Les attaques subtiles de Satan contre Néhémie
La recherche du secours de Dieu et l'intercession de Néhémie
L'engagement de Néhémie et de ses frères dans le service pour Dieu
La fermeté de Néhémie face à la moquerie et au mépris des ennemis
Le zèle dans la construction de la muraille, malgré quelques défections
L'opposition des ennemis du peuple ligués contre Néhémie
La condition morale du peuple, un nouvel obstacle au travail pour Dieu
D'autres artifices de Satan pour essayer d'entraver l'oeuvre de Dieu
Un nouveau stratagème employé contre Néhémie, plus subtil et plus rusé encore
Des alliances profanes
L'engagement de Néhémie et de ses frères dans le service pour Dieu
La fermeté de Néhémie face à la moquerie et au mépris des ennemis
Le zèle dans la construction de la muraille, malgré quelques défections
L'opposition des ennemis du peuple ligués contre Néhémie
La condition morale du peuple, un nouvel obstacle au travail pour Dieu
D'autres artifices de Satan pour essayer d'entraver l'oeuvre de Dieu
Un nouveau stratagème employé contre Néhémie, plus subtil et plus rusé encore
Des alliances profanes
« Nous n'ignorons pas ses intentions » (2 Cor. 2 : 11).
On trouve dans l'Ecriture plusieurs exemples très encourageants pour la vie de la foi du croyant : l'un d'entre eux est celui de Néhémie - son nom signifie : « l'Eternel a consolé ». Il est remarquable de voir tout l'intérêt qu'il a toujours montré à l'égard de son peuple, le peuple de Dieu. Bien qu'il n'ait pas été au début avec le résidu, il se montrait très sensible aux souffrances et à l'humiliation de ceux qui étaient demeurés de reste de la captivité et végétaient alors à Jérusalem.
L'un de ses frères, Hanani, lui apporte des détails affligeants. Ceux qui sont revenus avec tant de ferveur, quelques années auparavant, sont maintenant dans une grande misère et dans l'opprobre (Néh. 1 : 3). Il lui confirme aussi que « la muraille de Jérusalem est en ruine et ses portes brûlées par le feu ». C'est tout le contraire de ce que les ennemis avaient affirmé précédemment, en mentant, au roi Assuérus. Ils avaient ainsi réussi à le convaincre de donner l'ordre d'arrêter le travail de reconstruction de la maison de Dieu (Esd. 4 : 12) ! On comprend toute l'importance que les ennemis attachaient à ce que cette Maison, et maintenant les murailles, ne soient pas reconstruites !
Néhémie s'associe de tout son coeur au peuple et confesse devant Dieu les péchés qui sont à l'origine de tant de misère. Il pleure, mais il ne se contente pas de pleurer - ce qui est parfois notre cas (Jos. 7 : 10-13). Il prie, supplie l'Eternel et rappelle ses merveilleuses promesses concernant ceux qui gardaient ses commandements, L'Eternel avait promis de les ramener, en cas de repentance, même s'ils étaient dispersés « au bout des cieux » (v. 9-11).
Cet homme pieux occupait à la cour d'Artaxerxés un poste de confiance des plus honorables, et certainement lucratif. Mais il ne pense pas un instant à continuer à le conserver égoïstement. Comme Moïse, il ne veut pas jouir pour un temps des délices du péché. Il a fait son choix : il désire partager l'affliction du peuple de Dieu. Or, c'est toujours parmi ceux qui aiment les siens que Dieu se plaît à choisir des instruments pour les délivrer.
Des ennemis nombreux ne manquent pas d'assaillir sa faiblesse. Mais si Dieu est pour nous, qui sera contre nous (Rom. 8 : 31). Comment Néhémie va-t-il répondre à leurs attaques ? Il se montrera courageux et il ne cessera pas de prier, montrant ainsi sa dépendance. Jamais il ne sera disposé à accepter des compromis. Si nous le sommes, alors qu'il s'agit des intérêts et de la gloire de Dieu, notre culpabilité est accrue.
En retour de sa fidélité, l'Eternel lui donne de la sagesse et un discernement qui lui permettent d'éviter plus d'un piège dangereux habilement disposé devant ses pas. La bonne main de Dieu est continuellement sur lui.
Dès le début du récit, entre la question posée par le roi et sa propre réponse, le comportement de Néhémie est très instructif. Il se sert ici de ce que l'on a appelé une « prière flèche », certainement très courte (2 : 2-3). Apprenons à user aussi de telles prières en cas d'urgence. Néhémie ne cache pas qu'il a eu, à ce moment-là, « extrêmement peur ». Mais « le coeur du roi, dans la main de Dieu, est des ruisseaux d'eau, il l'incline à ce qui lui plaît » (Prov. 21 : 1). Et l'échanson est autorisé à quitter pour un temps le poste de confiance qui était le sien. Il part alors pour Jérusalem, la ville de ses pères, avec le désir fervent d'aider à la reconstruction de la muraille.
Arrivé sans encombre à destination, il prend discrètement connaissance, de nuit, des terribles dégâts causés à cette muraille. Avec consternation, il constate l'ampleur des destructions : à la porte de la fontaine, à proximité de l'étang du roi, il n'y a pas même moyen que sa bête passe (2 : 14) ! Dieu lui donne ensuite la parole qui convient pour décider les hommes de Jérusalem à l'aider (Prov. 15 : 23). Il a la joie de les entendre lui répondre : « Levons-nous et bâtissons » (2 : 18). Ils ont compris toute l'importance de la muraille (Ezé. 42 : 20). Il ne s'agit pas, comme dans plus d'une autre occasion, d'un simple voeu, vite oublié. Néhémie déclare : « Ils fortifièrent leurs mains pour bien faire » (2 : 18) Chers amis chrétiens, où en sommes-nous dans notre service pour le Seigneur ? Avons-nous enfin dépassé ce stade si décevant, celui des seules « bonnes résolutions » ?
Nous sommes en danger de chercher à minimiser - souvent par paresse spirituelle - l'état de ruine dans lequel se trouve l'Eglise responsable. Aucune muraille « morale » ne la protège plus contre l'envahissement de plus en plus intense du monde. Et cet état misérable fait parfaitement l'affaire de l'ennemi. Déjà du temps d'Esdras, avaient été ligués contre le résidu, Bishlam, Tabeël, puis Thathnaï, Shetnar-Boznaï et leurs collègues. Au temps de Néhémie, il s'agit de Sanballat, de Tobija et de Guéshem l'arabe, entre autres. Ils avaient des « intelligences » au milieu d'Israël et même des liens familiaux avec plusieurs Israélites. Combien de situations comparables sont susceptibles de « peser » sur les décisions pourtant nécessaires qu'il faut prendre dans l'assemblée.
Le diable travaille toujours à renouveler son personnel. Soyons sur nos gardes ; il réussit parfois à se servir d'un enfant de Dieu. Le Seigneur nous a laissé son exemple. Il veillait et priait continuellement ; ainsi Il discernait les pièges les plus subtils de Satan. Après sa belle déclaration au sujet du Fils du Dieu vivant (Matt. 16 : 16), son disciple Pierre semblait capable de résister aux suggestions de Satan (Matt. 16 : 23). Mais, pour être justifiées, nos pensées doivent être en plein accord avec celles du Seigneur. Se servant, dans le cas de Pierre, de sa grande affection pour son Maître, le diable parvient à « manipuler » ce disciple. Il se sert de lui pour inciter le Seigneur à reculer devant la mort de la croix et à abandonner ainsi son oeuvre de rédemption.
Le travail de reconstruction se précise et l'opposition s'accroît. Au début, il ne s'agit que de moquerie. Mais cette forme d'hostilité a déjà souvent un grand succès. Nous attachons souvent beaucoup trop d'importance à l'approbation de notre entourage, qui est parfois hostile.
Mais Néhémie et ses compagnons d'oeuvre agissent avant tout « sous le regard de Dieu ». Déjà accusés de vouloir se révolter, ils font preuve dans leur réponse de fermeté et de confiance : « Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer » (2 : 20a). Au lieu de se laisser entraîner dans une discussion stérile, ils prennent leurs distances et soulignent : « Mais vous, vous n'avez ni part, ni droit, ni souvenir à Jérusalem » (v. 20b). Avec de telles dispositions intérieures, il n'y a pas lieu de craindre à se laisser aller à des compromis avec un monde ennemi qui cherche toujours à nous effrayer. « Dieu règne, Il est revêtu de majesté… son trône est établi dès longtemps » (Ps. 93 ; 1-2).
La reconstruction de la muraille commence. Les premiers mentionnés dans cet ouvrage sont Eliashib, le souverain sacrificateur, et ses frères. Ils s'occupent, semble-t-il avec soin, de la porte des brebis. N'est-il pas répété deux fois qu'ils l'ont sanctifiée (3 : 1) ? Mais ce ne sont, hélas, que de mauvais bergers ; et cette sanctification est uniquement de façade. La porte sera finalement posée, mais dépourvue de verrous et de barres. Elle n'offre donc aucune garantie contre l'entrée d'un mal venu de l'extérieur. Le verset 28 du chapitre 13 nous éclaire sur les raisons profondes de cette façon d'agir : le petit-fils d'Eliashib est devenu le gendre de Sanballat, un des plus grands ennemis du peuple !
Les liens de famille génèrent souvent de grands désastres au milieu du peuple de Dieu. Le Seigneur doit vraiment occuper la première place dans nos affections - et nos décisions le montrer ! (Matt. 10 : 37).
Nous vivons encore dans un monde souillé, opposé à « tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération » (2 Thes. 2 : 4). Pour éviter toute « infiltration » de ce qui vient d'un monde, dont Satan est le chef, il faut « bâtir la muraille », chacun d'abord devant son « chez soi », ce que font ici les fidèles mentionnés dans les versets 10, 23, 28, 29 et 30 de ce chapitre 3. Or, devant la maison d'Eliashib, ce sont d'autres personnes qui ont dû construire (3 : 20-21).
Ne faisons pas des concessions au monde ; ne le laissons pas pénétrer par une entrée dérobée. Nos coeurs naturels sont portés à se souiller. Notre communion avec Dieu est alors interrompue, ou pour le moins troublée, et notre témoignage en sort affaibli. La « chair », présente dans chaque croyant, est toujours disposée à écouter les propositions habituellement attrayantes de l'Ennemi. « Chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise », dit l'Ecriture ; elle nous engage à rejeter « toute saleté et tout débordement de méchanceté » et à recevoir « avec douceur la Parole implantée » (Jac. 1 : 14, 21).
Demandons aussi au Seigneur de nous aider à ne pas ressembler à ces « principaux » qui, pleins de suffisance, refusent de plier leur cou au service de leur Dieu (Néh. 3 : 5). Ce genre de personnes est une proie facile pour l'Adversaire. Notre désir, plus ou moins caché, est très souvent de s'élever dans ce monde. Les études brillantes auxquelles on destine parfois les enfants, tout en professant ne plus appartenir au monde, sont pour eux un piège redoutable. L'orgueil de la vie est dénoncé par la Parole de Dieu (1 Jean 2 : 16). C'est habituellement une grande entrave pour prendre activement part à l'oeuvre du Seigneur. Nous aimons facilement « parler » sans retenue et « diriger » ; mais nous sommes moins disposés à nous « salir les mains », à nous baisser pour faire un travail parfois rebutant ou ingrat, et à nous occuper avec amour de la misère de notre prochain (Luc 10 : 30-34).
Malgré ces défections, la construction de la muraille se poursuit sans trêve, avec le secours divin. Même les filles de Shallum apportent une aide efficace à leur père, un des chefs responsables de Jérusalem (v. 12) ! Elles ressemblent par leur zèle à celles qui, plus tard, combattront avec Paul dans l'Evangile (Phil. 4 : 2-3). En outre, plusieurs ouvriers, remplis d'ardeur, reconstruisent une « seconde » portion. (v. 5, 24, 27).
En apprenant que le peuple rebâtit la muraille, Sanballat se met en colère ; il est bien obligé de constater avec quelle ardeur ces « faibles » Juifs travaillent pour Dieu. Le monde encore aujourd'hui ne se fait pas faute de tourner en ridicule la « séparation » des chrétiens, le peu de personnes présentes dans les réunions… L'essentiel est de marcher dans les bonnes oeuvres préparées à l'avance par notre Dieu. Le monde ne peut pas les nier, et elles sont à la gloire du Seigneur. Ne nous laissons donc pas troubler par des réflexions acerbes. Au lieu d'entrer en discussion avec l'Ennemi, tournons-nous toujours, comme Néhémie, vers le Seigneur : « Ecoute, ô Dieu, car nous sommes méprisés » (4 : 4). Nous serons ainsi - comme ces Juifs sans force - merveilleusement aidés (2 Chr. 26 : 15).
« Toute la muraille fut reliée jusqu'à la moitié » ; malgré l'absence presque complète d'hommes de métier, « le peuple avait le coeur au travail » (v. 6). Si nous en avons l'occasion, jetons un coup d'oeil sur une représentation graphique des murailles de Jérusalem ; nous serons stupéfaits devant la dimension des pierres qu'il leur a fallu déplacer, sans aucun de ces moyens de levage dont nous disposons maintenant ! Mais, comme l'exprime un cantique :
« Pour la foi, rien n'est impossible au grand Dieu dont nous dépendons ;
Elle est l'oeil qui voit l'invisible, la main qui s'empare des dons
Et la saveur déjà sensible des fruits bien avant la saison ;
Traversant le désert terrible, elle a son coeur à la Maison ».
Une coalition hostile et puissante se forme soudain : unis par cette haine - qui regroupe les hommes, hélas, plus facilement que l'amour -, elle se propose de faire la guerre aux bâtisseurs (v. 7). Ceux-ci ont alors une belle attitude, que rapporte Néhémie : « Nous priâmes notre Dieu, et nous établîmes une garde contre eux » (v. 9). La prière, la vigilance et l'armure complète de Dieu sont-elles nos ressources constantes ? (Eph. 6 : 10-18). Des « bruits de guerre » n'ont-ils pas souvent un effet néfaste sur l'activité des bâtisseurs ? (1 Pier. 3 : 14-15).
Or, à ce moment précis, on vient rappeler à Néhémie ce qu'il ne savait que trop - et que nous constatons aussi de nos jours : « Il y a beaucoup de décombres ». Avertissement assorti de cette conclusion incrédule : « nous ne pouvons pas bâtir la muraille » (v. 10). Aujourd'hui, on voit avec humiliation l'immense accumulation de « mondanités » et d'ordures morales. Impossible de songer à bâtir quoique ce soit, avant d'ôter - avec le secours d'en Haut - ces souillures de notre vie.
Dans le passé, il y a déjà eu souvent des « guerres dites « de religion ». Elles sont à nouveau devenues fréquentes, dans plusieurs parties du globe. Toutefois, présentement, les attaques les plus dangereuses sont plutôt d'ordre spirituel ! Et elles sont souvent très sournoises !
L'ennemi cherche toujours à accabler les enfants de Dieu de coups répétés. Un autre piège est tendu à Néhémie, d'autant plus dangereux qu'il vient de « frères » qui paraissent animés des meilleures intentions (v. 12). Mais pourquoi donc habitaient-ils si près des ennemis ? Leur place normale se trouvait parmi les travailleurs à Jérusalem. Or ils viennent annoncer « par dix fois » l'arrivée imminente de ces ennemis, qui sont bien décidés à en finir avec des travailleurs, décidément trop gênants. Il est plus que temps, à leurs yeux, de faire cesser l'ouvrage par la force !
Néhémie, en homme de foi, encourage ceux qui continuent à s'activer à leur tâche - tout en assurant simultanément la garde : « Ne les craignez pas ; souvenez-vous du Seigneur, qui est grand et terrible, et combattez... (v. 14). L'ennemi comprend bientôt que Dieu lui-même a « dissipé leur conseil » (v. 15). Ne cessons jamais de combattre, chers lecteurs chrétiens. N'oublions pas que « les armes de notre guerre ne sont pas charnelles mais puissantes par Dieu » (2 Cor. 10 : 4-5). C'est le Seigneur qui tient l'épée qui décide des combats !
La lecture du chapitre 5 réserve de pénibles « surprises » ; mais ce qui nous y est rapporté est-il vraiment impensable au milieu des chrétiens de nos jours ? Où en suis-je sur le plan de l'amour fraternel ? (Jac. 2 : 15-16). Beaucoup de réchappés avaient dû, si grande était devenue leur misère matérielle, accepter de céder le peu qu'ils possédaient - et parfois même leurs enfants - à leurs propres frères. Et, malgré l'enseignement de la loi, ces « frères » plus fortunés s'étaient ainsi enrichis encore davantage à leurs dépens (Ex. 22 : 25 ; Lév. 25 : 39-43) ! Voilà qui ne peut manquer de réjouir, en tout temps, l'Adversaire. Les usuriers sont si répandus dans ce monde. Le Mont de Piété déjà autrefois, et toutes les formes de crédits actuels plus « sophistiqués », font comprendre jusqu'où peut aller la vilenie de notre propre coeur, dès que l'amour de l'argent l'habite.
Néhémie, dans sa crainte de Dieu (v. 15), avait toujours montré une réelle justice pratique. Il était donc qualifié pour parler sévèrement aux nobles et aux chefs. Repris dans leur conscience, les coupables se soumettent. L'exemple est toujours une règle d'or. Paul s'était aussi toujours attaché à servir de modèle aux croyants qu'il enseignait (Act. 20 : 35 ; 1 Cor. 4 : 16, 10 : 32-33). Il suivait de près les traces du Seigneur (Jean 13 : 15). L'Ennemi, à nouveau, est déçu dans son attente. Pour lui, le temps presse, la muraille est presque achevée ; la réparation des brèches, pourtant considérables, n'aura finalement duré que 52 jours ! (6 : 15).
Satan remplace maintenant l'opposition ouverte par la ruse. Ses agents s'en prennent directement à Néhémie, et lui font une proposition hypocrite qui semble dictée par un désir de « détente » amicale ! (Prov. 27 : 6). L'essentiel pour l'adversaire est de compromettre cet homme de Dieu, jusqu'alors incorruptible (6 : 2b). Alors - du moins l'espèrent-ils - toute l'attente du résidu d'être enfin en sécurité s'écroulera comme un château de cartes !
En fait, Néhémie comprend que ces hommes veulent, d'une manière ou d'une autre, lui « faire du mal » personnellement. La proposition d'une rencontre dans un village de la vallée d'Ono, celle des artisans, pouvait paraître assez raisonnable. A travers le monde, on ne cesse d'organiser des conférences pour éviter, par un « compromis », que des conflits latents ne dégénèrent. Mais cette invitation impliquait la sortie de Jérusalem, faisant alors quitter le lieu de la bénédiction. Sommes-nous toujours assez attentifs à rester autant que possible dans la « bergerie », où la présence du Seigneur apporte paix, bonheur et abrite du danger ?
Quand il s'agit de la vérité de Dieu ou de son oeuvre, il ne peut être question de reculer la borne ancienne, d'accepter un compromis avec le monde, même sous sa version « religieuse » - aussi raisonnable qu'il puisse paraître aux yeux de certains chrétiens devenus mondains. Avec Néhémie, les adversaires font preuve de persévérance dans leurs mauvaises intentions. L'ennemi sait que souvent nous finissons par « céder » à une tentation ou à un « arrangement » habilement représentés. Ce fut le cas pour Samson, avec sa femme philistine qui le tourmentait (Jug. 14 : 17) et, ensuite avec Delila qui le pressait, au point qu'il en était ennuyé jusqu'à la mort (Jug. 16 : 15-21). Sa carrière, à cette seconde occasion, a été définitivement interrompue.
Ici, des messagers sont envoyés à quatre reprises, mais l'offre est chaque fois repoussée par Néhémie de la même manière : « Je fais un grand travail et je ne puis descendre. Pourquoi le travail cesserait-il pendant que je quitterais et que je descendrais vers vous » (6 : 3). Si un beau parleur vous déclare : « J'ai quelque chose à vous dire qui sera pour votre bien… », il n'a généralement pas de bien à vous faire et ne se soucie aucunement de vos intérêts. Habitons auprès du Seigneur pour Ses travaux (1 Chr. 4 : 23). Ne nous laissons pas distraire au point de quitter le service que le Seigneur a bien voulu nous confier !
Lors de leur « cinquième » tentative, les ennemis changent de tactique ; en fait, ils dévoilent leurs réelles intentions, en adressant à cet homme de Dieu une lettre ouverte, de sorte que chacun est en quelque sorte invité à en prendre connaissance. Pour sa rédaction, ils ont recours au mensonge. Ils affirment qu'on dit que Néhémie veut se révolter contre le roi. C'était, dans le contexte de l'époque, une accusation particulièrement grave. Ils cherchent à l'étayer en prétendant s'appuyer sur les dires d'un certain Gashmu. Néhémie, écrivent-ils - tout en s'exprimant habilement de façon vague -, songe à devenir le roi des Juifs et il a établi des prophètes pour répandre ce bruit dans tout Jérusalem, en proclamant : « Il y a un roi en Juda » (6 : 6-7). « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », a écrit un auteur profane. L'apôtre Paul sera, lui aussi, plus tard accusé d'exciter des séditions parmi tous les Juifs de la terre habitée (Act. 24 : 5) !
« Viens donc maintenant, et tenons conseil ensemble », ajoutent-ils (v. 7). Mais quel exemple donne à nouveau cet homme de Dieu : il envoie calmement dire à Sanballat : « Aucune des choses dont tu parles n'a eu lieu ; mais tu les inventes dans ton propre coeur » (v. 8). Il se rejette sur l'Eternel, en lui demandant : « Maintenant donc, fortifie mes mains ! » (v. 9).
Les leaders ennemis soudoient maintenant un Juif, Shemahia. Sans doute a-t-il demandé à Néhémie de lui rendre visite dans sa maison, où il s'est enfermé ? Il prétend avertir l'homme de Dieu d'un danger imminent. On va venir l'assassiner de nuit, affirme- t-il par deux fois (v. 10) ; il presse fortement Néhémie de se mettre à l'abri - mais de façon contraire à l'enseignement de la loi (Deut. 18 : 20). Néhémie n'était ni sacrificateur ni Lévite ; il lui était donc interdit d'entrer dans le Temple, encore moins d'y rester pour s'y cacher. Il connaissait l'Ecriture, la crainte de Dieu l'habitait et il n'y avait pas trace en lui de cet orgueil qui avait perdu le roi Ozias (2 Chr. 26 :18).
Il déclare donc : « Un homme comme moi fuirait-il ? Et quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? (v. 11). Il ne sortira pas du sentier de l'obéissance à Dieu. Ceci rappelle les efforts des pharisiens qui, eux aussi, cherchaient à effrayer le Seigneur et à Le faire sortir du chemin de la foi, en disant : « Retire-toi et va-t'en d'ici, car Hérode veut te tuer » (Luc 13 : 31). Mais le Seigneur avait dressé résolument sa face pour aller à Jérusalem (Luc 9 : 51) et Il répond simplement : « Allez dire à ce renard… le troisième jour, pour moi tout s'achève » (Luc 13 : 32). Il n'avait pas été reçu par les siens, mais rien ne pouvait Le faire dévier de son chemin d'amour vers la croix.
Lorsque nous sommes engagés dans le combat pour le Seigneur, Satan place parfois devant nous des pièges particulièrement subtils. Pour en être gardés, demeurons en contact étroit avec le Seigneur. Il est affligeant de lire au verset 14 que des « prophètes » et même une « prophétesse » collaboraient avec les ennemis ! Ceux qui s'opposent ainsi à l'oeuvre de Dieu de façon secrète sont bien plus dangereux que des ennemis déclarés.
La muraille est achevée ! Tout est possible à Dieu, et il n'y a pas pour Lui de différence pour aider « entre beaucoup de force ou point de force » (2 Chr. 14 : 11). Restons fermement appuyés sur Lui. Les ennemis seront très humiliés ; il était tellement évident ici que l'Eternel était continuellement intervenu en faveur du résidu. Il est le Même jusqu'à la fin envers ceux qui se confient en Lui !
La trahison des chefs au milieu du peuple de Dieu est humiliante et plus douloureuse encore que l'opposition bruyante des ennemis au dehors. Dieu avait pourtant interdit le mariage avec des personnes étrangères : leur insoumission avait de tristes conséquences, très durables. Il en va de même pour les chrétiens qui se placent sous un joug mal assorti, désobéissant ainsi ouvertement à Dieu (2 Cor. 6 : 14-18). Ceux qui ont commis ce péché ont naturellement le désir de chercher à « aplanir » les difficultés qui en résultent dans le couple. Ils cherchent un « compromis » et sont peu à peu attirés par les choses qui sont dans le monde et adoptent ses façons de voir et d'agir.
La force du peuple de Dieu se trouve dans la séparation du mal et dans son rassemblement - sans oublier la joie - pour adorer le vrai Dieu (8 : 10). La grande inquiétude des ennemis se devine dans cette interrogation : « Offriront-ils des sacrifices ? » (4 : 2). La réponse au désir divin - les sacrifices parlaient de Celui de son Fils - était clairement liée à la restauration des murailles et à l'existence de portes bien gardées par des portiers fidèles - avec des verrous et des barres.
Que le Seigneur veuille nous enseigner, nous exhorter, et peut-être nous reprendre, par ces pages de l'Ecriture.
Ph. L le 30. 04. 10