La Bible : de sa rédaction à nos jours (1)
1 - Comment la Bible, ce livre unique, nous est-elle parvenue ?
2 - Les anciens manuscrits de la Bible
3 – Recherche des manuscrits originaux de la Bible
4 – La découverte sensationnelle de Qumrân (1947)
2 - Les anciens manuscrits de la Bible
3 – Recherche des manuscrits originaux de la Bible
4 – La découverte sensationnelle de Qumrân (1947)
Dieu a écrit
Ce qui se passa à l'aube du jour où l'Eternel parla à son peuple Israël, il y a environ 3500 ans, était certainement impressionnant pour chaque témoin de la scène : des éclairs jaillissaient, on entendait le grondement du tonnerre, toute la montagne du Sinaï fumait et tremblait fortement, et, de ses parois escarpées, résonnait un son de trompette retentissant sur la vaste plaine d'éboulis. Dieu manifestait son autorité par de puissants phénomènes naturels (Ex. 19 : 16-18).
Au pied de la montagne se tenaient, tout tremblants, les Israélites, groupés en douze tribus. Ils se sentaient tout petits, alors qu'ils venaient d'affirmer, peu auparavant : « Tout ce que l'Eternel a dit, nous le ferons! ».
Dieu donnait maintenant sa réponse : « Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face » (Ex. 20 : 2-3). Tel était le premier de ces dix commandements que nous connaissons encore aujourd'hui.
Moïse, le conducteur des Israélites, se tenait sur le sommet de la montagne et c'est là qu'il reçut le texte de la Loi (écrit sur des tables de pierre), afin de le transmettre au peuple et lui expliquer comment mettre en pratique ces ordonnances divines.
La Bible certifie que Dieu lui-même écrivit ses commandements sur la pierre : « Et les tables étaient l'ouvrage de Dieu, et l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tables » (Ex. 32 : 16).
Mais Dieu n'en est pas seulement l'Auteur. Il a également établi des règles précises pour la transmission et l'interprétation de ce texte. Les tables devaient être transportées dans un coffret spécialement fabriqué, l'arche de l'alliance. De plus, la lecture orale et la reproduction écrite de ces paroles divines étaient strictement réglementées.
L'attachement au texte biblique
Ceci devrait nous amener à réfléchir :
- Le texte biblique a été conservé et transmis, par des milliers de personnes pieuses, sur des supports bien différents : la pierre, les tablettes d'argile, le papyrus, le parchemin, et, finalement, le papier. Les textes ont été gravés ou écrits à la main pendant plusieurs millénaires. La copie d'une seule partie des Saintes Ecritures durait plusieurs mois et coûtait une fortune.
- Le désir, éprouvé par de nombreuses personnes, de posséder personnellement une Bible dans leur langue maternelle, n'a pu commencer à devenir une réalité tangible pour certains qu'à partir de 1535, soit 85 ans après la découverte de l'imprimerie (1450). En effet, les premières bibles furent d'abord imprimées en latin, puis en grec, langues connues uniquement des ecclésiastiques et des lettrés. D'autre part, pendant bien des années, le prix d'achat était si élevé (plusieurs années de salaire) que seules des communautés religieuses ou des personnes aisées pouvaient en faire l'acquisition.
- Dans les pays où il était interdit de posséder ou de diffuser la Bible, des hommes ont souffert et ont même sacrifié leur vie pour « le Livre ». On en trouve de multiples exemples, aussi bien dans l'histoire ancienne qu'à notre époque.
Un tel attachement pour la Bible est-il dû à l'exaltation religieuse, ou encore à de la naïveté et à de l'ignorance ? Ou bien la Bible est-elle vraiment un Livre unique ?
Une transcription unique par sa précision et son authenticité
Autrefois, les textes bibliques pouvaient-ils être conservés par écrit ?
On a souvent objecté que la transmission littérale et exacte de la Bible était impossible, du fait que les hommes des temps anciens ne disposaient encore d'aucune langue écrite. La transmission orale aurait été si imprécise que les faits et les mythes devraient obligatoirement s'y être mêlés de façon inextricable. Jusqu'au début du 20ème siècle, de nombreux spécialistes soutenaient que les hommes du temps d'Abraham (environ 2200 avant Jésus Christ) ne savaient pas encore écrire. Or cette théorie a dû être révisée... En réalité, les hommes écrivent depuis plus de cinq mille ans !
Des fouilles archéologiques, effectuées en Mésopotamie (région située sur les territoires actuels de la Syrie et de l'Irak) au 19ème siècle et poursuivies au 20ème, ont mis au jour les inscriptions les plus anciennes qui nous aient été conservées. Vingt-deux mille de ces tablettes, datant de quatre mille ans environ, ont été retrouvées dans les ruines du palais du roi de Mari. Sur un autre site, dix-huit mille tablettes, constituant les archives de l'ancien royaume d'Ebla, ont été découvertes en 1975.
Elles datent de 2250 avant Jésus Christ et sont donc antérieures à l'époque d'Abraham.
Tout comme dans les tablettes de Mari, certaines appellations sont des noms bibliques connus, tels que Héber, Israël ou Abraham (mais sans qu'il s'agisse des personnages bibliques). Plusieurs villes de Palestine y sont aussi mentionnées : Asdod, Gaza, Jérusalem, Hatsor, Meguiddo, etc.
Indiquons que certaines formes d'écriture existaient déjà plus de trois mille ans avant notre ère, comme les cunéiformes mésopotamiens, ou les hiéroglyphes égyptiens.
Sans aucun doute possible, Moïse, le plus ancien écrivain biblique (1500 avant Jésus Christ), disposait de l'écriture pour consigner et transmettre ce que Dieu lui avait communiqué.
Manuscrits de l'Ancien Testament en hébreu
Il n'existe pas, à notre connaissance, de manuscrit complet de l'Ancien Testament hébreu qui ait plus de mille ans. Même les rouleaux de parchemin de Qumrân, beaucoup plus anciens que tous les autres écrits connus, sont incomplets : le livre d'Esther manque totalement et l'on ne trouve que des portions des autres livres, sauf celui d'Esaïe qui est complet.
La plus importante collection de ces manuscrits bibliques se trouve à Saint-Pétersbourg (autrefois Leningrad). C'est là que figure le plus ancien manuscrit complet de l'Ancien Testament, le Codex Leningradensis (daté de 1008 après Jésus Christ). Il constitue toujours la base des éditions actuelles du texte original, tandis que les manuscrits de Qumrân ont permis certains éclaircissements dans des passages bibliques de traduction difficile. Il existe toutefois des fragments plus anciens du texte de l'Ancien Testament.
En 1890, de nombreux fragments, totalement oubliés et datant du 7ème au 8ème siècle de notre ère, ont été découverts dans la Gheniza, dans une synagogue du Caire. La Gheniza (mot qui signifie : « cachette ») était une pièce où l'on conservait les manuscrits sacrés devenus impropres à une lecture aisée.
Le fragment de papyrus Nash (premier ou 2ème siècle de notre ère) fut retrouvé en 1902, en Egypte. Contenant les dix commandements et les versets de Deutéronome 6 : 4-5, il demeura le plus ancien fragment connu jusqu'à la découverte des manuscrits de la mer Morte.
Manuscrits du Nouveau Testament en grec
L'apparition de l'imprimerie ne supprima pas immédiatement les copistes, on s'en doute. Ceux-ci, parvenus au faîte de leur art, continuèrent leurs patients travaux, aidés en cela par l'habitude de l'époque d'enluminer richement les ouvrages. Mais au début du 16ème siècle, lorsque l'imprimerie fut suffisamment développée et que les coûts de production des livres baissèrent d'une façon significative par la simplification de leur présentation générale, les copistes disparurent.
Il est alors aisé de comprendre que tous ces siècles de labeur intense aient pu nous léguer un total considérable de cinq mille trois cents manuscrits et portions, en grec, c'est-à-dire dans la langue même des originaux ; ceux-ci, s'ils existent encore, n'ont pas été retrouvés.
Le Nouveau Testament a d'abord été écrit uniquement en lettres onciales, c'est-à-dire en majuscules, sans espace entre les mots ni ponctuation.
Le texte de Jean 3 : 16 rédigé de cette manière (sauf qu'il s'agit de grec et non de français) peut nous en donner un exemple :
CARDIEUATANTAIMELEMONDEQUILADONNESONFILSUNIQUEAFINQUEQUICONQUECROITENLUINEPERISSEPASMAISQUILAITLAVIEETERNELLE
Il est remarquable que les quatre-vingt-cinq portions sur papyrus conservées (allant du début du 2ème au 8ème siècle) représentent, pour la plupart, le résultat de découvertes faites au 20ème siècle seulement.
Jusqu'à aujourd'hui, le fragment le plus ancien que l'on connaît est le P52, datant de l'an 125 de notre ère ; c'est le papyrus « John Ryland », contenant des parties du texte de l'évangile de Jean (18 : 31 au recto et 18 : 37-38 au verso).
Du fait de la fragilité du support, aucun de ces manuscrits sur papyrus ne contient le Nouveau Testament en entier.
Ils comprennent surtout les évangiles, puis, dans une moindre mesure, les Actes des Apôtres, les épîtres de Paul, les épîtres générales, c'est-à-dire celles qui ne sont pas adressées aux croyants d'une localité particulière, et enfin l'Apocalypse.
Les manuscrits du Nouveau Testament les plus connus sont les deux cent soixante-quatorze documents écrits en lettres onciales. Ces parchemins ont tous été réalisés entre le 4ème et le 10ème siècle. Parmi eux se trouvent les plus anciennes bibles au monde presque complètes, entièrement en grec - ou plus précisément en koïnè, langue « commune » des Grecs, intégrant divers dialectes et utilisée au début de l'ère chrétienne pour communiquer dans l'Empire romain.
Citons les trois plus célèbres codex (nom donné à tout manuscrit dont les feuilles sont reliées ensemble, comme un livre) :
- Tout d'abord, le Codex Sinaïticus (4ème siècle), déposé au British Museum de Londres. Il s'agit d'une bible assez complète (une partie importante de l'Ancien Testament est toutefois manquante), découverte en 1844 et 1859 par le savant Constantin von Tischendorf, lors des séjours qu'il fit au monastère Sainte Catherine, dans la péninsule du Sinaï.
- Ensuite, toujours au British Museum, le Codex Alexandrinus (5ème siècle), qui contient le texte biblique presque complet.
- Enfin, la bibliothèque vaticane, à Rome, possède un superbe document du 4ème siècle, le Codex Vaticanus.
Le groupe le plus nombreux de manuscrits du Nouveau Testament grec (environ deux mille sept cents) est représenté par ceux qui sont écrits en lettres cursives, des minuscules liées entre elles dans un même mot. Ils sont plus récents que les précédents (9ème au 15ème siècle). Ils font partie du groupe de texte dit « byzantin ».
Un autre groupe de manuscrits grecs est constitué par les quelques deux mille deux cents « lectionnaires ». Ce sont des livres qui contiennent différents textes du Nouveau Testament (« Péricopes » ou fragments) dans l'ordre dans lequel, depuis le 4ème siècle, sur ordonnance de l'Eglise, ils devaient être lus au cours d'une année dans les services religieux.
Il ne s'agit donc pas de manuscrits bibliques au vrai sens du terme ; pourtant, ces lectionnaires sont précieux comme témoins pour beaucoup de passages du texte grec. On a aussi retrouvé un nombre considérable de poteries comportant des gravures de textes bibliques, qui constituent une source de vérifications possibles.
De plus, il existe beaucoup d'anciennes traductions en syriaque, en copte et en latin (en particulier la Vulgate de Jérôme, l'un des Pères de l'Eglise).
Le désir des chrétiens de posséder le plus possible de livres du Nouveau Testament, et la propagation rapide de la foi chrétienne en Asie et en Europe ont été à l'origine d'un grand nombre de copies et de traductions. De ce fait, le texte du Nouveau Testament a été transmis de façon sûre.
L'abondance des manuscrits et fragments (environ cinq mille trois cents) du Nouveau Testament, auxquels s'ajoutent quelque neuf mille anciennes traductions d'après les écrits originaux, ainsi que trente-six mille citations bibliques des Pères de l'Eglise a conduit, grâce à des recherches intensives, à l'établissement et à la confirmation du texte original avec une fiabilité quasiment parfaite.
Aucune variante de texte ne met en doute la véracité du message de Dieu dans le Nouveau Testament !
« Qui cherche, trouve » (Luc 11 : 10). Chacun connaît cette phrase, qui n'est pas toujours vérifiée dans les choses de la vie quotidienne, mais qui l'est dans nos relations avec Dieu ; c'est en effet une citation tirée de la Bible.
Dieu a dit par exemple à Salomon, le grand roi : « J'aime ceux qui m'aiment ; et ceux qui me recherchent me trouveront » (Prov. 8 : 17). C'est une promesse absolue. Le témoignage d'un psalmiste de la Bible montre où il a cherché : « J'ai de la joie en ta Parole, comme un homme qui trouve un grand butin » (Ps. 119 : 162).
Chercher suppose du temps, de l'énergie et exige un effort concentré sur un but important. Beaucoup de forces et de moyens ont été employés pour chercher, et trouver des manuscrits de la Bible. Les découvertes s'accordent entre elles de manière étonnante. Voyons ce qui se trouvait caché dans la péninsule du Sinaï.
La découverte du Codex Sinaïticus (1844)
Cette année-là, Constantin von Tischendorf, âgé de vingt-neuf ans, visita le monastère Sainte-Catherine, situé dans la région isolée et d'accès difficile du mont Sinaï. Peu après son arrivée, il découvrit une corbeille remplie de vieilles pages de parchemin destinées à être brûlées.
A sa grande surprise, il trouva là cent vingt-neuf grands feuillets de parchemin qui contenaient des parties de la traduction grecque de l'Ancien Testament. C'étaient les plus anciennes pages de la Bible que Tischendorf n'ait jamais vues.
Il fut autorisé à emporter quarante-trois de ces anciennes feuilles de parchemin. Mais son excitation, causée par une telle découverte, éveilla la méfiance du supérieur du monastère qui ne l'aida plus dans sa recherche des pages de la Bible encore manquantes.
Pendant les quinze années qui suivirent, Tischendorf se rendit plusieurs fois au monastère et essaya de trouver les restes des pages de manuscrits, mais ses recherches furent vaines.
En 1859, avec le soutien du tsar Alexandre II, il arriva encore une fois au monastère Sainte-Catherine. Ses journées de recherches minutieuses semblaient se terminer sans résultat, lorsque, la veille de son retour, l'administrateur du monastère lui montra « par hasard » une ancienne copie de la Bible.
Ce que Tischendorf avait devant lui, c'étaient non seulement des parties de l'Ancien Testament, mais encore le Nouveau Testament, complet, avec ses vingt-sept livres. Il travailla toute la nuit suivante sur son inestimable trésor biblique.
Après beaucoup d'efforts, Tischendorf obtint que ce manuscrit soit offert en cadeau au tsar de Russie. Plus tard, en 1933, le gouvernement russe vendit le Codex Sanïticus » pour cent mille livres anglaises à l'Angleterre. Depuis ce temps-là, il est conservé au British Museum.
Ainsi ont été redécouvertes, au cours de ces cent cinquante dernières années, des milliers d'anciennes parties manuscrites de l'Ancien et du Nouveau Testament. Certes, les découvertes ne sont pas toujours aussi palpitantes, mais chaque manuscrit a sa propre histoire, une histoire que Dieu a dirigée.
L'histoire de la redécouverte des anciens manuscrits de la Bible confirme que ce livre est unique. Dieu s'y révèle aux hommes et montre le chemin de la paix avec lui par la foi.
Le fragment de manuscrit le plus ancien du Nouveau Testament
Deux jeunes scientifiques anglais, B.P. Grenfell et A.S. Hunt creusèrent dans des tas de gravas antiques dans la région de Fayoum en Egypte. Ils y cherchaient des témoignages historiques et dégagèrent de très anciens fragments de papyrus. C'est seulement dans de telles régions sèches que ce matériau délicat demeure intact, et les amas de sable dus au vent empêchent que l'écriture ne pâlisse au rayonnement solaire.
Les deux chercheurs emportèrent leurs découvertes en Angleterre où elles furent déchiffrées petit à petit. Ces fragments livrèrent un aperçu tout nouveau de la vie quotidienne en Egypte, il y a environ deux mille ans. Mais c'est un tout petit fragment de papyrus, de la taille de la paume de la main (environ 9 x 6 cm), qui devait en faire la célébrité mondiale. Lorsque, en 1935, le chercheur C.H. Roberts examina encore ces trouvailles, il découvrit entre autres ce lambeau de papyrus contenant sept lignes écrites en grec ancien, respectivement au recto et au verso. C'était suffisant pour identifier sans équivoque des versets de l'évangile selon Jean !
La date de son origine peut aussi être déterminée avec toute certitude : environ 125 après Jésus Christ !
Avec ce fragment, on avait trouvé la plus ancienne portion manuscrite du Nouveau Testament que l'on connaisse.
Cette découverte bouleversa d'un coup l'opinion des critiques : ils étaient d'avis que l'évangile selon Jean ne datait que de 170 à 200 après Jésus Christ, et donc ne pouvait pas avoir été écrit par Jean lui-même. Selon la tradition, Jean mourut à un âge avancé, vers la fin du premier siècle après Jésus Christ, en Asie Mineure, peu de temps après avoir écrit son évangile, ses épîtres et l'Apocalypse. Si une copie de l'évangile de Jean était parvenue en Egypte déjà vingt à trente ans plus tard, comme le prouve cette découverte sensationnelle du papyrus, on peut alors vraiment en comprendre l'importance.
Ce texte témoin, considéré alors comme le plus ancien du Nouveau Testament, est conservé comme un trésor précieux dans la bibliothèque John Ryland à Manchester (Angleterre) sous la désignation scientifique P52.
Mais il est possible qu'il existe des fragments de papyrus encore plus anciens, sur lesquels on peut lire des versets de l'évangile selon Matthieu. Il s'agit de trois minuscules morceaux découverts par le révérend Charles Bousfield Hulett qui les légua au Magdalen College d'Oxford en 1901. Ils ont été redatés en 1994, par le savant allemand Carsten Thiede. Un patient travail de recherche lui a permis d'avancer une date approximative pour ces fragments : le milieu du premier siècle de notre ère. Cette date situerait la rédaction du texte quelques années seulement après la mort et la résurrection du Sauveur ! Mais ces conclusions restent controversées.
Le jeune bédouin
Un jour de printemps 1947, un jeune bédouin grimpa autour des pentes désertiques de Qumrân, sur la rive ouest de la mer Morte. Etait-il à la recherche d'une chèvre égarée, comme il le déclara lui-même plus tard, ou bien ce garçon faisait-il de la contrebande entre la Jordanie et la Palestine ?
Peu importe, mais ce qui est certain, c'est qu'il eut l'occasion de découvrir les plus anciens manuscrits bibliques.
Il trouva en effet une grotte d'accès difficile, à l'ouverture de laquelle il lança une pierre. Il entendit alors un bruit comme celui d'une poterie brisée. Il se faufila dans la grotte, espérant avoir découvert un trésor. Mais, à sa grande déception, il n'y trouva que de grandes jarres qui, pour la plupart, contenaient des rouleaux de cuir étonnamment bien conservés.
Après avoir passé entre différentes mains, cinq de ces vieux manuscrits parvinrent au métropolite du monastère orthodoxe syrien à Jérusalem, et trois autres, au professeur Sukenik de l'Université hébraïque de Jérusalem.
Une fois la guerre israélo-arabe terminée, en 1949, le monde entier apprit qu'en Palestine avait eu lieu une découverte archéologique des plus extraordinaires : celle des fameux manuscrits de la Bible !
Par la suite, d'autres recherches dans dix autres grottes aux environs de la première mirent au jour des centaines de fragments de manuscrits. Alors commença le difficile travail d'examen et de déchiffrage de ces rouleaux, qui se poursuit encore aujourd'hui.
En continuant les recherches, on trouva encore, à proximité des grottes, les fortifications de Khirbet Qumrân et son monastère, construits vers 100 avant Jésus Christ, vraisemblablement par des membres de la secte juive des Esséniens. C'est certainement par crainte de l'avancée des Romains vers 70 après Jésus Christ que les habitants de cette cité monastique fortifiée cachèrent le précieux contenu de leur volumineuse bibliothèque dans les grottes d'alentour, ce qui fut découvert « par hasard » près de mille neuf cents ans plus tard !
Le rouleau d'Esaïe
La découverte majeure de Qumrân est sans aucun doute le rouleau d'Esaïe A, devenu mondialement célèbre : c'est le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique. Le texte est écrit avec beaucoup de soin en cinquante-quatre colonnes sur dix-sept feuilles de cuir cousues ensemble bout à bout, d'une longueur totale d'environ 7,30 m. Il a été confectionné au 2ème siècle avant Jésus Christ.
Le livre de l'Antiquité le mieux conservé et d'une fiabilité extraordinaire.
Les découvertes archéologiques les plus récentes, si importantes soient-elles dans de nombreux domaines, témoignent avant tout d'une chose : de la fiabilité extraordinaire du texte biblique qui nous est parvenu.
A titre de comparaison, pour l'oeuvre bien connue « Commentaires sur la guerre des Gaules » (De bello gallico) écrite vers 50 avant Jésus Christ par le général romain Jules César, il existe aujourd'hui une dizaine de manuscrits datant des 9ème et 10ème siècles après Jésus Christ. Seulement deux ou trois d'entre eux sont de bonne qualité. Malgré cela personne ne mettrait en doute l'authenticité de ce livre, comme on le fait si souvent à propos de la Bible.
A.R et S. D – adapté de l'édition originale en allemand : « Dieerstaunliche Gerschichte der Bibel »
A suivre