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L'apôtre Paul à Athènes


Lire : Actes 17 : 16-34

 Dans la synagogue et sur la place publique d'Athènes
 A l'Aréopage d'Athènes
 

            Arrivé à Athènes, l'apôtre Paul demande à ceux qui l'ont accompagné de prier ses compagnons habituels, Timothée et Silas, de venir le rejoindre au plus tôt (Act. 17 : 15). En les attendant, son esprit est douloureusement étreint à la vue de toutes les idoles qui remplissaient cette ville célèbre, dont le nom était justement tiré d'une prétendue déesse de la sagesse. L'idolâtrie caractérisait ce peuple léger et frivole, même s'ils se targuaient de « sagesse » (Jac. 3 : 14), en un temps pourtant de décadence. Or le monde, par la sagesse, n'a pas connu Dieu (1 Cor. 1 : 21).

 
Dans la synagogue et sur la place publique d'Athènes

            Sans plus attendre, Paul se rend à la synagogue le jour du sabbat, parmi les Juifs et les prosélytes qui connaissaient le vrai Dieu ; il y rencontre plutôt de l'opposition comme presque partout durant ses voyages et il doit lui résister. Dieu avait désiré leur faire grâce. Il s'était révélé « en Christ ». Mais, dans leur folie, les Juifs préféraient Dieu tel que Moïse l'avait connu au Sinaï, où l'Eternel avait donné la Loi. Et maintenant, alors que la preuve avait été faite de leur incapacité absolue à accomplir les commandements divins, ils se jugeaient eux-mêmes, comme Paul le dit à Antioche de Pisidie « indignes de la vie éternelle » que Dieu, en grâce, leur offrait d'abord à eux, par le moyen de ses serviteurs (Act. 13 :16). 
            « Quand à l'activité, pas paresseux » (Rom. 12 : 11), l'apôtre, s'entretient aussi « tous les jours » avec ceux qui se trouvent sur la place publique (Act. 17 : 16-17). Il devait probablement s'agir de la place connue sous le nom d'Agora, où le peuple venait écouter divers orateurs et traiter, devant tous, des affaires publiques.
            Alors, irrités sans doute par sa présence et surtout par la teneur de ses enseignements, « des philosophes épicuriens et stoïciens » s'en prennent à Paul (v. 18) :
                        - Les épicuriens, disciples d'Epicure (342 -270 avant Jésus Christ) cherchaient à défendre une sorte de « matérialisme ». Ils niaient l'intervention de Dieu dans les affaires du monde. Il faut, disaient-ils, maintenir absolument son esprit en repos et ne se faire aucun souci. Pour eux le « bien suprême » était la jouissance. Ils invitaient chacun à chercher le plaisir à tous prix !
                        - Les stoïciens, disciples d'un certain Zénon (né en 340 avant Jésus Christ), étaient les « panthéistes » de l'époque. Ils faisaient de Dieu « l'âme » de ce monde et l'âme humaine n'en était qu'une sorte d'« émanation ». Ils croyaient qu'il n'y avait aucune existence personnelle, après notre vie terrestre. Pourtant l'homme pouvait être en mesure d'atteindre par sa « vertu » (son courage moral) la capacité de supporter toutes les épreuves avec ses propres forces.
            Ni les uns ni les autres n'étaient donc dans des dispositions favorables pour recevoir « l'Evangile de la gloire du Dieu bienheureux » (1 Tim. 1 : 11) que Paul annonçait. Chez les uns, la recherche effrénée du plaisir étouffait toute aspiration possible à la sainteté et à la vie éternelle ; et chez leurs rivaux l'orgueil et les illusions à l'égard de leur « soi-disant » capacité personnelle les empêchaient de recevoir la grâce.
            L'homme est incapable de faire le bien et Dieu l'a mis définitivement de côté. Seulement celui qui s'humilie et se repent peut recevoir le salut que Dieu lui offre encore aujourd'hui dans son amour.
            Parmi les adversaires de Paul, « les uns disaient : Que peut bien vouloir dire ce discoureur ? », et d'autres affirmaient : « Il semble annoncer des divinités étrangères - parce que Paul leur annonçait Jésus et la résurrection » (v. 18) ! A l'origine, ce terme de discoureur était déjà plutôt méprisant. Il signifiait qu'une personne était considérée plutôt comme un « parasite » de la société, et de plus un bavard. Au fond, c'était exactement le cas de ces accusateurs. Le terme de « divinités étrangères » surprend davantage : Paul leur annonçait simplement Jésus ; mais cette accusation s'accorde avec leur conception polythéiste. De fait, ces hommes réputés instruits montraient la même ignorance que plus tard un certain Festus. Il dira au roi Agrippa, pour expliquer l'attitude hostile des Juifs et leurs débats avec l'apôtre, qu'il s'agissait d'« un certain Jésus qui est mort, mais que Paul affirme être vivant » (Act. 25 : 19).

 
A l'Aréopage d'Athènes

            L'apôtre est donc conduit par les philosophes d'Athènes à l'Aréopage, sur la colline de Mars, où ils lui demandent de préciser cette nouvelle doctrine : « Tu nous fais entendre (ou en grec : tu nous introduits dans les oreilles) des propos étranges ; nous voudrions donc savoir ce que cela veut dire » (v. 20).
            L'Aréopage est d'abord le nom d'un rocher où siégeait alors habituellement un tribunal célèbre. Les hommes d'état et les savants s'y retrouvaient pour leurs colloques. Les questions posées à Paul sont polies - mais toutefois avec un peu d'ironie et beaucoup de suffisance.
            La Parole précise à ce sujet : « Or tous les Athéniens et les étrangers séjournant à Athènes ne passaient leur temps qu'à dire ou à écouter quelque nouvelle » (v. 21). Le goût affiché pour l'instruction avait dégénéré en une vaine curiosité, un des fruits pervers de leur oisiveté chronique. Elle n'avait rien de commun avec les questions qui se posent chez ceux qui ont de vrais besoins dans leur âme.
            Cette triste attitude est une sérieuse mise en garde pour chacun d'entre nous ! Les caractères montrés par ces hommes s'appliquent encore aujourd'hui à toutes sortes de personnes qui se déclarent soucieuses de s'informer dans toutes sortes de domaines, y compris religieux. Satan ne manque pas de nourrir cette curiosité et de tous côtés on peut entendre parler de « faux docteurs » ou même de « faux Christ » ! Heureux celui qui veille soigneusement à s'éloigner d'un tel océan d'erreur et qui place sans réserve sa confiance dans la seule Parole de Dieu ! (Jér. 15 : 16).
            L'apôtre ne s'était sans doute jamais encore trouvé devant un auditoire aussi « relevé » : il était essentiellement composé de philosophes et de savants. Il ne va pas flatter ces hommes ; certes ils ont des aspirations « religieuses », caractère que l'on retrouve un peu partout. Ce qui faisait dire à l'un de leurs penseurs que la religion est l'opium du peuple.
            Ils n'avaient pas la vraie connaissance, celle que Dieu seul peut donner. L'apôtre Paul mettra plus tard en garde les Colossiens, attirés par de telles recherches, contre la philosophie qui en général rejette ou prétend ignorer la révélation divine ((Col. 2 : 8). L'apôtre déclare ici sans ambages : « Je vois qu'à tous égards vous êtes attachés au culte des divinités - ou des démons » (v. 22). Paul a été un peu partout dans cette ville. Il n'a pas été frappé – comme on l'est souvent - par les monuments remarquables qui pourtant s'y trouvaient, mais par tous les affreux autels de ces cultes idolâtres qui abondaient dans cette ville que l'on considérait alors comme la capitale du monde. 
            Toutefois, Paul avait découvert un autel sur lequel était écrit : « Au dieu inconnu ! » ; il va se servir de cet exemple concret pour commencer sa prédication. Son approche des Athéniens est bien différente de la façon dont il s'adressait habituellement aux Juifs, nourris par les écrits de l'Ancien Testament. Quel exemple Paul offre à chaque croyant dont le désir est de « gagner » des âmes à Christ ! Laissons-nous guider par le Saint Esprit pour approcher notre prochain, encore dans ses péchés (1 Cor. 9 : 19-23) Il leur présente la vérité, tout en réfutant point par point les idées reçues jusqu'ici au milieu de « l'intelligenstia » athénienne.
            Il commence par affirmer d'abord qu'il vient leur présenter ce « dieu inconnu » qu'ils avaient voulu honorer et servir (v. 23). Alors il leur parle aussitôt du seul Dieu vivant et vrai « qui a fait le monde et tout ce qu'il contient ». En présence d'un tel Créateur tout-puissant, il n'est plus question d'adorer d'autres « dieux » ! Il est le Seigneur du ciel et de la terre. Il n'habite pas dans des temples faits de main, si beaux soient-ils (v. 24). Les Athéniens étaient certainement très fiers des leurs !
            De plus, Dieu « n'est pas servi par des mains d'hommes, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous vie, respiration et absolument tout » (v. 25 ; Ps. 50 : 8-12).
            L'apôtre leur apprend ensuite que Dieu « a fait d'un seul sang tous les peuples de l'humanité pour habiter sur toute la face de la terre » (v. 26). Les Athéniens, paraît-il, se considéraient de race divine et traitaient tous les autres de « barbares », en tout cas de « terriens ». Ainsi, il leur faut comprendre qu'ils ne sont pas meilleurs que les autres. Cette affirmation prélude à l'enseignement de Paul dans l'épître aux Romains. Là, il ira plus loin en disant : « Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (3 : 23). On ne trouve absolument rien dans la Bible pour justifier la pensée humaine qui défend une supériorité raciale.
            Ce Dieu tout-puissant, omniprésent, omniscient - ces trois caractères sont mis en évidence au Psaume 139 – a, pour tous les hommes qui vivent sur la terre, déterminé par des lois, pleines de sagesse et de justice, des temps ordonnés d'avance d'accroissement ou de décadence (Job 12 : 23). Il a établi aussi les bornes de leur habitation, c'est-à-dire les limites des contrées où ils devaient s'établir (Deut. 32 : 8). Ce dernier passage précise d'ailleurs que ce partage a eu lieu « selon le nombre des fils d'Israël », appelés à être bientôt « à la tête » des nations (Deut. 28 : 13). S'ils reconnaissaient ce décret divin, les peuples se soumettraient à la pensée de Dieu au lieu de se livrer sans fin à des guerres sanglantes.
            A tous les hommes, un but est assigné : chercher et trouver le Seigneur ! Peut-on alors prétendre Le trouver « en tâtonnant », à la manière des aveugles ? Pourtant, déclare la Parole, Il n'est « pas loin de chacun de nous. En effet, en lui nous vivons et nous nous mouvons, et nous sommes  » (v. 7 ; Jér. 23 : 23-24 ; Ps. 104 : 29-30 ; Ps. 139 : 5 : 7-10). Et Paul, instruit autrefois aux pieds de Gamaliel, va jusqu'à citer une parole des poètes grecs : « Car aussi nous sommes sa race » (v. 28). Il s'approprie cette pensée, et peut lui donner un sens plus profond et plus vrai encore. Il savait - nous devons le savoir - que l'homme, créé à l'image de Dieu, peut Le connaître et l'aimer ! Cette parole a plus de prix encore pour les chrétiens, nés de Dieu (Jean 1 : 12-13) et « participants de la nature divine (2 Pier. 1 : 4).
            La conclusion critique de Paul est irréfutable : Se prosterner devant des images matérielles qui prétendent représenter la « divinité », c'est abaisser Dieu et dégrader l'homme lui-même. Le prophète Esaïe se prononçait déjà avec ironie au sujet de telles aberrations (Es. 44 : 13-20 ; 46 : 4-7).
            L'apôtre est arrivé au point culminant de son exposé. Il a établi clairement l'ignorance profonde de ceux qui étaient réputés sages et pensaient l'être (v. 23, 30) ! Il confirmera, en écrivant aux croyants de Corinthe, que « si quelqu'un pense savoir quelque chose - en s'appuyant sur son intelligence - il ne connaît rien encore comme il faut connaître » (1 Cor. 8 : 2) !
            Mais « Dieu, ayant passé par-dessus les temps de l'ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ». Personne ne peut prétendre que cet ordre ne le concerne pas. Paul avait déjà, dans une autre circonstance, exposé le dessein miséricordieux et universel offert par Dieu (14 : 16 ; comparer avec Rom. 3 : 24-25).
            Quel est le motif invoqué pour montrer la nécessité de se repentir ? Dieu « a fixé un jour où il doit juger avec justice la terre habitée, par l'Homme qu'il a destiné à cela » (v. 31a). Cet Homme, c'est Jésus Christ, présentement élevé dans la gloire (10 : 42 ; Jean 5 : 27 ; Rom. 14 : 10 : 2 Cor. 5 : 10). Les hommes, en général, ont deux grandes craintes : celle de la mort (Héb. 2 : 15) et celle du jugement.
            Dieu a donné à tous une preuve certaine du choix souverain de cet Homme pour « juger en justice la terre habitée » : Il l'a « ressuscité d'entre les morts » (v. 31b) ! Cette résurrection est Sa lettre de créance devant tous les hommes ; Il a été le Créateur, puis le Sauveur (Héb. 2 : 3), et Il sera bientôt aussi le Juge (Jean 5 : 22, 27).
            Le discours de Paul est alors interrompu par les moqueries des uns, la proposition dilatoire, plus polie d'autres personnes, de l'entendre « une autre fois sur ce sujet » (v. 32). Plus tard est la proposition favorite de l'Ennemi, en contradiction avec l'appel que Dieu adresse à l'homme « aujourd'hui » (Héb. 3 : 7, 15 ; 4 : 7).
            Paul n'avait pas pu nommer encore Christ, ni parler de la crucifixion et de son oeuvre de salut - en fait annoncer l'ensemble de la bonne nouvelle du salut. La moquerie permet d'esquiver un moment l'occasion d'entendre la vérité (Job 33 : 14), mais elle cache souvent un grand désarroi dans l'âme. En renvoyant à plus tard - une occasion qui, souvent, ne se présentera plus - on s'efforce d'étouffer la voix de sa conscience ; c'est ce que fera également, plus tard, Félix, le gouverneur de la Judée ( 24 : 25).
            Toutefois quelques-uns vont croire ; le travail de Paul à Athènes, à tant d'égards décevant, n'aura pas été vain. L'effet de la Parole se fait sentir : c'est Dieu qui fait toujours le travail dans une âme, et Il peut briser le roc le plus dur ! Il y avait là beaucoup de sages selon la chair, des « justes » qui ne ressentaient aucun besoin de se repentir (1 Cor. 1 : 26 ; Luc 15 : 9). Sortant de ce milieu moqueur et désabusé, il y aura Denys, l'un des magistrats de l'Aréopage ; la Parole cite aussi Damaris et « d'autres avec eux » (v. 34).
            En contraste, à Corinthe, ville ouvertement dissolue, où Paul se rend ensuite, le Seigneur rassemblera un grand peuple pour le ciel (Act. 19 : 10) ! Pour être sauvé, il faut se reconnaître perdu.
 
                                                                                   Ph. L. le 06. 10. 09


 
                        Ecoutez tous une bonne nouvelle :
                        C'est pour sauver que Jésus-Christ est mort !
                        Qui croit au Fils a la vie éternelle :
                        Notre salut est un don du Dieu fort.
                        Pécheurs perdus qui, dans votre misère,
                        Vers un Dieu saint n'osez lever les yeux,
                        Venez à Christ : il révèle le Père,
                        Le Dieu d'amour qui l'envoya des cieux.
                        Ah ! recevez cette douce parole
                        Que l'Esprit saint adresse à votre coeur.
                        C'est Jésus seul qui guérit et console :
                        Accourez tous vers ce divin Sauveur.