L'EPITRE AUX COLOSSIENS (10)
CINQUIEME PARTIE : Paul et les Colossiens : 4 : 7-18
1- Le message de Paul par Tychique et Onésime : v. 7-9
2- Les salutations : v. 10-18
RESUME DE L'EPITRE AUX COLOSSIENS
2- Les salutations : v. 10-18
RESUME DE L'EPITRE AUX COLOSSIENS
2- La prière de Paul et les gloires de Christ : 1 : 9-29
3- La pleine valeur de Christ et de son oeuvre : 2 : 1-19
4- Morts et ressuscités avec Christ. La vraie vie chrétienne : 2 : 10- 4 : 6
5- Paul et les Colossiens : 4 : 7-18
3- La pleine valeur de Christ et de son oeuvre : 2 : 1-19
4- Morts et ressuscités avec Christ. La vraie vie chrétienne : 2 : 10- 4 : 6
5- Paul et les Colossiens : 4 : 7-18
La fin de la lettre montre la profondeur des affections de l'apôtre pour tous les saints et le dévouement pour Christ de beaucoup de fidèles serviteurs. Douze noms sont mentionnés dans l'épître ; n'est-ce pas pour souligner l'harmonie de l'assemblée, cet édifice divin ? L'apôtre a chargé Tychique et Onésime de porter sa lettre aux chrétiens de Colosses, dans le double but de s'enquérir de leur bien-être spirituel et de leur apporter de ses nouvelles. Paul voulait ainsi les consoler et les encourager.
Tychique
Tychique était originaire de l'Asie mineure, où se trouvaient les assemblées d'Ephèse, de Colosses et de Laodicée. Ce serviteur est mentionné pour la première fois comme un des compagnons de l'apôtre dans son voyage à Jérusalem. Pour l'apôtre, Tychique était un « bien-aimé frère », un « fidèle serviteur » et un « compagnon de service dans le Seigneur ». En demeurant dans la proximité de Paul pour le servir avec dévouement, c'est Christ qu'il servait. La même pensée était déjà exprimée aux esclaves ; la valeur de leur dur service était ainsi élevée à la hauteur de Christ lui-même (3 : 24). Dans un temps où les affections de plusieurs pour Christ s'étaient déjà refroidies au profit de la recherche de leurs propres intérêts (Phil. 2 : 21), l'exemple de Tychique est bien instructif pour nous. Son dévouement s'est poursuivi jusqu'à la fin de la vie de l'apôtre. Celui-ci pourra encore compter sur lui pour l'envoyer auprès de Tite ou auprès de l'assemblée à Ephèse.
Onésime
En s'enfuyant d'auprès de son maître Philémon, Onésime s'était réfugié à Rome. Là, la grâce de Dieu l'avait trouvé, par le moyen de l'apôtre, prisonnier de Jésus Christ. Autrefois inutile, cet esclave était maintenant un « fidèle et bien-aimé frère » (v. 9), utile pour le service de l'évangile. Quel touchant exemple de la puissante grâce du Seigneur ! La fidélité d'Onésime est prouvée par le fait que l'apôtre lui confie la lettre pour les Colossiens et le service d'amour qui s'y rattachait.
Aristarque, Marc et Jésus, appelé Juste (v. 10-11) : trois compagnons de l'apôtre envoient leurs salutations aux Colossiens.
Originaire de Macédoine (au nord de la Grèce), Aristarque avait accompagné Paul à Ephèse, en Troade, puis jusqu'à Rome, après avoir partagé avec lui les épreuves du naufrage. Là, il est compagnon de captivité de l'apôtre.
Marc avait bien commencé son service pour Christ avec son oncle Barnabas et l'apôtre Paul. Puis, découragé par les difficultés de l'oeuvre, il avait abandonné les apôtres pour retourner à Jérusalem (Act. 13 : 13). Ce triste épisode sera l'occasion de tensions momentanées entre Paul et Barnabas ; ce dernier prend avec lui Marc (son neveu), pour retourner à Chypre (son pays), tandis que Paul, accompagné de Silas, est recommandé à la grâce du Seigneur par les frères. Mais la grâce de Dieu relèvera Marc, et le rendra même capable d'être utile à celui qu'il avait autrefois abandonné. Lui confier la rédaction d'un évangile de son Fils, n'est pas un mince honneur que Dieu lui accordera. L'absence de ressentiment chez l'apôtre est remarquable. Pensons aussi à la consolation que Marc a été pour le coeur de Paul, alors que tous ceux d'Asie s'étaient détournés de lui et l'avaient abandonné (2 Tim. 1 : 15 ; 4 : 11). Les Colossiens devaient recevoir un tel frère.
Jésus appelé Juste, était Juif, comme Marc. Son dévouement et son affection pour l'apôtre contrastent avec l'attitude de plusieurs Juifs de Rome qui s'étaient éloignés de lui (Phil. 1 : 17).
Le bel exemple d'Epaphras : v. 12-13
Epaphras avait apporté à Colosses la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Son nom n'apparaît que trois fois dans l'Ecriture (1 : 7 ; v. 12 ; Phm. 23). Il est dit peu de chose de lui, suffisamment, toutefois, pour dépeindre son caractère moral et souligner la valeur de son service. Epaphras était « esclave du Christ Jésus » (v. 12) avec l'apôtre, avant même de connaître la captivité. Dégagé de toute jalousie, Paul se plaisait à partager ainsi les peines et les joies de l'oeuvre avec ses « compagnons de service (1 : 7). Il souhaitait aussi ardemment que Dieu envoie d'autres ouvriers dans le champ. Ainsi, Epaphras avait été un fidèle serviteur du Christ pour les Colossiens. Maintenant, son service d'amour à leur égard se continuait encore au cours de sa captivité : il combattait toujours par des prières. Quel bel exemple à imiter pour ceux qui ont à coeur le bien des assemblées !
Luc et Démas : v. 14
Luc, « le médecin bien-aimé », est peut-être le plus fidèle compagnon de l'apôtre, le seul qui soit resté auprès de lui aux derniers jours de sa vie sur la terre, avant son martyre.
Le nom de Démas est ici associé à celui de Luc ; mais quelle différence dans la carrière de ces deux chrétiens ! En contraste complet avec la fidélité de Luc, l'amour du monde - « le présent siècle » - conduit Démas à abandonner l'apôtre ; mais en fait il abandonnait Christ que Paul suivait de près. Il ne nous est pas possible de servir deux maîtres (Matt. 6 : 24), le monde et Christ. L'exemple de Démas confirme l'opportunité de l'exhortation de l'apôtre Jean : « N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde » (1 Jean 2 : 15).
Laodicée et Colosses : v. 15-16
Paul mentionne les frères de l'assemblée voisine de Laodicée et leur adresse ses salutations. Les deux villes de Colosses et de Laodicée sont distantes de 35 km. Les deux assemblées semblent avoir eu d'étroites relations, ainsi qu'avec l'assemblée à Hiérapolis. Les deux assemblées devaient se communiquer les lettres reçues. « Celle qui viendra de Laodicée » n'est pas nécessairement une lettre spéciale écrite par Paul aux Laodicéens ; si elle existe, elle n'a pas été retenue dans le canon des Saintes Ecritures. Peut-être s'agit-il simplement de la lettre aux Ephésiens, qui avait été transmise à Laodicée. Tous les écrits inspirés de l'apôtre sont destinés au corps de Christ tout entier et à chacun de ses membres.
Il est triste de constater que toutes les gloires de Christ dévoilées dans l'épître aux Colossiens, n'ont pas eu sur les chrétiens de Laodicée l'effet durable de les garder de leurs prétentions et de les amener à juger leur manque de coeur pour Christ. Celui en qui habite « toute la plénitude de la déité » (2 : 9) se présentera trente ans plus tard à l'ange de cette assemblée comme « l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu » (Apoc. 3 : 14). Les reproches et l'annonce du jugement adressés à l'assemblée étaient la conséquence du fait que les Laodicéens n'avaient « pas tenu ferme le chef » (2 : 19).
Un dernier avertissement à Archippe (et à nous) : v. 17
Nommé dans l'épître à Philémon comme « compagnon d'armes » de l'apôtre, Archippe reçoit ici un appel à remplir fidèlement son service pour le Seigneur. Bien des motifs nous empêchent en pratique d'accomplir la tâche que Christ nous confie : pour Timothée, c'était sa jeunesse et une réserve personnelle excessive (1 Tim. 4 : 14 ; 2 Tim. 1 : 6) ; pour Démas, c'était l'amour du monde. L'apôtre donne ici l'exemple d'une parole de grâce, assaisonnée de sel (v. 6).
Le touchant adieu de Paul : v. 18
Selon son habitude, l'apôtre signe la lettre de sa propre main pour l'authentifier (2 Thes. 3 : 17), comme aussi pour marquer son affection. Cette précaution était devenue nécessaire, à cause du manque de scrupules de certains, qui se revêtaient de l'autorité de l'apôtre pour égarer le troupeau du Seigneur (2 Thes. 2 : 2).
En terminant, il s'adresse à ces croyants de Colosses et de Laodicée, qu'il n'avait jamais vus, mais qu'il aimait profondément, pour leur rappeler ses liens. Prisonnier des nations, il était en fait prisonnier du Christ Jésus pour le bénéfice des chrétiens, un ambassadeur lié de chaînes pour leur révéler le mystère de Christ et de son assemblée (Eph. 3 : 1 ; 6 : 19-20). Quel souvenir inoubliable pour nous de cet homme heureux dans la souffrance ! Il a Christ comme seul objet du coeur !
La lettre de Paul aux Colossiens est l'une des quatre qui ont été écrites au cours de sa première captivité à Rome.
L'apôtre rend grâces pour la foi et l'amour des Colossiens, et pour l'espérance qui leur était réservée dans les cieux (v. 4-5).
Les requêtes pour les Colossiens suivent les actions de grâces à leur sujet. Dans la connaissance de la volonté de Dieu, ils devaient « marcher d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards ». Délivrés du pouvoir des ténèbres, nous sommes déjà dans le royaume du Fils de l'amour du Père, pour y contempler les gloires de Christ et les résultats de son oeuvre de rédemption.
Image du Dieu invisible, Christ possède une double primauté :
- il est le Premier-né de toute création (la première) ;
- il est aussi le Premier-né d'entre les morts, le commencement de la création de Dieu (la nouvelle création).
Par son oeuvre, Christ a opéré une double réconciliation :
- celle des choses créées avec la plénitude de la déité (ses effets sont encore à venir) ;
- celle des croyants (elle est déjà effective).
L'apôtre avait un double service de la part de Christ :
- il était serviteur de l'évangile pour ceux qui appartiennent encore à la première création ;
- il était aussi serviteur de l'assemblée qui fait déjà partie de la nouvelle création.
Dans les souffrances et les liens, Paul révélait ainsi le mystère caché de Dieu. Christ est non seulement l'objet de ce mystère, mais son plein accomplissement repose sur Lui : Il est « en nous l'espérance de la gloire ».
En danger de se laisser entraîner par plusieurs erreurs propagées par des docteurs judaïsants ou gnostiques, les Colossiens devaient contempler Christ, être fortifiés et enracinés en Lui, pour pouvoir marcher en Lui (v. 7).
L'apôtre identifie ensuite les différentes erreurs de ces docteurs, pour les dénoncer en contraste avec la gloire de Christ et les juger par sa croix. Toutes les philosophies judéo-gnostiques sont annulées par la présence dans le ciel de l'homme Christ Jésus, en qui habite toute la plénitude de la déité pour le temps et l'éternité.
La mort de Christ (présentée en figure par la circoncision juive et par le baptême chrétien) et la puissance de sa résurrection (v. 11-12) délivrent le chrétien des pièges de la philosophie.
Ensuite, la croix de Christ ôte le poids de toute la condamnation et de la culpabilité du péché pour tout croyant ; elle répond à toutes les obligations légales et les annule (v. 13-15).
Enfin, les rites et les traditions sont abandonnés et font place à la liberté chrétienne. Fondé sur des faits, le christianisme est vécu dans toute sa simplicité ; ainsi, nous serons gardés des dangers du mysticisme et des égarements de notre esprit (v. 16-19). Tous les chrétiens, unis ensemble en un seul corps, doivent tenir ferme le chef, Christ.
Christ est mort et ressuscité : tous les croyants sont morts et ressuscités avec Lui. Par la foi, nous réalisons que la position de Christ est donc aussi la nôtre, maintenant sur la terre et plus tard dans le ciel, en espérance.
La première conséquence est de nous garder des dangers de l'ascétisme qui prétend libérer l'esprit de l'homme par le mépris de son corps (2 : 20-23).
Puisque nous sommes ressuscités avec Christ, nous devons chercher les choses d'en haut ; et, puisque nous sommes morts avec Lui, nous devons mortifier les actions de la chair qui est en nous. Ces exhortations sont basées sur la vérité que Christ est notre vie (3 : 1-4).
Il faut mortifier en nous ce qui doit l'être (3 : 5-7) et brider les mouvements de notre propre volonté (3 : 8-9) : ce sera la preuve visible que nous avons dépouillé le vieil homme. Mais il faut aussi montrer que nous avons revêtu le nouvel homme. Alors, Christ est tout et en tous (3 : 10-11). Cet « habit moral » du nouvel homme porte les caractères de Christ lui-même, et l'amour divin assure le lien entre toutes les vertus chrétiennes. La paix du Christ remplit le coeur (3 : 12-15). Lorsque la parole du Christ habite en nous, elle contrôle toute notre vie, nos paroles et nos actes (3 : 16-17).
De ces grands principes de la vie chrétienne découlent des exhortations pratiques pour le croyant vivant en famille et dans la société. Les épouses et leurs maris, les enfants et leurs parents (particulièrement les pères), les esclaves et leurs maîtres (chrétiens) reçoivent à leur place une exhortation toujours rapportée au Seigneur (3 : 18 à 4 : 1). Ces exhortations se terminent par un appel à persévérer dans la prière ; enfin, le croyant doit manifester la grâce et la vérité de Christ devant le monde (4 : 2-6).
La fin de la lettre montre la touchante affection de Paul pour tous les saints, ainsi que le dévouement pour Christ de fidèles serviteurs. Que de situations variées et toutes instructives dans ces salutations ! La grâce de Dieu avait trouvé Onésime, un esclave fugitif, pour en faire un serviteur utile. La même grâce avait relevé Marc, un moment défaillant dans son service, pour consoler le coeur de l'apôtre à la fin de sa vie. Que nous soyons gardés de démissionner comme Démas ! Imitons au contraire l'énergie spirituelle d'Epaphras !
Prisonnier à cause de sa foi, l'apôtre nous laisse, en terminant, le témoignage d'un homme moralement libre et heureux, pour lequel en vérité, Christ, sa vie, était « tout » (3 : 11).
J. Muller - Extrait de « Sondez les Ecritures » vol. 9