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L'EPITRE AUX COLOSSIENS (5)

 
 TROISIEME PARTIE : La pleine valeur de Christ et de son oeuvre (Col. 2 : 1-19) 

 1- Marcher en Christ : v. 1-7
 2- La philosophie. La circoncision du Christ et le baptême : v. 8-12
 

1- Marcher en Christ : v. 1-7
 
            L'apôtre révèle que Christ demeure dans les vrais chrétiens (1 : 27). Il développe ensuite les conséquences pratiques de cette vérité essentielle. Christ, reçu par la foi, console notre coeur et illumine notre intelligence spirituelle pour que nous marchions « en lui » (v. 7).
 
 
                        Le combat de Paul : v. 1
 
            L'apôtre mentionne d'abord ses propres exercices intérieurs. En général, Paul travaillait, par la puissance de Christ, pour présenter tous les croyants parfaits en Lui (1 : 28). Mais ce travail prenait le caractère d'un véritable combat spirituel, car les croyants à Colosses et à Laodicée étaient exposés à de dangereux ennemis. En perdant de vue que toutes les richesses du croyant sont en Christ, ils risquaient de ne pas tenir ferme le chef (2 : 19) et de se laisser entraîner dans le monde par toutes sortes de courants dangereux. L'histoire de l'assemblée à Laodicée montre combien les craintes de l'apôtre étaient justifiées : plus tard, elle prétendra être riche sans Christ (Apoc. 3 : 17), le comble  pour un coeur partagé. Paul, par sa sollicitude et ses prières, poursuivait néanmoins le combat en faveur de ces croyants qu'il ne connaissait pas personnellement, mais qu'il aimait profondément.
 
 
                        Des coeurs consolés et unis en amour : v. 2
 
            Le combat de l'apôtre pour les saints avait pour premier objet de leur apporter la consolation ; consoler leur coeur, le siège des affections, le vrai centre moral de l'homme. La consolation répond d'abord à la peine et aux afflictions (2 Cor. 1 : 3) ; mais c'est aussi un encouragement et la communication d'une force spirituelle en face de la faiblesse (1 Thes. 3 : 2). C'est le résultat du service du prophète dans l'assemblée, qui présente la Parole d'une manière appropriée aux besoins spirituels du moment (1 Cor. 14 : 3). Nos coeurs sont consolés et affermis, par la jouissance de l'amour de notre Dieu et Père, qui « nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce » (2 Thes. 2 : 16-17).
 
            L'apôtre désirait aussi que les croyants soient unis ensemble dans l'amour, dont la source est en Christ, la Tête du corps. Ajouter l'amour selon Dieu à l'affection fraternelle (2 Pier. 1 : 7), permet de réaliser en pratique le lien entre les saints et leur union mutuelle avec Christ.
 
           
                             Une intelligence éclairée : v. 2-5
 
            Enfin, l'apôtre combattait en prière pour que les Colossiens entrent par leur intelligence spirituelle dans la révélation du mystère de Dieu et des richesses qu'il contient. Il voulait que cette connaissance soit le fruit d'une pleine certitude, la conviction profonde que toute la vérité divine est en Christ qui en est le centre. (La Parole parle d'une pleine certitude ou assurance : de foi –Héb. 10 : 22) – d'intelligence (2 : 2) – d'espérance (Héb. 6 : 11. Enfin, un avenir de gloire, assuré en Christ, s'ouvre devant nous). Tous les trésors de la sagesse et de la connaissance sont donc en Dieu qui nous a révélé le mystère de ses desseins. Il n'existe pas d'autre source et toutes les spéculations de l'esprit humain ou des raisonnements ne peuvent qu'égarer les âmes. Les douces paroles et le beau langage des mauvais bergers séduisent les coeurs des simples (Rom. 16 : 18). Notre sécurité est de rester simplement, mais fermement, attachés à Christ.
 
            Eloigné des Colossiens par les liens qui le retenaient à Rome, Paul était néanmoins présent au milieu d'eux en esprit. Leur marche intègre et la fermeté de leur foi en Christ était un sujet de joie pour l'apôtre. Il était cependant pleinement conscient des dangers subtils qui les menaçaient ; aussi persévérait-il dans ses combats pour eux. Nous vivons aujourd'hui dans un temps d'intense activité intellectuelle et nous sommes en butte à des dangers comparables ; soyons donc tous attentifs à ne rien accepter qui soit en dehors de Christ et qui pourrait, à terme, renverser notre foi.
 
 
                             Une marche chrétienne en Christ : v. 6-7
 
            L'apôtre s'appuie sur l'heureux état spirituel manifesté à ce moment-là par les Colossiens pour les encourager à y persévérer. Toutefois, le sérieux de leur conduite et la fermeté de leur foi en Christ n'étaient pas en eux-mêmes un rempart contre le mal qui les guettait. S'ils avaient reçu le Christ Jésus par la foi, ils devaient maintenant marcher en lui d'une manière habituelle et continue.
 
            La pensée de marcher en Christ va plus loin que de marcher pour lui (afin de lui plaire), ou avec lui, comme les disciples d'Emmaüs (Luc 24 : 15), ou même par lui, avec la force qu'il nous accorde. Marcher en Christ implique une communion intime de l'âme avec le Seigneur, dans la conscience que nous sommes unis à lui. Les expressions de l'apôtre révèlent le ressort intérieur de cette marche ; enracinés en Christ, édifiés (ou fondés) en Christ, affermis dans la foi, et enfin, remplis de reconnaissance.
 
 
                                   Enracinés en Christ
 
            Le croyant est comparé à un arbre dont les racines profondes assurent la stabilité contre les tempêtes. Par ces racines, même invisibles, l'arbre reçoit la nourriture nécessaire à sa croissance et à son existence même. Un croyant qui trouve son plaisir dans la Parole et met sa confiance en Dieu est comparé à un arbre prospère dont les racines se dirigent vers les eaux (Ps. 1 : 3 ; Jér. 17 : 7-8).
 
 
                                   Edifiés en Christ
 
            La comparaison est faite aussi avec une maison. Sa stabilité suppose une fondation de qualité ; Christ est le seul rocher sur lequel le sage bâtit sa maison pour le salut de son âme (Matt. 7 : 24-25).
 
 
                                   Affermis dans la foi
 
            Christ est aussi le fondement de notre foi pratique et l'ancre de nos âmes pour que nous résistions aux fausses doctrines, comparées aux tempêtes qui frappent les arbres et les maisons. Nous sommes fortifiés dans la foi, au moyen de l'enseignement de la parole de Dieu que nous avons reçu par le Saint Esprit. Selon que son onction nous enseigne, nous demeurons en Christ (1 Jean 2 : 27). Nous sommes invités à demeurer dans les choses du commencement, sans prêter l'oreille aux nouveautés de toute nature, qui se propagent aujourd'hui dans le monde chrétien.
 
 
                                   Remplis de reconnaissance
 
            Si la connaissance de la vérité est vécue dans notre marche avec le Seigneur, nous abonderons dans la foi ; nos coeurs remplis déborderont de reconnaissance.
            Un coeur consolé, une intelligence spirituelle éclairée et une marche soigneuse, conduisent ainsi à une louange incessante vers Dieu. C'est sur cette note encourageante que l'apôtre termine cette partie de sa lettre.
 
           
 
            Si Satan, l'ennemi de nos âmes, ne parvient pas à nous renverser par ses attaques de front, il emploiera des stratagèmes plus subtils pour nous surprendre. Ainsi, trois formes particulières de dangers guettaient les Colossiens :
                        - la philosophie
                        - le légalisme et le judaïsme
                        - le ritualisme et la superstition
 
 
 
2- La philosophie. La circoncision du Christ et le baptême : v. 8-12
 
           
                       Le danger de la philosophie : v. 8
 
            Par la philosophie, l'homme pense pouvoir atteindre à la connaissance des choses par son propre raisonnement. C'est la connaissance, faussement ainsi nommée (1 Tim. 6 : 20). En effet, le centre du merveilleux système des voies de Dieu n'est pas l'homme, mais Christ. Et les pensées de l'homme ne lui permettent d'explorer que son propre domaine, humain et terrestre. Ses raisonnements le conduiront donc infailliblement à nier ce qu'il ne peut comprendre ou démontrer. C'est exactement l'inverse de la foi qui accepte sans discussion la révélation de Dieu.
 
            Dans la culture grecque de l'époque, certains s'efforçaient d'adapter l'enseignement chrétien à la philosophie helléniste, pour rendre la révélation divine plus accessible à l'esprit humain. Une telle alliance conduisait virtuellement à la destruction de la foi chrétienne.
 
            Le danger n'est pas moins grand de nos jours. Que la philosophie humaine contemporaine s'associe ou s'oppose au christianisme, elle ignore les grands faits de l'histoire du monde et des voies de Dieu envers l'homme : la création, la chute d'Adam et le péché, la venue de Christ et la rédemption par son oeuvre. La connaissance de Dieu ne peut pas être acquise par un raisonnement humain, mais par Christ et la parole de Dieu révélés par le Saint Esprit (1 Cor. 2 : 10-13). Les faux docteurs philosophes tendaient un piège aux chrétiens pour les dépouiller de leurs certitudes en Christ. A leur philosophie délétère, l'apôtre associe : d'une part, les enseignements et la tradition des hommes et, d'autre part, les éléments du monde. Ce sont les deux leviers par lesquels Satan cherche à agir sur l'âme du chrétien pour le détourner de Christ. Un système religieux qui s'appuie sur les spéculations de l'esprit humain et sur les principes moraux du monde ne peut pas être selon Christ, qui possède tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (2 : 3). Sa mort et sa résurrection sont le moyen pour les chrétiens d'avoir part à de tels trésors.
 
           
                       Christ, plénitude de la déité dans le ciel : v. 9-10
 
            Au lieu des spéculations humaines trompeuses de la philosophie, qui n'engendrent que des désillusions, nous avons la plénitude divine dans la personne de Jésus Christ.
            L'apôtre reprend l'exposé des gloires de Christ (1 : 19), pour les compléter. La plénitude de la déité avait habité en Christ, homme sur la terre, lors de sa première venue. Descendu sur la terre comme la Parole incarnée (Jean 1 : 14) dans le temps (par contraste avec l'éternité passée ou à venir), Christ demeure éternellement Homme, dans le ciel comme sur la terre. En Christ, vrai homme et vrai Dieu, la plénitude de la déité (Père, Fils et Saint Esprit) habite corporellement (dans son corps glorieux), et non pas spirituellement seulement. Cette plénitude comporte tout ce que Dieu est dans son essence et sa nature, ses attributs, ses perfections et ses gloires. La vérité est déclarée avec force, en face des opposants gnostiques ou judaïsants, qui rejetaient sa divinité (en prétendant que ce n'était qu'une apparence) ou niaient son humanité réelle.
 
            C'est dans cette personne glorieuse que les croyants sont accomplis, connaissent la plénitude de la vie divine et de toutes ses bénédictions. Nous sommes en Christ devant Dieu dans la perfection et la plénitude de ce qu'il est.
 
            Enfin Christ est chef de toute principauté et autorité. Son premier droit sur elles est celui de Créateur (1 : 16). Mais, après sa résurrection, Dieu a aussi élevé son Fils au-dessus d'elles toutes (Eph. 1 : 21).
 
            L'apôtre peut alors entrer dans les applications pratiques.                      
 
           
                       La circoncision du Christ : v. 11
 
            La circoncision était le signe de l'alliance de Dieu avec Israël, peuple élu sur la terre (Gen. 17 : 10). Donnée à Abraham et à sa descendance, elle avait été confirmée à la sortie d'Egypte (dans la loi – Le Seigneur le déclare : « non qu'elle vienne de Moïse : elle date des patriarches » Jean 7 : 22) et à l'entrée dans le pays (Ex. 12 : 48 ; Jos. 5 : 2-5). On se rappelle que la circoncision du peuple a été opérée à Guilgal, le premier campement après le Jourdain. C'était un point de passage obligé pour atteindre les plaines de Jéricho, là où se goûtait la nourriture du pays de Canaan.
 
            Sa portée spirituelle était le « dépouillement du corps de la chair » (ce principe mauvais qui est en tout homme), exigé pour faire partie du peuple de Dieu. Ceci se réalise par la mort de Christ : c'est la « circoncision du Christ ». Il n'est pas possible de combattre la chair par la chair.
 
            Les chrétiens peuvent goûter l'efficacité de la mort de Christ par le moyen de la puissance de la vie qui est en lui. Ils se tiennent pour morts, et ont dépouillé le corps de la chair et du péché par la foi. La circoncision juive était le symbole de ce qu'est maintenant la réalité du privilège du chrétien en Christ.
           
 
                       Le baptême et la résurrection avec Christ : v. 12
 
            L'autre figure évoquée par l'apôtre est l'ordonnance chrétienne du baptême ; comme la circoncision juive, sa portée spirituelle est en rapport avec la mort de Christ. En entrant dans les eaux du baptême, nous sommes ensevelis avec Christ dans sa mort. C'est moralement la fin de l'homme en Adam. Mais en sortant des eaux du baptême, nous sommes introduits dans une position nouvelle de vie : nous sommes ressuscités ensemble avec le Christ (3 : 1).
 
            La foi en Dieu et en sa puissance est le moyen par lequel ces vérités opèrent en nous pour nous en communiquer la réalité vivante. La puissance de Dieu qui a ressuscité Christ d'entre les morts, agit maintenant en notre faveur pour ressusciter nos âmes comme nos corps (Eph. 1 : 19 ; 1 Thes. 4 : 14).         
 
                                  
                                                  Extrait de « Sondez les Ecritures » vol. 9                              
(A suivre)