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BREVES NOTES SUR L'EVANGILE DE MATTHIEU (1)

 Introduction
 CHAPITRE PREMIER 
         1- Généalogie de Jésus Christ : v. 1- 17
         2- La naissance de Jésus Christ : v. 18-25

 
Introduction
 
            Chacun des quatre Evangiles a été écrit pour présenter la personne de Jésus sous un aspect particulier. Ainsi Dieu nous fait contempler la beauté et les gloires du Seigneur Jésus Christ. Dans le tabernacle, quatre piliers soutenaient le voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint (Ex. 26 : 31-32). Ce voile représente la sainte humanité de Christ (Héb. 10 : 20). La gloire morale du Seigneur se déploie ainsi à travers les récits des quatre Evangiles, ceux-ci étant comme les piliers du sanctuaire sur lesquels était posé le voile.
            Matthieu est l'évangile du Roi promis aux Juifs, Marc celui du Serviteur parfait, Luc celui du Fils de l'Homme et Jean celui du Fils de Dieu.
           
            Matthieu, l'un des douze disciples choisis par le Seigneur comme apôtres, est aussi nommé Lévi au moment de son appel (Marc 2 : 14 ; Luc 5 : 27). Il était publicain, c'est-à-dire l'un des percepteurs de l'impôt romain. C'était, de ce fait, un homme méprisé de sa nation ; il sera choisi par le Saint Esprit pour écrire le premier Evangile.
 
            L'Evangile de Matthieu s'adresse en priorité au peuple juif qui aurait dû attendre Jésus comme le Messie. Venu au milieu de son peuple asservi et misérable à cause de sa culpabilité, Jésus doit d'abord être reconnu comme Celui qui « sauvera son peuple de leurs péchés » (1 : 21). Mais nous verrons que la pensée de Dieu est que le salut soit offert à toutes les nations.
 
            Les nombreuses citations de l'Ancien Testament dans cet Evangile (une trentaine) montrent son caractère messianique. Jésus, sur lequel reposent les promesses divines, est venu pour accomplir ce qui était écrit dans la Loi et les prophètes. Il forme le lien entre un ordre terrestre établi par Dieu - qui subsistait encore - et un ordre céleste qui sera dévoilé après son rejet.
 
            On peut distinguer 3 sections principales dans cet Evangile :
 
                        1 - Présentation du Roi, le Messie venu au milieu d'Israël (chap. 1 à 4 : 16)
                        2 - Le ministère du Seigneur (chap. 4 : 17 à 16 : 20)
                                    - les lois du royaume (5-7)
                                    - le service du Seigneur en Galilée (8-9)
                                    - les envoyés du royaume (10)
                                    - le rejet du Messie (11-12)
                                    - les paraboles du royaume en mystère (13)
                                    - l'assemblée et le royaume en gloire (14-18)
 
                        3 - La montée vers la croix, puis la glorification (chap. 16 : 21-28 ; 19 à 28)
                                    - l'annonce des souffrances et des gloires de Christ (16 : 21-28)
                                    - Jésus en Judée et à Jérusalem (19-23)
                                    - la venue du Fils de l'homme et le royaume (24-25)
                                    - la mort et la résurrection de Jésus (26-28)
 
 
 
 
 
CHAPITRE PREMIER :
 
 
1- Généalogie de Jésus Christ : v. 1- 17
 
            1.1 Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham (v. 1)
           
                        L'Ancien Testament commence par la Genèse -  le récit de la création et le livre des générations d'Adam (5 : 1) - et se termine par le mot « malédiction » (Mal. 4 : 6). L'Evangile de Matthieu commence par la généalogie de Jésus Christ, le « dernier Adam » (1 Cor. 15 : 45), introduisant la grâce qui clôt le Nouveau Testament (Apoc. 22 : 21).
                        Il s'agit ici de la généalogie officielle, celle de Joseph :
                                    - le Christ : le Messie promis aux Juifs, dont la domination s'étendra à toute la terre
                                    - le fils de David : l'héritier du trône de David (Jér. 33 : 17), qui hérite des promesses faites à ce roi : la royauté en Israël pour toujours (2 Sam. 7 : 12-16)
                                    - le fils d'Abraham : l'héritier des promesses faites à ce patriarche (Gen. 22 : 16-18 ; Rom. 4 : 13) pour la bénédiction universelle (Gal. 3 : 14-16).
 
 
            1.2 Généalogie (v. 2-17)
 
                              Dès le début de l'Evangile, une longue généalogie place le Messie dans le cadre des promesses faites à Abraham et montre ainsi son titre d'héritier au trône de David (Jean 7 : 42). Elle comprend 3 séries de 14 générations (v. 17), depuis Abraham jusqu'à Joseph, l'époux de Marie, « de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ » (v. 16). Chacune des trois périodes est limitée par des personnages ou des faits bien marquants dans l'histoire du peuple juif.
                        Parmi tous les rois nommés, seul David est appelé « le roi » (v. 6), car il l'était selon le coeur de Dieu (Act. 13 : 22). Son trône était le « trône du royaume de l'Eternel sur Israël » (1 Chr. 28 : 5), mais les successeurs de David, à partir de Salomon, n'ont pas honoré l'Eternel, bien qu'il y ait eu quelques rois fidèles. Toutefois Dieu s'était engagé à maintenir la descendance de David sur le trône.
                        La venue de Christ au milieu de son peuple répondait aux promesses de l'Ancien Testament, mais elle était en rapport avec la grâce de Dieu envers son peuple.
 
                        Le Seigneur ne pouvait pas surgir d'une race d'hommes illustres (et sans péchés) puisqu'Il venait pour sauver tous les hommes. C'est pourquoi se trouvent au milieu de cette généalogie :
                                    - des rois impies : Joram, Achaz, Manassé,
                                    - quatre femmes : Thamar (Gen. 38), Rachab (Jos. 2), Ruth (Ruth 1), la femme d'Urie (2 Sam. 11), rappelant surtout de graves péchés, mais exaltant aussi chez Ruth la Moabite toute la grâce de Dieu.
                        Cette même grâce va donner maintenant un Sauveur à Israël, et au monde entier !
 
                        Remarquons aussi la divinité de Christ, soulignée à la fin de cette généalogie : le mot « engendra », répété tout au long de cette succession de noms, n'est pas employé pour Jésus. Il est « Dieu manifesté en chair ». Celui qui étant Dieu, « n'ayant ni commencement de jours ni fin de vie » (Héb ; 7 : 3), est introduit ici comme un homme. Quel abaissement, quelle humilité !
                        Nous avons là aussi l'accomplissement de ce que Dieu avait promis : « Je susciterai  à David un Germe juste » (Jér. 23 : 5), et un peu plus loin : « Je ferai germer à David un Germe de justice » (33 : 15).
                        Ainsi, cette généalogie que Dieu prend soin de placer dès le début de l'Evangile est donnée pour qu'on ne puisse rien contester relativement à Celui qui est le Christ, le roi d'Israël. De même nous pouvons considérer avec quel soin le Seigneur s'occupe de sa Parole pour que nous la recevions dans nos coeurs.
 
 
 
2- La naissance de Jésus Christ : v. 18-25
 
 
            2.1 « Dieu manifesté en chair »
 
                        Dans cet Evangile, le récit de la naissance du Seigneur est bref. Il est suffisant pour montrer, par la citation des Ecritures, que Jésus était le Messie promis. Sa naissance a lieu telle que la prophétie d'Esaïe l'annonce : « Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel » (v. 23 ; Es. 7 : 14).
 
                        C'est Joseph qui est mis en avant dans ces versets ; ce n'est pas Marie qui pourtant a reçu la première l'annonce de la naissance de Jésus par les anges (Luc 1 : 34-38). Il nous est présenté ici comme un homme juste, avec tout à la fois du coeur et une conscience délicate. C'est auprès d'un tel père « adoptif » que notre Seigneur a grandi.
                        Joseph, homme droit, honnête, cherche la volonté de Dieu (v. 20). Il est instruit par l'ange et aussitôt il obéit (v. 24) ; il en sera de même au chapitre 2 (v. 13-14).
                        La conception du Seigneur est miraculeuse : conçu par l'Esprit Saint (v. 20 ; Luc 1 : 35), engendré par Dieu (Ps. 2 : 7).
 
                        Joseph et Marie nous donnent un exemple de l'attitude selon Dieu que doivent avoir deux fiancés au milieu d'un monde où règnent l'impureté et le péché. On comprend le trouble que Joseph a pu éprouver devant cette situation. Mais Dieu prend soin de lui en intervenant par son ange qui vient l'éclairer sur ce qu'il doit faire. Il en est de même pour Marie en Luc 1 : 34-35 lorsque l'ange lui explique avec soin ce qui va lui arriver.
                        Au travers de cet exemple de personnes justes et pieuses nous avons un enseignement très important quant au comportement qu'il convient d'avoir lorsque nous sommes indécis. Dieu répond toujours à celui qui a le désir de marcher dans la justice. Combien il est encourageant de voir que Dieu agit toujours pour prendre soin de celui qui est droit de coeur, et pour l'éclairer.
           
 
            2.2 Jésus, « l'Eternel Sauveur » (v. 21)
 
                        Jésus Christ est vraiment un homme : la semence de la femme, né d'une vierge. Il est aussi vraiment Dieu : « Jésus », c'est-à-dire « l'Eternel (est) Sauveur », transcription de l'hébreu : Jéshua ou Joshua, un nom déjà employé au milieu de son peuple (Nom. 13 : 17 ; Agg. 1 : 1). Celui qui porte un tel nom dès avant sa naissance est Celui qui « sauvera son peuple de leurs péchés » (v. 21) ; mais le salut ne pourra être accordé qu'après la confession des péchés et la repentance. Ce sera le message confié à Jean le baptiseur, celui de Jésus lui-même et des apôtres. « Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a pas non plus sous le ciel d'autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 12).
 
 
            2.3 Emmanuel, « Dieu avec nous » (v. 23)
 
                        Jésus est aussi « Dieu avec nous » (v. 23).  Ce nom prophétique, Emmanuel (Es. 7 : 14), avait été donné lorsque, sous le règne d'Achaz, Dieu était intervenu par un signe miraculeux pour annuler un complot de l'ennemi qui tentait de détruire la maison de David. C'est en vue de la délivrance d'Israël que ce signe s'accomplit à la naissance de Jésus. Mais ce salut, refusé par son peuple incrédule (Jean 1 : 11), sera reporté à un temps à venir : alors Israël recevra Celui qui « viendra de Sion, le Libérateur » (Rom. 11 : 26).
 
                        Les deux noms - Jésus et Emmanuel - sont intimement liés. Nous ne pourrions pas avoir Dieu avec nous si nous n'étions pas sauvés de nos péchés ; nous ne pourrions alors qu'être broyés par Son jugement !
 
 
                                    Le ciel a visité la terre :
                                    Emmanuel vient jusqu'à nous.
                                    Dieu se fait homme : ô saint mystère !
                                    Que son peuple adore à genoux !
 
                                    Amour impossible à comprendre,
                                    Le Fils de Dieu, le Créateur,
                                    Vers nous, pécheurs, voulut descendre
                                    Sous les traits du vrai Serviteur.