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Psaumes 20 et 21

 Psaume 20 - Christ rejeté, centre des affections des fidèles
 Psaume21 - Christ glorifié dans le ciel et sur la terre

 
            Les Psaumes ou « louanges » ont été nommés le « coeur » des Ecritures. Ils expriment les sentiments des Israélites fidèles : leurs souffrances, leurs craintes, leurs angoisses même, mais aussi leur reconnaissance, leur confiance et  leur joie. Ils ont une riche application dans la vie des croyants de tous les temps ; toutefois ceux qui font partie de « l'économie de la grâce » ne peuvent s'associer aux prières qui appellent à la vengeance sur les ennemis.
            Ce qui est particulièrement précieux pour le coeur des rachetés, c'est ce qui touche à la personne du Seigneur - essentiellement présentée sous son caractère de Messie, de Christ. On  saisit un peu l'étendue de Ses affections pour tous les siens. Il entre en sympathie dans les afflictions de ceux qui portent le caractère de « résidu » et attendent avec ferveur Sa venue. Ce sont ces différentes approches si utiles pour notre instruction et notre édification que l'on retrouve en particulier dans les Psaumes 20 et 21.
 
 
 
Psaume 20 - Christ rejeté, centre des affections des fidèles
 
 « Que l'Eternel te réponde, au jour de la détresse ! Que le nom du Dieu de Jacob te protège !
Que du sanctuaire il envoie ton secours, et que de Sion il te soutienne !
Qu'il se souvienne de toutes tes offrandes, et qu'il accepte ton holocauste ! Sélah.
Qu'il te donne selon ton coeur, et qu'il accomplisse tous tes conseils !
Nous triompherons dans ton salut, et nous élèverons nos bannières au nom de notre Dieu. Que l'Eternel accomplisse toutes tes demandes !
 
Maintenant je sais que l'Eternel sauve son oint ; il lui répondra des cieux de sa sainteté, par des actes puissants du salut de sa droite.
Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous du nom de l'Eternel, notre Dieu.
Ceux-là se courbent et tombent ; mais nous nous relevons et nous tenons debout.
Eternel, sauve ! Que le roi nous réponde au jour où nous crions ».
 
 
Intercession des fidèles (v. 1-5)
 
            Les lecteurs du Psaume ont trouvé sans doute qu'il commence de façon plutôt mystérieuse. Mais, peu à peu, sa véritable portée se dessine. Au début, c'est le peuple ou du moins une partie de celui-ci - les fidèles - qui s'adressent à une personne qui nous est inconnue, et qui formulent à son sujet leurs voeux de bénédiction. Ces souhaits se trouvent dans les versets 1 à 5.
            Il faut se rappeler que le premier verset des Psaumes en donne habituellement le thème général. Ici, c'est : « Que l'Eternel te réponde au jour de la détresse ! ». On exprime le voeu d'une intervention venant du sanctuaire (ou du lieu saint). Il est fait appel au « Dieu de Jacob », expression fréquente dans le livre des Psaumes, mettant l'accent sur le fait que le croyant connaît « le Dieu d'amour, de toute grâce ». Comptant sur sa puissance et sa fidélité, on Lui demande d'intervenir en faveur des siens. Ce patriarche, Jacob, a souvent fait l'expérience de la fidélité de l'Eternel au cours de sa vie agitée (Gen. 35 : 3 ; 47 : 9).
            Un voeu est exprimé : Que l'Eternel se souvienne « de toutes tes offrandes et qu'il accepte ton holocauste » (v. 3). L'ensemble de ces oblations rappelle toute la valeur de la vie de perfection et l'oeuvre de Christ aux yeux de Dieu. Le début du livre du Lévitique met spécialement tous ces aspects en évidence.
            Ceux qui prient expriment un autre désir : « Qu'il te donne selon ton coeur, et qu'il accomplisse tous tes conseils ! » (v. 4). Ces pensées ne font-elles pas écho à Celui qui devra dire à la croix : « Je crie de jour et tu ne réponds point ; et de nuit, et il n'y a pas de repos pour moi ? » (Ps. 22 : 2). 
            « Nous triompherons dans ton salut » (v. 5a). Ils ont acquis la certitude de la victoire par la foi, avant même d'être exaucés ! Ces paroles amènent le lecteur à mieux comprendre qui est Celui que de tels voeux concernent. Et leur propre salut est lié au salut de celui dont ils étaient occupés ici devant Dieu.
            Suite à la victoire, les bannières pourront s'élever « au nom de notre Dieu ». C'est pénétrés de cette espérance qu'ils redisent, avec foi, leur requête : « Que l'Eternel accomplisse toutes tes demandes ! » (v. 5b).
 
 
Certitude de la délivrance
 
            A partir du verset 6 et jusqu'à la fin du Psaume, on trouve vraiment l'assurance par anticipation de la réponse à toutes leurs requêtes. Le psalmiste est certain qu'il sera exaucé et déclare avec foi : « Maintenant je sais que l'Eternel sauve son oint ». Le cri de délivrance du Ps. 22. 21 apparaît comme une réponse : « Tu m'as répondu d'entre les cornes des buffles ».
            Il semble clair qu'il s'agit d'abord dans le psaume de David. C'était l'oint de l'Eternel, un homme selon son coeur : (1 Sam. 16 : 12 ; 2 Sam. 23 : 1). Il l'avait choisi et pris du parc des brebis « pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage. Et David les fit paître dans l'intégrité de son coeur, et les conduisit par l'intelligence de ses mains » (Ps. 78 : 71-72). Quel beau résumé donne ainsi l'Ecriture de sa vie ! La grâce ne tient pas compte de ses fautes ; il les a confessées et elles ont toutes été pardonnées. Devant Dieu, David est vu étroitement lié à son peuple. Quand la Parole dit que l'Eternel sauvait David partout où il allait (2 Sam. 8 : 9), on doit comprendre que c'est tout le peuple qui bénéficiait de Ses délivrances. Les fidèles avaient donc toutes les raisons de faire monter de tels voeux devant l'Eternel.
            En revanche, du point de vue prophétique, l'Oint par excellence c'est le Messie. On retrouve ici l'association du « résidu » au Messie. Elle est évidente, entre autres, dans le Psaume 18. Le résidu pieux sera terriblement persécuté, pendant la « grande tribulation », mais il sera délivré par l'intervention souveraine du Messie. Il s'identifie à eux pendant toute cette période de la « détresse de Jacob » (Es. 63 : 9 ; Jér. 30 : 7). Leur délivrance est considérée comme la sienne.
            Au verset 7, les fidèles expriment avec force que leur confiance est fondée sur leur relation avec l'Eternel. D'autres « font gloire de leurs chars » (Jug. 4 : 3) ; ils s'imaginent pouvoir trouver du secours en s'appuyant sur leurs nombreux chevaux (Ps. 33 : 16-17 ; Prov. 21 : 31 ; Es. 31 : 1). Dans les temps « modernes » l'homme place plus que jamais sa confiance dans de puissants moyens de défense, des déplacements rapides… Ce sont des pièges rémanents pour détourner le peuple de Dieu de la confiance en Lui seul. La Parole nous met en garde : « Mieux vaut mettre sa confiance dans l'Eternel que de se confier dans les principaux » (Ps. 118 : 9 ; 146 : 5). Il n'y a point de salut dans un « fils d'homme » (Ps. 146 : 3). La part bénie d'un chrétien, c'est d'appartenir à Christ et de porter son beau nom (Jac. 2 : 7).
            Le résidu pieux déclare sans ambages s'appuyer « sur le nom de l'Eternel, notre Dieu ». Cet heureux état du coeur est le fruit d'une foi vivante. Elle se trouvait aussi chez le roi Ezéchias. Il déclare devant tout son peuple : « Avec lui est un bras de chair, mais avec nous est l'Eternel, notre Dieu, pour nous aider et pour combattre nos combats » (2 Chr. 32 : 8-9).
            Après avoir déclaré que ceux qui s'appuient sur les « ressources » de l'homme « se courbent et tombent », ils affirment avec foi : « Mais nous nous relevons et nous tenons debout » (v. 8). Michée est rempli de la même assurance : « Ne te réjouis pas sur moi, mon ennemie ; si je tombe, je me relèverai ; si je suis assise dans les ténèbres, l'Eternel sera ma lumière » (Mich. 7 : 8).
            Le Psaume se termine en invoquant le Roi : « Eternel sauve ! Que le roi nous réponde au jour où nous crions » (v. 9). Le peuple se souvient que l'Eternel est son vrai roi et qu'Il ne peut manquer à défendre leur cause. Chrétiens, réalisons mieux ce que furent pour Jésus, son abandon de Dieu  puis sa délivrance et les glorieux résultats pour ceux qui placent leur confiance en Lui. « Son bras combat pour nous et nous délivrera », affirme un cantique.
 
 
 
 
 Psaume21 - Christ glorifié dans le ciel et sur la terre 
 
« Eternel ! le roi se réjouira en ta force, et combien s'égayera t-il en ton salut !
Tu lui as donné le désir de son coeur, et tu ne lui as pas refusé la requête de ses lèvres. Sélah.
Car tu l'as prévenu par des bénédictions excellentes ; tu as mis sur sa tête une couronne d'or fin.
Il t'a demandé la vie : tu l'as lui a donnée, - une longueur de jours pour toujours et à perpétuité !
Sa gloire est grande dans ta délivrance ; tu l'as revêtu de majesté et de magnificence.
Car tu l'as mis pour bénédictions à toujours ; tu l'as rempli de joie par ta face.
Car le roi se confie en l'Eternel, et, par la bonté du Très-haut, il ne sera pas ébranlé.
Ta main trouvera tous tes ennemis, ta droite trouvera tous ceux qui te haïssent.
Tu les rendras comme un four de feu, au temps de ta présence ; l'Eternel, dans sa colère les engloutira, et le feu les dévorera.
Tu feras périr leur fruit de dessus la terre, et leur semence d'entre les fils des hommes.
Car ils ont essayé de faire venir du mal sur toi, et ont médité des desseins qu'ils n'ont pu mettre à exécution.
Car tu leur feras tourner le dos, quand tu ajusteras la corde de ton arc contre leurs faces.
Sois exalté, ô Eternel, dans ta force ! Nous chanterons, et nous célébrerons ta puissance ».
 
 
            Il y a une relation étroite entre ce Psaume et le précédent. Dans le premier, le peuple, ou plus exactement le résidu pieux, demande le salut de l'Oint de l'Eternel. On l'entend ici célébrer le salut que l'Eternel a accordé au roi (v.1-7). Il s'adresse à l'Eternel et il le loue pour ce qu'Il a accompli en sa faveur. En effet la réponse de l'Eternel à son Oint dépasse de beaucoup ce qui a été demandé pour lui, du temps de son humiliation
            Ce psaume a été très probablement composé par David, en vue d'être chanté par les fidèles de son peuple. Il évoque certainement des circonstances personnelles de ce roi, au cours de son règne agité. Il avait été d'abord si longtemps un objet de haine, surtout de la part de Saül ! Il avait été aussi entouré de toutes parts par les mauvais desseins de ses ennemis à son égard (Ps. 38 : 12). Il s'était souvent trouvé en danger de mort violente ! Cependant il avait demandé à Dieu de le secourir et il avait été exaucé (2 Sam. 22 : 1-4). C'est désormais un grand sujet de louange pour son peuple, dont l'avenir - nous l'avons déjà vu - est étroitement lié au sien. Il en va de même entre Christ et ses rachetés (Eph. 1 : 6).
 
 
Christ exalté dans le ciel (v. 1-7)
 
            L'application à Christ de ce psaume ne fait aucun doute. Si David a connu - en partie – la portée du verset 4, Dieu l'ayant fait échapper à la mort dont ses ennemis le menaçaient, Christ l'a entièrement réalisé, d'une manière beaucoup plus glorieuse. Il a été retiré de la mort : « Dieu l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné la gloire » (1 Pier. 1 : 21). Il vit selon la puissance d'une vie impérissable (Héb. 7 : 16. Et comme dans le Psaume 18, la victoire du Roi s'accompagne du jugement de tous ses ennemis. La seconde partie de ce psaume explique comment les choses vont se dérouler.
            Ces « bénédictions excellentes » qui sont la part de Christ prennent tout leur prix après les outrages et des souffrances connues dans le passé. C'est le psaume suivant qui présente d'une manière frappante l'étendue de ses souffrances à la croix ; le Psaume 20 qui précède évoque plutôt les souffrances pour la justice, celles qu'Il a endurées, durant sa course douloureuse ici-bas, de la part des hommes qu'Il était venu sauver.
            Ici, tout contraste avec ce que Christ a connu durant le temps de son abaissement et de ses souffrances :
                        - Il a eu une réponse complète à sa requête : Dieu lui a donné le « désir de son coeur » (v.2) ; sans doute ce qui est exprimé dans Hébreux 5 : 7 et le Psaume 16 : 10-11 en fait partie.
                        - Il a été couronné de gloire (v. 3, 5). Cette « couronne d'or fin » contraste avec la couronne d'épines que les hommes ont placée sur sa tête adorable (Matt. 27 : 29).
                        - L'Eternel avait promis à David un trône affermi pour toujours (2 Sam. 7 : 16). Mais Celui dont il n'était qu'une figure, avait demandé la vie et son Dieu la lui a donnée, « une longueur de jours à toujours et à perpétuité » (v. 4 ; Ps. 102 : 24-27). Nous contemplons déjà la gloire de sa résurrection triomphante.
                                Vainqueur de Satan et du monde, le Fils de Dieu sort du tombeau !                                 Aux horreurs d'une nuit profonde, succède le jour le plus beau.
                        - Après le partage des vêtements du Seigneur au pied de la croix (Matt. 27 : 35), Il est maintenant revêtu par Dieu de « majesté » et de « magnificence » (v. 5 ;Ps. 45 : 6-8).
                        - Si Dieu L'a béni, c'est « à toujours » (v. 6).Il avait souvent supplié : « Ne me cache pas ta face ! (Ps. 27 ; 69 ; 102). Le psaume ajoute : « Tu l'as rempli de joie par ta face ».
 
            Enfin, le verset 7 conclut cette première partie du psaume par une glorieuse certitude : « Le roi se confie en l'Eternel, et par la bonté du Très-haut, il ne sera pas ébranlé ». Dieu a veillé à cet égard sur David et malgré des complots successifs dans le but de renverser son trône, il a été gardé jusqu'à la fin de sa vie. Mais David n'est qu'un faible type du Seigneur, qui est lui le même, hier, aujourd'hui et éternellement ! Il a été mort et Il est vivant aux siècles des siècles (Apoc. 1 : 18).
 
 
Venue de Christ en jugement
 
            Les ennemis du roi David ont été autrefois sévèrement jugés. Il a exécuté lui-même une grande partie de la condamnation prononcée. Mais l'auteur de l'épître aux Hébreux demande : « Ne pensez-vous pas qu'il sera jugé digne d'une punition combien plus sévère, celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu ? … C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ! » (Héb. 10 : 29, 31).  C'est ce que présente la fin de ce psaume. C'est au Roi lui-même que le peuple fait part, non plus des voeux, mais de son assurance : il obtiendra une victoire complète sur tous ses adversaires : «Ta main trouvera tous tes ennemis» (v. 8).
            Au temps de Sa présence, l'Eternel, dans sa colère, « les engloutira, et le feu les dévorera » (v. 9 ;Ps. 34 : 16 ; Ps. 68 : 1-3).Sa terrible apparition soudaine aura cet effet. Ce ne sera plus le Seigneur « débonnaire et humble de coeur » (Matt. 11 : 29), mais Celui de la bouche duquel sort une épée aiguë à deux tranchants. Il s'en servira pour frapper les nations (Apoc. 19 : 16).
          
            Citons une strophe du remarquable cantique de Théodore de Bèze :
            
                        Que Dieu se montre seulement, et l'on verra dans un moment, abandonner la place ;
                        Le camp des ennemis épars, épouvanté, de toutes parts, fuira devant Sa face.
                        On verra tout ce camp s'enfuir, comme l'on voit s'évanouir une épaisse fumée ;
                        Comme la cire fond au feu, ainsi des méchants devant Dieu, la force est consumée.
 
 
            « Ils ont essayé de faire venir du mal sur toi, et ils ont médité des desseins qu'ils n'ont pu mettre à exécution » (v. 11). Ils l'avaient « haï sans cause » (Jean 15 : 25). Ce sont ces motifs qui justifient le jugement sévère qui les attend. Quoiqu'ils fassent, ils n'échapperont pas. Dans leur fuite, ils se retrouveront enveloppés de toutes parts (v. 12).
            A la fin de ce Psaume, la louange monte vers Dieu : « Sois exalté, ô Eternel, dans ta force ! Nous chanterons et nous célébrerons ta puissance » (v. 13). Le royaume est désormais inébranlable.
            Enfants de Dieu, participons dès maintenant à la louange qui montera quand le Christ leur apparaîtra en gloire. Retenons que dans l'adoration présentée à Dieu, un seul Objet lui est infiniment agréable : c'est son Fils Jésus-Christ.
 
 
                                                                                                               Ph. L    le 04. 09. 10