant, encouragés dans le Seigneur par ses liens, la plupart des frères ont montré « beaucoup plus de hardiesse pour annoncer la Parole sans crainte » (Phil. 1 : 14).  
            L’apôtre est sur le chemin de Rome, où le Seigneur veut qu’il comparaisse devant César (Act. 9 : 15 ; Ps. 119 : 46). Il est d’abord amené devant un autre roi, Agrippa. A cette occasion, Festus, le gouverneur, lui dit à haute voix : « Tu es fou, Paul » (Act. 26 : 24). Mais il rétorque qu’il prononce des « paroles de vérité et de bon sens ». Il est engagé à parler hardiment à Agrippa. Il sait qu’il connaît ces choses. Il lui dit : « Crois-tu aux prophètes ? » (v. 27). Et il ajoute : « Je sais que tu y crois ». Agrippa est gêné et détourne la question. Il dit à Paul : « Bientôt, tu vas me persuader de devenir chrétien ! » (v. 28). Selon ses vœux (voir Eph. 6 : 20), Paul rend alors un beau témoignage, soutenu par son Dieu. Devant ceux qui estimaient probablement qu’il n’était qu’un pauvre hère, il déclare à Agrippa : « Plaise à Dieu que, tôt ou tard, non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à part ces liens » (Act. 26 ; 24-29). Malgré les épreuves, il est toujours habité par la joie et espère qu’avec toute hardiesse, maintenant comme toujours, Christ sera magnifié dans son corps (Phil. 1 : 20. Il prend courage en voyant les frères venir avec amour à sa rencontre (Act. 28 : 15).
            Parvenu enfin à Rome après un voyage très périlleux, Dieu accordera à son cher serviteur de poursuivre sa prédication concernant le royaume de Dieu. Il peut enseigner ses visiteurs des choses qui regardent le Seigneur Jésus. Il accomplit son service « avec toute hardiesse, sans empêchement » (v. 31). C’est sur cette note que ce livre s’achève.
 
 
            Cette hardiesse si intrépide a été largement remplacée par une atmosphère de tiédeur nauséabonde. Le cœur du Seigneur en est douloureusement étreint et celui aussi de ceux que le Saint Esprit a réveillé pour s’humilier devant Dieu de ce déclin. A Sardes, il y a encore « quelques noms » qui n’ont pas souillé leurs vêtements (Apoc. 3 : 4). Mais à Laodicée, vaincre est devenu intensément individuel. Le chef de l’Assemblée est « à la porte ». Il frappe encore et promet à celui qui entend sa voix et qui ouvre, Sa présence et cette communion représentée par ce repas pris ensemble.
            Mais ce qui souvent semble dominer c’est une inconscience dramatique de notre véritable condition morale. « Tu ne connais pas » est-il dit à l’ange de l’assemblée par « l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu » (v. 14). Dans un tel état, le croyant ne peut-être que malheureux, misérable et pauvre; il est aveugle et nu (v.17). Et pourtant dans beaucoup de milieux chrétiens, on cultive une joie factice, qui n’est pas sans rappeler celle qui règne dans ce monde sans Dieu. On s’estime riche, on croit s’être enrichi !
            Celui qui nous aime, invite encore : « Je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux afin que tu voies (v. 18). Dieu peut envoyer, dans son amour, un vent glacial sur son jardin - où règne parfois un silence de mort.
            Sommes-nous disposés à écouter la voix du Seigneur  avec un esprit brisé ? Il faut Lui confesser cette « timidité », cet « esprit de crainte » qui nous caractérisent si souvent. Ne sont-ils pas la plupart du temps  liés à un mauvais état spirituel ? Vivant sans plus résister en conformité avec ce monde, l’orgueil, l’amour-propre, la recherche de nos aises nous envahissent. Nous craignons l’opprobre de Christ et ses conséquences si nous rendons témoignage au milieu de ceux que nous côtoyons chaque jour. Nous craignons de les indisposer à notre égard, de les choquer en osant dire ouvertement la vérité, celle qui condamne celui qui reste volontairement dans ses péchés : « La colère de Dieu demeure sur lui » ; celle aussi qui présente, aujourd’hui encore, au pécheur repentant, le seul chemin du salut (Job 22 : 21).
            N’ayons pas honte de l’évangile ni de nos frères en Christ qui souffrent pour son nom. Pour retrouver un amour fervent à son égard et la sainte hardiesse nécessaire pour annoncer sans crainte la Parole, il faut que le Saint Esprit soit libre d’agir et de remplir notre cœur. Veillons à ne pas l’attrister par notre conduite légère ou notre évidente mondanité. Il sera libre d’agir à nouveau en nous (Eph. 4 : 30-32).
 
                                                                       Ph. L.    le 20. 10.10
 
 
                        Seigneur attire mon cœur à toi, je te désire tout près de moi ;
                        Ma délivrance dans le danger, c’est ta présence, Divin Berger.
 
                        Par Ta puissance, brise, soumets, ma résistance, à tout jamais.
                        Courbe mon être, ma volonté, sois-en le Maître incontesté.
 
                        Rends-moi docile, obéissant, le cœur tranquille en Te servant ;
                        Et sous ton aile, loin du péché, Sauveur fidèle, tiens-moi caché.