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QUELQUES THEMES DU LIVRE DES PROVERBES (7)

 
 
 
LES SENTIERS ANCIENS
 
 
« Ne recule pas la borne ancienne que tes pères ont faite » (Prov. 22 : 28).
 
            Tenez-vous sur les chemins, et regardez, et enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie ; et marchez-y et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Jér. 6 : 16).
            « Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu : tu sais de qui tu les as apprises » (2 Tim. 3 : 14).
            Nous vivons les temps difficiles des derniers jours, dans lesquels la puissance de la piété s'affaiblit au profit de ses formes extérieures (2 Tim. 3 : 1, 5). Le danger nous guette de faire chacun ce qui est bon à ses yeux (Jug. 21 : 25), en négligeant le témoignage que Dieu a confié à son assemblée sur la terre (1 Tim. 3 : 15).
            Les lignes qui suivent rappellent quelques-unes des choses que nous avons apprises, pour nous exhorter à marcher ensemble sur les « sentiers anciens » pour le repos de nos âmes et la joie de Christ.
 
 
                        L'autorité de la Parole
 
            Expression complète de la pensée de Dieu, l'Ecriture inspirée a une autorité absolue. Règle de notre vie chrétienne comme de la vie de l'assemblée, elle est la parole de la grâce de Dieu ; par elle, Dieu nous édifie (Act. 20 : 32). L'obéissance à la Parole est le seul chemin de la bénédiction. Il n'existe pas de texte formel pour répondre à chacune de nos circonstances ; mais la pensée du Seigneur est toujours connue par le coeur (Prov. 2 : 10) et la conscience, dans la soumission à la Parole de Dieu.
 
 
                        Le croyant et les deux natures
 
            Tout être humain né dans ce monde est un pécheur perdu (Rom. 5 : 12) ; le mal n'est ni dans la matière elle-même, ni dans l'organisme humain et ses facultés. Mais dans un homme, descendant d'Adam, tout est misère et souillure (Es. 1 : 6). Dieu déclare que cet état est sans espoir (Es. 2 : 22).
            Par la foi en Christ et en son oeuvre, le croyant reçoit en don de Dieu la vie éternelle, qui est Christ lui-même (1 Jean 5 : 11). Ayant dépouillé le « vieil homme », le croyant revêt ainsi le « nouvel homme » (Eph. 4 : 23). Il devient un enfant de Dieu (Jean 1 : 12), et fait partie de la famille du Père (1 Jean 3 : 1).
            Dès lors, l'être humain du croyant (esprit, âme et corps), avec toutes ses facultés, porte en lui deux natures, celle qui est « esprit » et celle qui est « chair » (Jean 3 : 6). La coexistence de ces deux natures dans le croyant entraîne un conflit intérieur entre la chair et l'Esprit (dont le corps du croyant est le temple). S'il est négligent, il peut produire les tristes « oeuvres de la chair », plutôt qu'offrir à Dieu « le fruit de l'Esprit » (Gal. 5 : 19, 22).
 
 
                        La maison de Dieu sur la terre et le corps de Christ
 
            Chaque croyant, né de nouveau et scellé de l'Esprit Saint, est une pierre vivante de la maison de Dieu sur la terre (1 Pier. 2 : 5), ainsi qu'un membre du corps de Christ. Ce lien vital du corps de Christ ne peut être rompu, ou même altéré. En revanche, la pensée initiale de Dieu à l'égard de sa maison sur la terre a été perdue par l'infidélité de l'homme. La chrétienté est devenue une grande maison où seul « le Seigneur connaît ceux qui sont à lui » (2 Tim. 2 : 19).
            Le premier caractère de la maison de Dieu, temple du Saint Esprit (1 Cor. 3 : 16) est la sainteté (Ps. 93 : 5 ; 1 Pier. 1 : 15, 16). Or ce qui est saint n'ôte pas la souillure, et la souillure profane toujours ce qui est saint (Aggée 2 : 12, 13). Le levain, figure du mal moral ou doctrinal, corrompt la pâte tout entière (1 Cor. 5 : 6 ; Gal. 5 : 9).
            Aussi tous les chrétiens qui désirent être fidèles à leur Seigneur sont appelés à se séparer pour lui (2 Tim. 2 : 19, 21, 22) et à sortir vers lui (Héb. 13 : 13). Ceux qui l'invoquent d'un coeur pur se retrouvent alors ensemble pour réaliser la promesse du Seigneur de se trouver au milieu d'eux (Matt. 18 : 20).
 
 
                        L'assemblée locale, sa nature et ses responsabilités
 
            Dans une localité, ces chrétiens, séparés de l'iniquité et réunis au nom du Seigneur, sont - s'ils réalisent la pensée de Dieu à l'égard de son assemblée – « l'expression locale » de l'assemblée, corps de Christ (1 Cor. 12 : 12, 27). De tels rassemblements de croyants ne sont pas indépendants les uns des autres : leur unité est celle du corps de Christ, représenté localement par chacun d'eux.
            Christ est la source de toute l'activité des saints, qui s'opère par le Saint Esprit, pour l'édification du corps, l'assemblée. Tous les croyants, membres les uns des autres, sont exhortés « à garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix » (Eph. 4 : 3).
            L'assemblée locale est la sphère de la vie collective des saints. C'est là qu'est rendu le culte au Père et au Fils, là qu'est présentée la prière de l'assemblée. Là est aussi reçue, par les dons, la nourriture spirituelle de Christ pour son corps. Aucune activité exercée dans un esprit d'indépendance vis-à-vis de l'assemblée ne peut être bénie à la longue, même si elle paraît utile pour un temps.
            L'assemblée possède en outre la prérogative de lier ou de délier sur la terre (Matt. 18 : 18). Une décision d'assemblée, prise au nom du Seigneur, en un lieu, par ceux qui sont réunis autour de lui, est ratifiée dans le ciel ; tous les rassemblements qui représentent le corps de Christ la reconnaissent. Cette solidarité pratique des assemblées est une vérité essentielle. Elle découle de leur existence même.
 
 
                        Les deux ministères de l'évangile et de l'assemblée
 
            Pendant la période actuelle de la grâce, Dieu appelle hors du monde un peuple pour son Nom (Act. 15 : 14), constitué en un seul corps dont Christ est le chef ou la tête. La pensée de Christ est de réaliser « la croissance de ce corps pour être lui-même édifié en amour » (Eph. 4 : 16). Dans ce but, il donne des évangélistes pour amener des âmes à lui, les ajoutant à son corps qui croît en nombre. Il donne aussi des pasteurs et docteurs dans l'assemblée, pour le perfectionnement des saints ; le corps croît ainsi dans la connaissance de Christ.
            L'apôtre Paul était serviteur de l'évangile et serviteur de l'assemblée (Col. 1 : 23, 25) ; ses deux ministères s'exerçaient avec harmonie pour accomplir le dessein de Dieu. A notre tour, nous sommes invités à coopérer ensemble à ces deux aspects de cette oeuvre, « selon l'opération de chaque partie dans sa mesure » (Eph. 4 : 16).
 
 
                        La discipline dans l'assemblée
 
            La responsabilité de l'assemblée s'exerce dans la sphère que la Parole appelle le « dedans » (1 Cor. 5 : 12), là où effectivement les droits du Seigneur sont reconnus, c'est-à-dire à sa table. La solennelle autorité conférée par le Seigneur à son assemblée sur la terre doit être exercée avec crainte, dans la recherche de la pensée du Seigneur, et la conviction profonde de son approbation. L'assemblée n'est pas infaillible ; une décision, même prise par le grand nombre (2 Cor. 2 : 6), peut être erronée. Celui qui estimerait être l'objet d'une injustice doit remettre sa cause avec confiance au Seigneur (Ps. 37 : 5, 6). L'humilité, la patience et la douceur d'esprit sont nécessaires pour tous. Le Seigneur ne peut manquer d'intervenir « après que notre « obéissance aura été rendue complète » (2 Cor. 10 : 6).
            Une assemblée qui refuserait de juger le mal par la discipline perdrait son caractère d'assemblée de Dieu. De l'autre côté, la grâce seule gagne les âmes et relève des chutes ; et la discipline, dont le but est toujours la guérison des plaies, est précisément la prérogative de l'amour.
            La Parole nous invite à la modération dans nos jugements. Pour ce qui est des croyants, le terme de méchant n'est employé que pour quelqu'un qui est dans un état persistant de mal grave, moral ou doctrinal. La table des démons (1 Cor. 10 : 21) caractérise l'idolâtrie et ne peut s'appliquer à aucun rassemblement chrétien. L'expression est employée par l'apôtre à l'occasion des choses sacrifiées aux idoles pour illustrer un principe général important : participer à une table entraîne la communion avec tout ce qui est en relation avec cette table. Ainsi, beaucoup de chrétiens pieux sont liés ecclésiastiquement à des erreurs, sans présenter le caractère de méchant, et encore moins avoir part à une table de démons ! Toutefois, malgré le lien vital qui nous unit en Christ, nous ne pouvons pas avoir communion avec eux à la table du Seigneur.
 
 
                        La cène et la table du Seigneur
 
            La cène est le précieux souvenir de la mort du Seigneur pendant son absence (1 Cor. 11 : 26). Chaque chrétien devrait répondre de coeur à la touchante invitation de son Sauveur. En même temps, participer à un seul pain rompu (image de la mort de Christ, homme, dans son corps donné pour nous) exprime sur la terre l'unité du corps (spirituel) de Christ (1 Cor. 10 : 17).
            La cène (le mémorial) et la table du Seigneur (la communion) sont distinguées par l'Ecriture mais sont inséparablement liées. Répondre au désir du Seigneur en participant à la cène implique de reconnaître ses droits sur notre vie personnelle (1 Cor. 11 : 27-32) et dans l'assemblée (à la table du Seigneur). Là, les croyants sont soumis à la discipline de l'assemblée sous ses formes variées ; ils sont en pratique « soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ » (Eph. 5 : 21).
 
 
                        La table du Seigneur et l'unité de l'Esprit
 
            Prendre la cène du Seigneur en étant réunis à sa table est un acte collectif accompli dans la conscience que les saints réunis en assemblée sont une expression locale du corps de Christ tout entier.
            Le Seigneur nous invite donc à recevoir à sa table tout croyant sain dans sa marche et dans la doctrine de Christ. Celui qui désire s'approcher doit être néanmoins conscient du chemin dans lequel il s'engage, comme aussi des caractères du témoignage collectif. Il entre dans le domaine où s'exerce la discipline de l'assemblée.
 
            Cette même vérité de l'unité du corps entraîne d'autres conséquences pratiques :
                        - Aucun chrétien ne peut participer à la cène sous sa seule responsabilité individuelle en appréciant lui-même son propre état. Il n'est pas libre de rompre le pain à son gré dans tout milieu chrétien de son choix. Un seul frère n'a pas autorité pour décider ceux qui peuvent participer à la cène.
                        - Recevoir un croyant occasionnellement à la table du Seigneur ne peut être fait qu'avec une grande prudence, dans la conviction profonde d'engager la conscience de l'assemblée. Ce ne doit jamais être la sanction délibérée d'un état d'indépendance de quelqu'un qui désire garder sa liberté d'aller ici ou là, selon qu'il le juge bon.
                        - Enfin, une assemblée réunie au nom du Seigneur ne peut pas accepter que la cène soit prise par une personne qui se présente sur son seul témoignage. La lettre de recommandation (2 Cor. 3 : 1) est le moyen scripturaire de maintenir en pratique la communion entre les assemblées.
 
 
                        Le bien du troupeau du Seigneur
 
            Dans les temps du déclin, la séparation du mal demeure le principe divin de l'unité réalisée autour de Christ. Il fallait des portes à la ville de Jérusalem dans les temps de Néhémie, et des gardiens sur les murailles (Es. 62 : 6). Tout en nous appliquant à réaliser cette séparation avec douleur et humiliation, pensons au bien du troupeau du Seigneur ; prêchons la grâce, qui attache nos âmes à Christ, et dirige le désir de nos coeurs vers Lui, dans l'attente de son retour.
 
 
                        Un appel à nos coeurs
 
            Bien-aimés frères et soeurs, le Seigneur nous a révélé sa pensée quant à la destinée céleste de son assemblée, mais aussi quant à sa marche et à son témoignage sur la terre. Garder le bon dépôt de ces vérités (2 Tim. 1 : 14) est une charge dont nous sommes ensemble invités à « faire l'acquit » (Mal. 3 : 14). Contrairement à la pensée exprimée au temps du prophète, il y a profit à marcher dans le deuil devant Dieu, et il n'est pas vain de le servir en le craignant.
            N'avons-nous pas abandonné notre « premier amour » (Apoc. 2 : 4) pour Christ ? Il nous appelle à nous repentir, pour affermir « ce qui reste » (Apoc. 3 : 2), en gardant sa parole et en ne reniant pas son nom (Apoc. 3 : 8). Ensemble, écoutons donc sa voix, d'un coeur sensible (2 Chr. 34 : 27), d'un coeur brisé et humilié (Ps. 51 : 17), mais confiants dans les ressources de sa grâce et la pleine suffisance de son nom qui rassemble.
                                                                                             
                                                  Jean Muller - « Messager évangélique » 1994 p. 8