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Le parfait ouvrier

 
 Les échecs rencontrés par le Seigneur dans son ministère
 Les ressources de Jésus dans le Dieu vivant
 L'appel de Jésus à venir à Lui pour trouver du repos et prendre son joug sur nous


Lire : Matthieu 11
 
Ce chapitre se divise en trois parties :
            - v. 1-24 : les échecs que le Seigneur Jésus rencontre dans son ministère
            v. 25-27 : les ressources qu'Il trouve dans le Dieu vivant
            - v. 28-30 : ce qu'Il nous donne en retour, en nous appelant à venir trouver le repos auprès de Lui et à prendre son joug sur nous.
 
 
Les échecs rencontrés par le Seigneur dans son ministère
 
            Peut-être ne comprend-on pas quels sont les échecs que le Seigneur Jésus Christ a rencontrés ? Lisons ces paroles du prophète : « J'ai travaillé en vain, j'ai consumé ma force pour le néant et en vain » (Es. 49 : 4). Elles s'appliquent à Christ, seul serviteur parfait, seul ouvrier parfait, seul ministre parfait. Il était un docteur et un ministre merveilleux, mais Il rencontra des refus et connut des désappointements. Il a déclaré : « J'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y a eu personne, ... et des consolateurs, mais je n'en ai pas trouvé » (Ps. 69 : 20). Il a passé par toutes les peines et les afflictions qu'un Homme parfait pouvait éprouver. Si le Seigneur Jésus Christ était « Dieu béni éternellement » (Rom. 9 : 5), Il a ressenti cependant toutes ces épreuves avec le cœur de l'homme parfait.
            Nous sommes quelquefois disposés à dire : Il était Dieu et ne ressentait pas les choses comme je les sens. C'est une grande erreur ; il n'y a pas eu un seul manque d'égard qu'Il n'ait ressenti. Que dit-il à Simon le pharisien ? « Tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds... Tu ne m'as pas donné de baiser... Tu n'as pas oint ma tête d'huile » (Luc 7 : 44-46). Il a senti tous les manques d'égard ; et Il sent encore ceux qui résultent de notre indifférence et de notre froideur. Son cœur est jaloux de nos affections. Il ressent toutes choses.
           
 
                        La question de Jean le Baptiseur
 
            Jésus a senti tous les échecs. Combien Jean le Baptiseur a dû blesser le cœur de Christ en lui posant cette question : « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Matt. 11 : 3). Jean a demandé cela parce que sa foi était ébranlée à ce moment-là. Dans une autre circonstance (Jean 1 : 26-36), il avait rendu un brillant témoignage à Christ ! Mais maintenant, dans la prison d'Hérode, menacé par la mort, il envoie ce message surprenant au Seigneur. Vous avez peut-être de la peine à croire que Jean ait été ébranlé de la sorte. S'il en est ainsi, c'est parce que vous ne connaissez pas assez ce qu'est le cœur humain. Comment, direz-vous, Jean-Baptiste pouvait-il être aussi ébranlé dans sa foi, lui, cet homme de Dieu qui avait rendu un tel témoignage à Christ ? Il avait parlé avec une grande énergie aux pharisiens. Il disait de lui-même : « Moi, je suis la voix » (Jean 1 : 23) ; « je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale » (v. 27). Et, parlant de Christ, Il déclarait : « Voilà l'agneau de Dieu » (v. 36) ; et encore : « Vous-mêmes vous me rendez témoignage que j'ai dit : ce n'est pas moi qui suis le Christ » (Jean 3 : 28).
            Mais dans la prison d'Hérode sa foi chancelle. Marcher dans la ferveur et la puissance d'une vie nouvelle est une chose ; mais tenir ferme quand nous rencontrons des revers est bien autre chose ! Or il n'y a personne qui marche dans le chemin du Seigneur et dont la foi ne soit pas mise à l'épreuve. Dieu nous aime trop pour nous laisser sans épreuve. Si nous suivons Christ dans le chemin du service, nous devons être préparés à être jetés en prison, et même à descendre dans la fosse. Je désire que nous sentions le solide fondement sous nos pieds, et que nous ayons de l'amour de Christ une telle appréciation que, quoi qu'il arrive, nous demeurions fermes. Ne nous attendons pas à avoir ici-bas un chemin facile.
            Le message de Jean nous rappelle Elie sous le genêt. L'homme qui avait tenu ferme « pour Dieu » devant tous les prophètes de Baal se trouve peu après sous un petit arbuste au désert, fuyant devant une femme. Le plus grand ministre, le meilleur serviteur, peut devenir semblable à une feuille détachée d’un arbre par le vent. Mais finalement Elie est enlevé au ciel. Il avait dit : « Eternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères » (1 Rois 19 : 4). Et l'Eternel l’a enlevé au ciel dans un chariot de feu ! 
 
 
                        La réponse de Jésus
 
            Quel amour que celui du Seigneur ! Il répond aux disciples de Jean : « Allez, rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent ; les lépreux sont rendus purs, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et l'évangile est annoncé aux pauvres ; et bienheureux quiconque ne sera pas scandalisé à mon sujet (Matt. 11 : 4-6). Remarquez cette délicatesse, la plus exquise que l'on puisse rencontrer dans l'Ecriture. Vous trouverez, comme principe général dans la Parole, que le Seigneur n'expose jamais nos manquements devant les autres. Il nous en parle personnellement, mais jamais à un étranger. Cette vérité importante, pratique, se retrouve partout dans l'Ecriture.
            Les disciples de Jean s'en retournent. Croyez-vous que le Seigneur leur ait montré la faiblesse de leur maître ? Non, son cœur ne saurait jamais agir ainsi. Il désire parler à la conscience de Jean. Comment le fait-Il ? Il veut lui envoyer une flèche qui l’atteigne, mais Il la renferme si délicatement dans un « étui », que les disciples n'ont pas conscience de ce qu'ils portent. Cette façon de faire illustre la merveilleuse grâce du Seigneur. Quelle que soit notre faiblesse, Il ne l'exposera jamais à un autre, et Il ne permettra pas à un autre de se substituer à Lui. Il s'occupera lui-même de nous. Il envoie à Jean un message lui indiquant tous les miracles qu’Il accomplissait (v. 5) ; ces signes ont dû avoir sur le prisonnier beaucoup plus d’effet que si Jésus l'avait délivré de sa prison.
            Je suppose que chacun a, pour sa part, quelque chose de pénible à supporter ; c’est aussi nécessaire que le lest pour un navire ; nous ne pourrions avancer sans cela. Peut-être êtes-vous en grande difficulté ; mais vous savez que le Seigneur doit suppléer à tous vos besoins. Pourquoi alors ne le fait-Il pas ? Je vous répondrai par une question : Que désirez-vous le plus, la puissance de sa main ou la sympathie de son cœur ? Vous répondez : la sympathie de son cœur. Bien ; mais vous ne l'auriez pas, si vous n'aviez pas aussi la puissance de sa main. Paul en est un exemple. Le Seigneur n'ôte pas son écharde, mais Il lui donne quelque chose de mieux car sa puissance s'accomplit dans la faiblesse (2 Cor. 12 : 9). S'il ôte l'écharde, vous risquez d’avoir quelque chose de pire. Peut-être êtes-vous préoccupé par quelque faiblesse dans votre cercle de famille, par quelque difficulté dans vos « affaires », ou par une personne avec laquelle vous êtes en contact continuel et qui vous harcèle constamment ? Peut-être pensez-vous que le caractère de cette personne est pire que celui de tous les autres, qu'elle est pour vous une entrave à votre progrès et que vous désirez ardemment qu’un changement intervienne. Mais si vous vous débarrassez vous-même de cette difficulté, vous en aurez ensuite de pires.
            La victoire « sur vous-même », voilà ce dont vous avez besoin ; un changement de circonstances ne la produirait pas. La raison pour laquelle vous trouvez que telle disposition est si éprouvante pour vous, c'est que votre propre volonté n’est pas soumise à celle du Seigneur. Les croyants se rendent aux lieux de réunion, et là, il semble que tout va bien. Mais lorsqu’ils sont placés devant les problèmes liés à la vie domestique, vous voyez immédiatement ce qu'ils sont vraiment. On peut les comparer parfois aux rouages grinçants d'une machine ; ce qui manque, c'est un peu d'huile. On le constate en faisant des visites ; les personnes sont toujours prêtes à faire le récit de leurs tristes histoires ; ce qui prouve que les saints, dans la vie domestique, font souvent peu de progrès, parce qu'il n'y a pas chez eux la mise de côté du « moi ». On dit que charité bien ordonnée commence par soi-même ; je dis plutôt : le jugement doit commencer par celui du « moi ».
            Remarquez ceci : le Seigneur Jésus Christ ne vous découvre pas devant les autres ; ainsi Il envoie ce message à Jean : « Bienheureux quiconque ne sera pas scandalisé à mon sujet ». C’est Lui qui doit faire toute l'œuvre. Telle était la flèche qui était destinée à atteindre Jean ; le Seigneur ne veut pas que ce soit quelqu’un d’autre qui fasse l'œuvre. Prenons un autre cas : celui Abraham et d’Abimélec (Gen. 20). Abraham agit tout à fait mal ; mais Dieu permettra-t-il à Abimélec de le lui dire ? Non ; au contraire, Dieu semble dire : Prends garde à ce que tu feras à cet homme, car il est mon serviteur ; je ne permettrai pas que tu le touches. Dieu jette un « manteau » sur Abraham. S'il devait faillir encore dix mille fois, Il dirait : Je ne veux pas que vous le touchiez ; au contraire, vous serez « débiteur » de ses prières pour la restauration de votre maison.
            Prenez encore le cas des fils d'Israël en présence de Balaam qui était payé pour les maudire. C'était à la fin de leur voyage à travers le désert, après tous leurs murmures et leurs manquements. Balak prend à sa solde Balaam pour les maudire. Ils n'étaient plus dans la fraîcheur de leur jeunesse, quand ils sortaient victorieux de l'Egypte, mais à la fin de leur histoire du désert. Balaam se présente. Dieu ne lui permet pas de les maudire ; le prophète doit dire : « Il n'a pas aperçu d'iniquité en Jacob, ni n'a vu d'injustice en Israël » (Nom. 23 : 21). Ces mauvaises choses ne se trouvaient-elles pas en eux ? - Je ne les ai pas vues, dit l'Eternel. Comment cela ? Tous leurs péchés ont été placés sur le Fils de Dieu qui a été cloué à la croix du Calvaire. « Il a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24) ; Il a enduré la colère divine  à notre place et nous a amenés dans une position où Dieu ne voit pas une tache sur nous ; Christ a porté tout ce qui était contre nous.
            Quelqu'un dira : Peu importe donc de quelle manière nous vivons puisqu'il en est ainsi. Que trouvons-nous dans le « coup de pique » de Phinées ? (Nom. 25 : 7-8). Le jugement de leur conduite. Dans les paroles de Dieu à Balaam vous trouvez l'affirmation de leur position. Si vous les regardez du sommet des rochers, vous avez les mêmes pensées que Dieu en grâce pour eux : « des hauteurs je le contemple » (Nom. 23 : 9). Voilà la manière convenable de regarder aux saints. C'est ainsi que Dieu les regarde, et dit : Je n'ai pas « aperçu d'iniquité » (v. 21). Si vous regardez à eux de votre point de vue, vous verrez un caractère désagréable et morose, et vous vous demanderez si cet homme est vraiment un « saint » de Dieu. Il l'est. Je ne plaide pas pour les caractères détestables, car je ne connais rien qui soit davantage une source de trouble ou une pierre d'achoppement qu’un mauvais caractère. Les gens disent : Ce sont là vos saints ! - Dieu veuille que ce que je dis ici n'empêche personne de se juger lui-même ! Je n'ai aucune excuse à présenter pour moi-même, mais vous, je vous excuse. Cette pauvre personne à l'humeur insupportable, regardez-la « du sommet des rochers ». Elle est aussi belle qu'il est possible de le concevoir. Cherchez Christ dans les personnes, et ne regardez pas leurs taches. Que l'on ne vous trouve jamais ouvrant la bouche pour parler contre un saint de Dieu.
            Ceux qui « mordent » (Gal. 5 : 15) peuvent se diviser en deux classes : les calomniateurs et les flatteurs - ceux qui parlent mal de vous en votre absence, et ceux qui vous flattent en face. Ces deux manières de faire sont du diable ! Ne soyez pas trouvés faisant l'œuvre du diable qui est le prince des médisants. Ne prononcez jamais un mot de mal contre quelqu'un dans son dos. Voici un sûr remède pour les médisants, un remède employé plusieurs fois avec succès. Quand une personne vient me trouver pour dire du mal des autres, je lui réponds : Allons ensemble chez la personne dont vous m'avez parlé, pour lui raconter tout ce que vous m'avez dit et je vous donnerai ensuite mon appréciation. Mais si vous ne pouvez pas alors prouver ce que vous dites, vous supporterez les conséquences de vos propres paroles. Si vous agissez ainsi, vous ne serez plus troublé par les médisants.
            Ne dois-je pourtant pas être fidèle envers les autres, en allant les trouver et leur dire : Je vois ceci ou cela chez vous qui ne va pas bien ; vous devez vous en débarrasser. Il faut prendre le bassin et le linge, et se mettre à laver les pieds de nos frères.
            Un cher chrétien disait : J'essaie de ne jamais parler des fautes d'un saint en son absence, et de ne jamais parler de ses vertus devant lui. Je trouve ce principe parfaitement mis en pratique par le Seigneur. Quand Il envoie le message à Jean, Il ne dit rien à son égard, mais seulement ensuite. Jean disait : Je ne suis qu'une voix ; et le Seigneur dit de lui : il est plus qu'un prophète ; Jean disait : « Je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales », le Seigneur dit de lui : « Parmi ceux qui sont nés de femme, il n'en a été suscité aucun de plus grand que Jean le Baptiseur » (Matt. 11 : 11). Je suis persuadé que le cœur du Seigneur a été blessé par la question de Jean, mais Il n’a pas prononcé un seul mot à ce sujet derrière lui ; au contraire, Il montre le bon côté de Jean – Il le « pare », pour ainsi dire ; et c'est bien là la manière d'agir envers nous !
 
 
Les ressources de Jésus dans le Dieu vivant
 
            Jésus dit ensuite : « Depuis les jours de Jean le Baptiseur jusqu'à maintenant, le royaume des cieux est pris par violence, et les violents s'en emparent » (Matt. 11 : 12). Le royaume était différé pour un temps, et quiconque le saisissait avait à faire violence pour mettre de côté toutes ses espérances juives. Le Seigneur révèle que le royaume ne sera pas établi maintenant en puissance, mais en mystère. Et quant aux villes où il avait fait beaucoup de miracles, Il doit dire à chacune d'elles : « Malheur à toi ! » (v. 21). Terrible malédiction due au fait que ces villes n'avaient pas reçu ses paroles !
            Remarquons qu'au verset 25, Jésus se rejette - pour ainsi dire - sur les ressources qu'Il a dans le Père : « En ce temps-là », quand tout semble être contre Lui, Il rend grâces : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre... car c'est ce que tu as trouvé bon devant toi ». Il se réfugie en quelque sorte dans les conseils de Dieu. Quoique en Esaïe, il dise : « J'ai travaillé en vain » (49 : 4), la réponse qu'Il reçoit de Dieu est : « Quoique Israël ne soit pas rassemblé je serai glorifié aux yeux de l'Eternel ; ... je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu'au bout de la terre » (49 : 5- 6).
            Résultat magnifique ! Bien que tout semble faillir, il est dit : « Tu seras mon salut jusqu'au bout de la terre » ; flot après flot, se déversera la bénédiction ! Nous dirons donc à tout serviteur de Christ : Etes-vous découragé concernant votre œuvre ? Vous dites peut-être : Je ne vois aucun fruit de mes travaux. Certes, c'est une bénédiction de voir des résultats ; mais assurez-vous simplement que vous êtes à votre vraie place, et ensuite, avancez. Ne jugez pas par les résultats, le temps de la moisson arrivera - le temps de recueillir viendra. Celui qui porte la semence pour la mettre en terra ira son chemin en pleurant ; mais Il reviendra avec chant de triomphe, quand Il portera Ses gerbes (voyez. Ps. 126). Bienheureuse perspective ! Travaillons ; c'est maintenant le temps des semailles ; celui de la moisson viendra plus tard.
            Qu'avons-nous à faire aujourd'hui ? Revenir à nos ressources en Dieu ! Si nous ne le faisons pas, qu'arrivera-t-il ? Durant de longues années, j'ai été en contact avec des gens qui s'étaient tenus avec nous sur la brèche ; mais que sont-ils devenus ? Ils ont bronché. J'en ai connu qui tenaient la plume pour propager ces précieuses vérités, et je les ai vus ensuite contredire, avec la même plume, ce qu'ils affirmaient autrefois. Christ a-t-il failli ? Dieu a-t-il manqué ? Le fondement a-t-il été ébranlé ? Non, il conserve toute sa stabilité, Dieu est le même, Christ est le même. Quel est donc le secret de tout cela ? C'est que ces gens n'ont pas trouvé ce qu'ils attendaient, et ils sont partis avec chagrin et désappointement. Vous-même, que regardez-vous quand vous venez au milieu des chrétiens ?
            Dites-vous : Ils ne sont pas tels que j'attendais je croyais trouver de l'amour, et j'ai été déçu ? Accomplissez vous-mêmes votre service comme il faut. Si vous étiez venus pour montrer de l'amour, vous auriez une histoire bien différente à raconter. Les hommes dont je vous parle se sont retirés. Où ? En Dieu ? Non, ils se sont retirés en eux-mêmes, et je crains que certains ne soient devenus comme le glaçon qui pend du toit d'une maison.
            La plus grande méprise que vous puissiez faire est celle de venir en vous attendant à l'amour des autres. Depuis que je suis au milieu de mes frères, j'ai éprouvé mille fois plus d'amour que je ne le pensais et dix mille fois plus que je n'en ai jamais mérité. Quand des personnes parlent du manque d'amour d'autrui, la faute est généralement dans leurs propres cœurs. Ne dites-vous pas que vous ne méritez que l'enfer ? Quel droit donc avez-vous, dans ces conditions, à vous attendre à de l'amour ? Ce que j'ai à faire, c'est de le témoigner ! Du commencement à la fin de la Parole, il n'y a pas une seule ligne qui m'enseigne à attendre l'amour des autres ; mais il y a beaucoup de passages pour m'enseigner à le manifester moi-même ! La Parole ne vous dit jamais d'attendre quelque chose de l'homme. Ceux dont nous avons parlé sont venus au milieu des chrétiens s'attendant à trouver de l'amour, ils ont été désappointés. Si vous venez en vous attendant à recevoir de l'amour, vous serez déçus, et vous vous en retournerez, désabusés à l’égard de ceux que vous laisserez en arrière.
            Prenons l'exemple d'une pompe. Que servira-t-il de pomper à sec ? Versez-y donc un peu d'eau et vous en obtiendrez ensuite en abondance. Quand vous vous approchez de chrétiens et que vous les trouvez insensibles, sombres et froids, versez donc en eux un peu d'eau, et vous obtiendrez bientôt un courant d’au jaillissante.
 
 
L'appel de Jésus à venir à Lui pour trouver du repos et prendre son joug sur nous
 
            Christ « se retire » dans les ressources qu'Il a auprès du Père, et tout est bien. Ensuite, Il sort et dit : « Venez à moi » (Matt. 11 : 28). Combien c'est beau ! Et d’autant plus que c'est si près de ces terribles versets : « Malheur à toi ! ». Bien que j'aie été déçu, semble dire Jésus, moi, je ne vous décevrai pas. Que dit-il ? « Je vous donnerai du repos ». Y a-t-il ici quelqu'un qui n'ait pas obtenu la paix, le repos de la conscience ? Je ne dis pas du cœur, car je crois que ce premier repos est le repos de la conscience. Si vous n'avez pas le repos de la conscience, c'est parce que vous n'êtes pas venus à Jésus. Des milliers de gens professent s’être convertis, et cependant ils n'ont pas obtenu le repos ; c'est parce qu'en réalité, ils ne sont pas venus à Christ. Ils sont occupés de leurs dispositions intérieures et de leurs sentiments, s'efforçant d'obtenir par eux-mêmes la paix. Vous ne réussirez jamais en agissant de cette manière. Comment pouvez-vous l'obtenir ? Simplement en étant satisfaits de Jésus. Dieu est satisfait de l'œuvre de Jésus. L'êtes-vous ? Il dit : « Venez à moi, et je vous donnerai du repos ». Vous n'êtes pas venus à Lui si vous n'avez pas trouvé ce repos. Il désire remplir votre âme ; croyez ce qu'Il vous dit. Il n'y a pas de classe de personnes qui m'intéresse plus que celle des âmes anxieuses. Venez à Jésus maintenant ; regardez entièrement en dehors de vous-mêmes, et vous trouverez en Jésus tout ce qu'il vous faut.
 
                                    Pour le cœur travaillé, pour l’âme triste et lasse,
                                    Jésus, dans ton amour il est un doux repos,
                                    Un repos permanent dans l’ineffable grâce
                                    Qui chercha des pécheurs et porta leurs fardeaux.
 
            C'est à tort que l'on exhorte des inconvertis à prendre le joug de Christ. Jésus dit aux pécheurs : « Venez à moi ». Ce n'est pas encore dire : Venez à un joug. Quand je suis venu à Lui et que j'ai trouvé le repos de la conscience, Il me dit alors : « Maintenant, abaisse-toi, et place-toi sous le joug avec moi ».
            Remarquez la beauté de cette manière de faire. Pensez au privilège de prendre le joug avec Christ. Une volonté brisée : voilà le secret pour trouver le repos du cœur. Eprouvez-vous le besoin d'un changement pour améliorer vos circonstances ? Vous faut-il plus de gain ? Alors vous n'avez pas trouvé ce repos. Un homme qui l'a vraiment trouvé peut dire : Je ne remuerai pas le doigt pour changer quoi que ce soit à mes circonstances, car c'est le Seigneur qui les a arrangées. Le Seigneur dit en Jean 14 : 27 qu'Il laisse la paix ; c'est la paix de la conscience. Puis Il dit : « Je vous donne ma paix », c'est la paix du cœur.
            Quand je vois une personne troublée par les circonstances, je lui dis : Vous n'avez pas trouvé cette paix ? Ecoutez : « Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi » ; c'est pour vous !
 
                                    Nous trouvons le repos quand nous courbons la tête
                                    O Sauveur adoré, sous ton joug plein d’amour,
                                    Apprenant de toi seul, de ta grâce parfaite,
                                    A porter patients le faix de chaque jour.
 
            Laissez-moi ajouter que si nous nous retirons, vous et moi, de la sphère de nos échecs pour entrer dans celle de nos ressources en Dieu, nous sortirons ensuite de là non comme des glaçons, mais semblables à des courants de bénédiction, et ceux qui nous entourent verront Christ au lieu de « l'odieux moi ». Dans notre travail, dans nos affaires, nous sommes appelés à être une vivante expression de Christ. Si vous êtes soumis dans votre esprit, vous trouverez que ce dont je viens de parler est le meilleur remède.
            Citons trois sources de maux : un esprit légal, une conscience maladive, et un cœur occupé de lui-même. Le remède pour un esprit légal, c'est la grâce ; le remède pour une conscience chargée, c'est de se juger devant Dieu et de marcher dans la vérité ; le remède pour un cœur occupé de lui-même, c'est Christ.
            Quand je trouve un cœur occupé de lui-même, je dis : Vous avez besoin d'un nouveau centre - Christ. Considérons attentivement sa Personne adorable et nous participerons à l’effet produit par Ses brillants rayons. Quand les chrétiens se meuvent autour de ce nouveau centre - au lieu du moi -, ils en reçoivent les rayons et les projettent ensuite autour d'eux. Soyons des gens qui ne se contentent pas de parler mais qui travaillent ; des gens qui vivent, se meuvent et respirent.
            Que le Seigneur veuille faire qu'il en soit ainsi de plus en plus pour chacun de nous !
 
                                              
  D’après C. H. Mackintosh – article paru dans le « Messager Evangélique » (1980)