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 PSAUME 94


 L'appel au «Dieu des vengeances » (v. 1-7)
 Avertissement aux stupides et aux insensés (v. 8-11)
 Celui que Dieu châtie est bienheureux (v. 12-15)
 Dieu soutient et console les siens (v. 16-20)
 La confiance du fidèle (v. 21-23)
 

La foi du fidèle au moment où l'injustice semble triompher
 
« Si j'ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Eternel ! m'a soutenu. Dans la multitude des pensées qui étaient au dedans de moi, tes consolations ont fait les délices de mon âme » (v. 18-19).
 
 
L'appel au «Dieu des vengeances » (v. 1-7)
 
            L'Eternel règne et pourtant l'homme s'agite comme si Dieu n'existait pas, ou du moins comme s'Il n'entendait rien et ne voyait rien. On comprend ce cri angoissé poussé par le résidu durant la grande tribulation et répété quatre fois au début de ce Psaume et dans tant d'autres psaumes. C'est un soupir de la foi qui se fonde sur Celui qui a fait des promesses. Le prophète Habakuk a connu la même angoisse en présence de cette marée montante du mal ! Il se demandait comment l'Eternel pouvait laisser une telle iniquité se déployer ? (Hab. 1 : 2-3).
            L'homme de Dieu est lui aussi bouleversé devant un tel désordre. Le croyant pourrait-il voir tous les jours un tel spectacle et rester insensible ? Le mal et l'injustice dominent. L'orgueil se manifeste (v. 2) ; la méchanceté (v.3), l'arrogance, la vantardise (v. 4), l'oppression et la violence (v. 5-6) se donnent libre cours. Christ, l'Homme parfait, en a souffert plus que personne lors de son passage ici-bas (Matt. 17 : 17).  
            Mais à la différence d'un Juif pieux au temps de la fin, le chrétien doit se garder de tout désir de vengeance. Là encore, Jésus est son modèle : Il s'en remettait à Celui qui juge justement (1 Pier. 2 : 23). Ses bien-aimés, marchant sur ses traces, sont invités à laisser agir Sa colère : « A moi la vengeance, moi je rendrai, dit le Seigneur ». Ne nous laissons pas surmonter par le mal, mais surmontons le mal par le bien ! (Rom. 12 : 19-21 ; Deut. 32 : 35).
            Il se peut, hélas, qu'en rencontrant une telle opposition, ou tout simplement à force de vivre au milieu d'une telle injustice et d'une si grande corruption, un chrétien se décourage. Sa foi devient chancelante ; il en arrive à croire que le Seigneur lui cache volontairement sa face. Peut-être avons-nous déjà connu personnellement un tel état ? Il faut faire sienne cette exclamation triomphante : « Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Christ : tribulation ou détresse ou persécution » ?  (Rom. 8 : 35). Sinon, nous pourrions nous trouver dans le triste état dont parle le verset 17. Le psalmiste confesse qu'il s'en est fallut de peu que son âme n'aille « habiter dans le silence ». Considérons donc Jésus, celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs, afin que nous ne soyons pas las et découragés dans nos âmes (Héb. 12 : 3). Il en résulterait des conséquences humiliantes dans notre vie spirituelle et celle de tous nos frères et soeurs du rassemblement.
            A toutes ces défaillances possibles, le psalmiste oppose sa ferme conviction : le juste Juge (Gen. 18 : 25) aura le dernier mot. Il en appelle à ce Juge (v. 2) et décrit l'anarchie générale. Les méchants se glorifient comme si rien ne pouvait leur résister (voir Ps. 73 : 6-9 ; Ps. 50 : 16-21). « Ton peuple… ton héritage… la veuve… l'orphelin… » (v. 5-6) : il est insisté sur ces mots dans le texte hébreu. Les impies foulent aux pieds tout ce qui a du prix pour l'Eternel. Pour se souvenir des égards dont il faut entourer les faibles - auxquels il faut joindre l'étranger-, relisons Exode. 22 : 21 et Deutéronome 10 : 19.
            Ces méchants « disent Jah ne le verra pas et le Dieu de Jacob n'y fera pas attention » (v.7). Ces assertions moqueuses se retrouvent fréquemment dans l'Ecriture (Ps. 10 : 11, 13 ; 59 : 7). Elles montrent le mauvais état de ces coeurs. Ces hommes voudraient se persuader, comme le font tant de personnes, que Dieu reste indifférent.
 
 
Avertissement aux stupides et aux insensés (v. 8-11)
 
            Tout ce que les hommes font en secret, avec ruse et méchanceté, tout ce qu'ils disent, sera publié par Celui qui sonde les coeurs (Luc 12 : 3). De telles paroles ne font que montrer leur stupidité, leur inintelligence, car « Celui qui a planté l'oreille n'entendra-t-il point ? Celui qui a formé l'oeil ne verra-t-il point ? (v. 9). Dieu a dû le rappeler à Moïse ; il n'avait pas encore une pleine confiance en Lui pour accomplir le service auquel il avait été appelé (Ex. 4 : 11 ; Prov. 20 :12).
            Celui qui enseigne la connaissance du bien et du mal, et qui nous instruit, agit constamment sur la conscience des hommes, mais Il est aussi Celui qui châtie. Il exerce parfois même de terribles châtiments sur les nations - comme ce fut le cas pour les Cananéens. Ne punirait-il donc pas tous ceux qui font le mal ?
            Dieu seul sait ce qui se passe dans le coeur et Il déclare ici que les pensées de l'homme ne sont que vanité ! (v.11). Cette appréciation s'applique à tous, mais concerne plus particulièrement les prétendus sages de ce monde, les moqueurs et les incrédules. C'est en parlant de cette sagesse qui est folie devant Dieu, que l'apôtre Paul cite ce Psaume (1 Cor. 3 : 20). Les critères, tous les raisonnements humains, sont des instruments de mesure trompeurs. La sagesse de Dieu est, elle aussi, une folie aux yeux du monde ! (Jac. 3 : 15-17). En fait, tout dépend du but que chacun poursuit ! L'homme « animal », incrédule et encore « dans ses péchés », estime que le chrétien choisit mal en recherchant un « avenir vague et incertain », en sacrifiant tous les avantages et les plaisirs du moment présent ; ceux-là ont seuls, hélas, de la valeur pour les inconvertis !
            Dieu veuille que tous les lecteurs soient atteints par cette « folie chrétienne » (2 Cor. 4 : 18) ! Que sont en réalité les misérables vanités mensongères, auxquelles s'attachent « ceux qui habitent sur la terre » ? Ils n'ont pas d'autre horizon. En revanche, réalisons avec reconnaissance tout ce que possède un chrétien ! « Toutes choses sont à vous », affirme Paul (1 Cor. 3 : 21). Elles sont à lui en effet, car il est lié à Christ, auquel tout appartient.
 
 
Celui que Dieu châtie est bienheureux (v. 12-15)
 
            Heureux l'homme qui a l'assurance dans son coeur que la justice triomphera ! C'est lui que Dieu châtie (ou : reprend) avant tout. Il l'enseigne par sa Loi (v. 12), et par toute la Parole aujourd'hui, pendant l'économie actuelle de la grâce. Pour en parler, le Psalmiste emploie bien les mêmes termes qu'au verset 10, mais il s'agit ici d'une éducation plus particulière réservée par Dieu à ceux qui ne sont plus stupides. Il se sert dans ce but de ses préceptes et de ses commandements. Tandis que dans une parole analogue d'Eliphaz (Job 5 : 17), il s'agit plutôt de cet enseignement que la souffrance nous apporte, en poursuivant son oeuvre en silence.
            Si donc nous sommes des fils - ou des filles de Dieu - nous sommes les objets de sa discipline paternelle. Le Dieu saint désire former ses enfants à son image. Ne méprisons donc pas sa discipline, mais soyons exercés par elle (Héb. 12 : 5-11). Dieu veut nous donner du repos. Il nous met à l'abri (hors) des mauvais jours et nous protège contre l'adversité (v. 13). Une expression analogue se trouve dans l'Apocalypse : « Je te garderai de l'heure de l'épreuve » (3 : 10) - mais il s'agit là de l'épreuve qui fondra sur la terre après l'enlèvement de l'Eglise. 
            En tout cas, si les mauvais jours viennent (Ps. 49 : 6), l'homme que Dieu a enseigné n'en sera pas la proie. Il y échappera ou les traversera sans subir de dommage. Un terme est assigné à ces temps mauvais : ce sera « jusqu'à ce que la fosse soit creusée pour le méchant ». Que fait le « fils du charpentier ? » (Matt. 13 : 55), demandait-on, avec ironie, à un chrétien du temps de Julien l'Apostat, au quatrième siècle ? « Il prépare un cercueil pour le tyran », fut la réponse. Or, peu de temps après, l'empereur fut tué à la guerre et ramené à Rome dans un cercueil.
            « Dieu, à cause de son grand nom, ne délaissera pas - ou : ne rejettera pas - son peuple ; il n'abandonnera pas son héritage » (v. 14 ; 1 Sam. 12 : 22 ; Rom. 11 : 1-2). La fin viendra certainement pour le méchant. Il est impossible que l'Eternel rejette à toujours son peuple ; et il est tout aussi impossible que le jugement soit longtemps encore contraire à la justice ! (v. 15). Actuellement « le méchant cerne le juste ; c'est pourquoi le droit sort perverti » ; le prophète consterné, s'écriait déjà : « Violence ! » (Hab. 1 : 2-4).  L'homme a pu en effet dissocier - momentanément - deux choses qui normalement sont étroitement unies : le jugement et la justice. L'homme agit ainsi chaque fois qu'il acquitte un coupable ou condamne un innocent. Les iniques qui présentement dominent ont érigé l'oppression en loi. Leur iniquité a atteint son apogée au moment de la condamnation et de la crucifixion du Seigneur Jésus, le Saint et le Juste.
            Mais le jugement et la justice seront à nouveau réunis sur la terre au moment du règne de Christ, durant le millénium (Es. 32 : 1-8). Tous ceux qui sont « droits de coeur » sont représentés ici comme formant un cortège. Ils ont été, pour un temps, dans l'impossibilité d'agir ; ils retrouveront alors leur vraie place et leur influence.
 
 
Dieu soutient et console les siens (v. 16-20)
 
            En attendant le jour du triomphe, l'Eternel vient au secours de tous ceux qui l'invoquent. C'était pour le Psalmiste un fait confirmé par l'expérience (v. 17). Ce verset rejoint les déclarations antérieures (v. 14).  
            « Si j'ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Eternel, m'a soutenu » (v. 18). Parfois, par légèreté ou inadvertance, nous sommes sur des lieux glissants où l'on est facilement amené à la chute. Nous pouvons nous écarter peu à peu du sentier uni où Dieu nous encourage à rester, à cause des pièges tendus par les ennemis (Ps. 27 : 11 ; Ps. 116 : 3).
            Comme Pierre, au moment où il commence à enfoncer dans les eaux, notre seul recours est alors de crier : « Seigneur, sauve-moi ! ». Aussitôt, étendant Sa main, il nous tirera hors d'un bourbier peut-être ou de sables mouvants où nous nous débattions (Matt. 14 : 30).
            Dieu nous dit : «  Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps. 50 : 15). Confessons-Lui sans réserve l'origine de ce « faux pas ». Peut-être Le suivions-nous « de loin », animé d'un esprit d'indépendance ou inconscients du danger couru ? En fait tout résulte souvent de « l'état » de notre coeur. Asaph, restauré, reconnaît avoir porté envie aux arrogants. Pour cette raison, il s'en est fallu de peu que ses pieds aient glissé ! (Ps. 73 : 2). C'est aussi probablement le cas pour l'auteur du psaume 94. Il était troublé lui aussi par la prospérité momentanée des méchants.
            Souvent, le constat du mal qui nous entoure produit dans nos coeurs une multitude de pensées pénibles (v. 18). Des questions se posent au sujet du « silence de Dieu ». Aujourd'hui le mystère de la patience de Dieu dure encore (Apoc. 10 : 7). Mais le moment est proche où Il va rompre son silence et alors viendra l'heure terrible du jugement pour les impies (Ps. 50 : 21).
            En retour à nos questions, le Seigneur ne donne pas généralement des réponses, mais Il apporte toujours des consolations (v. 19). Nos yeux s'ouvrent en découvrant le triste spectacle de la méchanceté dans ce monde. Nous comprenons ainsi qu'il faut de séparer pour Christ ; sortir vers Lui hors du camp, portant son opprobre (Héb. 13 : 18).
 
 
La confiance du fidèle (v. 21-23)
 
            Quand des ouvriers d'iniquité, prêts à condamner le sang innocent et comparables à une troupe de brigands, se rassemblent contre l'âme du juste (v. 21), restons confiants, attachés au Seigneur. Espérons en Lui contre toute espérance ; son bras puissant nous affermira toujours. En son jour, au moment qu'Il jugera convenable, « Il fera retomber sur eux leur iniquité, et les détruira par leur méchanceté ; l'Eternel, notre Dieu les détruira » (v. 23). Il n'aura pas besoin d'utiliser d'autres moyens que ceux que les méchants Lui fournissent eux-mêmes (Es. 10 : 1-2) ! En faisant le mal, ils préparent leur propre destruction (Ps. 7 : 15-16). Ils tomberont dans la très profonde fosse qu'ils ont eux-mêmes creusée. Le mal retombera sur leur tête. On peut se souvenir, à ce propos, du « bois » (un gibet de cinquante coudées de haut) qu'Haman avait préparé pour Mardochée. Lui-même y a été finalement pendu ! (Est. 7 : 9-10 ; Prov. 5 : 22).
            Pleins de confiance, avec le Psalmiste, rejetons-nous sur Celui qui est notre défenseur. « L'Eternel me sera une haute retraite, et mon Dieu, le rocher de ma confiance » (v. 22).
 
 
                                                                                  Ph. L         le 18. 08. 10
 
 
                        Du rocher de Jacob toute l'oeuvre est parfaite ;
                        Ce que sa bouche a dit, sa main l'accomplira.
                        Le Tout-Puissant nous soutiendra !
                        Car il est notre Dieu - notre haute retraite.