ZACHARIE, UN JEUNE PROPHETE DE DIEU
Cyrus était conscient d'être l'instrument que Dieu avait choisi pour que son culte soit rétabli à Jérusalem. Il encourage donc les rescapés de Juda - ceux qui se souvenaient en pleurant de la ville du grand Roi et l'avaient placée au-dessus de la première de leurs joies - à retourner dans leur pays dévasté, pour y rebâtir le temple de l'Eternel (Ps. 137 : 1, 5-6).
Réveillés dans leur esprit par l'Eternel, les parents de Zacharie font partie de ceux qui sont sortis des différentes classes du peuple - un peu moins de cinquante mille. Prêts à accepter de revenir au pays de la promesse, ils partent, malgré les grands dangers de la route, sous la conduite de Joshua et de Zorobabel
Arrivés à bon port, ils entreprennent d'abord la construction de l'autel de l'Eternel, car la terreur des peuples de ces contrées était sur eux (Esd. 3 : 3), et ils y offrent des holocaustes. Puis ils entreprennent de rebâtir le temple, mais ils se laissent bientôt arrêter par les manoeuvres d'intimidation de leurs adversaires. Toutefois, la véritable raison est que leur amour pour Dieu s'est refroidi ; leur orgueil se développe et ils édifient de belles demeures lambrissées (Ag. 1 : 4). A leur honte, la maison de l'Eternel est à l'abandon. Quatorze ans vont s'écouler avant que Dieu intervienne en se servant d'Aggée et de Zacharie.
Un bel exemple d'attachement et de fidélité à l'Eternel
Zacharie, dont nous désirons dire ici quelques mots, était certainement né à Babylone. Il avait donc passé son enfance au milieu des captifs, et connu chez ses parents les conséquences de la conduite détestable de Juda dans un passé récent (2 Chr. 36 : 15-17). Il fait ensuite partie de la troupe des voyageurs en route pour Jérusalem. Il a été instruit par des parents pieux et ne tarde pas à montrer un désir fervent d'obéir au Seigneur (Prov. 22 : 6). De par sa naissance, il est sacrificateur, mais il va devenir aussi prophète. En effet, la seconde année de Darius, un des monarques des nations, « la parole de l'Eternel vint à Zacharie le prophète (Zach. 1 : 1).
La Parole de Dieu ne donne aucun détail sur son appel. Comme Jérémie, il aurait pu dire : « Ah Seigneur Eternel ! Voici, je ne sais pas parler ; car je suis un enfant » (Jér. 1 : 6-8). Pourtant, il va recevoir une série de visions pour lesquelles il éprouve le besoin d'être éclairé quant à leur signification - ainsi que doit l'être chaque lecteur de la Parole de Dieu.
Zacharie est disposé à se laisser enseigner par des anges qui lui sont envoyés (1 : 9, 14, 19 ; 2 : 3 ; 4 : 1, 5… ; Héb. 1 : 14). Il entend aussi des paroles de l'Ange de l'Eternel lui-même (1 : 12) et il ne craint pas à son tour de les interroger.
Enfants de Dieu, suivons ce bon exemple de Zacharie. Ayons le même désir que ce jeune homme (2 : 4) d'être enseignés au sujet des pensées divines. Nous avons reçu le Saint Esprit ; la Parole est entre nos mains. Nous pouvons être beaucoup plus éclairés que lui ! C'était le voeu que formulait l'apôtre Paul en faveur des Ephésiens (Eph. 3 : 16-19). Veillons alors à ne pas attrister cet Hôte divin (Eph. 4 : 30). La Parole était encore réduite du temps de Zacharie ; elle ne l'est plus de nos jours, elle peut habiter richement dans nos coeurs !
Le monde autour de nous mûrit pour le jugement ; retenons le « secret » de ces serviteurs, appelés à servir aussi dans un temps très sombre. Ils vivaient dans une communion étroite avec Dieu et prenaient garde à ne pas se souiller, lors de ces contacts indispensables que chaque croyant doit avoir avec ce monde. Connaissant la volonté du Seigneur à notre égard, avons-nous la même conduite qu'eux ? (Jean 17 : 15).
Il faut s'appliquer à comprendre la pensée de Dieu - et s'humilier en raison de la faible réponse que nous donnons à ce si grand amour. Imitons Zacharie : « Et je levai mes yeux et regardai » (1 : 18 ; 2 : 1 ; 5 : 1 ; 6 :1). D'ailleurs, l'ange l'y invite aussi (5 : 5). Cherchons - et pensons – à « ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ». Ne pensons pas à « ce qui est sur la terre » (Col. 3 : 1-3). Sinon nous ressemblerons à cette pauvre femme - elle aussi fille d'Abraham - courbée vers la terre, et incapable de se redresser (Luc 13 : 11, 16). Si tel est notre cas, demandons au Seigneur son secours. Il est le seul qui veut et peut nous guérir !
Zacharie, un porte-parole et un témoin de l'Eternel
Zacharie est donc - en même temps qu'Aggée - un porte-parole de l'Eternel auprès des fils de Juda remontés de la captivité. Son nom signifie « l'Eternel se souvient ». Il était le fils de Bérékia - « l'Eternel bénira » ; et son grand père s'appelait Iddo - « au temps assigné » : ces noms sont significatifs des conseils divins. Ils résument le grand message prophétique de Zacharie.
Dieu, qui « garde l'alliance », s'est souvenu de son peuple. Les visions et les messages de Zacharie en sont la preuve. Une grande partie de ces prophéties est encore à venir.
Zacharie est donc présent au moment où les fondements du nouveau temple sont posés. Il mêle ses larmes - de joie ou de tristesse – à celles du reste du peuple (Esd. 3 : 10-13). Les fondements de ce nouvel édifice sont, par pure grâce, posés là où le magnifique temple de Salomon l'avait été : sur l'aire d'Arauna, où plus tard la croix sera dressée. Mais il est évident que ce temple serait beaucoup moins grandiose. Il s'ensuivra une désaffection générale, de l'indifférence et du laisser-aller. Chacun court à sa maison et espère s'enrichir. Espoir déçu, car l'Eternel souffle sur leurs biens et ils fondent à vue d'oeil (Ag. 1 : 9- 11).
L'Eternel est Celui qui lit dans les coeurs et Il choisit qui Il veut : Il va envoyer avec Aggée, un jeune homme pour réveiller les siens de leur sommeil spirituel. Zacharie doit avoir, à ce moment-là, autour de vingt ans. Les témoins que Dieu a suscités durant la période du Réveil - il y a maintenant près de deux siècles – étaient, eux aussi, pour la plupart très jeunes ! Ils ont servi le Seigneur de toutes leurs forces juvéniles et ont achevé très tôt leur course, comme Jean le Baptiseur.
Aggée, plus âgé, met d'abord en évidence dans ses messages le relâchement moral du peuple et les invite à considérer soigneusement leurs voies. Il évoque ensuite la venue de Celui qui est « le désir de toutes les nations ». Le Seigneur, par Sa seule présence, remplira la Maison d'une gloire plus grande qu'au temps de Salomon (Ag. 2 : 7).
Dans les messages de Zacharie, chacun peut trouver une esquisse prophétique complète d'Israël durant le temps des nations - de la captivité au millénium. Il parle beaucoup du Messie, de sa venue, suprême consolation pour son peuple affligé. A cet égard, ses écrits peuvent être mis au même rang que ceux d'Esaïe et de Daniel.
Un jeune prophète manifestant son attachement au peuple de Dieu
Zacharie encourage d'abord le peuple à revenir à l'Eternel des armées : « Revenez à moi… et je reviendrai à vous. Ne soyez pas comme vos pères… » (Zach. 1 : 3-4).
Et pour réveiller les coeurs attiédis, il délivre le plus beau message qui soit : il s'agit de la Personne, de l'oeuvre et des gloires de Christ. Celles-ci sont présentées dans ce livre plus que dans l'ensemble des « petits » prophètes » ! Un tel ministère vient à propos pour faire brûler les coeurs, comme ceux des deux disciples, au moment même où, retournant à leurs occupations antérieures, ils s'éloignaient de la ville sainte après la crucifixion du Seigneur (Luc 24 : 31-33).
Quand un céleste compagnon quitte Zacharie, pour une raison ou une autre, un autre ange sort à sa rencontre et lui dit : « Cours, parle à ce jeune homme » (2 : 4). Quel beau et encourageant message Zacharie va recevoir ! Le Seigneur a toujours « de bonnes paroles, des paroles de consolation » pour ceux des siens qui traversent l'épreuve et ressentent leur faiblesse (1 : 13). Il lui est annoncé ici que « Jérusalem sera habitée comme les villes ouvertes » (2 : 4). La ville n'aura plus besoin de murailles ! Elle sera agrandie « à cause de la multitude des hommes et du bétail qui seront au milieu d'elle. Et moi, je lui serai, dit l'Eternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d'elle » (v. 4-5).
La merveilleuse période milléniale est ainsi annoncée. Ces promesses font suite à celles qui ont été faites à Jérusalem au début de ce livre de Zacharie par Celui qui est revenu vers elle avec miséricorde (1 : 15-16). Tous les conseils de Dieu sont la fermeté même - nous pouvons être pleinement assurés de leur accomplissement.
Zacharie a déjà acquis une « bonne maturité » (1 Tim. 3 : 13). Semblable en cela à Esdras, il a disposé son coeur à rechercher la loi de l'Eternel, à la faire et à l'enseigner (Esd. 7 : 10). Aussi Dieu lui accorde de prendre part à la scène si remarquable rapportée au chapitre 3.
La purification du grand sacrificateur, Joshua
L'Eternel avait donné des instructions formelles concernant la purification des sacrificateurs (voir Lév. 8 : 6-7 ; Nom. 19 : 7). Se présenter devant Lui avec de la souillure était aller au devant d'une condamnation certaine (Lév. 10 : 1-3). Satan est ici dans son rôle habituel d'accusateur (Apoc. 12 : 10), désireux de se saisir d'une si belle occasion ! Mais l'Eternel, « qui a choisi Jérusalem », le tance avant qu'il n'ait ouvert la bouche.
Joshua n'est d'ailleurs qu'une figure d'Israël, la nation coupable. Satan voudrait mettre en évidence son état misérable, mais toucher à Israël c'est toujours chercher à toucher à la prunelle de l'oeil de Dieu (2 : 8).
Joshua est comparé par l'Eternel à « un tison sauvé du feu » : il n'a rien à dire. Il est simplement l'objet, comme chaque enfant de Dieu, d'une grâce totalement imméritée, acquise par l'oeuvre de la croix.
L'Ange - une figure de Christ avant l'incarnation – commande ensuite à « ceux qui se tenaient devant lui » d'ôter les vêtements sales de Joshua. Puis, en présence de Zacharie, il s'adresse à ce souverain sacrificateur coupable : « Regarde, j'ai fait passer de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d'habits de fête » (3 : 4b). Saisi par cette scène grandiose, le prophète intervient alors pour demander : « Qu'ils mettent une tiare pure sur sa tête » (v. 5a) ! Joshua a été contraint au silence, mais Zacharie peut parler ; il manifeste, comme l'exprime un cantique, « le saint tremblement d'un mortel devant Dieu et la liberté d'un fils devant son père ».
Aussitôt, ils mettent une tiare pure sur la tête de Joshua, et le revêtent de vêtements » (5b). La requête de Zacharie était en accord avec la pensée divine. Sa communion avec Dieu était si réelle qu'Il avait pu discerner Ses pensées. Sur la tiare, formée de trois couronnes superposées, se trouvait probablement la lame d'or, portant ces mots gravés : « Sainteté à l'Eternel ». C'était un des insignes les plus remarquables des fonctions élevées d'un souverain sacrificateur - pâle figure de notre grand souverain sacrificateur, Jésus Christ. La Parole ne se lasse pas - en particulier dans les Hébreux - de décrire la parfaite beauté de Christ et ses offices pour l'éternité, sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec. Tandis que cette scène se déroule, « l'Ange de l'Eternel se tenait là » (5c).
Zacharie déclare ensuite solennellement à Joshua : « Ainsi dit l'Eternel des armées : Si tu marches dans mes voies, et si tu fais l'acquit de la charge que je te confie, alors tu jugeras aussi ma maison, et tu auras aussi la garde de mes parvis, et je te donnerai de marcher au milieu de ceux-ci qui se tiennent devant moi » (v. 7). Purifié, justifié, Joshua reçoit donc, associé à ses compagnons, une double responsabilité. Celle des chrétiens est plus grande encore : introduits devant Dieu, revêtus de justice, ils sont rendus capables de Lui offrir la louange dans le sanctuaire.
La venue du Messie, le Germe, est annoncée au verset 8.
Un homme dont le nom est « Germe », qui sera « sacrificateur sur son trône »
Au chapitre 6, le jeune prophète reçoit de l'Eternel une mission très particulière : placer des couronnes sur la tête de Joshua, le grand sacrificateur ; il doit aussi lui remettre l'argent et l'or qui sont à l'Eternel (Ag. 2 : 8). Ils ont été apportés par trois voyageurs venus de Babylone. La signification de leurs noms est intéressante : Heldaï signifie: « endurant » (ou force) ; Tobija : « l'Eternel est bon » ; Jedahia : « l'Eternel le sait ». Ils ont été reçus à leur arrivée dans la maison de Josias ; son nom signifie : « L'Eternel supporte ».
Zacharie doit ensuite parler à Joshua de la part de l'Eternel des armées. Il doit être désormais considéré comme un type du Messie - ce qui explique en particulier ce couronnement si remarquable. Christ (ou l'Oint) est vu pour la seconde fois ici comme le Germe (voir aussi Es. 4 : 2 ; Jér. 23 : 5). La signification de ces différents passages correspond aux quatre évangiles.
Quelle surprise pour le peuple et pour Joshua lui-même, d'entendre de telles paroles ! Jusqu'ici la couronne royale ne pouvait pas appartenir à un sacrificateur, mais uniquement à un descendant du roi David ! D'ailleurs, ces deux dignités étaient soigneusement séparées. On se souvient du roi Ozias, quand dans son orgueil, il prétend offrir lui-même le sacrifice à Dieu. Les sacrificateurs s'y opposent farouchement. Ozias s'obstine et il devient subitement lépreux. Il finira sa vie dans une maison d'isolement (2 Chr. 26 : 16-21).
Que devait dire exactement Zacharie à Joshua ? « Voici un homme (Jean 19 : 15) dont le nom est Germe, et il germera de son propre lieu (Es. 53 : 2), et il bâtira le temple de l'Eternel. Lui, il bâtira le temple de l'Eternel, et il portera la gloire, et il s'assiéra, et il dominera sur son trône et il sera sacrificateur sur son trône ; et le conseil de paix sera entre eux deux » (v. 12-13).
Retenons l'exemple de Zacharie qui a cherché à toucher le coeur et la conscience du peuple afin de l'amener à rechercher les intérêts de Dieu et de sa maison sur la terre. Sa prophétie tourne les regards vers l'avenir, alors elle sera pleinement accomplie. Tout sera alors rétabli, en accord avec la pensée de Dieu - durant le règne glorieux du Messie.
Contemplons Celui que l'Eternel présentait à Joshua, le « Germe » qui doit bâtir la maison de Dieu et qui était semblable à « une racine sortant d'une terre aride… méprisé et délaissé des hommes » (Es. 53 : 2). Zacharie le présente comme « sacrificateur sur son trône » !
Si, comme Joshua, nous avons été purifiés de nos péchés par le sang de Jésus, nous avons « revêtu Christ ». Il nous a été fait de la part de Dieu « sagesse… justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). Marchons d'une manière digne du Seigneur, appuyés sur cette promesse de sa Parole : « C'est lui qui vous affermira jusqu'à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Cor. 1 : 8).
Contemplons Celui que l'Eternel présentait à Joshua, le « Germe » qui doit bâtir la maison de Dieu et qui était semblable à « une racine sortant d'une terre aride… méprisé et délaissé des hommes » (Es. 53 : 2). Zacharie le présente comme « sacrificateur sur son trône » !
Si, comme Joshua, nous avons été purifiés de nos péchés par le sang de Jésus, nous avons « revêtu Christ ». Il nous a été fait de la part de Dieu « sagesse… justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). Marchons d'une manière digne du Seigneur, appuyés sur cette promesse de sa Parole : « C'est lui qui vous affermira jusqu'à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Cor. 1 : 8).
Ph. L le 01. 07. 10